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COVID-19 : des concerts-tests à Paris et à Marseille !

On l’avait évoqué le mois dernier, c’est désormais confirmé : des concerts-tests auront bel et bien lieu en mars et avril dans l’Hexagone !

Afin de trouver “un modèle résilient” permettant la réouverture des salles de spectacles en période de pandémie, l’Inserm, en association avec le SMA (Syndicat national des musiques actuelles) et le collectif Do3Me qui réunit des médecins et des professionnels de l’événementiel mettront en place deux concerts au Dôme (Marseille) à une semaine d’intervalle “dans la deuxième quinzaine de mars”, brassant 1000 personnes triées sur le volet “parmi une population étudiante sans pathologie ni comorbidité” pour chaque évènement, avec IAM à l’affiche. La configuration sera assise avec possibilité de se lever.

Ces 2000 volontaires seront testés entre 24 et 48 heures avant le premier concert. Ces mêmes spectateurs seront de nouveau soumis à un test une semaine puis deux semaines plus tard. Dans la salle de la cité Phocéenne, 500 assisteront au concert avec distanciation sociale et 500 sans. Et ce dernier rassemblement prendra en compte les spectateurs positifs à la COVID, contrairement aux autres expérimentations. L’objectif étant de voir s’il existe véritablement un sur-risque d’infection.

Une initiative tardive ?

De son côté, le Prodiss, principal syndicat des producteurs et salles de concerts, planche avec l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) et l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), sur un concert test à l’Accor Arena (Paris) en avril (des rumeurs évoquent Indochine en tête d’affiche). L’objectif est l’organisation d’une expérience scientifique rassemblant 3000 à 5000 spectateurs debout, masqués et non distanciés. Il s’agira du plus gros test en salle en Europe.

Quelques conditions seront imposées aux spectateurs, qui seraient muni d’un passeport salivaire intégré à l’application “TousAntiCovid”. Ajouté à cela, un test PCR devrait être effectué 72 heures avant, puis un test salivaire sur place. Si celui-ci est négatif, l’entrée leur sera ainsi accordée.

Ces mêmes concerts-tests ont été confirmés par Roselyne Bachelot sur “LCI“. La ministre de la Culture précise que pour se mettre dans des situations de “brassage”, les “entrants seront testés mais les personnes positives ne seraient pas filtrées” contrairement à ce qui était envisagé. Cependant, les participants seront bien masqués et auraient du gel hydroalcoolique à disposition.

Une complexité bien française

L’ensemble de ces initiatives sont évidemment intéressantes et positives. Mais pourquoi avoir tant tardé pour lancer ces expérimentations ? Alors que le déconfinement à la mode “open bar”, de l’été dernier, pouvait être une période propice, il n’en a rien été.

De plus, comparé aux concerts-tests espagnols, la lourdeur administrative et la logistique chaotique semble encore une fois pointer le bout de son nez.

Ces expérimentations se dérouleront “sous réserve d’une situation sanitaire catastrophique” et si les protocoles sont validés. Et c’est lors d’un grand colloque scientifique européen que seront étudiés les résultats de ces concerts-tests, le 8 avril à Marseille.

Et les festivals dans tout cela ?

La Ministre a détaillé son propos aux sujets d’un “l’hypothèse d’un été sans festival est exclue”. Il semblerait maintenant que cela ne concerne que les festivals assis, on peut penser à des festivals de petites et moyennes tailles type classique/jazz par exemple.

Très bien, quid des grands événements ? Les discussions semblent continuer mais jusqu’à quelle date ? Solidays a d’ores et déjà annulé son événement. Le Hellfest a repris une activité complète, délaissant ainsi les aides et mesures de chômage partiel.

Les résultats de ces deux expérimentations sont attendues pour le mois d’avril or y a-t-il des garanties de sauvegarde et d’aides si les grands événements étaient exclus des dispositifs pour cet été ?

Il est évident que la situation sanitaire est un indicateur primordial quant à la réouverture de toutes activités actuellement fermées et interdites. En revanche, il est fort à parier qu’un deuxième été sans festivals serait une catastrophe supplémentaire pour l’ensemble des acteurs concernés.

L’optimisme est de mise mais les annulations et reports sont d’ores et déjà de mise pour des concerts prévus entre mai et juin. Bien qu’une décision favorable découle suite à ces expérimentations, quels seront les événements restants à l’affiche des divers salles ? Les artistes étrangers pourront-ils voyager ? Bref.

On y croit, mais restons sur nos gardes…

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife