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THE DEAD DAISIES (15/06/15)

English version

A la veille de leur concert en première partie de KISS au Zénith de Paris, nous avons eu le plaisir de rencontrer deux figures incontournables de la scène rock n’roll !

Bonjour Marco Mendoza, bonjour John Corabi, comment allez-vous ?

Marco Mendoza (basse) & John Corabi (chant) : Très bien merci !

Alors comment s’est passé votre passage au Download Festival ?

M : C’était génial !

John Corabi : Incroyable ! Marco y a déjà joué plusieurs fois, comme la plupart des autres d’ailleurs alors que c’était ma première ! Aux USA, on ne lit pas tout le temps la presse spécialisée mais chaque année “Kerrang!” sort une édition avec plein de clichés du Download. Pour moi en tant que musicien et même lorsque j’étais gosse je me disais toujours “voilà mon objectif”. Malheureusement ou heureusement, lorsque j’étais chez Mötley, notre premier concert aurait dû être au Download avec Aerosmith, un truc incroyable surtout que je suis un grand fan d’Aerosmith ! Mais au dernier moment tout a été annulé par le management ou la maison de disque, je ne saurais dire et je n’ai donc jamais joué là-bas. Donc en parcourant les dates de cette tournée, outre Munich et les diverses dates allemandes, je vois “DOWNLOAD” : YES ! Nous y sommes donc allés, nous avons fait un peu de promo le samedi et nous jouions le lendemain. Il pleuvait, il ne faisait pas très beau et nous étions les premiers à jouer, à 11 heures du matin… Qui allait venir franchement ? Au final, malgré le temps frais, il n’a pas plu, avec un léger soleil et en un rien de temps, il y a une foule incroyable qui est venue nous voir, nous n’avons pas joué bien longtemps mais c’était extraordinaire !

M : Donc c’était extra !

J : J’imagine que je ne devrais pas monopoliser le temps de parole lors de cette interview. (rires)

M : (rires) C’était génial, c’est l’un de ces festivals où tu rassembles une grande partie des fans anglais.

J : Même les fans européens ! C’est comme le Sweden Rock Festival, il y a des fans de tout horizon.

M : Il y a également le Hellfest en France maintenant, c’est énorme.

Le groupe a récemment sorti “Revolucion“, que nous avons beaucoup apprécié au passage. Quid des retours à son sujet justement ?

J : Nous faisons de la promo quasi quotidiennement et le label a envoyé l’album à pas mal de monde et les retours sont super excitants mec ! Les retours sont extrêmement positifs, toutes les personnes avec qui je parle me disent que c’est un super album de bout en bout, sa diversité également. Sachant que l’album a été composé, écrit, mixé et masterisé en trente jours, c’est plutôt impressionnant.

M : Partout où nous allons, les gens l’adorent.

 

Quid du jeu de mots du titre ?

M : Avec le “love” ? Eh bien quoique tu commences, tout débute avec un peu d’amour. Tout vient de là, l’amour, la passion; cela renvoie également à la notion de “revolucion”. Changer et modifier le statu quo, avec toi et moi… BAM ! Cependant c’était également une idée marketing, nous avons une belle équipe qui travaille à nos côtés justement. La “revolucion” renvoie en partie à notre voyage à Cuba où tu ne peux marcher en ne pensant à “Viva la Revolucion”, qui en français est “Vive la Révolution” et en espagnol :

J : “Viva la Revolucion”, et aux Etats-Unis on dit… bon. (rires)

M : (rires) Ils nous ont présenté cette idée et celle-ci nous convenait, nous étions à l’aise avec donc nous l’avons utilisée.

Sachant que vous êtes un collectif de musiciens, comment définissez-vous le son du groupe ? Quel est l’objectif musical de The Dead Daisies ?

J : Pour ce présent album, je ne pourrais pas dire grand-chose néanmoins, en utilisant toutes les technologies actuelles, nous voulions retourner à de simples choses avec juste cinq ou six mecs, ne pensant qu’à la musique et non pas au côté business de la chose. Nous nous sommes retrouvés, avons jammé, parcourant les diverses idées, en les laissant se développer. Cette pure innocence créative… (rires) Le public cubain nous a également pas mal inspiré car ils sont en quelque sorte pure, coupé de tout, pas de MTV, radios ou de groupes de rock. Etant enfant, lorsque j’achetais un album, c’était pour toute l’expérience autour de l’album : la musique, l’illustration… c’est ce vers quoi nous voulions tendre.

M : D’ailleurs, en tenant compte de notre expérience, lorsque tu as l’opportunité d’aller en studio sans aucune idée déjà établie, tout le monde va apporter un petit quelque chose et là tu auras quelque chose de spécial et de particulier. Lorsque j’ai été amené à participer, leur son me parlait vraiment. Musicalement ça me parlait et il était évident que je voulais prendre part à cette aventure.

Quelles émotions voulez-vous transmettre ? Nous, on se voyait à la plage, sirotant des cocktails.

M : Super ! Cool !

J : Tu sais ce qui m’est étrange ? Je n’arrive pas vraiment à me poser et écrire, c’est difficile pour moi tant que je n’ai pas écouté tous les titres finalisés. Chaque titre a sa personnalité et chaque titre dicte ce vers quoi je vais tendre. Par exemple “Devil Out Of Time”, les vibes sont très punk comme les Stooges ou MC5, donc en écoutant la musique j’ai pensé à des paroles quelque peu énervées. Ou alors, sur un petit rythme, je vais fermer les yeux et je vais voir une femme danser, une chanson sexy donc avec des paroles sexy. Les paroles me viennent ensuite, il me faut ressentir les vibes d’abord. La musique doit me conduire.

