Interviews

SOMA (29/06/13)

Deuxième interview en cette seconde journée de Solidays 2013 avec le quatuor power pop français.

Salut les gars. Comment ça va ?

Soma : Ca va bien.

Pour les lecteurs qui ne vous connaitrez pas, est-ce que vous pouvez vous présenter brièvement ?

Xavier (basse) : Bassiste.

Sébastien (guitare) : Guitare.

Lionnel (chant/guitare) : Guitare et chant.

Thomas (batterie) : Batterie.

Votre second album “Nobody’s Hotter Than God” est sorti depuis l’an dernier. Quels sont les retours ?

L : On a tourné pas mal avec cet album déjà, pendant six mois. On va continuer à tourner encore un peu. On fait quelques festivals et on va sortir une réédition de l’album fin août avec trois titres inédits dont une reprise. Une reprise de Dexys Midnight Runners, un titre qui s’appelle “Come On Eileen”, un titre des années 80.

Le fait d’être considéré comme le renouveau de la french touch ne vous met pas trop de pression ?

X : Pour l’instant ça va. Ça se passe plutôt pas mal. C’est très flatteur mais après il y a d’autres groupes en France qui en ce moment sont en pleine ascension et qui sont également le renouveau de la musique française. La musique commence à s’exporter aussi. Pour parler de notre cas, on est allé jouer en Allemagne, l’album est sorti en Allemagne. C’est bien de pouvoir s’exporter un peu. Même si on n’a pas encore fait toutes les villes de province mais on aime bien aussi jouer un peu à l’étranger. Comme on chante en anglais c’est un atout pour nous.

L : C’est bien aussi de pouvoir être accepté comme un groupe français qui chante en anglais. Depuis quelques années ça commence à venir. Donc on a plus de légitimité à faire ça.

A part l’Allemagne, dans quels pays avez-vous joué ?

L : En Belgique, en Suisse, la Hollande.

Que pensez-vous des nouveaux albums de Phoenix et de Daft Punk ?

L : Ça dépend des personnalités dans le groupe. Il y en a qui ont plus d’affinités avec ce style là mais globalement on trouve ça très bien fait. Et on est content que la musique française s’exporte. Pour les étrangers c’est une musique élégante. Nous sommes dans un registre un peu plus rock, un peu plus classique de guitare-basse-batterie. Et on transporte avec nous ce petit côté frenchy. Quand on joue à l’étranger, les gens l’entendent.

X : On n’est pas vraiment dans la catégorie “french touch” qui est plus électro et qui est plutôt portée par ses groupes là. On est plus rock, plus alternatif. Même si on aime beaucoup l’électro.

Quels sont les albums que vous écoutez en ce moment ?

T : Tame Impala beaucoup. Le son un peu vintage, bien crade c’est assez cool.

L : Patrick Sébastien peut-être ?

X : On a un petit côté un peu nostalgique. On n’écoute pas forcément des choses actuelles. Depeche Mode par exemple. C’est un groupe actuel mais qui a déjà une histoire.

Aujourd’hui vous jouez à Solidays. Vous pensez que la musique peut être porteuse d’un message ?

L : Oui mais dans notre musique il n’y a pas de message. Il n’y a pas de message politique dans nos textes. Nos textes sont assez nostalgiques. On parle de ce qui nous a influencé, on parle beaucoup de voyage, d’auteurs, de poètes, de personnages historiques, pas mal de choses en relation avec l’histoire. On a un texte sur le premier fratricide de l’histoire avec Abel et Caïn, on a un texte sur Martin Luther King, un autre sur James Dean. Après pour ce qui est du message d’aujourd’hui, effectivement c’est une cause hyper importante. On ne vient pas que pour faire un concert. Même si on fait des progrès en France sur la prévention, il y a encore beaucoup de boulot. Donc si on peut passer un petit message pendant qu’on joue, ne serait-ce que le truc de base “Protégez-vous” même si on a l’impression de l’avoir déjà entendu cinquante fois mais il faut le redire.

Serait-ce le message de Soma ?

L : Oui ça serait ça. Juste passer un petit message de prévention. Et puis si sur 10 000 personnes il y en a deux qui nous écoutent, qui nous entendent c’est déjà ça.

Etiez-vous déjà venus à titre personnel aux Solidays ?

Soma : Non

Solidays fait partie de ces festivals où il y a une ambiance. Les gens ne viennent pas juste pour la musique. Nous même en tant que journalistes, on la ressent. Mais vous en tant que musiciens est-ce également le cas ?

X : On te dira ça peut-être un peu plus tard parce qu’on vient juste d’arriver. On a un peu fait le tour. Déjà le temps que les artistes soient sous des tentes les uns à côté des autres, il a des tables de ping-pong etc. Tout le monde se croise. Tu peux très bien croiser The Hives, The Wombats ou des jeunes groupes en développement. Il y a un côté festif.

Vous sentez-vous comme un groupe engagé ?

L : Non pas vraiment. Dégagé plutôt. Ça dépend par rapport à quoi. Il y a différents engagements de notre part au niveau scénique. Faire un bon concert, donner un maximum de plaisir aux gens, mais pas d’engagements politiques.

Il y a d’autres causes que vous souhaitez défendre ?

