
Hayley Williams remonte le fil du temps. Quelques semaines après la sortie surprise de son troisième album solo Ego Death At A Bachelorette Party, la frontwoman de Paramore leve le voile sur “Good Ol’ Days”, un nouveau titre empreint de douceur, de mélancolie et d’une lucidité désarmante. Et s’il s’agissait de sa plus belle confession à ce jour ?
Depuis plusieurs mois, les fans spéculent : Hayley Williams et son partenaire musical (et amoureux de longue date) Taylor York se seraient séparés. Et à l’écoute de “Good Ol’ Days”, difficile d’en douter : “Should we go back? Stay friends? Keep all the benefits?” (“Est-ce qu’on devrait revenir en arrière ? Rester amis ? / Garder tous les avantages ?“), chante-t-elle, avant d’ajouter : “We could sneak around like we’re on tour / Even if that’s all you want me for, for / You could call me Miss Paramour.” (“On pourrait se voir en secret, comme en tournée / Même si c’est tout ce que tu veux de moi / Tu pourrais m’appeler Mademoiselle Paramour.“)
Une référence explicite à la relation qu’ils ont vécue, à leurs tournées partagées et à la genèse même du nom Paramore, dérivé du mot “paramour“, signifiant amant secret.
Puis vient le refrain, à la fois tendre et ravageur : “’Cause I miss you like I miss the rage / Like I miss real ink on a page / Who knew the hard times were the good ol’ days?” (“Parce que tu me manques comme la rage me manque / Comme me manque l’encre réelle sur une page / Qui aurait su, mon amour ? / Qui aurait su que les moments difficiles étaient les bons vieux jours ?“)
Derrière cette nostalgie se cache un clin d’œil direct à “Hard Times”, le single phare d’After Laughter (2017), l’album qu’elle avait justement coécrit avec York.
“Good Ol’ Days” n’est pas qu’une chanson d’amour perdu, c’est aussi une lettre ouverte à une époque révolue. Pour accompagner sa sortie, Hayley a inondé Instagram de photos et de vidéos de l’ère After Laughter, revisitée ici dans une esthétique plus soul et R&B, teintée de trip hop.
“Who knew the hard times were the good ol’ days?” (“Qui aurait su que les moments difficiles étaient les bons vieux jours ?“), murmure-t-elle, comme si elle prenait enfin la mesure de tout ce qu’elle avait vécu.
Autre clin d’œil intime : la voix de son grand-père Rusty Williams apparaît dans le morceau via un message vocal attendrissant : “You are so tacky. I think that’s why I love you so much.” (“Tu es tellement kitsch. C’est sans doute pour ça que je t’aime autant.“)
Une manière de poursuivre leur dialogue artistique : plus tôt cette année, Hayley avait aidé son grand-père à sortir Grand Man, un album enregistré dans les années 70 mais resté inédit pendant près d’un demi-siècle. Elle y rend aujourd’hui hommage, en reprenant l’un de ses titres sur un 7″ bonus prévu pour la version deluxe du disque.
“Good Ol’ Days” figure sur la version physique de Ego Death At A Bachelorette Party, prévue pour le 7 novembre via Post Atlantic et Secretly Distribution. L’album, d’abord sorti de manière non conventionnelle sur son site personnel, rassemble dix-sept morceaux introspectifs mêlant émotion brute et expérimentation pop : “Je crois que c’est le dernier album que je sortirai sous mon nom,” a confié Williams récemment. “Je suis fière de ce qu’il représente.“
Une déclaration lourde de sens, laissant entendre que ce disque pourrait clôturer son cycle solo avant, peut-être, un nouveau chapitre pour Paramore.
Malgré les rumeurs, Hayley l’assure : “Paramore is not ever going away… I love it. It’s my favourite band.” (“Paramore ne disparaîtra jamais… Je l’aime. C’est mon groupe préféré.“)
Elle précise simplement que le groupe “a besoin de respirer“, confirmant qu’aucune séparation officielle n’est à l’ordre du jour.
Avec “Good Ol’ Days”, Hayley Williams signe un morceau à la croisée des sentiments, entre rupture, nostalgie et réconciliation avec elle-même. Une chanson qui célèbre la mémoire, la musique et le temps qui passe, sans jamais céder au désespoir.
En somme : un hommage vibrant aux blessures qui ont forgé l’artiste qu’elle est devenue.
“Who knew the hard times were the good ol’ days?” (“Qui aurait su que les moments difficiles étaient les bons vieux jours ?“). Une phrase simple, mais qui résume tout.







