Interviews

THE DILLINGER ESCAPE PLAN (23/10/10)

A l’occasion de la date nantaise de The Dillinger Escape Plan, nous avons pu passer quelques minutes avec le frontman Greg Puciato pour lui poser quelques questions.

 

Alors, comment se passe la tournée pour le moment ?

Greg Puciato (chant) : Je sais que c’est un peu cliché mais ça se passe vraiment super bien. On aime beaucoup l’Europe et on n’avait pas fait de tournée Européenne complète en tête d’affiche depuis quelques années alors on visite des endroits où on n’avait parfois jamais été comme la Slovaquie, la Grèce et Israël, ou bien où l’on n’avait pas joué depuis longtemps.

L’Europe, ça vous change beaucoup des États-Unis ?

G : C’est différent parce que bien évidement les gens ne parlent pas anglais, mais c’est vraiment la seule grosse différence. Il y a 5 ou 6 ans, il y avait vraiment une grosse différence entre les États Unis, le Royaume Uni, la France et l’Allemagne par exemple, le feeling d’un pays à l’autre était tout autre. Maintenant les choses ont vraiment évoluées et vont beaucoup plus vite, notamment avec internet ; les gens peuvent regarder la même vidéo sur Youtube qu’ils soient au Canada, en Russie ou en Australie et donc tout le monde se met à la page instantanément. Les personnes qui viennent à nos concerts commencent un peu à devenir les mêmes sur pas mal de plans, c’est pour ça que je ne vois plus tellement de différences entre les fosses que nous remplissons, et je ne parle pas seulement en terme de nombre, mais aussi de la façon dont les gens agissent et répondent il n’y a plus vraiment de grosse différence.

Est- ce que ces différences te manquent ?

G : C’est comme ça. Je ne pense pas que ce soit utile de s’accrocher aux choses, il faut juste continuer à avancer plutôt que d’essayer de résister. Je me rappelle, la première fois que l’on est venu, l’Euro n’était même pas encore en place, chaque pays avait sa propre monnaie. Même avec la même monnaie vos pays ont tous leurs individualités grâce à leur culture, leur architecture, l’histoire. Tout cela va se maintenir, alors qu’aux États Unis c’est une chose que l’on n’aura jamais car c’est un pays jeune. Quand on va en Italie, on peut toujours sentir que c’est l’Italie, quand on va en France on sait que l’on est en France etc… Le fait que les shows se ressemblent de plus en plus n’est pas une mauvaise chose et ne changera pas tout ça.

Vous faites partie d’une minorité de groupes qui tournent en dehors de Paris, est ce que vous voulez jouer dans le plus de villes possible ?

G : Je pense que ça fait un peu partie de la mentalité américaine de penser en terme de capitales« Oh vous allez en France alors vous allez jouer à Paris, ou bien Berlin pour l’Allemagne ». Quand vous venez ici vous réalisez qu’il y a d’autres endroits où jouer. Il y a des groupes qui n’ont pas les tripes de rester ici en tournée trop longtemps. Personnellement je trouve que c’est tellement difficile de venir jusqu’en Europe et que ça demande tellement d’efforts et d’argent que une fois qu’on est ici autant jouer partout où on le peut. Je ferais deux semaines dans chaque pays si on pouvait, on a pas mal de shows en France, on reste deux semaines au Royaume Uni. C’est comme ça qu’il faut faire je pense, tout le monde ne vit pas à Paris, on serait ignorants de penser ça, et c’est un peu la même chose pour les États-Unis sauf que bien entendu c’est beaucoup plus grand.

Vous avez déjà joué dans la région à l’occasion du Hellfest et dans cette salle avec Poison The Well, quel show était le meilleur ?

G : Le Hellfest était génial. Cette année c’était vraiment l’un de mes shows favoris. En fait on jouait en même temps que Slayer et on s’était dit qu’au moment où on monterait sur scène les gens s’en irait et personne ne resterait pour nous voir parce que bon… C’est Slayer. Mais au final c’était absolument génial. On a fait pas mal de concerts vraiment géniaux en France, le show que l’on a fait ici avec Poison The Well m’a laissé de très bons souvenirs aussi, mais ce jour là au Hellfest c’était de loin celui que j’ai préféré de tous ceux que j’ai fait en France.