L : C’est peut-être des plus petites causes moins importantes, mais on est hyper sensible par exemple au statut des gens qui travaillent dans le spectacle. On sait que c’est la galère. On en fait partie donc forcément ça nous touche plus directement. Mais globalement on voit la musique comme un plaisir et une manière de communiquer. Il y a un partage avec le public et on n’a pas besoin de leur raconter ce qu’on pense de ce qui se passe dans le monde. Tout le monde est dans la même barque mais il y a une espèce de communion avec les gens pendant les concerts. On aime ça communiquer avec les gens. C’est la base d’un spectacle.

 

En attendant votre concert, quels sont les groupes que vous souhaitez aller voir ?

Soma : The Hives, The Wombats, Orelsan. Mais on est tellement déjà dans notre concert trois heures avant qu’au final c’est pas le meilleur moment quand tu joues pour profiter des autres groupes. Ca sera après surtout en fait, avant le concert on n’a pas tellement le temps de faire grand chose.

Le groupe existe maintenant depuis une dizaine d’années. Quel est votre regard sur l’industrie musicale d’aujourd’hui ?

X : On pense que c’est dur, très très dur. Pour tout le monde. Même pour les gens qui vendaient beaucoup de disques avant, c’est très compliqué pour eux aujourd’hui. Alors pour des groupes comme nous en développement c’est encore plus compliqué parce qu’il y a moins d’exposition à la télé, il y a moins d’exposition dans les radios. Tous les budgets sont de plus en plus serrés. C’est un peu plus dur. Mais après le point positif de tout ça c’est qu’il y a encore beaucoup de concerts, beaucoup de festivals, beaucoup de salles qui résistent.

Justement, n’est-ce pas une mutation du “je vends du CD” à “je fais plus de concerts” pour se financer ?

X : Ça oblige les artistes a être plus créatif surtout. Il faut sortir du lot. Donc on voit de plus en plus d’artistes qui font leurs clips eux-même. C’est d’ailleurs notre cas. On a une maison de disque mais on fait aussi de la promo de notre côté. Il faut constamment être créatif. Et puis il y a de plus en plus de groupes maintenant parce qu’il y a différents moyens d’enregistrer de la musique qui sont accessibles à tout le monde. Internet a fait qu’il y a plein de groupes qui se développent. Même si ça ne fonctionne pas pour tout le monde, ça va peut-être encourager la création.

Nous sentons également qu’il y a pleins de choses en sans cesse évolution. Cependant, tout le monde se heurte, à un moment donné, aux problèmes financiers. Si tu n’as pas de moyens, tu ne peux pas avancer. Votre moyen pour réussir, c’est diversifier la créativité ?

X : Etre maître de notre image, faire des clips nous-même, faire des enregistrements nous-même, faire des maquettes nous-même. Faire des disques même tous seuls. On a appris à faire plein de choses, à s’enregistrer. On travaille dans le son, dans l’image. Donc ça aide à garder le contrôle sur notre groupe.

C’est amener un univers et pas seulement une musique.

X : Ouais voilà exactement.

Votre gagne pain aujourd’hui correspond aux tournées ? Le merchandising ?

L : Notre gagne pain c’est principalement les tournées, plus que les ventes de CDs. Même si des CDs on en vend un peu après les concerts et que cet argent il est pour nous. Mais c’est pas avec les disques qu’on va vivre. Donc il faut trouver d’autres moyens pour pouvoir vivre de notre musique. Et nous encore une fois, on est chanceux parce qu’on y arrive.

Mise à part la tournée des festivals, quels sont les futurs projets de Soma ?

L : On ressort donc notre album en août. On sort un nouveau single “Letters To Unwrite” qui va passer en radio sous peu. Et on repart sur une tournée fin août et on va peut-être programmer en option une grosse date parisienne. Il n’est pas exclu qu’il y ait d’autres excursions en Europe également. D’ailleurs à chaque fois qu’on l’a fait, ça s’est toujours super bien passé. Il n’y a même pas cette barrière de la langue parce que quand tu vas en Allemagne ou en Hollande, tout le monde parle anglais. Du coup, on se sent encore plus légitime. Parce que eux ils ne sont pas dans ce truc dans “attention il y a des quotas”. Ils s’en foutent complètement. C’est ça qui est plutôt bien quand tu vas jouer à l’étranger.

Y-a-t-il des groupes avec qui vous aimez tourner ?

X : Pony Pony Run Run, Shaka Ponk. En fait on en a croisé beaucoup mais il n’y a pas un groupe récurrent qui revient à chaque fois. On tourne aussi avec des groupes moins connus comme Pamela Hute, là on va jouer avec Stuck In The Sound et Nasser.

Avez-vous déjà des idées pour le prochain album ?

L : On a commencé à faire des maquettes. Mais des maquettes pas très sérieuses. Des guitare-voix. On doit avoir 5-6 titres déjà qu’il faut qu’on travaille en groupe. On commence. On y pense déjà.

Ça pourrait être prévu pour quand ?

Soma : Enregistrement en 2014 mais pour la sortie commerciale on ne peut pas savoir.

Finalement, notre site s’appelle “RockYourLife!”, qu’est-ce qui rock votre life, les gars ?

L :  Ma petite fille.

X :  les salades de pâtes en été.

S : Je voterais pour le McDo.

T : Je crois que c’est le whisky.

 

Site web : somamusic.fr

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife