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ARCH ENEMY @ Bataclan (23/01/18)

Quatre ans après sa dernière date dans la capitale, Arch Enemy était de retour pour faire trembler la scène du Bataclan, le 23 janvier. C’est à guichets fermés que les Suédois ont défendu “Will To Power” leur dernier opus accompagnés de Jinjer, Tribulation et Wintersun.

Trois premières parties, ça fait beaucoup, et par conséquent c’est à 18h que JINJER lance le coup d’envoi de la soirée. Beaucoup trop tôt pour le public parisien. C’est, donc, devant une salle loin d’être remplie que les Ukrainiens démarrent leur set. Pour la deuxième fois consécutive, Jinjer accompagne Arch Enemy lors de sa tournée européenne, rien de mieux pour gagner en notoriété. Musicalement, on constate de fortes similitudes entre les deux groupes à chanteuse. La bande de Tatiana Shmaylyuk présente son deuxième album “King Of Everything”. La musique du quatuor est un mélange de metalcore, de thrash, de chant guttural, de voix claire, et on décerne même des nuances de ska, notamment sur la chanson qui clôturera le set.

 

 

C’est au tour de TRIBULATION de se présenter sur scène, avec pour intro “La Vie En Rose” d’Edith Piaf… si si ! Tribulation est un groupe tout droit venu de Suède. Grimés de leur maquillage sombre, les musiciens nous proposent un death metal angoissant et pas avare de riff et solo endiablés. La formation nous propose ainsi son tout nouveau single “The World”, extrait de l’album à venir “Down Below”. Le son est propre et le show sans accro. Cependant, on ne peut détourner le regard de Jonathan Hulten, le guitariste, qui vole littéralement la vedette à ses trois confrères. Habillé d’une chemise crop top noire et affublé de chaussures à talonnettes de danseuses, le guitariste mêle habilement danse et guitare. Cela fait également écho à la pochette de “The Children Of The Night”, le dernier album en date, sur lequel paraît une personne dont on ne pourrait identifier le sexe, en train de faire ses pointes, tout de noir vêtu. Tribulation nous montre qu’on peut associer la danse à la fois classique et contemporaine à du death metal aux thèmes évoquant l’occulte et la mythologie surnaturelle. Et le résultat est fantastique.

 

 

Troisième groupe à fouler la scène du Bataclan, WINTERSUN is coming. Venue défendre “The Forest Seasons” sorti l’année dernière, la bande de Jari Mäenpää, ancien chanteur d’Ensiferum, démarre son set avec “Awaken From The Dark Slumb”. Le ton est immédiatement donné. A mi-chemin entre le folk metal et le power metal, les Finlandais nous proposent un son alternant un rythme soutenu couronné par une double pédale des plus rapides, jouée par Rolf Pilve (Stratovarius) avec de longues balades doublées par des orchestrations épiques qui ravissent tout bon fan de power metal. Les lumières bleus nous rappellent la froideur de la musique de Wintersun, succédées par des lumières vertes, faisant référence, aux saisons, à la nature, à la forêt. Après quarante minutes de set, la formation se retire avec “Time”, que certains fans chanteront en chœur.

 

 

Le Bataclan est enfin prêt à accueillir ARCH ENEMY, lorsque les lumières s’éteignent et le légendaire “Ace Of Spades” résonne dans toute la salle noire de monde. Les musiciens s’installent à leur place respective pendant que “Set Flame To The Night” fait office d’intro. Ni une, ni deux, les Suédois nous envoient un son lourd et puissant avec “The World Is Yours”, premier single de “Will To Power” sorti en septembre dernier. Alissa White-Gluz prend alors possession de la scène sous un tonnerre de cris des fans du premier rang. Bien qu’elle n’ait rejoint le groupe que depuis quatre ans, la belle aux cheveux bleus a su séduire le public. Et quand on constate la puissance mais également la justesse de sa voix, on en vient à penser qu’elle n’a rien à envier à Angela Gossow, ex-leadeuse d’Arch Enemy. Le petit plus ? Elle nous parle français pendant tout le show. Seul bémol ? La Canadienne abandonne la scène et ses compagnons pendant “My Apocalypse”, et réapparait seulement à la fin du morceau. Heureusement, Michael Amott et ses amis n’en démordent pas, et continuent le show. Alissa vient par la suite s’excuser en expliquant qu’elle ne s’entendait pas.

 

 

La formation alterne principalement des morceaux de “Will To Power” avec “War Eternal”, les deux derniers albums depuis l’arrivée de Miss White-Gluz. Certains anciens morceaux tels que “Ravenous” ou “We Will Rise” ne sont heureusement pas tombés aux oubliettes, ce qui semblent ravir les fans de la première heure. Pendant une heure trente de show, on assiste à tout ce qui fait le succès d’Arch Enemy : un chant agressif et surpuissant mélangé à des guitares chantantes et mélodieuses. Bien que la frontwoman soit sous les feux des projecteurs, on ne peut nier l’immense talent des quatre musiciens.

 

 

Après avoir joué près de quarante shows dans l’Hexagone lors de la dernière tournée, on espère ne pas avoir à attendre quatre ans avant de retrouver Arch Enemy à Paris.

Setlist :

The World Is Yours
Ravenous
Stolen Life
The Race
War Eternal
My Apocalypse
Blood In The Water
You Will Know My Name
Bloodstained Cross
The Eagle Flies Alone
As the Pages Burn
Intermezzo Liberté
Dead Bury Their Dead
We Will Rise
—-
Avalanche
Snow Bound
Nemesis
Fields Of Desolation