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WILD SHADES (10/04/10)

Samedi 10 avril 2010 avait lieu le final du tremplin organisé par l’AMM à Forges-les-Bains. Parmi les concurrents se trouvaient les Wild Shades, que RockYourLife! a rencontré peu avant leur performance.

 

Je vais vous demander de vous présenter, rapidement.

– Stéphane, guitariste.
– Thierry, guitariste.
– Alex, batteur.
– Loïc, chanteur.
– Romain, bassiste.

Pourquoi “Wild Shades” ? Ce nom a une histoire ?

Thierry (guitare) : Alors, “Wild Shades”, littéralement, ça veut dire “Nuances Sauvages” ; donc c’est en rapport avec nos influences, vu que, par exemple, Stéphane et moi n’avons pas les mêmes influences, Romain non plus, etc. : c’est un melting pot. Et du coup, voilà, c’est pour ça qu’on dit « sauvage », parce que le processus de composition est parfois délicat, en rapport avec toutes nos influences.

Ça vous est venu tout de suite, ce nom ?

T : Non.

Romain (basse) : Avant, il y a eu d’autres groupes. Il y a eu “Evil Weevil”, “Silver Wings”… Puis quelqu’un a trouvé ça, c’est une déformation de “wild side”. Et après, on a essayé de trouver un sens, parce qu’il en faut bien un…

Stéphane (guitare) : Qui marche plutôt bien !

R : Oui…

Hum, oui ! (rires)

Vous portez des costumes de scène, vous pouvez les décrire ?

Alex (batterie) : Ce sont des T-shirts, comme n’importe quel autre T-shirt, avec une main dessus, notre main…

S : …à la peinture, chacun se l’est trempée…

R : …dans la peinture.

Et comment ça vous est venu ?

R : Simplement en trouvant une image de main, comme ça, sur internet, et on a trouvé ça assez classe. Après, on peut aller plus loin et dire que chacun des doigts représente un membre du groupe, mais essentiellement, c’est parce qu’on a trouvé que c’était assez classe et facilement mémorisable.

Loïc (chant) : On pourrait dire autre chose pour extrapoler : on est cinq, cinq univers différents, et le seul tronc qu’on a en commun, c’est le groupe. Donc ce qui fait que la paume des mains représente le groupe tandis que les doigts représentent les influences de chacun.

Question classique : comment vous définiriez votre musique ? Il s’agit d’un genre précis ?

S : C’est tout sauf précis.

R : On va dire qu’on fait du rock de manière générale. Puisque les racines de ce qu’on écoute sont dans le rock. Mais il y a des bouts de tout.

S : Oui. Hard, ambiance, funk…

Cela est dû à vos influences ?

S : Oui, parce qu’en fait, tout le monde a réussi à mettre son identité, ses influences, dans les morceaux. On pourra avoir à la fois des passages assez pêchus, beaucoup plus hard, heavy : ce sera le côté Thierry. On va avoir des choses beaucoup plus ambiantes, qui se rapprochent plus de ce que je peux faire avec Romain…

R : Ce qui est intéressant, c’est que même si on a des influences communes, on tire chacun une chose différente de ces influences communes. Stéph va être dans quelque chose de plus space, et moi je vais tirer d’autres choses. Par exemple, si on aime Pink Floyd, lui va tirer certaines choses, et moi, d’autres. C’est ça qui est intéressant dans les influences communes, c’est de voir que c’est pas forcément pour les mêmes choses qu’on aime les groupes.

Vous êtes influencés par votre instrument en particulier dans ces groupes que vous avez en commun ?

S : Non, c’est le tout, l’arrangement, les mélodies… Et c’est bien, parce que Loïc arrive à cerner toute l’ambiance de ce qu’on veut faire, sa voix s’adapte vachement bien ; Alex, à la batterie, c’est pareil, donc tout s’adapte bien et c’est ça qui donne ce résultat.

Votre EP, “Underground Sanity”, comporte 5 titres, mais vous disposez d’un répertoire plus étoffé, ne serait-ce que pour les concerts : combien de morceaux à votre actif ?

S : De finis, on en a une dizaine, une douzaine, et sinon, on en a encore bien une vingtaine ou une trentaine…

Ce sont des morceaux qui vous laissent déçus, ou sur lesquels vous butez ?

T : Il y en a qu’on a jamais fini parce qu’on avait d’autres idées, pour un autre morceau, ou pour réarranger un ancien. Parfois, on n’était juste pas satisfaits, dans la mesure où il faut que tout le monde soit d’accord, donc que ça plaise à tous, ou au maximum. C’est parfois délicat de garder une partie, ou de couper une partie à contrecœur…

R : C’est comme dans un film. Il y a pas mal de réalisateurs qui sont obligés de sacrifier une scène qu’ils adorent pour que le film tienne la route. Là, c’est pareil : il y a des morceaux qu’on adore, ou qu’on aimait bien, mais qui ne sont plus cohérents avec le reste, donc on les a modernisés.

S : Bon, là, on parle surtout de ce qu’on a fait avec Romain et Thierry parce que depuis quatre ans, c’est le noyau du groupe, mais depuis qu’Alex nous a rejoints, il y a ses morceaux qui commencent à rentrer en jeu, et on espère que Loïc finira par nous proposer certains de ses titres. Donc ça risque encore d’évoluer, et on verra où ça nous mènera.

