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VIZA (29/06/11)

Moins d’un an après son passage très remarqué en première partie de Serj Tankian (System Of A Down), le groupe de la Cité Des Anges était de retour dans la capitale, mais cette fois-ci, en tête d’affiche au Divan Du Monde le 30 juin dernier. Nous avons eu l’occasion de rencontrer Knoup (chant) et Andrew (oud) la veille de ce concert, afin de parler de l’actualité du groupe depuis leur dernière venue en France !

 

Bonjour à vous deux, merci de nous accorder cette interview. Pour commencer, je vais vous demander de présenter, assez brièvement Viza.

Knoup (chant) : Viza est un groupe de neuf personnes avec un line up classique : deux guitares, une basse, une batterie, un clavier complétée par un oud, un duduk, et des percussions.
C’est un passeport audio mélangeant différentes cultures et éléments du monde, des éléments de l’Ouest et de l’Est.

Quelle est l’origine du nom ?

K : Le projet a démarré en 2000. Je l’ai commencé avec mon co-partenaire Johnny Nice et il s’appelait déjà Viza mais avec un “S” au lieu du “Z”. Nous voulions créer un projet de fusion de musique méditerranéenne, un passeport audio. Puis en 2006, avec l’arrivée des nouveaux membres et leur origines, j’ai su qu’il fallait changer, se moderniser, c’est là qu’est arrivé le nom Viza tel que tout le monde le connait aujourd’hui.

Knoup, que faisais-tu avant Viza ?

K : J’étais dans un groupe, dans lequel je suis toujours d’ailleurs, qui s’appelle Neurobox. Créé en 1995, c’est un groupe de metal progressif, très différent de Viza. On peut dire que Viza est mon côté blanc et Neurobox, mon côté noir. Je voulais exprimer un autre de mes côtés artistiques. Mais je dois avouer que je travaille bien plus sur Viza.

Et toi, Andrew ?

Andrew (oud) : Je travaillais sur de multiples projets, de différents styles qui m’ont permis de m’épanouir artistiquement.

 
 
 
Andrew, lors d’une récente interview à la radio, tu as évoqué la politique. Quelle est l’idéologie politique du groupe ?

A : Je ne parlerais pas d’idéologie politique, mais le groupe est très actif notamment pour des causes sociales. Par exemple, à Los Angeles, nous aidons des associations d’orphelins arméniens, d’aide aux sans abris. Nous nous battons évidemment pour le génocide arménien. Nous sommes donc assez actifs.

K : Il y a un message spécifique. Nous sommes une sorte de groupe de frères, et c’est ce message que nous voulions garder par la musique : la famille est importante. Il ne s’agit pas de dire “Bon, révoltons-nous tous ensemble !”. Non, tout est en rapport avec la famille.

A : C’est en quelque sorte donner le message à l’auditeur, prenez-le et faites en ce que vous pensez être le mieux !

K : Nous sommes comme un groupe mafieux, mais ne l’ébruite pas ! (rires)

 
 

Comment s’est passé le recrutement des membres entre le premier album “Viza” sur lequel seulement Knoup et Johnny Nice étaient crédités et le second sur lequel tous les membres le sont ?

K : J’étais à New York avec Johnny Nice et en 2002, je suis parti à Los Angeles avec Neurobox, tandis que lui, est resté à NYC. La relation que nous avions s’est donc perdue à cause de la distance. Et j’ai fais un concert avec Neurobox à Los Angeles, tout en ayant des démos pour Viza avec moi afin de les faire passer à des gens qui m’ont incité à commencer ce groupe. Et à Los Angeles, il y a un bon paquet de talentueux musiciens, qui pouvaient éventuellement être dans le groupe. Et vers 2005, le reste du groupe est arrivé et est resté tel quel jusqu’à aujourd’hui.

Pourquoi avez-vous si soudainement changé de style entre vos débuts et le dernier album “Made In Chernobyl” ?

