Interviews

VOIVOD (23/06/13)

Alors que le festival bat son plein en cette journée du dimanche au Hellfest 2013, RYL a rencontré l’espace d’un instant Jean-Yves Thériault et Dan Mongrain des Voivod !

Hello, comment allez-vous aujourd’hui ?

Jean-Yves Thériault (Blacky) (basse) : Oh ça va bien ! Un peu nerveux mais c’est très bien !

Dan Mongrain (Chewy) (guitare) : Ca va super bien. On était là hier pour s’acclimater à l’ambiance du Hellfest, c’est super.

Heureux d’être de retour au Hellfest ?

D : Ah oui, ça va être très spécial ce soir.

Vous avez sorti votre 13e album studio “Target Earth“, comment ça s’est passé autour de l’album pour la création ?

J-Y : Ce fut assez long. (rires) On a commencé en 2011, à travailler durant une bonne année; ensuite début 2012, on est rentré en studio et on a compléter l’album quelques mois après.

D : En fait, on improvisait tous ensemble à développer des idées puis on composait également chacun de notre côté moi et Blacky mais également tous ensemble. Donc c’était vraiment un travail d’équipe, Snake apportait également ses propres mélodies et improvisait. Les beats de batterie étaient parfois totalement différent de ce qu’on avait l’habitude de faire, donc c’était intéressant.

Y avait-il une idée précise derrière cet album ? Seulement de l’improvisation ?

J-Y : Non il y avait beaucoup de choses précises que nous voulions faire. Quand on travaillait avec Snake, certaines mélodies faisaient référence à des thèmes etc.

D : On voulait ramener aussi le côté progressif, vu qu’on est tous des fans de musique progressive, avec des structures alambiquées.

Et du coup, qu’est ce qui rend votre musique si spéciale ? Car elle n’est pas à la portée de tout le monde ; on dit souvent thrash/progressif ; on a du mal à saisir parfois. (rires)

J-Y : (rires)

D : C’est bon signe, c’est bon signe ! (rires)

J-Y : C’est un peu insaisissable. Ça dépend de quelles ères tu fais référence également. En étant revenu dans le groupe (depuis 2008) et Chewy est dans le groupe aujourd’hui, on a un vieux style comme celui qu’on avait dans les années 80, ce qui fait que c’est spécial disons. Je ne sais pas exactement, peut-être le fait que la guitare et la basse soient toujours en duel ou en compétition.

D : Ou en complémentarité.

J-Y : On travaille beaucoup là-dessus.

D : Etant donné que d’habitude c’est une guitare et une basse, la façon dont joue Blacky, il vient toujours compléter le jeu de la guitare. Parfois il va le suivre sinon les idées vont tourner autour et sont plus orchestrales. Un peu comme YES.

J-Y : On a toujours travaillé à se démarquer. On n’a jamais voulu faire ce qu’il y avait déjà à l’époque. On voulait commencer, c’était notre idéologie, d’être unique. Ok on aime Metallica, Slayer mais ça reste eux, on ne peut pas faire la même chose.

Et lorsqu’on vous définit thrash/prog, comment le recevez-vous ?

J-Y : Oui c’est à peu près nous. (rires)

D : Cela reste toujours une façon qu’on les humain de classer les gens pour le besoin de référence, on se réfère toujours à ce qu’on connait, donc ça peut donner quelques indices, mais vaut mieux écouter notre musique sans attendre ! (rires)

Vous êtes actifs depuis les années 80, quel regard avez-vous sur l’évolution du metal depuis ?

J-Y : Etant le plus âgé du groupe aujourd’hui, disons qu’il y a des époques où cela a changé en bien et d’autres en moins bien. C’est une évolution, c’est normal, aujourd’hui c’est toujours plaisant de voir des groupes qui font encore du prog’, du punk etc. tous ces styles-là puis d’autres se sont également créés au fil du temps.

D : Aujourd’hui il manque un peu de spontanéité. Je trouve que tout est aujourd’hui trop lisse. Par exemple sur scène, d’avoir une certaine liberté et de ne pas tout le temps jouer les morceaux à la note près; la musique est vivante. Le fait que tout soit ordonné, casé, propre ; c’est un peu anti-metal.

Trop business donc ?

D : Exactement. Ce n’est pas l’essence du heavy metal, c’est un peu contradictoire. Tant que je ne joue pas dans ces groupes-là, alors ça va. (rires)

Y a-t-il quelque chose que vous voulez faire musicalement, que vous n’avez encore jamais fait ?

J-Y : Qu’est-ce qu’on n’a pas faire, qu’on veut faire. On verra ! (rires)

D : Des musiques de film peut-être. On avait déjà collaboré au Québec avec un compteur, dans un univers science-fi, et Voivod était chargé de la trame sonore. Des collaborations de ce type qui sont toujours très intéressantes à faire.

Est-ce qu’on pourrait vous voir avec un orchestre par exemple ?

D : Ça serait faisable mais difficilement accessible, surtout à faire car cela coute cher mais également pour trouver la bonne personne qui saisisse l’essence de Voivod pour retranscrire la musique et l’adapter.

Quels sont vos futurs projets ?

J-Y : Nous allons faire un nouvel album. Le retour de “Target Earth II”. (rires)

D : On a eu quelques soucis de santé, ce qui a retardé les tournées, donc le Hellfest donne le véritable top départ ; puis de toute façon la priorité va à la santé et le reste viendra après, mais nous sommes très content d’être sur les routes de nouveau.

Quand vous voyez cette affiche, qu’en pensez-vous ?

D : Ça me fait penser qu’il manque notre nom !

D et J-Y : (rires)

D : C’est génial, personnellement je ne pensais jamais jouer dans un gros festival comme celui-là, avec des groupes légendaires, c’est vraiment incroyable. En plus le Hellfest c’est génial, on est très bien reçu, c’est bien organisé. Les gens sont sympathiques, c’est génial.

J-Y : Et ça parle français ! Nos cousins ! (rires)

Vous allez bientôt monter sur scène là, avez-vous un rituel avant chaque concert ?

J-Y : On se fait des hug, on s’encourage mutuellement.

D : On n’a pas vraiment de rituel, on se souhaite un bon show tout simplement.

Un petit mot sur la disparition de Jeff Hanneman…

D : Je n’ai pas personnellement connu Jeff, Blacky pourra plus t’en parler, mais c’est très dur, ça touche tout notre communauté et c’est un grand monsieur qui vient de partir.

J-Y : Je connaissais plus Dave Lombardo, Tom et Kerry que Jeff mais c’est très triste. Puis nous sommes très amis avec la guitariste des Nashville Pussy, Ruyter Suys, sa copine, et ils devaient se marier… Puis à chaque fois que quelqu’un décède c’est “oh shit…”

Tout autre chose, avez-vous écouté le dernier album de Black Sabbath “13” ?

D : Oui ! J’ai été agréablement surpris. Ça sonne bien, c’est du Black Sabbath. Les riffs sont mémorables, Iommi est un gars capable de sortir de sa boite à riff de nouvelles idées qui sonnent authentiques parfaitement.

Et pour conclure, nous sommes “RockYourLife!” donc qu’est ce qui rocks vos lifes les gars ?

D : Jouer avec mes amis de Voivod et faire le tour du monde et composer, ça rock ma vie !

J-Y : Moi c’est… c’est… la fin du monde ! Le nucléaire !

D et J-Y : (rires)

Site web : voivod.com