Interviews

SOULFLY (01/10/12)

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Quelques heures avant le concert au Trabendo, RockYourLife! a eu l’honneur de rencontrer le mythique frontman Max Cavalera pour une interview à la cool dans son tourbus !

Bonjour Max, heureux de te revoir, ici à Paris. Comment se passe la tournée ?

Max Cavalera (chant/guitare) : Elle se passe bien. Nous avons déjà joué deux fois en France, à Cognac et à Toulouse. C’était génial comme toujours, l’audience fut bonne et compacte, pleine d’énergie. Il y avait également des fanatiques du groupe, avec leurs tatouages et leurs drapeaux.

Votre nouvel album “Enslaved” est paru en début d’année. Quelques mois après la sortie, comment le trouves-tu ?

M : C’était un très bon album. Il est extrême; je n’étais pas certain des attentes autour de celui-ci car son gros coté extrême, limite death metal, très brutal pour être appréhendé par certaines personnes. Mais je pense que la plupart des fans l’apprécient, car ce n’était pas du déjà-vu. Je leur ai apporté quelque chose de différent avec ma musique, après quinze ans et huit albums, c’était assez difficile à réaliser mais nous l’avons fait et je pense qu’ils l’ont bien accueilli.

Il s’avère que tu avais déjà ce projet en tête depuis de nombreuses années, où était-il passé ? Pourquoi ne pas l’avoir réaliser plus tôt ?

M : J’attendais le moment opportun. Je n’avais pas trouvé le bon moment encore donc sont sortis “Prophecy” (2004) et “Dark Ages” (2005), “Conquer” (2008), “Omen” (2010). Lorsqu’on est passé au nouvel album, je me suis rappelé de ce concept autour de l’esclavage, qui est apparu quinze années plus tôt lors de l’écriture du tout premier album de Soulfly, du coup j’ai décidé de le faire là. Cet album est parfait car il combine la musique extrême et l’esclavage, les deux vont de pair.

Donc l’album est un concept autour de l’esclavage. Pourquoi ce sujet là ? Comment t’es venue cette idée ?

M : Comme je l’ai dis, l’idée est venue il y a quinze ans. Je chante beaucoup à propos des esclaves brésiliens, appelés “Zumbi” et j’ai également beaucoup lu. Au fil des années, lorsque tu regardes les infos à la télé, parlant d’esclavage, les usines mexicaines, l’exploitation des enfants en Asie du Sud-Est, une sorte d’esclavage dissimulée tout autour de la planète; j’ai donc pensé que ça ferait un bon sujet pour l’opus. Ce n’est pas très courant, peu de groupes ont traité ce sujet, par conséquent cela m’a beaucoup attiré. L’album est très différent de ce que j’ai fait auparavant.

Avec Soulfly et Cavalera Conspiracy, quand tu composes de nouveaux titres, comment définies-tu laquelle irait le mieux pour l’un ou l’autre des groupes ? N’est-ce pas difficile parfois ?

M : C’est une question de vibe, de riff. Parfois, lorsque le riff est accompagné d’une batterie, je peux déterminer si cela correspond plus à Igor ou à Soulfly. Quand l’enregistrement d’un album approche, je compose tout le temps, le mois précédent je travaille ardemment. Pour “Enslaved”, le mois précédent notre entrée en studio, j’ai travaillé tous les jours, sans relâche.

Le line up a changé, peux-tu nous présenter Tony Campos (basse) et David Kinkade (batterie) ?

M : Ouais, d’excellents musiciens. Je pense qu’ils ont chacun amené de bons éléments à Soulfly. Tony a beaucoup d’expérience, il est formidable à la basse, il a joué avec Ministry, Prong et Possessed. En live, il apporte énormément d’énergie, de détermination et le groupe en avait besoin. David est un batteur catalogué dans l’old school death metal et black metal également. Il nous vient du groupe Borknagar. J’adore son jeu à la double pédale; je ne sais pas comment il fait mais rien que d’y penser, et bien j’en ai mal aux pieds. Il y en a pas mal sur l’album, donc c’est cool.

En parlant des différents membres du groupe, tu as travaillé avec Joe Duplantier sur “Inflikted”  avec Cavalera Conspiracy. As-tu écouté le nouvel album de Gojira “L’Enfant Sauvage”? Quelle est ton opinion ?

M : C’est génial, j’adore cet album et le reste également, j’adore ce groupe. Ils ont gardé ce riffing, qui est très original avec eux. Je le trouve même exceptionnel.

 

Si tu en avais l’occasion un jour, est-ce qu’une collaboration te brancherait avec eux ?

M : Oui bien entendu ! Nous sommes de bons amis et j’adore leur musique. C’était génial d’avoir Joe avec Cavalera. Il est très professionnel en studio, nous nous sommes vraiment amusés et il a fait un remarquable travail sur l’album. Je pense qu’on travaillera ensemble un jour, c’est certain.

A propos des featuring, “Enslaved” voit le guest de Dez Fafara, Travis Ryan mais aussi de ta famille; comment était-ce de travailler avec chacun d’eux ?

M : C’était remarquable. Dez est un vieux pote, depuis les années Coal Chamber. J’ai toujours voulu travailler avec lui, de plus j’adore ce qu’il fait avec DevilDriver, qui est un excellent groupe. C’était très fun sur “Redemption Of Man By God”, car cela traite de religion. Je ne savais pas mais le père de Dez était pasteur et ses idées furent géniales pour la chanson. Avec Travis ce fut différent, nous n’avons pas eu la chance de travailler ensemble car je lui ai envoyé la chanson à San Diego, avec les espaces sur lesquels il devait chanter. Je suis un grand fan de Cattle Decapitation. J’adore sa voix, très old school, death metal, il a fait un formidable travail. Et pour la famille, c’était géant aussi. Avec mes enfants, qui ont assez grandi pour pouvoir travailler en studio et “Revengeance” est un bon titre que nous jouons chaque soir et les fans l’apprécient beaucoup.

A l’avenir, y-a-t-il quelqu’un avec qui tu voudrais collaborer ?

M : Oui, il y en a beaucoup. Je suis un grand fan de la période thrash. Beaucoup de ses gars sont toujours actifs comme Tom Warrior de Celtic Frost/Triptykon, Mille de Kreator, Schimer de Destruction. Si la possibilité se présente, j’aimerais beaucoup travailler avec eux.

Cette année marque les quinze ans de Soulfly, ta carrière a débuté en 1984 avec Sepultura. Tu as assisté à l’évolution autour de la musique et de l’industrie musicale, quel sentiment as-tu vis-à-vis de cela, sur ce que l’on appelait l’âge d’or du heavy metal ?

M : C’était bon et fun. J’aime me dire qu’aujourd’hui l’est aussi, le moment présent est également génial. Je ne vis pas sur mes acquis et sur le passé, comme certaines personnes qui ne parlent que du passé. Je trouve le présent très excitant, je vis des moments intéressants, Soulfly est également un groupe séduisant. Beaucoup de travail furent nécessaire pour rendre Soulfly populaire. Gloria (ndlr : sa femme) s’occupe de notre page Facebook, nous recevons des messages de Thaïlande, d’Iran, de Singapour; c’est hallucinant de voir notre musique diffusée tout autour du globe.

 

Quelle est ta relation vis-à-vis de ses réseaux sociaux ? Est-ce que tu, parfois, réponds à tes fans ?

M : Oui, je le fais avec Gloria. Je réponds, reçois beaucoup de messages de vieux potes ! Aux USA, je prends également part à des tchats et à des conférences de presse avec mes fans, durant une à deux heures. C’est très fun d’intéragir avec les fans. Personnellement je n’ai pas de compte Facebook, je ne préfère pas. Je n’ai même pas de téléphone portable ! Je suis assez élémentaire.

Tu vas publier une autobiographie prochainement, comme de plus en plus de personnes, dans la sphère musicale. Comment était-ce de raconter toute ta vie dans un bouquin ?

M : Beaucoup de travail. Des milliers et des milliards d’interviews, commençant par le commencement. C’était cool de retourner dans mon enfance et de ressasser la période brésilienne, grandir au Brésil, créer Sepultura et tous les sacrifices que j’ai fait pour modeler ce groupe, créer Soulfly et Cavalera Conspiracy. Tout cela sera dans le livre et je pense que ca sera très bon, avec beaucoup d’anecdotes, qui m’ont suivi depuis toujours. La préface est de Dave Grohl, où il raconte comment l’album “Roots” (1996) a démonté sa toute nouvelle sono, à 15 000$, qu’il avait acheté pour les Foo Fighters. Il a mis le CD et tout a explosé ! J’adore quand il raconte cette histoire, surtout pour cette préface. Le livre est prévu pour l’année prochaine.

Beaucoup de festivals annoncent des groupes pour les éditions 2013. Tu as été au Hellfest plusieurs fois dans ta carrière, quelle est ton opinion sur notre festival ?

M : C’est géant. Je me rappelle du Hellfest quand il était encore jeune, plus hardcore. Il a beaucoup évolué et grandi, comme beaucoup d’autres fests comme le Gods Of Metal. J’y ai joué quand c’était tout petit; cette année fut énorme, avec Ozzy Osbourne, les Guns N’ Roses et d’autres grands groupes également. J’adore les fests européens, j’adore le Hellfest, si je peux en être l’année prochaine, peu importe avec qui, je suis prêt ! (rires)

Donc peut-être au Hellfest 2013 ?

M : J’espère bien !

 

 

La prochaine Coupe du Monde de football se déroule au Brésil. Prendrais-tu part à la cérémonie d’ouverture si l’organisation t’y convie ?

M : Bien entendu ! Ca serait top. Mon frère connait quelques responsables du football brésilien. Il connait des présidents et… la mafia ! (rires) La mafia brésilienne, donc peut-être qu’il peut arranger quelque chose.

Avant de terminer cette interview, notre media s’appelle “RockYourLife!”, donc simplement, en guise de tradition lors de chaque interview, qu’est-ce qui rock ton existence Max ?

M : Qu’est ce qui rock ma vie ? Le metal, évidemment. La musique, j’adore l’énergie des fans, c’est quelque chose qui ne s’achète pas. Tu peux être milliardaire mais tu ne peux acheter ceci, créée depuis toutes ces années, entre toi et tes fans. C’est hallucinant. C’est presque uniquement pour cela que j’adore être dans un groupe, cette interaction avec les fans.

Un petit message pour les fans français ?

M : Merci, heureux de revoir tout le monde et le show de ce soir sera géant et à la prochaine, j’ai hâte !

 

Site web : soulfly.com