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BLUES PILLS @ Babel – MALMÖ (06/03/15)

Une petite escapade suédoise était de rigueur afin d’assister à deux concerts de Blues Pills, chez eux, à la maison.

Enchainant les concerts depuis déjà deux ans dans toute l’Europe, le jeune et talentueux quatuor franco-américano-suédois, avec son seul album en poche sorti en juillet 2014 et quelques EPs, s’apprête déjà à sortir un CD live dans les mois à venir. Le groupe est toujours sur la route, consolidant ses compositions, sa réputation, mais aussi sa complicité en concert. Cette fois-ci, Blues Pills joue à domicile en Suède pour quatre dates, dont Malmö et Örebro leur ville d’origine qui vont particulièrement attirer notre attention. Pour Malmö, nous aurons le droit à deux premières parties qui seront des groupes locaux Magic Jove et Vidunder tandis qu’à Örebro on aura qu’un seul groupe, Captain Crimson. L’ambiance psychédélique, très réussie, avec un écran en arrière fond et la configuration de la salle à Malmö (une ancienne église) séduisent immédiatement.

A Malmö, c’est le jeune trio MAGIC JOVE, ayant sorti un nouvel EP “Sonic Understanding”, qui va nous proposer un show assez efficace, plutôt orienté blues rock, avec des compositions abouties et accrocheuses. Les soli de guitare bluesy à souhait à la Led Zeppelin ou à la Cream seront assez envoûtants. Du feeling, mais aussi une section basse/batterie très efficace, empreint d’énergie et de finesse. Une excellente découverte, que demander de plus ?

 

 

VIDUNDER sera beaucoup moins bluesy dans ses influences plus rock garage, avec des looks 60’s. Ce groupe, également originaire de Malmö, proposera des compositions un peu moins attrayantes collant moins avec les deux autres formations. Durant le set, la salle est déjà quasi complète et les fans du headliner se sont déjà installés aux premiers rangs. On observera également une légère baisse d’attention de la part de l’assemblée.

 

 

Au tour de BLUES PILLS maintenant, avec Dorian le guitariste aka “Mister French” -que nous avions interviewé– comme l’appelle Elin, qui viendra lui-même poser les setlists écrites à la main pour chaque musicien, avant que les autres membres ne le rejoignent. Tous seront très chaleureusement accueillis. N’ayant qu’un album, la courte setlist ne comprend que neuf titres et une reprise de Tony Joe White. Autant dire qu’il ne faut pas en rater une miette, car les morceaux sont assez courts de surcroit. Ce soir, Elin porte une superbe robe rouge de style indienne et comme à son habitude, elle s’adressera, tout sourire, au public en suédois, évidemment. Dès le riff de “High Class Woman”, le ton est donné et l’attitude d’Elin change littéralement, telle une ensorcelée pour mieux se dépasser et chanter avec la puissance nécessaire comme pour l’intro de “Devil Man”. On sent immédiatement que le combo a acquis une sacré expérience avec toutes ses tournées, tout en ayant un line up stable, des musiciens ayant trouvé leur son, et des morceaux qui ont inévitablement évolué au fil du temps. L’ambiance est bonne et la foule n’hésite pas à chanter sur la plupart des compositions, alors que les bouteilles de bières s’accumulent de plus en plus sur la scène, devant les retours. Sur “No Hope Left For Me” retour à une ambiance plus calme où la voix d’Elin sait se faire douce et envoûtante, tout en gardant une puissance contrôlée dans la voix, juste ce qu’il faut pour avoir la chair de poule. C’est à ce moment-là que le temps s’arrête. La suite va aller très vite avec “Time Is Now”, paru sur l’EP “Devil Man” en 2013 et on s’aperçoit très vite qu’en live chaque titre est une véritable petite pépite d’or et que chaque morceau a sa place, y compris la superbe reprise de Tony Joe White. La complémentarité entre les musiciens est impressionnante et les interventions de Dorian sont précises et bourrées de feeling, avec de légers moments d’improvisations, sans tomber dans des soli interminables pouvant faire redescendre l’attention des spectateurs. C’est là où la maturité de ce jeune guitariste et du groupe sont bluffantes. La section rythmique avec Jack à la basse et André à la batterie est discrète, mais terriblement efficace. Le show touche déjà à sa fin avec “Devil Man” et “Little Sun”. Notons l’intro d’Elin sur “Devil Man” à en donner des frissons, nous satellisant très haut avec sa voix flirtant entre la soul, le blues et la puissance du rock n’roll. Ainsi, chacun des morceaux possède sa propre identité vocale.

 

 

Le show se termine sous les applaudissements et les acclamations de l’auditoire. Finalement, Elin et le groupe décident de revenir sur scène pour jouer un dernier morceau, “The River”, extrait de l’EP “Devil Man” sur lequel la voix d’Elin nous accompagnera toute la soirée, sans vouloir vraiment quitter la salle. Un superbe concert où les émotions que communiquent Blues Pills nous font beaucoup de bien. Les musiciens au complet se mélangeront avec le public pour discuter et signer des autographes sans véritablement compter son temps. Un grand moment incontestablement.

Setlist :

High Class Woman
Ain’t No Change
Dig In
No Hope Left For Me
Time Is Now
Astralplane
Bliss
Elements & Things
Devil Man
Little Sun