Et comment vous composez ? Vous improvisez puis gardez ce qui vous convient ? Ou bien l’un d’entre vous arrive avec une idée bien définie et vous vous y cantonnez ?

S : Au tout début, il y en a un qui proposait une base, puis on essayait de tous mettre notre patte dessus. On avait des morceaux de huit minutes, qui passaient du heavy au funk, au machin… on mélangeait vraiment tout. Et récemment, on a commencé à changer de méthode de composition : là, ce qu’on fait, c’est que si on a un riff intéressant, une base intéressante, on la travaille tous ensemble, directement, pour obtenir quelque chose de plus spontané. Parce que, quand c’est trop réfléchi, ça devient trop synthétique.

R : On avait une base, et chacun faisait son morceau après, mais ça ne marchait pas. On s’est rendu compte que ça donnait des morceaux qui contenaient tout ce qu’on voulait, mais qui sonnaient très artificiel. Maintenant, on part de la base en voyant ensemble comment ça peut s’agencer.

Et vos morceaux de huit minutes ressemblaient à une succession de plus petits morceaux ? Ou à un ensemble progressif ?

T : Ce qui était bien –enfin, je trouve-, c’était qu’on avait un thème récurrent et qu’on arrivait à s’éloigner du thème pour faire une mélodie alternative, aborder une autre tonalité, puis revenir… C’était pas mal. Moi, j’aimais bien. Mais c’est clair que c’est mieux maintenant, c’est plus spontané.

R : Maintenant, c’est ce que j’aime appeler le vrai Wild Shades. C’est-à-dire qu’il y a eu le Wild Shades comme ça, où chacun mettait sa petite patte, mais de manière séparée, et là, il y a le truc qu’on fait tous. L’intro qu’on fait en concert par exemple, c’est vraiment ça, pour moi, chacun met sa patte sans réfléchir et ça donne quelque chose de vraiment bon, de vraiment sincère.

Il y a des thèmes récurrents, ou qui vous tiennent à cœur ?

R : Au niveau des paroles, oui, ça touche toujours un peu aux mêmes choses. La liberté, la frustration, des choses comme ça. Le potentiel. On n’est pas engagés, je pense pas qu’on ait assez d’idées politiques pour les défendre. On observe plus ce qui nous arrive, et on essaie d’écrire ça. C’est a souvent trait à l’impossibilité ou la possibilité de faire quelque chose.

Et çela aboutit à des ballades, des choses qui racontent la vie de tous les jours ?

R : Non, ça, on ne le fait jamais.

T : En fait, on ne reste pas à un niveau personnel, dans la mesure du possible, pour que l’auditeur puisse se reconnaître, ou s’identifier, un peu.

Votre formation comporte deux guitares, c’est assez classique, même si vous en tirez une grande variété sonore. Vous avez des projets/ idées quant à faire usage de nouveaux sons ?

S : En fait, depuis le début de la formation, on voulait absolument un synthé. Qu’on n’a jamais trouvé. Donc finalement, on a deux guitares et on s’est rabattus là-dessus, c’est-à-dire qu’on aura une guitare qui jouera vraiment un rôle de guitare, et une autre sur laquelle on va axer beaucoup plus d’effets, pour pallier à l’absence de synthé.

Toujours la même guitare ?

T : Non. Il y en a un qui fait la rythmique, et l’autre, les solos, et on s’échange les parties.

R : Pour ce qui est des sons, à l’avenir, je pense que oui, on utilisera peut-être des nouveaux sons, des samples ou des choses comme ça. Vraiment, plus qu’un synthé, des samples. Un ingé son qui ferait partie du groupe. Mais pour le moment, on n’a pas encore les moyens, on n’a pas forcément les connaissances pour ça, donc on attend de voir comment ça va évoluer pour inclure ça. Mais c’est définitivement un truc qu’on aimerait faire.

C’est une idée arrêtée ? Vous pensez ajouter des sons naturels, de l’électro pure…

R : On peut utiliser de tout. Sons naturels, cuivres… Tout, c’est vraiment pour éviter d’avoir à se ramener un orchestre, ou un clavier qui fait trois sons, quoi.

Vous vous fixez des objectifs, à court ou moyen terme ?

L : Toujours.

S : C’est ce qui nous permet d’avancer.

T : Sinon on resterait dans les garages, ou à jouer pour les anniversaires. A court terme, on a un EP, 5 titres, encore, et à long terme, un album, des concerts, des festivals…

L : Un label.

T : On commence à démarcher.

L : Une fois qu’on aura deux EPs, ça nous permettra d’avoir plus de matière pour montrer ce qu’on sait faire et la diversité des chansons…

T : L’intérêt du second EP est justement de montrer une autre facette, pour montrer la richesse de ce qu’on peut faire.

R : Cinq titres complètement différents.

L : Oui, plus directs, plus pêchus, plus… plus !

Avec plus de Loïc ?

L : Avec, dans le prochain EP, peut-être plus de Loïc, effectivement, un peu plus de texte, et pourquoi pas des chansons… tout est à envisager.

Donc tu t’investis…

L : Oui, voilà. Je suis content, parce que sur le premier EP, je suis un peu plus interprète qu’autre chose, mais sur le deuxième il y a un texte qui est de moi, “New Beginning”, et sur le troisième, peut-être que j’apporterai une chanson, mais il faut que la chanson colle avec l’univers des autres.

Bien. C’est tout ce que je voulais vous demander ! Merci !

Wild Shades : Merci !

Site web : myspace.com/wearewildshades