M : En fait l’idée est : suit-nous dans notre aventure. Voilà ce que nous disons en espérant que ce soit positif. Tu t’es vu à la plage quelque part ? C’est énorme mec ! C’est excellent !

 

Un mot à propos de “Mexico” ? Pourquoi cette référence et non une autre ville ? Que se cache derrière ce titre ?

J : Connais-tu l’histoire entre Samson et Dalila (dans la Bible) ? Tu as Samson donc, et Dalila, cette magnifique et envoutante femme sauf que c’était une sombre personne. Et je pense que Mexico est une bonne analogie à ça car il y a tellement de belles choses, de belles personnes sauf qu’il peut y avoir également de très mauvaises rencontres.

M : Tu dois faire attention aux personnes avec qui tu traines. En fait, nous évoquions divers lieux où nous pourrions aller et j’ai évoqué Mexico car ce n’est qu’à deux heures de la Californie et que ma famille avait pour habitude d’y aller deux fois par an. C’est très accessible, peu cher, climat tropical, superbe, de la bonne nourriture et de quoi passer du bon temps mais ces trois, quatre, cinq dernières années, c’est devenu très dangereux. Voilà d’où est venue cette idée.

Vous avez donc joué à Cuba il y a quelques mois de ça. Comment a été cette expérience ? David a dit que c’était “l’une des meilleures expériences que j’ai pu vivre” ? En est-il de même pour vous deux ?

J : Il est évident que c’était bien plus qu’une simple expérience musicale. Je regarde souvent les chaines traitant d’histoire à la télé et lorsque j’étais gamin, lorsque mes parents regardaient la télé, c’était l’époque de l’US Navy et des Russes, ‘fin tu vois la guerre froide etc. Et bien entendu le jeu des politiques… Lorsqu’ils m’ont appelé pour les rejoindre “carrément, voyons voir de quoi il s’agit vraiment !” nous y sommes donc allés. Ils étaient coupés de tout, musicalement parlant, mais outre les artistes locaux, il n’y avait pas vraiment de groupes venus de l’étranger. Ils avaient tellement faim de musique -pas seulement certes- mais pas uniquement les gosses, en regardant la foule, il y avait également des adultes âgés de 55/60 ans, entrain de rocker et ils étaient si heureux de notre présence ! C’était une très très cool expérience puis rencontrer tous ces musiciens, c’était une expérience révélatrice car il y a tellement de chose que nous avons pour acquis, et qui ne le sont pas là-bas, tu vois ce que je veux dire. C’était une formidable expérience et j’ai hâte d’y retourner !

Votre Top 3 ?

 J : Hmm wow ! Difficile à dire, toi le premier.

M : J’adore “Mexico”, “With You And I” et, difficile à dire pour le troisième, donc “Sleep”.

J : Je dirais “Sleep” je la trouve incroyable, “With You And I” également, mais j’apprécie également beaucoup “Something I Said”. C’est comme si tu me demandais quel doigt je souhaiterais perdre. (rires)

M : Ou quel est ton enfant préféré ? J’en ai 5. (rires)

 

Vous jouez également pas mal de reprises, certaines très connues, d’autres moins, pourquoi ne pas juste jouer vos compositions ?

J : A vrai dire, dans les années 60 et 70, ce n’était pas inhabituel de voir des groupes reprendre les morceaux d’autres groupes. L’un de mes groupes favoris par exemple, Grand Funk Railroad, reprenait plein de titres. Ils jouaient à l’époque des Rollings Stones et ont d’ailleurs repris “Heartbreaker”. Il n’était pas inhabituel pour un groupe, d’apprécier un titre d’un autre groupe et d’aller immédiatement en studio pour enregistrer leur version. A l’époque il n’y avait pas vraiment de question à se poser. A la fin de la journée je veux simplement proposer le meilleur album possible. Lorsque je suis allé à Cuba pour répéter avec le groupe -je n’avais jamais joué avec eux jusque là- ils m’ont joué leur version de “Evil” et j’ai tout de suite trouvé ça superbe; c’était groovy. J’apprécie tout simplement la bonne musique et puis au final pourquoi pas ? Il n’y a pas de règles à suivre et il ne devrait jamais y en avoir lorsqu’il s’agit de musique. On apprécie un super titre, allez hop, on l’enregistre point.

Avant de conclure, avez-vous le projet de faire un troisième album ?

J : J’espère bien. Je veux toujours aller de l’avant, c’est tout à fait acceptable d’apprendre de tes erreurs tant que tu avances; même si ce sont de petites étapes. On aimerait faire un nouvel album oui mais à l’heure actuelle, nous focusons sur celui-ci, cette tournée et nous verrons bien ce qui en découlera par la suite.

Enfin, nous sommes “RockUrLife”, donc qu’est-ce qui vous rock Marco et John ?

M : Moi ? Mis à part ma propre existence ?

J : Et à part Justin Bieber.

M : Justin Bieber est le numéro 1. Ce qui rocks ma life, c’est la beauté de la vie elle-même. Il y a toujours quelque chose à apprendre où que tu sois et ça fait près de 85 ans maintenant.

J : Plutôt 84 en fait. (rires) Ne te vieilli pas !

M : C’est incroyable, c’était une fabuleuse aventure !

J : Pareil pour moi. Je suis très heureux de tous les albums que j’ai fait, j’ai voyagé dans le monde entier, je fais de la musique, des gens viennent me voir et chantent mes paroles. Cependant j’aime également ma famille, ma femme, passer du temps avec mes amis et regarder le football à la télévision. Enfin, comme j’ai dit, profite d’aujourd’hui, tu te soucieras de demain, demain.

M : Merci beaucoup, à bientôt ! (en français)

 

 

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