Interviews

THE RED JUMPSUIT APPARATUS (29/11/11)

English version

C’est à quelques heures de leur concert avec Hawthorne Heights que Ronnie Winter nous accueille dans les loges de la Boule Noire afin de revenir rapidement sur leur parcours mais aussi en nous apportant quelques détails leur nouvel album “Am I The Enemy” ainsi que leur tournée.

 

Salut Ronnie, peux-tu te présenter à nous pour commencer s’il te plaît ?

Ronnie Winter (chant) : Salut, je suis Ronnie, je chante pour un groupe qui s’appelle The Red Jumpsuit Apparatus.

Votre nouvel album “Am I The Enemy” vient de sortir. Vous avez changé de label pour celui-ci, n’est-ce pas ?

R : Oui, effectivement. Si tu regardes au dos du CD, nous sommes copropriétaires de notre propre label avec notre société de management. Donc la moitié de notre label est Collective Sounds, l’autre moitié est Lonely Road, qui est notre label. Donc, du coup, nous avons sortis notre album indépendamment, chacun de notre coté. C’est donc une collaboration entre Collective Sounds et Lonely Roads qui est notre société.

Que vous a permis ce changement de label ?

R : Cela nous a principalement donné beaucoup plus de liberté. Il me semble qu’aucun de nos deux premiers albums n’a encore été édité sur le iTunes UK par exemple. Le nouveau, lui, l’est déjà depuis maintenant une semaine. Nous sommes donc en mesure de partager notre musique sur plus de plateformes différentes qu’avant. Nous avons aussi plus de contrôle d’un point de vue créatif. Personne n’est la pour nous dire ce qu’on doit faire donc c’est bien. Au final, c’est toujours ce qu’on a toujours voulu donc que rêver de mieux ?

Avant de sortir “Am I The Enemy”, vous avez sorti un EP, “The Hell Or High Water” suivi d’une tournée en Grande-Bretagne mais aussi et surtout en Irak. Peux-tu nous en dire un peu plus ?

R : Nous sommes vraiment admiratifs des personnes qui défendent leur propre pays ainsi que les autres. On a aussi joué à Cuba, Guantanamo Bay, on a fait six dates en Irak et une au Koweït pour les troupes. Je porte aussi un bracelet pour leur rendre un hommage, pas uniquement pour les soldats mais toutes les personnes qui se sacrifient à travers le monde pour les bonnes causes. Si personne ne s’occupe d’un pays on va droit à la catastrophe, je pense que c’est donc important. Nous respectons donc toutes les personnes qui se sentent concernés par ca, c’est important pour nous.

Quelle est la particularité de ces concerts ?

R : Ces concerts sont très particuliers. C’est complètement différent des concerts habituels, ils apprécient vraiment ce moment. Non pas que les personnes habituelles n’apprécient pas mais simplement qu’eux l’apprécient d’autant plus car, pour une fois, ils vont pouvoir se changer un peu les idées, sortir et voir un peu de musique et ne pas penser aux pistolets, aux bombes. Ils n’auront pas à se soucier de ce qui va arriver. Ils veulent juste prendre du bon temps et profiter d’un concert de rock. Ils apprécient beaucoup et nous aussi donc tout le monde est content. Ils sont contents d’être la, nous sommes contents d’être là, tout le monde est content, c’est un bon moment.

Tu as parlé de Cuba ou encore du Koweït. Quand est-ce que vous avez commencé à faire ce genre de tournées ?

R : On l’a toujours fait. Ca remonte à un petit moment, dès qu’on en a eu l’opportunité.

En revenant à votre nouvel album, l’enregistrement fini, il y a eu un changement de line up c’est exact ?

