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ATTACK ATTACK! @ La Boule Noire (06/02/11)

Dans le cadre de leur tournée européenne, les américains d’Attack Attack! étaient de passage en France en ce dimanche 6 février, plus particulièrement à La Boule Noire pour promouvoir son dernier opus éponyme. A cette occasion, le quatuor était accompagné des néerlandais de Haribo Macht Kinder Froh et de deux formations françaises : Admiral’s Arms et Doyle.

Admiral’s Arms :

Ce sont les barbus (et leur batteur à la pilosité faciale changeante) d’Admiral’s Arms qui étaient chargés de la lourde tâche de desserrer le cul du public parisien en ouverture du concert d’Attack Attack!. Débordant d’énergie, les parigots nous ont livré un set puissant. Comme à son habitude, nous avons eu droit au passage d’Hendrick (chant) dans la fosse afin de décoincer le public enraciné dans la salle. Sans grand succès hélas malgré des chansons entrainantes dont les refrains pourraient facilement être repris en cœur par toute l’audience ! Seuls les premiers rangs se risqueront à headbanger en rythme avec les riffs de batteries efficaces de Mous. C’est sans perdre leur enthousiasme que les Admiral’s Arms termineront leur set de cinq titres. A noter que le groupe est en pleine préparation de leur premier album dont nous avons pu avoir un aperçu prometteur avec les chansons “Exposure” et “I Know How To Define Zero“.


Doyle :

Les ayant vu il y a quelques temps avec l’ancienne formation, j’ai pu constater une nette évolution musicale, et un jeu de scène conséquent. Le public parisien n’étant pas réceptif, cette formation s’est pourtant donnée à fond, avec un set cohérent, incisif et percutant, accompagnés d’un gros son bien réglé. Voguant entre phases calmes et violentes, Doyle a su capter l’attention des spectateurs inertes. Allant vers le public, que ça soit dans la fosse où à la limite de la scène, ils se sont battus jusqu’au bout afin de proposer un show carré et riche en musicalité. Pas facile d’être devant un public en léthargie, pour un groupe qui méritait un accueil chaleureux. N’étant pas déçu par le nouveau chanteur, il semblait bien intégré au groupe et apportait une touche de fraicheur à Doyle. Après s’être défoulés durant tout leur set, et enchainé tous leur morceaux, le public parisien l’a quand même récompensé par une ovation : si peu pour tant d’efforts.

 

Haribo Macht Kinder Froh :

Mettant en place deux bannières qui pourraient être sorties de dessins animés, les hollandais de Haribo Macht Kinder Froh (HMKF) (ndlr : traduisez en français par “Haribo C’est Beau La Vie”) succèdent à Doyle pour un set riche en blague(s). Ayant un nom qui fait référence à l’enfance, tout pousse à croire que le groupe est cohérent avec son image. N’ayant pas fait de balances avant le concert, le son se trouve alors mal calibré, avec une basse qui couvre les kicks de la batterie, la guitare et les effets. Puis s’enchainent des morceaux, où le son devient de plus en plus audible. Le guitariste fait quelques interventions incompréhensibles (le chanteur également) avec un dialecte mélangeant français et anglais avec une voix proche de celle des “chanteurs ?” de PZK. L’espoir reste quand même là, à savoir quand ils feront quelque chose de différent. Haribo Macht Kinder Froh, c’est l’histoire de cinq mecs, qui alternent une boucle métal de trente secondes, un jeu de scène basé sur trois mouvements alternés toutes les dix secondes, puis une boucle électro de trente secondes. Ils ont réussi à me faire ressentir quelque chose qui ne m’est jamais arrivé en concert : bailler. Avec un set répétitif, un chanteur qui se force et qui est au bout de ses capacités, possédant un flow (ou pas) -toujours le même, surtout dans les “moshparts?” ou juste les mots changent- , autant dire qu’ils sont à la hauteur de leur nom : mauvais

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Attack Attack! :

N’ayant pas fait de balances auparavant non plus, c’est la foule qui acclama le roadie d’Attack Attack! -grave erreur, il ne joue pas dans le groupe-, qui testa les instruments et micros. Équipé de leur propre ingé son, ils n’ont eu aucun mal à avoir un son plus que correct. Après dix minutes, le groupe apparait enfin. Commençant par un set violent dès les premières secondes, les américains ont su placer la barre haute et s’imposer sans trop de difficultés. Humbles et sérieux, leur présence a enfin motivé le public à bouger, vraiment. Déchainant la foule en peu de temps, avec un son lourd et efficace, ils ont su combler la solitude et l’ennui provoqué par Haribo Macht Kinder Froh. Avec un son exécuté avec justesse et précision, il ont captivé tout le monde dès les premiers instants. Tout le monde s’attendait à un jeu de scène cliché par rapport au crabcore mais non, ils étaient déchainés et ont tout emporté avec eux. C’est donc là la magie des groupes U.S, un set non répétitif, violent et justement dosé. Les phases électro se rapprochant d’un dubstep efficace, elles ont été placées sans faire tâche sur les morceaux, avec un enchainement parfait. Ayant effectué son set, Attack Attack ! se retire dignement après un concert aussi fougueux que subtile. C’est passé vite, et tout le monde s’est dit “ça ne peut pas s’arrêter là”. Un rappel de cinq minutes s’est donc imposé. Le combo en a alors profité pour prendre une légère pause afin de remonter sur scène quelques minutes plus tard. Après un tel concert, Attack Attack! a pu prouver aux plus sceptiques de quoi ils étaient capables.

 

Setlist :

AC-130
A for Andrew
Dr. Shavargo Pt. 3
The People’s Elbow
Smokahontas
Turbo Swag
Renob, Nevada
Sexual Man Chocolate
Hot Grills and High Tops
—-
Stick Stickly

 

Crédit photos : Jennifer Wagner