Ghost revisite “Bohemian Rhapsody” : un hommage magistral à Queen lors du Polar Music Prize 2025 !

La cérémonie du Polar Music Prize 2025 restera gravée dans les mémoires comme l’un de ces rares moments où l’histoire de la musique se réécrit en direct, sous les yeux de ceux qui l’ont façonnée. Ce 27 mai, au prestigieux Grand Hôtel de Stockholm, la soirée a atteint son paroxysme lorsque Ghost, auréolé de sa récente percée en tête des charts, est monté sur scène pour un hommage vibrant à Queen, l’un des lauréats de l’année !
Après avoir décroché son premier album #1 outre-Atlantique avec SKELETÁ – une performance historique pour un groupe suédois -, Ghost a signé son retour à la maison par la grande porte.
Le clou de la soirée fut sans conteste l’hommage vibrant rendu à Queen par Ghost et des invités prestigieux. Tobias Forge, frontman de Ghost – dans son incarnation de Papa V Perpetua – a offert une relecture saisissante de “Bohemian Rhapsody”, chef-d’œuvre éternel du groupe britannique, entouré pour l’occasion de Fredrik Åkesson (guitariste d’Opeth, déjà présent sur le dernier album de Ghost) et l’exigeant Eric Ericsons Kammarkör (le célèbre chœur de chambre fondé par Eric Ericson).
Face à une assistance de rêve composée, entre autres, des membres survivants de Queen – Brian May et Roger Taylor – ainsi que du roi Carl XVI Gustaf de Suède, la tension était palpable. D’abord fébrile derrière son masque, Forge s’est progressivement libéré, transcendant la nervosité initiale pour livrer un hommage à la fois respectueux et audacieux. La présence du chœur a sublimé la dimension opératique de l’original, tandis qu’Åkesson, fidèle à sa réputation, a insufflé puissance et élégance à l’interprétation. May et Taylor, visiblement émus, se sont levés pour ovationner cette performance hors du commun – un geste fort, symbole d’un respect total entre légendes et héritiers.
Ce moment, capté en direct sur la chaîne suédoise TV4, n’a pas tardé à faire le tour du monde. Il faut dire que la rencontre de ces talents et la solennité du cadre – le Polar Music Prize étant considéré comme le “Prix Nobel de la musique” – ont donné à ce “Bohemian Rhapsody” revisité des allures de cérémonie de passage de flambeau. L’original, paru en 1975, reste à ce jour le titre du XXe siècle le plus streamé et le premier morceau pré-1980 à franchir le cap du milliard de vues sur YouTube.
Au-delà du clin d’œil appuyé à Queen, cette performance fut également une célébration de la richesse et de la diversité de la scène musicale mondiale, incarnée lors de cette soirée par d’autres artistes d’exception. Adam Lambert – voix officielle de Queen depuis 13 ans aux côtés de May et Taylor -, la chanteuse Miriam Bryant, l’ex-Skid Row Erik Grönwall et des figures du jazz comme Esperanza Spalding, Robert Glasper ou Leo Genovese ont tour à tour rendu hommage aux lauréats de l’année : Queen, bien sûr, mais aussi la légende du jazz Herbie Hancock et la soprano canadienne Barbara Hannigan.
Côté distinctions, Queen ajoute donc un nouveau trophée à une collection déjà vertigineuse : 18 albums et 18 singles numéro un, plus de 300 millions d’albums vendus, sept Ivor Novello Awards, des intronisations dans trois Rock & Roll Halls Of Fame, une étoile sur le Hollywood Walk Of Fame, un MTV Global Icon Award… et désormais, le prix musical le plus prestigieux du monde, assorti d’un million de couronnes suédoises (près de 94 000 dollars). Pour le groupe britannique, c’est “un honneur immense“, selon ses propres mots.
Marie Ledin, directrice du prix, n’a pas tari d’éloges sur le quatuor londonien : “Queen, un groupe indissociable du tissu même de la pop culture, a marqué la musique sur plusieurs décennies, générations et genres. Ils méritent amplement cette reconnaissance, eux qui sont aimés à travers le monde.“
Fondé en 1989 par Stig “Stikkan” Anderson, le manager d’ABBA, le Polar Music Prize célèbre chaque année la puissance universelle de la musique, honorant celles et ceux qui la transcendent. En 2025, la magie de Queen a trouvé, à Stockholm, de dignes héritiers et une vibrante déclaration d’amour à la scène, portée par Ghost, Opeth et l’institution suédoise fondée en 1945 – sous le regard admiratif de ceux qui, jadis, signaient “The Show Must Go On”.
Après avoir déjà marqué l’édition 2018 du Polar avec une reprise de “Enter Sandman” en hommage à Metallica, Ghost confirme son statut d’ambassadeur du rock suédois, désormais à la table des plus grands. Un choc des générations, une prestation à (re)voir sans attendre pour tous les amateurs de sensations fortes, et surtout une évidence : Ghost ne se contente pas de revisiter les codes du rock, il en façonne la légende.