Votre dernier album est plus agressif que “Ire Works” et se rapproche un peu de “Miss Machine”, pourquoi cette décision ?

G : Ce n’était pas intentionnel, c’est vrai qu’il s’en rapproche et je m’en rends compte maintenant mais sur le coup je n’avais pas réalisé quand on enregistrait. Je n’avais pas écouté “Miss Machine” depuis 3 ou 4 ans et en fait pas plus tard que la semaine dernière j’ai réécouté tous nos albums dans l’ordre, ce que je n’avais jamais fait avant, et c’est vrai que le feeling qui se dégage de “Miss Machine” et “Option Paralysis” est un peu le même. Je ne sais pas d’où ça vient, ce nouvel album est clairement plus lourd mais je le trouve aussi plus mélodique et moins de chansons abstraites contrairement à “Ire Works” sur lequel il y à des interludes bizarres et des chansons assez abstraites. Pendant l’enregistrement le groupe traversait une période vraiment étrange, on a perdu des membres, on en cherchait d’autres… C’était une phase de transition pour Dillinger Escape Plan et cet album était un peu éparpillé. Là c’est plus lourd et je vois parfaitement le parallèle qui peut être fait avec Miss Machine mais ça n’était pas intentionnel. C’est peut être dû au fait que c’était le moment où le groupe était le plus solide en interne, les périodes d’écriture de “Miss Machine” et de “Option Paralysis” sont vraiment des passages où le groupe était le plus solide et où l’on s’entendait le mieux, ça a peut-être joué.

Qu’est-ce que ça fait d’être l’un des groupes pionniers de tout un mouvement, en l’occurrence le mathcore ?

G : C’est un honneur que les gens disent ça mais c’est un peu difficile à comprendre honnêtement. Je n’y avais jamais vraiment pensé jusqu’à récemment parce que maintenant il y a une ou même deux générations de groupes en dessous de nous et ils tournent avec nous et ont 20 ou 21 ans, parfois plus jeunes qui nous disent à quel point Dillinger Escape Plan les ont inspirés. C’est difficile parce que le temps passe si vite que j’ai l’impression que notre groupe est toujours jeune et nous même ne sommes pas très vieux. Ca me fait vraiment bizarre parce que les groupes qui m’ont inspirés me semblent être de très grosses entités comme Metallica ou Nine Inch Nails, donc c’est vraiment étrange d’entendre que nous sommes les pionniers de quoi que ce soit ou que l’on inspire des tas de gens. Je ne sais pas, on fait la musique que l’on fait et je n’y pense pas trop même si c’est un honneur d’entendre ça, vraiment.

Vous partagez l’affiche avec un groupe de sludge, à savoir The Ocean ?

G : J’aime bien avoir des groupes qui font des choses différentes dans un même concert. Si tous les groupes faisaient la même chose, étaient agressifs et rapides, ça deviendrait ennuyeux et les gens seraient morts avant même que l’on entre sur scène. C’est pas possible d’encaisser autant au bout d’un moment (rires). Donc on essaye de faire que le show soit différent tout en gardant un ensemble cohérent.

Vous avez choisi de tourner avec vos propres lumières, pourquoi cette décision et pourquoi ces lumières ?

G : On a toujours fait ça aux États Unis, pour l’Europe c’était juste un problème financier et j’ai toujours pensé que c’était un peu injuste pour le reste du monde de ne pas avoir le même concert que ce que l’on fait aux États Unis avec ces lumières complètement folles, les flammes quand on pouvait et tout ça. On venait en Europe et on ne pouvait vraiment rien faire de tout ça pour des questions de budget. Maintenant que The Dillinger Escape Plan est un peu plus gros que ce qu’il était avant, au lieu de garder cet argent, on a choisi de permettre aux gens de voir ce que l’on faisait aux États Unis pendant dix ans. Ca me semblait normal, je n’ai pas l’impression que l’on en fasse plus, juste que l’on fait ce que l’on est supposé faire.

Et ces lumières font partie d’un tout que vous voulez que les gens ressentent pendant votre show ?

G : Oui bien sur, on veut qu’il y ait une représentation un peu physique de ce que notre musique est, à savoir chaotique, agressive et choquante. Je suis sur scène donc j’ai bien conscience que parfois c’est un peu bizarre. A certains moments je pense que Ben est à l’autre bout de la scène et puis je me retourne et il est juste là, et là je me dis “merde, je vais prendre un coup en pleine tête “, donc oui je sais bien que c’est un peu déstabilisant mais ça fait partie du show, c’est une attaque sensorielle totale. Parfois les gens se retournent pour se protéger les yeux et c’est à ce moment qu’on sait que l’on en fait un peu trop.

Vous avez joué chez Conan O’Brien (ndlr: talk-show nocturne, très populaire aux USA), pour un groupe comme Dillinger Escape Plan, c’est vraiment étrange, comment est-ce arrivé ?

G : En fait je ne comprends pas trop comment c’est arrivé. Vous savez le batteur Max Weinberg (ndlr: batteur de E Street; et responsable de la programmation musicale dans l’émission) son fils est un grand amateur de metal, son groupe favori c’est Mastodon donc il a commencé à influencer les groupes qui venaient dans l’émission et quand Mastodon a joué, il a commencé a vraiment pousser ce genre de groupe dans le show. Au final lui et d’autres groupes que nous connaissons et qui était déjà passés chez Conan ont rendu ça possible. C’est un peu étrange pour nous aussi parce que Dillinger est vraiment très très loin d’avoir cette envergure médiatique, c’était vraiment bizarre à faire on ne se sentait vraiment pas à notre place mais en même temps c’était une énorme opportunité. Ce soir là il y a probablement plus de gens qui ont vus jouer The Dillinger Escape Plan qu’au cours de toute notre carrière, parce qu’ils ont 3 millions de personnes qui regardent l’émission… Enfin ils ont surement éteint dès qu’on a commencé à jouer (rires) C’était la première fois depuis un bon moment qu’on était stressé avant de jouer. En fait ils ne donnent pas de seconde chance, ils vous disent “Okay c’est l’heure, vous devez y aller maintenant, bonne chance.” et là tu te dis “Oh merde…” J’étais terrifié.

Où est-ce que vous trouvez vos batteurs ?

G : C’est une question intéressante parce qu’on a été vraiment chanceux et on a trouvé trois mecs complètement anormaux. Avec Chris Pennie on a pensé pendant longtemps que jamais on ne trouverait quelqu’un qui puisse jouer aussi vite ou aussi follement que lui et puis on a trouvé Gil et on s’est dit “Oh alors il y a une autre personne comme ça qui existe dans ce monde…” . Billy est pour moi le plus impressionnant parce qu’il a 25 ans et c’est totalement fou… On a joué avec Coheed And Cambria, Chris regardait Billy jouer et après le show il nous a dit “Putain… Ce gamin est vraiment rapide… “. J’ai jamais vu quelqu’un d’aussi agressif et aussi doué que lui à un si jeune âge, c’est vraiment incroyable. Il était pas dans un gros groupe, c’était pas un batteur studio qu’on devait payer 1000 $ par semaine pour jouer ou quelque chose comme ça. Je pense juste que ce groupe attire les bizarreries de la nature. En fait il fait un solo d’une heure tous les soirs. C’est un phénomène, on a vraiment eu de la chance.

Vous n’avez pas eu trop de problèmes pour venir jusqu’ici à cause des grèves ?

G : Ca nous a un peu inquiété oui, on ne savait pas si on allait devoir annuler ce show et les deux prochains. Je n’ai pas vraiment suivi ce qui se passe, je l’entends juste via les autres, je sais seulement que les pompes à essences sont bloquées par une grève qui a à voir avec l’âge de la retraite ou quelque chose comme ça. Ils veulent passer de 60 à 67 ans c’est ça ?