K : Juste pour nous permettre de rester excités, ne pas toujours répéter la même chose et en être lassé. Explorer différents terrains correspond mieux à cette idée de passeport musical que Viza veut montrer. Tout arrive naturellement avec la maturité, et c’est ça qui est beau. On ne s’assoit pas un jour en disant “Ok, il faut qu’on change de style et si on ne change pas, ça ne marchera pas !”

A : Je pense que cette maturité naturelle est un bonne chose, en particulier sur “MIC” où on note une progression et c’est vraiment cool parce qu’il y a une incorporation des influences de chaque membre du groupe. Et il y a cette différence de sons qui est l’essence même du groupe depuis le début.

 
 
 
Qu’est-ce qui s’est passé pour vous entre votre dernier passage à Paris en août 2010 et maintenant ?

K : Qu’est-ce qui s’est passé entre ce moment et aujourd’hui ? Premièrement, grâce à ce concert, nous avons trouvés un bon nombre de nouveaux fans ici et nous remercions Serj pour cette opportunité. C’est aussi grâce à ça que nous jouons demain. A côté de ça, nous avons beaucoup joué, nous avons enregistré notre nouvel album “Carnivalia” qui devrait sortir au début de l’automne. Nous jouons, écrivons, enregistrons. Nous avons toujours plus de buts !

A : Oui, nous sommes très actifs, nous jouons beaucoup, enregistrons, écrivons de nouveaux morceaux. Nous sommes très impatients de jouer demain, ici. Ce weekend, nous jouons en Grèce (ndlr : au Rockwave Festival). Nous allons aussi jouer en Suède plus tard cet été (ndlr : en août au Malmo Festival). Et l’album est en quelque sorte la cerise sur le gâteau de cette année !

Vos albums ont différents styles. Si vous deviez placer “Carnivalia” entre ces albums, ou le placeriez-vous ?

K : Je voulais créer un différent chapitre dans Viza. Je voulais prendre un peu de “Eros” et un peu de “Made In Chernobyl” et en faire un mélange des deux, avec un peu plus de fraîcheur.

Que pouvez-vous dire à propos de cet album ?

K : C’est un album qui sera très très coloré. Lyriquement, j’explore une part de moi-même que je n’avais pas encore exploré avec Viza. Il y aura des histoires, des messages sociaux… C’est un album assez fun, ça va être fun… C’est “Carnivalia” !

 
A : Le nom est parfait, “Carnivalia” est parfait. C’est une sorte de cirque, quelque chose de bizarre. Pour moi, c’était une très bonne expérience que de contribuer à ce disque parce que je suis le dernier membre arrivé dans le groupe. C’est le premier album sur lequel j’ai un rôle créatif comme la composition. Travailler avec Knoup, Shant (guitare), Orbel (chant/guitare), qui sont de très bons compositeurs était une expérience enrichissante.

Vous allez donc nous jouer quelques chansons demain !

K : Oui, oui, vous aurez un aperçu de cet album demain ! (rires)

 
 

Nous arrivons déjà à la dernière question. Prévoyez-vous une autre tournée européenne pour la sortie de “Carnivalia” ?

K : Absolument. Dès que nous serons prêts et que l’album sera sorti, nous allons jouer dans les villes ou nous avons déjà joués et dans les villes où nous n’avons pas encore joués pour cet opus. Actuellement, nous faisons peu de concerts pas parce que nous ne voulons pas en faire davantage, mais c’est une opportunité pour que les gens se souviennent de nous, afin de nous permettre de revenir, dire qu’on est toujours présents. Et quand le temps viendra, nous nous battrons pour faire un plus grand nombre de concerts pour “Carnivalia”, parce que c’est un album qui le mérite.

Peut-être des concerts dans différentes villes d’un pays…

K : Oui, oui, nous y pensons, nous voulons le faire !

Merci beaucoup Knoup et Andrew !

K : Merci à toi !

Site web : experienceviza.com