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THE MAINE (04/04/19)

English version

Le guitariste et le batteur nous ont accordé du temps avant leur concert au Flow. De leur vision de la musique aux baguettes françaises, les sujets de discussion étaient variés !

Merci pour votre temps et votre retour à Paris. Qu’attendre du concert de ce soir ?

Pat Kirch (batterie) : De nouvelles chansons jouées, pour la première fois en France. C’est toujours très excitant les premières pareilles. On est super impatients et on a peur de se rater.

Kennedy Brock (guitare) : Exactement, le danger s’ajoute à l’excitation.

Le frisson !

Pat & Kennedy : Oui, le frisson de jouer de nouvelles chansons ! (rires)

Ça fait un bout de temps que vous avez joué à Paris. Comment vous sentez-vous avec ce retour ?

Kennedy : Nous sommes très heureux d’être de retour. Nous sommes d’ailleurs dans un superbe endroit de la ville. Nous sommes très impatients, il y a beaucoup de fans de Paris qui sont venus à d’autres concerts, lors de cette tournée, alors maintenant nous sommes heureux de les voir chez eux.

Parlons de votre nouvel album “You Are OK“. Comment était le processus d’enregistrement ?

Pat : C’est comme auparavant : travailler seuls avant d’entrer en studio, enregistrer les chansons jusqu’à ce qu’elles soient finies. Puis entrer en studio, ajouter un peu de cymbales ou autres pour que le son soit plus abouti.

Kennedy : Juste beaucoup plus de préparation.

Pat : Le plus difficile était de ne pas nous répéter et de voir ce que ça pouvait donner. On a travaillé de nouveaux tempos, des choses stylistiques avec des instruments que nous n’avions jamais utilisés auparavant. Par exemple, les tempos, de la majorité des chansons enregistrées, sont beaucoup plus rapides. Il s’agissait simplement d’essayer de faire un pas supplémentaire dans chaque direction artistique.

Vous faites de la musique depuis plus de dix ans. Pensez-vous qu’il est naturel pour un artiste d’essayer quelque chose de différent, sans se répéter encore et encore ?

Kennedy : Oui, l’objectif est toujours de se donner des défis et d’essayer de faire quelque chose de différent. Avec notre son actuel, cela nous permet d’essayer plus de choses musicalement.

Quelles ont été vos influences pour ce disque ? Vous avez mentionné Tears For Fears, par exemple.

Pat : Il y a tellement d’influences que l’on n’entend pas dans les chansons. Je dirais que sur cet album, les influences ne concernent pas spécifiquement les groupes mais plutôt le fait de capter l’énergie de ceux-ci. Ce que la musique nous a fait ressentir. Il y a une excitation, une énergie à entendre Taking Back Sunday ou un autre groupe pour la première fois à l’adolescence. Nous voulions notre version de ce que nous avons ressenti.

Pas nécessairement influencé par la façon dont cela sonne, mais par le sentiment et l’excitation que vous obtenez lorsque vous entendez ces disques, pour la première fois. C’est quelque chose que nous n’avons jamais vraiment canalisé dans notre carrière. Je pense que maintenant on peut l’entendre au travers du nouvel album.

Est-ce quelque chose de nouveau que de vous mettre au défi et d’essayer de recréer cette énergie ? A partir, justement, des groupes que vous aimez.

Pat : Pour les deux derniers albums, nous voulions une sorte d’énergie dansante et avec celui-ci, nous voulions un son plus agressif.

Kennedy : C’est là qu’on en revient au tempo. Il y avait beaucoup de choses que nous écoutions, à ce moment-là, qui apportaient nous apportaient cette vigueur.

Où placez-vous ce disque dans votre discographie ?

Pat : C’est le disque où il n’est plus question de regarder en arrière. Car les albums que nous sommes en train de créer vont être les albums les plus importants de notre carrière. C’est une façon de plus d’affirmer que ce que nous faisons maintenant est important pour nous et que nous ne regardons pas vraiment en arrière. Nous nous tournons vers l’avenir.

En parlant de regarder en arrière, quel regard portez-vous sur votre premier album ? Vous pourriez en avoir un peu honte.

Kennedy : Non, on est déjà passé outre ce ressenti.

Pat : Nous avons déjà eu cette phase. Nous sommes fiers de ce que nous avons pu accomplir. Ces chansons nous ont amenées là où nous sommes aujourd’hui, elles ont façonnées les idées vers lesquelles nous avançons.

Vous dirigez actuellement un label et un festival. Vous faites aussi de la production. Pensez-vous qu’il soit naturel, dans la vie d’un musicien, de prendre le contrôle de vos créations?

Kennedy : Je pense que pour certains musiciens, ce n’est pas le cas. Nous avons des visions très marquées et essayons de faire en sorte que tout semble important pour chaque personne. Mais aussi de pouvoir contrôler tout cela afin de créer cette vision complète du groupe.

Pat : Lorsque vous êtes sur un label, vous devez parfois penser à votre groupe en différents segments tels que “c’est ce que nous faisons pour l’album” et “c’est ce que nous faisons en tournée”. Tout est très distinct. Pour nous, je pense que c’est important de pouvoir considérer le groupe dans sa globalité. Être capable de regarder notre carrière dans son ensemble, pas comme une carrière faite de plusieurs fragments.

Des idées sur la suite ?

Pat : Nous prévoyons d’étendre le festival et de diffuser davantage de musique. On se concentre sur ce qu’on a envie de faire, on ne sait jamais ce qui va arriver. Nous venons d’ouvrir notre magasin en Arizona. Nous l’avions ouvert de manière temporaire, mais au vue de son succès, nous avons franchi une nouvelle étape et l’avons rendu permanent.

Kennedy : De nouvelles idées vont venir.

Vous restez très proches de votre ville natale et de l’Arizona. Il est important pour vous d’y installer tous vos projets ?

Kennedy : C’est juste pratique. (rires)

Pat : C’est là où nous vivons, mais évidemment, nous aimons l’Arizona. N’importe lequel d’entre nous aurait pu déménager mais on apprécie ce coin-là.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le festival “Sad Summer” annoncé il y a quelques semaines ?

Kennedy : C’est une autre de ces choses que nous essayons de développer.

Pat : Nous avons fait ce festival de niche, le “8123 Festival”. Nous voulions le développer partout et rassembler tous les groupes de potes, pour créer une expérience unique. Avec la fin du Warped Tour, nous avons pensé que le moment était bien choisi et que les gens ont besoin de ce type d’expérience en été. Nous voulions rendre hommage à cela.

Vous semblez néanmoins vouloir surfer sur la vague et la nostalgie emo…

Kennedy : Nous savions que nous pourrions faire quelque chose de spécial, pour un groupe de fans spécifique. Ce groupe de fans va passer un super moment lors de ces concerts avec nos potes, voila tout.

Que diriez-vous de l’étendre ?

Pat : C’est la première année alors on verra mais qui sait !

Revenons au nouvel album. Quelles ont été les réactions des fans ?

Kennedy : Nous avons immédiatement eu des réactions très positives. C’est cool, les gens ont bien réagi aux deux derniers albums, mais c’est incroyable d’avoir un tel retour.

Avez-vous été influencé par des artistes du moment pour ce disque ?

Kennedy : Pas spécifiquement.

Pat : On n’est pas du genre à s’asseoir et à se dire : “On veut faire un album comme ceci”. On y réfléchit quand on commence à jouer. Il y a moins de réflexion mise dans la composition ou l’enregistrement. On se rend compte seulement après des influences qui y figurent.

Y a-t-il des groupes que vous suivez actuellement ?

Pat : Il y en a beaucoup. C’est une période intéressante où il y a tellement de groupes. Lorsque nous avons commencé, il était beaucoup plus facile de tout maîtriser et maintenant tout le monde peut le faire. C’est intéressant de voir où cela ira. Pour moi, la principale chose qui manque à la scène musicale, ce sont les gens qui ont une culture et une connexion avec leur public. Je pense que beaucoup de gens sont passifs dans la musique, ils écoutent quelques chansons sur Spotify et avec le temps ce comportement devrait disparaître.

Nous n’accordons pas trop d’attention à ce que les gens font. Nous cherchons comment créer le plus d’impact possible sur notre public et créer une oeuvre durable. Plus tard, les gens pourront regarder nos vingt-cinq albums et se souvenir de ce qui s’est passé pendant ces vingt ans, du type de tournée et des événements spéciaux que nous avons organisés et c’est ce que nous voulons.

Il s’agit alors de créer toute une expérience autour du groupe.

Kennedy : Oui, exactement.

Cette nouvelle façon de consommer de la musique a-t-elle une influence sur vous en tant qu’artiste ?

Kennedy : Je pense encore une fois que nous essayons de regarder nos fans et comment spécifiquement ils s’approprient cette musique pour s’adapter à cela.

Pat : Si vous vous contentez de regarder les charts, les gens diront que ça ne sert à rien de faire un album, vous devriez simplement sortir des singles. Nous ne faisons que voir ce qui fonctionne pour nous. On n’est pas vraiment préoccupés par la meilleure façon de sortir un album.

C’est pourquoi vous vouliez avoir votre propre label. C’est la plus grande liberté pour un artiste ?

Pat : Quand nous faisons un album, nous n’avons pas besoin d’approbation. Nous sommes simplement capables de faire ce que nous avons envie de faire.

Est-ce que cette chaîne de décision et d’approbation vous a gênée pour vos albums précédents ?

Pat : Nous n’avons fait qu’un seul album où nous avons eu ce problème, mais nous étions si jeunes à ce moment-là.

Kennedy : Avec plus d’expérience nous avons commencé à décider de ce que nous voulions faire.

Retour aux concerts, comment a débuté la tournée européenne ?

Pat : Ca a bien démarré. Ce n’est que le troisième concert mais à partir de maintenant, nous serons en tournée pendant longtemps.

Que pensez-vous du public français et du public européen ?

Kennedy : Il est super !

Pat : Il est génial ! Pour nous, on a l’impression que nos fans sont les mêmes partout. Je ne remarque pas beaucoup de différence. J’ai l’impression que le concert d’hier soir aurait pu être à Chicago. Nous aurions eu le même genre d’énergie. C’est un témoignage de ce que nous avons construit et de la culture que nous avons.

Que pensez-vous du public qui vieillit avec vous, mais aussi des plus jeunes qui assistent à vos concerts ?

Kennedy : C’est incroyable. Nous continuons à réunir de nouvelles personnes et l’une des choses dont nous sommes fiers, c’est que nos fans nous suivent depuis longtemps. Ils nous ont suivi dans différentes phases de notre groupe. Avec notre catalogue, les nouveaux fans ont beaucoup à faire. C’est tellement collectif. Ils veulent vraiment intégrer cela, créer cette communauté et la rendre plus forte.

Et la dernière question ! Nous sommes “RockUrLife”, donc qu’est-ce qui vous rock ?

Pat : De bonnes baguettes ! (rires)

En avez-vous mangé ?

Pat : J’en ai mangé une bien bonne ce matin.

Kennedy : Je me suis baladé avec une baguette dans la main, dans la rue, ce matin !

Site web : themaineband.com

Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.