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THE FAIM (09/09/19)

English version

Rencontre avec le guitariste de The Faim, Sam Tye, pour une discussion autour de premier album “State Of Mind” et de la scène musicale australienne.

Salut Sam ! Peux-tu présenter le groupe ?

Sam Tye (guitare) : Je suis Sam de The Faim. Nous sommes un groupe de pop rock originaire de Perth en Australie-Occidentale. Nous sommes en tournée en Europe en ce moment. Nous avons un album à paraître dans quelques jours. Nous sommes très chanceux d’être ici !

Pourquoi avoir choisi le nom The Faim ?

Sam : Josh et Stephen peuvent probablement mieux répondre à cette question que moi. The Faim a été choisi parce que le groupe, depuis le début, était passionné de musique. J’imagine que la faim est synonyme de passion et nous avons juste envie de réussir et d’écrire la meilleure musique possible.

Penses-tu que cette faim apparaît dans votre musique ?

Sam : Nous avons toujours “faim” d’améliorer notre musique et de la construire. Avec notre album qui sort, vous pouvez entendre la progression que nous avons eue depuis trois ans. Notre passion et notre soif de continuer à écrire de meilleures chansons vont toujours être avec nous et, espérons-le, apparaissent dans l’album.

Quel a été le processus d’enregistrement de “State Of Mind” ?

Sam : L’album est en gestation depuis trois ans, mais la moitié a été écrite au cours des trois derniers mois. Nous avons été très pris en tournée au cours de la dernière année et il était donc difficile de trouver le temps nécessaire pour écrire et enregistrer. Nous l’avons trouvé au cours des trois ou quatre derniers mois. Nous avons enregistré à Los Angeles. Nous avons beaucoup appris en écrivant avec d’autres personnes et producteurs. Je pense que l’album reflète ça. Pour un jeune groupe, c’est d’apprendre tout en enregistrant de la musique, mais en même temps, cela est très bénéfique. Nous avons un long chemin à parcourir et cela nous donne quelque chose un objectif.

Lorsque vous avez joué à Paris, vous avez joué plusieurs chansons qui figurent maintenant sur l’album. Ce doit être difficile de sortir un album avec des chansons jouées sur scène.

Sam : C’est intéressant que tu dises ça que parce que nous avions quelques chansons sur l’album dont nous pensions qu’elle auraient pu être mieux, et des chansons qui n’ont pas abouti sur l’album qui ont été jouées en concert. La moitié de l’album est composée de chansons entendues en live et l’autre moitié de chansons inconnues. Par exemple, “Beautiful Drama”, “Infamous”, “Summer Is A Curse”. Toutes ces chansons ont été jouées sur scène. Il y a aussi d’autres chansons comme “Words Apart” ou “State Of Mind” qui n’ont pas été jouées. C’est excitant que les gens aient entendu la moitié de l’album mais pas le reste. Il était important et nécessaire pour nous d’écrire de nouvelles chansons parce que nous avions tellement changé durant de notre tournée. C’est ce que tu entends maintenant sur la moitié de l’album.

Est ce que vous êtes revenus sur des chansons que vous aviez déjà jouées ?

Sam : “Infamous” par exemple. Il y avait une version studio mais alors que nous jouions en live l’année dernière, nous avons réalisé qu’il y avait des choses sur la performance live de cette chanson que nous aimions et que nous voulions que ce soit sur l’enregistrement. Nous l’avons refait et remixé. C’est incroyable parce que vous n’apprenez rien de tout cela avant de partir en tournée. Si vous êtes en tournée et que vous êtes devant un public tous les soirs, vous commencez à comprendre l’impact des différentes chansons sur différentes personnes. Pour en revenir à “Infamous”, voyant l’impact que cela a eu sur les gens, nous avons voulu intégrer cela dans l’enregistrement. Et j’espère que nous avons réussi.

“Summer Is A Curse” a été utilisé pour un spot de publicité, en quoi est-ce que cela a changé la vie de The Faim ?

Sam : Beaucoup de ces choses semblent arriver soudainement. Nous essayons encore de comprendre. Nous sommes à Paris maintenant, hier nous étions à Berlin, demain nous retournons en Allemagne. Le fait que nous soyons ici, c’est parce que “Summer Is A Curse” marche bien et nous en sommes très reconnaissants. Nous ne remercierons jamais assez notre public français pour nous avoir fait atteindre cet objectif. Ces choses changent ta vie. Il est difficile d’identifier les choses précises qui font ça, que ce soit le fait de faire une tournée ou le fait que la chanson soit dans la publicité de Jeep Renegade. C’est une progression graduelle. Pour moi, je ne m’en rends compte qu’aujourd’hui que nous sommes à Paris pour faire de la promo parce que “Summer Is A Curse” marche bien à la radio.

