Interviews

TRUCKFIGHTERS (20/01/14)

English version

Quelques semaines en amont, RockUrLife a été convié à rencontrer le groupe suédois de la nouvelle scène stoner, Truckfighters. Une formation qui montre qu’il n’y a pas besoin de venir du désert pour faire un son chaud et organique. La rencontre du troisième type prend place dans le hall d’un hôtel aux environs de Bastille. Conversation entre RUL, Dango le guitariste hyper actif et Poncho le bleu derrière les fûts.

Salut les gars, merci de nous recevoir. Vous êtes en pleine tournée promo pour la sortie de “Universe” qui est rempli de surprises. Après écoute, nous relevons une réelle évolution dans votre son par rapport à “Gravity X” (2005). Comment avez-vous fait évoluer cette transition, d’un rock high gain à quelque chose de plus sombre et organique ?

Dango (guitare) : Je pense qu’avec le temps nous nous sommes orientés vers quelque chose de plus groovy et posé.

Poncho (batterie) : Et à mon sens plus de mélodies…

D : Ouais, un son plus carré. “Gravity X” c’était il y a neuf ans maintenant et on ne peut pas faire ce que l’on faisait à l’époque. On devient plus vieux, meilleurs, et plus efficaces. Nous repoussons sans cesse nos limites. En conséquence, nous faisons en sorte de faire de la musique intéressante, autant en studio que sur scène. Le processus de composition devient un peu plus introspectif, mais nous aimons toujours le groove. C’est ce qu’il y a de plus important, tu vois, tu peux jouer quelque chose de très technique comme Dream Theater, mais s’il n’y a pas de groove ça ne marche pas. Et de toute façon nous ne sommes pas assez bons pour faire pareil. Nous avons muris au fur et à mesure des années et c’est consciemment que nous faisons ce que nous n’avons pas fait auparavant.

 

 

Cette évolution dans votre processus de composition à travers les albums vous a-t-elle fait évoluer également sur scène ? Quel est le votre lien entre le studio et la scène ?

P : Ouais, je n’ai enregistré que deux fois avec les gars vu que je viens d’arriver, donc je vais laisser Dango répondre à ça.

D : Ok, bien, je pense qu’en studio nous recherchons la perfection et sur scène l’énergie et l’échange avec le public. Quand nous jouons live c’est l’adrénaline alors qu’en studio nous nous concentrons sur l’écoute et l’appréciation de la musique sous une autre approche. Un concert est une expérience à part. Je pense que même si quelqu’un n’aime pas nécessairement les albums, il peut passer un bon moment en live.

Donc pour les puceaux de Truckfighters le conseil serait : Venez au concert, éclatez-vous et écoutez l’album ensuite ?

Poncho et Dango : YEAH!

D’accord ! Complètement hors sujet, quelles ont été vos différentes influences, qui vous ont donné le virus de la musique ?

P : Personnellement, j’ai commencé par écouter KISS quand j’étais jeune et maintenant, c’est plein de différentes mixtures. Du classic rock au hip hop, en passant par le hard ou le jazz… Je ne sais pas trop, ce qui m’inspire au moment donné. Et puis après je ne connais pas trop pour les gars aux débuts du groupe.

D : Lorsque le groupe s’est créé, en tant que musicien, ma première influence était Nirvana et le premier guitariste était Jay Mascis du groupe Dinosaur Jr. J’ai écouté pas mal de ce genre de musique durant les 90’s. Tool, bien sûr a été une grande influence, je crois bien que c’est mon groupe préféré même si maintenant j’écoute des choses plus progressives et lourdes. J’aime toujours ces groupes de mon adolescence, mais je ne sais pas si je les aimerais autant en les découvrant maintenant.

 

 

Une récente critique de “Universe” vous a lié à des groupes phares du “desert rock” tels que Kyuss. Comment vous positionnez vous par rapport à cela ?

D : Je ne suis pas d’accord avec ça. J’aime énormément Kyuss, je trouve que c’est un très bon groupe, mais je n’en ai pas une écoute assez régulière depuis des années. Nous ne faisons pas les choses pour telle ou telle raison, ça arrive comme ça, tout simplement.

Ok, sujet à part, depuis les premiers moments du groupe vous êtes passés par plusieurs membres, il y a un nouveau en ce moment même. Comment se passe le recrutement chez Truckfighters ?

D : Tu sais, la première année nous avons passé tellement de temps sur la route que nous n’avons pas eu le l’occasion de passer du temps avec qui que ce soit. Quand nous rentrons à la maison, on privilégie les moments en famille et l’avancement sur l’album. Donc ce n’est généralement pas des fans que nous connaissons. Nous faisons passer le mot comme quoi nous cherchons un nouveau batteur et après nous avons des recommandations. Pancho nous a été présenté par un fan qui était un de nos anciens professeurs dans notre ville d’origine. J’aimerais bien que ce soit mes meilleurs amis qui rejoignent l’aventure, mais je n’ai pas tant d’amis (rires) et encore mois qui soient batteurs… Ce n’est pas facile de trouver quelqu’un avec qui ça marche, tous les prédécesseurs de Pancho étaient vraiment bons et tout le monde se doit d’être au top pour que les choses marchent.

La bonne vieille recette du power trio. Les gars, vous serez en concert le 28 février au Divan Du Monde, vous avez déjà joué en France et à Paris, êtes-vous impatients de jouer dans cette salle ?

D : Ouais, notre concert aux Combustibles. C’était assez dément et putain de chaud. Vraiment chaud, tout le monde était trempé ce soir-là. J’ai confiance en les parisiens, ils seront présents pour participer avec nous à l’ambiance. Je n’imagine pas un show où le public vient, nous jouons, ils sont simplement spectateurs et c’est tout. Il faut qu’il se passe un truc entre nous, une expérience. J’ai l’impression que le public parisien comprend ce genre de choses, donc, oui, nous avons hâte.

 

 

En parlant de public, vous passez tellement de temps sur la route, vous avez du rencontrer des foules plutôt timbrées. Laquelle fût la meilleure ?

D : Je ne sais pas, c’est dingue tout le temps…

P : La Russie était vraiment dingue.

D : Ah ouais, ce show à Moscou, les gens étaient tarés, ils sautaient de la scène et tout…

P : Et cette fois en Suède, la nana qui a sauté de la scène et personne ne l’a rattrapée…(rires) La pauvre, elle était plutôt canon en prime… Bref.

D : C’était quand même flippant, elle aurait pu se faire mal…

Après le Hellfest l’année dernière, avez-vous des festivals de prévu cet été ? Quelques-uns en France ?

D : Nous avons quelques dates de prévues mais nous attendons les grosses confirmations avant de nous avancer. Déjà trois en Europe. On aimerait bien Sonisphere UK ou le Download, le Hurricane en Allemagne et sûrement un de plus.

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

D : Une tournée à guichets fermés, aucune importance de la taille des salles qui nous recevrons, tant que nous avons la vibe.

P : Nous serions vraiment contents de continuer à faire ce que l’on fait.

D : Ouais, pas besoin d’avoir une voiture de luxe, une maison avec dix-huit chambres. Je pense que nous sommes tous reconnaissants de pouvoir vivre de notre musique. Même si j’ai quatorze guitares… (rires)

 

 

L’heure fatidique de la dernière question est arrivée. Notre webzine s’appelle “RockUrLife”. Qu’est-ce qui rock votre life les gars ?

D : Un bon album.

P : Ouais un truc à poser sur ta table vinyle !

Comme ça du tac au tac, un artiste ?

D : Jimi Hendrix !

Merci les gars et au 28 !

Dango et Poncho : Merci à vous. Keep on rocking.

 

 

Site web : truckfighters.com