Interviews

THE SUBWAYS (11/10/11)

En huit ans de carrière, The Subways se sont imposés comme un groupe à part dans le paysage saturé de l’indie rock britannique. Après s’être révélés au public avec “Young For Eternity” (2005) et affirmés avec “All Or Nothing” (2008), ils remettent le couvert avec le très dansant “Money And Celebrity”. Mais c’est sur scène que notre trio s’exprime le mieux. Juste avant leur performance à La Maroquinerie, RockYourLife! a pris la température auprès de Charlotte Cooper et Josh Morgan, déjà prêts à en découdre. Oh yeah.

 

Bienvenue à Paris ! Vous venez de sortir un nouvel album, “Money And Celebrity”, que vous allez défendre en tournée. Comment vous sentez-vous ?

 

Charlotte Cooper (basse) : Carrément bien ! Nous avons commencé la tournée il y a quelques semaines et comme d’habitude nous prenons notre pied.

 

Josh Morgan (batterie) : Nous nous sommes concentrés pendant un an sur l’écriture de nouveaux morceaux et l’album est enfin fini, alors nous pouvons passer un an de plus en tournée.

 

“Money And Celebrity” est votre troisième album. Quel était votre projet de départ ?

 

C : En réalité, ce qui compte pour nous, c’est de faire cet album et de partir en tournée. Nous avons composé des chansons dans l’espoir qu’elles puissent s’adapter à la scène. Nous sommes très excités de les présenter au public.

 

J : Je pense qu’avoir des attentes quand on réalise un album mène souvent à la déception. Nous souhaitions écrire un album avec des chansons que nous aimerions écouter nous-mêmes. Nous voulions pouvoir les présenter sur la tournée et espérions qu’elles plaisent à nos fans… et leur réaction est au-dessus de nos espérances. Nous en sommes très satisfaits.

Faire de la musique, partir en tournée : tels sont vos réels projets à travers la réalisation d’un album.

 

C : Complètement. Nous nous sommes concentrés sur le potentiel live des chansons, nous voulons qu’elles fonctionnent en live.

 

(ndlr : nous nous tournons tous vers Josh)

 

J : Ouais tout à fait, Charlotte l’a très bien dit ! (rires)

 

Sur cet album, vous avez travaillé avec le fameux producteur Steven Street. Pourquoi l’avoir choisi ?

 

C : Billy a eu envie que les chansons sonnent british et Steve est connu pour le son british de ses productions. Steven est un producteur brillant, légendaire. Il a tout de même travaillé avec des poids lourds britanniques comme Kaiser Chiefs, Morrissey, The Smiths, The Cranberries, Blur et bien d’autres que j’ai oublié ! (rires) Alors nous trouvions qu’il ferait l’affaire car nous aimons ce qu’il fait.

 

J : Je ne pourrais imaginer que “Popdeath” (ndlr : sur “Money And Celebrity”), c’est du Steven Street tout craché, cela porte sa marque… Je suis si content qu’on ait pu travailler avec lui.

 

Sur votre deuxième album, “All Or Nothing”, vous aviez collaboré avec Butch Vig, “L’Homme Derrière Nevermind”. Nous célébrons le 20ème anniversaire de la sortie de cet album culte de Nirvana. Qu’est-ce que Nirvana, et plus précisément “Nevermind”, signifient pour vous ? Quelle place occupent-ils dans vos vies, dans votre pratique de la musique ?

 

J : Pour Billy et moi, Nirvana, c’est notre première source d’inspiration. C’est en écoutant Nirvana que j’ai eu envie de jouer de la batterie, de faire du rock. J’étais accro à “Smells Like Teen Spirit”, je me la repassais toute la journée. J’étais le seul élève de ma classe à écouter ça. Les autres gamins s’intéressaient à la dance, la transe, la jungle, tous ces trucs. Nirvana, c’étaient des laissés-pour-compte qui faisait du rock pur. C’est ça, Nirvana, pour moi. Ils ont une énorme influence sur moi.

 

C : Les premières chansons que j’ai jouées étaient des chansons de Nirvana. Elles possèdent quelque chose de fort. “Nevermind” est le type d’album qu’on peut écouter en boucle, puis ranger dans un coin, ressortir quelques années plus tard et réapprécier.

Expliquez-nous le titre de l’album “Money And Celebrity”.

 

C : Les paroles de l’album parlent de la célébrité, comment elle change le quotidien et affecte son entourage. Ca parle également du désir de célébrité. Les gens sont obsédés par la célébrité. Ils ont envie d’être connus juste histoire de l’être, sans aucun motif comme avoir sorti un bon single, par exemple. Cet album parle du rêve vide qu’est la célébrité.

 

(ndlr : tout le monde se tourne encore vers Josh)

 

J : Ouais, grave. (rires)

 

Est-ce que c’est lié à votre position quant à l’industrie du disque et la crise qu’elle connaît- voire la crise au sens large ?

 

C : Complètement. D’une part, il y a ces émissions, comme X Factor, Big Brother, etc. Certains spectateurs n’y vont pas pour devenir de bons chanteurs mais uniquement pour se faire connaître.

 

J : La télévision influe énormément sur les gens. Elle ne reflète pas la réalité : celle de ceux qui travaillent énormément pour créer de bonnes chansons. Les gens veulent aller à X Factor par facilité, en se disant qu’ils vont réussir parce qu’ils ont de bonnes voix et que des gens écriront pour eux. Malgré la présence, ça affecte notre musique.

 

Vous tournez avec The Dukes. Comment les avez-vous rencontrés ?

 

Charlotte (à Josh) : Ca, c’est pour toi !

 

J : Je suis ami avec Greg Jacks, le batteur de The Dukes qui joue également avec Superbus. Superbus est l’un de mes groupes préférés. J’adore leur dernier album, “Lova Lova”. C’est mon préféré. J’ai rencontré Greg un jour, alors que nous jouions à Paris. Il était venu au concert et il m’a invité à un concert de Superbus et on est resté en contact. Puis il m’a parlé de son side project, The Dukes. J’ai écouté leur album, j’ai adoré alors on leur a proposé de partir en tournée avec nous. C’est génial.

 

C : C’est un super groupe. Pour nous, il est important d’avoir des premières parties que nous aimons. Il ne faut pas que le public ne vienne que pour nous; il faut que les spectateurs viennent aussi pour nos premières parties.

Charlotte, tu es venue à Paris à l’occasion de la Sabotage Rock Party où tu as officié en tant que DJ.

 

C : Oui ! C’était en juin. Le public était top. Tout le monde sautait, dansait, s’amusait.

 

Quand t’es-tu lancée dans le DJ-ing ?

 

C : Il y a trois ou quatre ans. Ca me permet de passer mes titres préférés, passer un bon moment.

 

Un dernier mot ?

 

J : Nous sommes super reconnaissants de revenir ici, à Paris. Nous nous amusons et attendons de revenir l’an prochain, pour voir toujours plus de kids à nos concerts. Merci pour tout. Et pour l’interview aussi !

 

C : Nous remercions le public qui écoute notre musique et nous suit sur nos dates. Nous allons jouer pendant à peu près un an, avec une petite pause en janvier… On va s’ennuyer… (rires)

 

Site web : thesubways.net