R : Oui, à chaque nouvel album nous changeons de line up. C’est un fait. Pour le premier opus, beaucoup de gens pensent que c’est le line up d’origine, pas du tout. J’avais déjà modifié quatre fois le line up avant “Don’t You Fake It”. C’est simplement que les gens ne le savent pas forcement. Mais bon, qu’est-ce que ca peut faire ? Les gens arrivent et partent. Il me semble qu’on a eu quatorze membres différents, il y en a eu tellement et je ne me compte pas dedans. Ce n’est pas comme si c’était “les cinq gars qui ont fait “Don’t You Fake It”. On n’est pas les cinq membres d’origine. Je crois qu’il n’y avait que deux personnes originelles donc, ça m’importe peu. J’ai écrit d’autres chansons, j’allais bien, donc les gens viennent et partent. Certains d’entre eux ont été virés, d’autres sont partis pour leur propres raisons et chaque personne a une histoire totalement différente. Aussi si loin que cela puisse me concerner, je n’en ai pas grand chose à faire et nos fans non plus donc bon, passons.

Nous ne tenions pas à revenir sur des conflits mais nous renseigner sur le nouveau line-up. Ton frère a rejoins le groupe non ?

R : Ne t’inquiète pas, il n’y a aucun problème ! Oui, mon frère nous a toujours accompagné. N’importe quel grand fan de Red Jumpsuit Apparatus le connaît parce qu’il a construit notre site internet redjumpsuit.com il y a un petit moment. Il a aussi beaucoup travaillé pour la street team. Il a aussi fait les cordes et certaines percussions sur notre premier album “Don’t You Fake It”. En fait, il est sur nos albums, les gens ne le savent pas forcement. Le temps n’était simplement pas encore venu qu’il nous rejoigne complètement. Pour moi c’est cool, il a toujours fait parti de la famille Jumpsuit dans tous les cas et maintenant il est officiellement présent en tant que guitariste. C’est un très bon musicien, un bon guitariste et il écrit bien donc tout ce qu’il fait nous est bénéfique, nous rend meilleur. On a eu un groupe avant Red Jumpsuit Apparatus dont nous faisions tous deux parti qui s’appelait The Sonus. Par la suite, Red Jumpsuit a commencé et il est allé dans un groupe différent, nous voilà de nouveau réunis. C’est une belle histoire en fait.

Et concernant la tournée actuelle en co-headline avec Hawthone Heights. Comment cela est-il arrivé ?

R : Nous sommes amis depuis longtemps. Nous étions avec eux sur la toute dernière tournée avec Casey (ndlr : Casey Calvert, guitariste de Hawthorne Heights, décédé en 2007), c’était dur. Nous sommes juste amis. On se connaît, on sort ensemble, on s’entend bien musicalement. On a fait un concert ensemble aux Etats-Unis et on a donc commencé à avoir l’idée de partir en Grande-Bretagne et en Europe ensemble. C’est une de ces tournées qui n’a pas été programmé par les labels ou par un management. C’est juste deux groupes qui se sont un jour dit “Hey, ca fait un moment les gars, comment ça va ? Est-ce que ca vous dirait d’aller en Grande-Bretagne et en Europe ? Ouais carrément !”. Donc c’est un peu comme un camp de vacances d’été.

Vous revenez d’ailleurs tout juste d’Allemagne c’est exact ?

R : Oui, nous avons eu trois concerts en Allemagne. Ce soir, nous jouons à Paris ce qui va être assez fou. En fait, on a déjà joué ici il y a un petit moment. Je m’en suis souvenu au moment même où je suis revenu ici. Il y avait une dizaine de kids et on a passé un bon moment ! Personne ne savait vraiment qui on était mais ces dix kids ont passé un bon concert. On en aura peut-être vingt ce soir, quarante la prochaine fois et ca continuera à grossir parce que ca ne peut aller qu’en s’arrangeant ! Mais ce qui nous a fait revenir ce sont ces dix là.

 

Et après tout ça vous partez pour le UK Tour. Tu parlais de dix kids en France, qu’est-ce que ça change pour vous de jouer dans des salles comme ça ici alors que vous êtes relativement connus aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne où vos concerts sont complets pour la plupart ?

R : Ca dépend vraiment du concert. On n’a jamais sorti d’albums à proprement parler en Grande-Bretagne jusqu’à la semaine dernière. HMV importe des Etats-Unis mais nous n’avons jamais vraiment sorti d’album là-bas, donc je ne dirais pas que nous sommes “connus” mais simplement que les personnes cool savent qui nous sommes. Mais ça devrait bien se passer. La dernière fois que nous sommes venus en Grande-Bretagne, c’était super chaque soir. C’était génial comme tournée, c’est pour ça qu’on a décidé de repasser. On n’est quasiment pas revenu ces trois ou quatre dernières années, on se devait donc de revenir au moins deux fois dans la même année pour montrer à nos fans qu’ils comptent pour nous. Quand on vient là-bas, on sait qui ils sont.

Quand on regarde les vidéos du Warped Tour, il y a beaucoup de monde qui sont là pour vous par exemple, de quelle manière abordez vous alors ces concerts si différents ?

R : C’est le Warped Tour en général. Ce ne sont pas particulièrement que nos fans. On pourrait le croire mais ca ne l’est pas. Il y a trente à quarante groupes qui jouent, c’est pour ça que la foule est aussi grande. Nous serions incapables de réunir tant de monde à nous tout seul concrètement. Paramore jouait la scène à coté de la notre, Bad Religion aussi jouait à coté de nous ! Tous ces groupes géniaux jouaient. Ce n’est pas comme si ce n’était uniquement des fans de Red Jumpsuit, une bonne partie l’était mais pas tous. J’irais même jusqu’à dire qu’à peine la moitié de ceux qu’on voit sur ces vidéos ne le sont pas. Est-ce qu’ils sont en train de passer un bon moment ? Oui parce que nous sommes un bon groupe et qu’ils apprécient notre musique mais ca ne veut pas nécessairement dire qu’ils savaient qui nous étions. On a peut-être eu la chance qu’ils passent devant notre scène à ce moment là. Ca donne l’impression qu’ils sont tous nos fans mais en toute honnêteté ils ne le sont pas, ce sont ceux de tout le monde. Tout le monde est venu participer au Warped Tour parce que tout le monde partage ses fans. On a plutôt l’habitude de faire des trucs comme ce soir, nous avons toujours été ce genre de groupe la et c’est comme ça que ça se passe.

En parlant de ça, vous avez des choses de prévu pour les mois à venir ? Pour cet été ?

R : Je n’en sais encore rien. Je ne sais même pas si on aura le Warped Tour ou non cet été. Ca a été très difficile de faire partie de cette tournée. J’espère que nous le referons mais ce n’est pas vraiment à notre portée. Enfin peut-être le Warped Tour, peut être pas. En tous les cas, notre but est de continuer d’écrire de la musique. On tourne aussi beaucoup dans le reste du monde, on aimerait beaucoup retourner aux Philippines, à Singapour, on parlait aussi de faire un tour en tête d’affiche en Australie car nous avons beaucoup de fans là-bas. Peut-être en Nouvelle-Zélande aussi, on verra comment tout ça va se profiler. Mais sûrement plus des concerts du coté du Pacifique sud.

Dernière question : Qu’attendez-vous de Paris ce soir ?

R : Rien que là, c’est déjà beaucoup mieux que la dernière fois. Je m’en souviens, il pleuvait, on est arrivé très tard et on a même pas eu le temps de voir un petit peu la ville donc c’était vraiment décevant parce que c’est une de ces villes qui est tellement connue, peu importe d’où tu viens. Au moins une fois dans ta vie tu aimerais dire “Je suis allé à Paris, je l’ai vu de mes propres yeux”. Donc aujourd’hui, à dix heures du matin, on a tous sauté dans un train et on a vu la Tour Eiffel, on est allé voir le Louvre et on s’est baladés. On a eu le droit au pain frais, un chocolat chaud et on a passé un très bon moment donc, rien que ça c’est mieux que la dernière fois. On a pu apprécier la culture, se balader ce qui est pour nous une des choses qu’on préfère en tournée. Et comme je l’ai déjà dit, c’est déjà mieux si on a vingt kids ce soir, ca sera déjà le double de la dernière fois et ca me fera vraiment plaisir !

Nous te remercions et vous souhaitons le meilleur pour les choses à venir !

R : Avec plaisir, je te remercie !


 

par Timothy

 

Site web : redjumpsuit.com

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife