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THE KRIS BARRAS BAND (16/11/18)

English version

Du ring à la scène, Kris Barras n’est pas un musicien comme les autres. Il est temps d’en savoir un peu plus à son sujet !

Bonjour Kris comment vas-tu ?

Kris Barras (chant/guitare) : Je vais bien merci ! Et toi ?

De même, bien qu’il fasse un peu froid aujourd’hui à Paris.

Kris : Oh je vois. Il fait plutôt bon pour nous. (rires)

Depuis la sortie de ton deuxième album, en mars, quid des retours ?

Kris : C’est extra ! Lorsque tu sors un album, tu ne sais jamais vraiment à quoi t’attendre, comment vont réagir les gens. Mais les retours sont très positifs. Nous avons eu de bons retours presse et l’album s’est plutôt bien vendu. Donc tout va bien !

On a trouvé cet album moins percutant que le précédent. Comment pourrais-tu l’expliquer ? Y a-t-il un lien avec les thématiques abordées ?

Kris : Je ne dirais pas qu’il y a une si grande différence côté tempo. Les deux albums comportent, en effet, des titres plus calmes et posés, et le reste est plutôt bien rythmé. Mais je ne sais pas trop à vrai dire. Je n’ai pas composé ces titres en pensant au premier album. Il n’y a d’ailleurs pas de comparaison à faire, ce n’est pas ma manière de travailler. J’ai juste écrit quelques titres que j’ai voulu ensuite mettre sur un disque. Voila l’unique raison pour laquelle je compose.

Tu abordes des sujets plus personnels ici. Quel a été le déclic ?

Kris : Les deux albums comportent des titres assez personnels. Evidemment avec “The Divine And Dirty” (2018) il y a “Watching Over Me”. C’est sans doute le titre le plus personnel que j’ai écrit car il évoque la mort de mon père. Cependant, je peux avoir différentes manières de faire lorsque je compose un morceau. Cela peut-être au sujet des expériences que tu vis, tout simplement, ou quelque chose entendue aux infos ou bien un événement qui est arrivé à un de mes potes. Mes deux albums présentent un peu de tout cela.

Tu as déclaré avoir “essayé différentes approches, faire des choses que je n’ai jamais encore testées”. Des exemples ?

Kris : Mon premier album “Lucky 13” (2016), j’ai tout fait, tout, tout seul. En home studio, donc c’est allé très vite, une autoproduction en fait. Avec ce nouvel album, je voulais avoir l’aide et les conseils d’une personne qui puisse me guider parfois. Que ce soit sur les chansons en elles-mêmes ou sur les sons. C’est ce qu’a apporté Josiah J Manning. Et il est aujourd’hui devenu mon claviériste attitré.

A vrai dire, je ne voulais pas avoir à penser tout ce processus. Je voulais simplement entrer dans la pièce et jouer, rien de plus.

Tu jouais déjà de la guitare avant de mener ta carrière sportive. Comment es-tu retourné à tes premiers amours ? Jouais-tu encore à l’époque ou avais-tu mis de côté ta guitare ?

Kris : Je jouais toujours lorsque je faisais du MMA et du Muay-thaï. J’avais pour habitude de jouer dans les bars, les week-ends pour me faire une entrée d’argent supplémentaire. J’ai aussi fait quelques mariages et des événements de ce type. Donc j’ai pratiqué pendant ce temps là oui. Cependant, je ne composais rien, ce n’était que des reprises comme du Jimi Hendrix, Gary Moore, Deep Purple.

Puis une fois ma carrière terminée, j’ai repris la composition et c’est reparti d’ici. Lorsque j’étais plus jeune, je jouais dans des groupes mais mon écriture n’était pas au top. Avec toutes ces expériences et tout ce temps, j’ai beaucoup plus de bagage pour m’exprimer au travers de la musique. Je suis beaucoup plus inspiré.

Composes-tu toute la musique ?

Kris : Effectivement, je compose tout, seul.

Et comment procèdes-tu ? Tu fais des démos ? Tu compiles des riffs et tu essaies de les assembler ?

Kris : Un guitariste traditionnel commencerait par un riff, puis chercherait un couplet puis un refrain. Ensuite la mélodie et les paroles. Pour cet album, il y a des titres pour lesquels j’ai écrit les paroles avant d’avoir la musique. C’était juste de la poésie. Ou alors j’avais un refrain avec quelques accords, puis une mélodie, un riff et enfin les paroles. Donc c’est plutôt différent d’un titre à l’autre. Par le passé, il est possible oui, de partir d’un riff pour accoucher d’un morceau. Pour ce second album, j’ai testé différentes approches, j’ai essayé différentes manières de faire.

Comment as-tu atterri dans le blues rock ? Pourquoi pas le hard rock ou le metal ?

Kris : C’est tout simplement comme ça. Ce n’est pas une décision de ma part. Je ne me suis pas réveillé un jour en mode : “allez je faire du blues”. C’est simplement ce que je joue et ce avec quoi j’ai commencé. De plus, je ne qualifierais pas vraiment ma musique de blues. Les gens me définissent ainsi mais il y a du rock, du southern rock, de la country et les influences blues. Mais je n’ai pas pour but de faire du blues. Je compose des titres et point. Si les gens collent telle ou telle étiquette, alors soit. Définis ça comme tu veux en fait. (rires)

Quels parallèles pourrais-tu faire entre ta carrière sportive et celle-ci, d’un point de vue de la préparation ? Y a-t-il des points communs ?

Kris : Lorsque tu combats, tu dois apprendre à gérer tes nerfs et l’adrénaline. C’est extrêmement important, autrement ça va te détruire. Ton corps peut vaciller d’un moment à l’autre, du bon ou du mauvais côté. Tes nerfs peuvent littéralement te ruiner. Apprendre à gérer ces deux choses est primordial. Du coup, après des gros shows, peut-être qu’auparavant j’avais du mal, mais je sais maintenant comment gérer mes émotions et cela te permet d’être meilleur encore sur scène ou dans un ring.

Comment définirais-tu ton album ? Pourquoi devrions-nous y jeter un œil ?

Kris : Pas évidente celle-là. (rires) Ma vision des choses n’est évidemment pas la même que celles des autres. Mais je dirais que c’est un bon mélange des genres si tu apprécies les titres catchy, avec de bonnes guitares. Avec un peu de blues, du blues rock, de la country, de la slide guitar, du southern rock. Je ne sais pas quoi dire de plus. Tout ce que je peux affirmer, c’est que ce n’est pas un album de typé “12-bar blues”. (ndlr : qui renvoie à l’une des progressions les plus utilisées dans le blues, d’un point de vue partition et structuration des morceaux)

Quid de l’année à venir ?

Kris : Il y a la tournée “Rockin’ The Blues”, avec Jonny Lang et Walter Trout en mai, deux immenses artistes américains. On fait pas mal de dates en Europe et l’idée c’est de jouer chacun notre set, avant de revenir sur scène pour un instant jam tous les trois. Nous serons d’ailleurs à Paris, à La Cigale le 26 mai.

Enfin, nous sommes “RockUrLife” donc qu’est-ce qui rock Kris Barras ?

Kris : (rires) Une belle tasse de thé avec du lait froid. C’est une fois arrivé en Europe que tu te rends compte de ce que c’est. (rires) Car vous ne comprenez rien au thé anglais en fait. C’est ce qui me rock là ! Par contre si tu me demandes la même chose la semaine prochaine, je te répondrais sans doute autre chose. (rires)

Site web : krisbarrasband.com