Talking Heads fête son 50e anniversaire avec le tout premier clip de “Psycho Killer”, porté par Saoirse Ronan !

Enfin ! Cinquante ans après ses débuts scéniques, Talking Heads offre une incarnation visuelle à l’un de ses plus grands classiques, “Psycho Killer”. Et quel cadeau : un clip audacieux, signé Mike Mills, avec une Saoirse Ronan magistrale en héroïne du quotidien au bord de la rupture !
Le 5 juin 1975, Talking Heads montait pour la première fois sur scène au CBGB de New York, en première partie des Ramones. Cinquante ans plus tard jour pour jour, le groupe iconique revient sous les projecteurs avec une surprise de taille : la toute première vidéo officielle de son hymne inaugural, “Psycho Killer”. Une célébration inédite qui marque avec éclat son demi-siècle d’existence.
Réalisé par Mike Mills, connu pour ses films sensibles et intimistes Beginners ou 20th Century Women, le clip rompt volontairement avec les clichés macabres que le titre pourrait inspirer. En lieu et place d’un tueur psychopathe, c’est une femme ordinaire que l’on suit dans sa routine de bureau, incarnée par une Saoirse Ronan saisissante. Au fil des jours qui passent, elle vacille entre lassitude, colère rentrée, éclats de rire nerveux et fugues imaginaires, jusqu’à ce que la spirale de répétition prenne des allures de douce folie.
“Ce clip rend la chanson meilleure“, déclare le groupe dans un communiqué enthousiaste. “Nous adorons ce que cette vidéo n’est pas : elle n’est ni littérale, ni sanglante, ni violente, ni évidente.” Un contre-pied salvateur salué unanimement, et un hommage subtil à l’aliénation contemporaine.
Mills explique que le projet représentait un défi quasi sacré : “Cet album [Talking Heads: 77] a littéralement changé ma vie. J’étais terrifié à l’idée de proposer une vision pour un morceau aussi mythique. Puis, l’image m’est venue : pas un clip explicite, mais une plongée dans la violence silencieuse de la normalité. Saoirse ne joue pas une meurtrière, elle subit le monde qui l’entoure.”
Le choix de l’actrice irlandaise s’est imposé comme une évidence. “Il me fallait une actrice virtuose capable d’exprimer treize états émotionnels distincts à travers autant de boucles quotidiennes. Peu de gens en sont capables, mais Saoirse en fait partie.” Le tournage a eu lieu dans un ancien centre hospitalier à Pomona, en Californie, lieu chargé d’une ironie involontaire, mais à la symbolique presque trop parfaite pour être ignorée.
Ronan, de son côté, ne cache pas son émotion : “Être associée aux Talking Heads est l’une des choses les plus incroyables qui me soient arrivées. J’ai grandi avec leur musique. Travailler avec Mike Mills sur une chanson aussi emblématique, c’est un rêve d’enfant, d’ado, d’adulte devenu réalité.“
Ce coup d’éclat visuel s’inscrit dans un ensemble d’initiatives destinées à célébrer l’héritage du groupe. Après avoir publié une version acoustique inédite de “Psycho Killer” en 2023 (enregistrée avec Arthur Russell dans les années 70), Talking Heads poursuit ses rééditions avec, dès le 25 juillet, une Super Deluxe Edition de More Songs About Buildings And Food (1978). Ce coffret comprendra l’album remasterisé, des versions alternatives inédites, un live à l’Entermedia Theatre de 1978 et un livre de 60 pages illustré de photos rares et de souvenirs signés par les quatre membres originels : David Byrne, Tina Weymouth, Chris Frantz et Jerry Harrison.

Toujours aucun espoir de les revoir sur scène – le groupe aurait décliné une offre de 80 millions de dollars de Live Nation pour une reformation – mais les fans peuvent se consoler avec une vidéo qui transcende l’attente et réinvente l’un des morceaux les plus emblématiques du répertoire new-yorkais.
Et qui sait ? Peut-être que d’autres surprises les attendent encore cette année, dans la logique d’une commémoration à la hauteur de leur influence. En attendant, “Psycho Killer” a enfin son visage. Et il est aussi troublant que fascinant.