Je suppose que ça change ta vie, mais en même temps, on est toujours les mêmes. Les gars travaillent tous très dur et sont très passionnés par l’écriture et les tournées. C’est une partie importante de leur vie. Mais nous sommes tous très terre à terre.

C’est une vie de dingue quand on est en tournée. Quand on est gamin, on rêve de faire partie d’un groupe et de faire le tour du monde. Vous ne vous rendez pas compte que vous le faites tant que vous n’avez pas pris de temps pour y réfléchir.

Vous avez l’air proches les uns des autres dans The Faim.

Sam : Il peut être extrêmement difficile d’être sur la route et loin de ses proches et de sa famille pendant plusieurs mois. Nous sommes tous de bons amis et cela aide beaucoup. Je connais Josh depuis que j’ai treize ans, on a joué au cricket ensemble. J’ai rencontré Stephen grâce à Josh et j’ai travaillé au même endroit que Linden. Nos familles nous ont tous fait garder les pieds sur terre. C’est important que nous soyons amis parce que c’est dur : être loin, être sous pression constante, ne pas dormir, jouer plusieurs concerts en une semaine. Le fait que nous nous comprenions tous est important.

Vous êtes collés les uns aux autres lors de vos tournées.

Sam : Nous passons 90% de notre temps dans un van et 10% sur scène ou en salle. Pour ces 90% du temps ensemble, nous sommes littéralement à un mètre l’un de l’autre. Vous devez vous entendre parce que si vous ne le faites pas, vous vous rendez fous l’un l’autre, ce que nous faisons parfois. Mais nous nous comprenons et nous nous pardonnons tous quand il s’agit de choses stupides. On finit par s’arranger.

Revenons à l’album : peux-tu nous en dire plus sur les thèmes abordés ?

Sam : Josh serait plus à même d’en parler parce qu’il est le parolier et que les chansons viennent de ses expériences. Je ne pense pas qu’il y ait un thème commun tout au long de l’album, mais vous pouvez voir une progression dans la maturité du groupe et la façon dont nous avons tous grandi. Nous avons tous changé dans nos vies personnelles. Toutes les chansons ont un sens, elles sont très personnelles. Toutes les chansons ne parlent pas d’une expérience réelle, mais elles sont influencées par ce qui s’est passé.

L’esprit de Josh est une énigme. C’est un gars très intelligent et parfois il peut être difficile de comprendre certaines paroles. En fin de compte, les chansons signifient quelque chose et il suffit de creuser plus profondément.

Parlons de la musique australienne. On est fan de Kisschasy par exemple. Quels sont tes artistes australiens préférés ?

Sam : Je ne dirais pas que Kisschasy est mon groupe préféré parce que je ne les ai pas écoutés depuis longtemps, mais j’écoutais la chanson “Dinosaur” quand j’étais adolescent. Les paroles de cette chanson sont incroyables. Le groupe Last Dinosaurs est génial. Tame Impala, évidemment. Kevin Parker est un artiste australien dingue et probablement le plus grand en ce moment.

Il y a beaucoup de groupes géniaux qui sont venus d’Australie comme The Living End, Midnight Oil. Il y a une grande culture rock en Australie. Heureusement et malheureusement ça reste en Australie, et il faut y aller pour en faire l’expérience.

Vous gardez vos groupes secrets en Australie !

Sam : Nous essayons de ne pas le faire ! Mais il y a beaucoup de gens talentueux venant d’Australie. Il y a tellement de groupes. Birds In Tokyo ou Violent Soho. La scène rock australienne a tant à offrir, mais comme nous sommes si loin, personne ne peut vraiment en faire l’expérience. Si quelqu’un veut en faire l’expérience, je lui recommanderais d’aller en Australie. C’est un pays formidable, vous pouvez aller à la plage, profiter du soleil et des groupes australiens !

Dernière question : notre site s’appelle “RockUrLife”, donc qu’est-ce qui rock ta life, Sam ?

Sam : Si l’on parle de “rock” en termes de “me motive au quotidien”, le fait que nous soyons à l’autre bout du monde en tournée, à écrire de la nouvelle musique est une chose qui me motive. C’est incroyable d’être à Paris aujourd’hui. Les personnes qui comptent beaucoup pour vous dans votre vie sont importantes. De nos jours, tout le monde est tellement connecté, mais en même temps, nous avons perdu un peu de connexion. Il est important d’établir des liens avec les gens. J’essaie de vivre ma vie dans l’instant présent, si je peux. Ça rock ma life.

Site web : thefaim.com

Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.