60 à 62 en fait. (ndlr: raccourci très rapide pour qu’il voit que c’était deux ans de plus et pas sept; mais on n’a pas eu envie de rentrer dans les détails)

G : Deux ans ? Mais qu’est ce que c’est deux ans ? Les gens vivent plus longtemps de toute façon. Enfin bon c’est mon avis sur la question après, je ne vais pas rentrer dans le débat. Apparemment ça touche pas mal de monde et notamment les gens qui viennent nous voir, la nuit dernière on m’a dit que des personnes n’avaient pas pu venir à cause de ça. Ca tombe un peu mal pour nous mais bon, ça arrive. En tournée tout ne se passe jamais exactement comme on voudrait. C’est un peu dingue cependant parce que ce genre de trucs n’arrive pas aux États Unis, les gens deviendrait totalement dingues sans essence. Surtout que notre système de transports en commun est terrible comparé à l’Europe donc le gens se révolteraient. Ca créerait une grosse vague de violence et ça n’arrive pas ici, ça reste relativement pacifique. On est toujours pas très surs pour les deux prochains concerts par contre ; on ne peut pas emporter tant d’essence que ça et on consomme énormément donc ça nous préoccupe vraiment et ça rend notre chauffeur complètement dingue. On verra.

J’ai lu un commentaire Youtube sur une de vos vidéos qui dit qu’ ” il ne faut pas énerver Greg Puciato, sinon il prend tous les instruments, te les rentre dans le cul et vient jouer à l’intérieur “.

G : Ah tu sais quoi, quelqu’un m’a dit exactement la même chose il y a deux semaines et j’ai été chercher, ça a pris un peu de temps mais j’ai finalement trouvé. Si je me rappelle bien quelqu’un disait du mal de moi et l’autre m’a défendu. Ca m’a fait marrer.

Combien de temps par jour tu passes à faire de la musculation ?

G : En tournée ? Jamais. En fait je perds beaucoup de kilos en ce moment. Mais de toute façon, je ne peux pas vraiment en ce moment parce que j’ai une côte cassée; et j’ai un peu de fluide dans un de mes poumons. Je me suis aussi fait mal au genou il y a quelques jours; donc j’essaie vraiment de ménager mon corps. C’est de vieillir, faire du sport et d’assurer les shows; d’autant que maintenant, on joue plus longtemps. Avant, on jouait une demi-heure, alors que maintenant, c’est plutôt une heure dix, c’est plus éprouvant physiquement. Je fais beaucoup de sport quand je ne suis pas en tournée, peut-être quatre ou cinq fois par semaine; en tournée, c’est plutôt une fois par semaine. Par contre, je mange plus équilibré. Les concerts demandent tellement physiquement, je serais réellement foutu si je n’étais pas en bonne santé.

C’est vrai que vous vous donnez vraiment à fond sur scène, c’est juste la folie à chaque fois.

G : Oui, je ne comprends pas comment les autres font pour jouer aussi rapidement et bouger en même temps, parce que moi je ne pourrais pas le faire. Mais chacun a un truc. Tu fais juste ce que tu as à faire. Ce groupe te force très vite à te donner au maximum, sinon, tu te sens comme une merde. Quand t’es sur scène, tu ne peux pas dire “j’ai plus envie”, tu ne peux être déshydrater, faut faire gaffe… Si quelque chose se passe mal sur scène, genre “Merde, ça ne va pas le faire”, bah on te sort. On en est très conscients, et c’est pour ça qu’on fait très attention à nous, surtout qu’on fait plus de 250 dates par an. On fait tous un truc pour se discipliner: certains font du yoga, d’autres font du sport, moi je mange à peu près correctement… On se réserve à mort pour les shows. C’est juste une question de savoir ce que tu dois faire. On est forcés de le faire; et si tu as le malheur de mal jouer, le reste du groupe te le reproche, et tu te sens comme un con.

Sinon, vous avez une idée pour un split album avec quelqu’un?

G : Genre un split “Dillinger/Quelqu’un d’autre”? On aimerait beaucoup faire un split “Dillinger/Converge”. Chaque fois qu’on pense à ces mecs, on pense à faire une tournée mondiale avec eux; Amérique Du Nord, Europe, Japon, enfin le monde entier quoi; et avoir un EP, avec deux chansons de chaque groupe, qu’on ne pourrait se procurer que sur la tournée. Mais bon, c’est très dur pour eux de s’engager dans un truc comme ça, ils ont tous tellement de projets parallèles, chacun est dans un autre groupe; Nate a un autre groupe, Jake est super occupé avec Deathwish (ndlr : son label), Ben doit en être dans trois groupes… Ca ne leur laisse pas beaucoup de temps pour faire leurs propres tournées déjà. Je ne sais pas, ça serait cool sinon de faire un “Dillinger/…”… Euh je ne sais pas trop en fait, Converge c’est vraiment LE groupe avec qui on voudrait le faire. Si vous les avez en interview un jour, dites leur et mettez leur la pression, nous on est prêts !

C’est con, ils étaient là en juillet, si on avait su on leur aurait demandé! Sur un autre sujet, sur “Ire Works”, vous avez beaucoup d’influences jazz, d’où viennent-elles ?

G : En fait, je trouve que le jazz est très intéressant, parce que d’un point de vue musical, l’approche dans la composition, les notes, les rythmes sont complètement différents. La majorité des morceaux de rock sont basés sur le blues; même le thrash, le heavy metal, le punk, tout ça, si on retrace toute l’histoire, on en revient au blues. Et le jazz a des rythmes, des structures temporelles différents, donc s’en inspirer pour nous, c’est un moyen de nous démarquer, de ne pas sonner comme tous les autres groupes, de tirer nos influences d’autres endroits. On écoute vraiment de tout. Pour moi, il y a deux types de musique: la bonne musique et la mauvaise peu importe que ce soit de l’ambiant au jazz, en passant par du hip-hop, du noise ou du scratch. Du coup, plutôt que de prendre nos influences uniquement de groupes de metal, ça a plus de sens pour nous d’aller les chercher le plus loin possible, et essayer de les réinterpréter dans notre musique.

Beaucoup de gens se demandent comment vous composez, on peut avoir plus d’infos ?

G : Comme je l’ai dit, c’est le fait d’être ouvert à toutes les influences qui nous inspire et ne pas se cantonner à écouter seulement un style. En fait, on ne peut jamais savoir d’où va nous venir l’inspiration. Il y a beaucoup de rythmes comme les rythmes latinos qui sont plutôt lents, mais quand on les joue super super super vite, ça semble chaotique et en changeant deux trois trucs, ça devient complètement impossible d’en identifier l’origine. Après, on n’a pas vraiment de “truc” mais avec le temps, on arrive à “Dillingeriser” les choses et c’est un peu comme ça qu’on fonctionne, tout en sachant rester ouvert à tout. Par exemple, une fois, j’ai entendu une machine à laver. Je venais juste de sortir d’une sieste, la machine était dans une autre pièce, et ça a été le truc le plus heavy que j’ai jamais entendu. Y’avait un truc genre une chaussure ou je ne sais pas quoi dedans, ça faisait un rythme fou… (ndlr: il imite parfaitement le bruit de la machine à laver). J’ai fait “Oh putain, qu’est-ce que c’est ? Ah c’est une machine à laver”. Mais quand t’entends des trucs comme ça… pour moi, ça fait aussi partie des choses qui inspirent. Il faut vraiment rester ouvert.

Ah? Pour nous la machine à laver, c’est plutôt au milieu du mosh pit !

G : (rires) ouais, aussi !

Juste une dernière question: est-ce que c’est énervant d’entendre tout le temps les fans des premiers temps demander des chansons des premiers albums ?

G : Euh non pas vraiment. C’est super cool que les gens s’intéressent à ce que l’on fait. Le truc énervant, c’est quand ils demandent une chanson qu’on vient de jouer, là, on est genre “Mec, sois plus attentif !”. Mais sinon, comment on peut en vouloir à quelqu’un d’aimer notre groupe ? C’est comme si on disait que c’était énervant de donner des interviews. Ce groupe, c’est quelque chose qu’on a passé notre vie à bâtir; et on ferait genre qu’on est énervés dès que quelqu’un s’y intéresse ? Non ça serait vraiment pas correct !

Et bien, je crois qu’on a plus de questions. Merci à toi, et bon concert !

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife