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SIMPLE MINDS (11/10/22)

English version

Rencontre intimiste avec Jim Kerr, leader de Simple Minds autour du nouvel album Direction Of The Heart.

Votre nouvel album Direction Of The Heart sort le 21 octobre. Pouvez-vous nous parler du processus de composition et d’enregistrement de ce nouvel album ?

Jim Kerr (chant) : Direction Of The Heart est notre dix-huitième album studio. La particularité de ce disque est sa toile de fond car, tout comme beaucoup d’autres artistes, nous composé ce disque pendant la pandémie de COVID. Cela peut sembler dramatique quand les gens ont dit “cela ressemble à une guerre“, mais c’était un sentiment très profond. Aucun de nous n’aurait pu imaginer cette situation. Au départ, nous faisions une tournée mondiale qui venait de commencer. Nous avons fait environ dix dates et nous avons dû soudainement rentrer chez nous sans savoir ce qui allait suivre.

Les premiers mois, nous avons tous entendu : “Les gens ne voyageront plus jamais ! Les gens ne reviendront jamais en concerts !“. C’était une époque folle. Mais une des grandes choses pour quiconque travaille dans un domaine artistique est que nous pouvions “disparaître” et prendre le temps de travailler et de créer. Vous pouvez créer votre propre art dans votre propre monde. Heureusement pour nous, nous nous sommes concentré sur l’autre partie de notre travail, à part faire des concerts, qui consistait à composer et à enregistrer.

Nous vivons en Sicile et heureusement les choses n’allaient pas si mal pour nous même si nous étions dans une ville fantôme, il n’y avait pas de bars, pas de cafés, pas d’amis, pas de famille. Tout ce que nous pouvions faire, c’était travailler. Et quand je dis “travail“, je le dis comme un plaisir parce que nous travaillons dur, mais nous le faisons comme une chose ludique.

Donc, la plupart des chansons du disque ont été faites avant la pandémie, mais elles sont aussi le résultat du fait que nous étions dans une ville médiévale, à l’ombre d’un volcan, faisant ce que nous avons toujours fait, qui est d’écrire des chansons et de faire de la musique.

Nous avions une mission, nous espérions pouvoir faire quelque chose qui, malgré le contexte, était optimiste, joyeux et cet album en est vraiment le résultat.

En termes de “comment” le disque est fait, c’est toujours le même processus. Nous travaillons en duo avec Burchill, nous sommes amis depuis l’âge de huit ans. Nous avons travaillé ensemble dans une bulle tout au long de notre vie. C’était juste le moment de se remettre à écrire le prochain chapitre de notre histoire et c’est ainsi que nous voyons l’album.


La pandémie a été un grand moment pour les artistes car pour une fois, ils n’avaient pas le “bruit” du monde qui les entourait.

Jim Kerr : C’est vrai et c’est l’ironie de l’histoire. Vous savez, quand nous avions dix-huit ans, quand nous avons eu l’argent pour enregistrer notre album, nous avons loué une salle de répétition et ce que nous faisions vingt-quatre heures sur vingt-quatre, c’était d’enregistrer de la musique. Nous n’avions aucune obligation, aucune famille. Certains d’entre nous n’avaient même pas de petite amie. Tout ce que nous voulions, c’était faire de la musique. Maintenant, nous sommes quarante-cinq ans plus tard et il n’y avait rien d’autre à faire ! Nous ne pouvions pas voir notre famille, nous ne pouvions pas voyager, nous ne pouvions pas sortir prendre un café. Même pas de foot à la télé les premiers mois pour nous occuper! C’était donc tout ce que nous pouvions faire et nous étions heureux de le faire ! Je pense que le disque a bénéficié de ce double engagement. Nous avons écrit environ trente chansons pour cet album, mais celles du disque étaient celles qui nous convenaient le mieux.

Vous avez repris sur votre nouvel album la chanson “The Walls Come Down” du groupe The Call. Si vous aviez trente chansons écrites pour cet album, pourquoi décider de faire une reprise ?

Jim Kerr : Même si nous avions toutes ces chansons, à un moment donné, nous avons décidé de faire une pause. Nous avons pensé “prenons une semaine de congé, prenons du recul sur toutes ces chansons, et choisissons une chanson à reprendre pour voir ce qui se passe“.

Nous avions une excellente relation avec le groupe The Call. Dans les années 80, quand on tournait, on a fait deux ou trois tournées ensemble. C’est un groupe américain d’Oklahoma. Ils ont ouvert pour nous sur scène et ils étaient de grands fans de Simple Minds. Mais nous étions aussi de grands fans de leur musique donc cela a créé une sorte d’appréciation mutuelle.

La chanson a été écrite par Michael Been. Il était un peu plus âgé que nous et il est devenu une sorte de gourou pour nous, une sorte de grand frère américain. Il connaissait toutes les choses sympas, les librairies sympas, les endroits sympas. Nous sommes devenus de grands amis.

En fait, je me souviens quand Michael a écrit cette chanson et quand il m’en a parlé. Il a dit : “J’ai écrit cette chanson et c’est un peu un titre influencé par Simple Minds“. J’avais hâte d’entendre cela, et quand le groupe l’a joué, j’ai pensé qu’on devrait le reprendre un jour.

Malheureusement, Michael est décédé il y a environ dix ans et depuis, pour faire vivre sa musique, nous avons repris deux ou trois de ses chansons.

Cependant, cette chanson “The Walls Come Down” avait “retrouvé” son temps. Ma génération pensait que lorsque le mur de Berlin est tombé, c’était la fin des murs.  Mais maintenant, nous parlons de murs, de frontières. C’était presque comme si la chanson avait mystérieusement retrouvé son époque et c’est pourquoi nous avons choisi ce titre.


Vous êtes un groupe depuis plus de quarante ans maintenant. Comment rester pertinent dans notre monde actuel ?

Jim Kerr : C’est qui nous sommes et ce que nous faisons, et comment nous voyons le monde.

Quand nous avons commencé, il n’y avait pas de vieux artistes. Même les Rolling Stones n’étaient pas vieux ! Les seuls vieux gars étaient les vieux gars du blues. On se demandait “pourquoi font-ils encore cela ?“. Et puis nous regardions leurs visages et… C’est qui ils sont, ce qu’ils font et ils sont nés pour le faire.

Comme quand on voit un artisan ou un artiste, ou un vieux professeur : c’est comme cela.

Avec le temps, nous avons fini par accepter que c’est ce que nous sommes. Nous faisons de la musique à la mode, nous faisons de la musique démodée, nous avons du succès, parfois pas du tout, nous avons les éloges de la critique, nous avons des critiques terribles. C’est juste qui nous sommes. Tant qu’il y aura l’énergie et l’envie de continuer à créer cela continuera.

Le plan est donc de le faire pendant les quarante prochaines années ?

Jim Kerr : Qui sait ? Nous avons toujours un plan de cinq ans. On se donne cinq ans. Notre nouvel album sort la semaine prochaine, les chansons datent d’il y a deux ans, nous avons déjà évolué.

Avez-vous déjà travaillé sur de nouvelles chansons ?

Jim Kerr : Oui ! Cela continue. Aujourd’hui, Burchill m’a envoyé un extrait d’une chanson sur laquelle il a travaillé hier soir. Je veux dire, vous n’avez pas besoin d’être dans la pièce pour travailler ensemble maintenant. Alors demain dans l’avion je l’écouterai. C’est comme cela que nous travaillons ensemble.

Comment était-ce de travailler sur ce nouveau disque alors que vous êtes tous dans des endroits différents ? Vous travaillez de votre côté et vous vous envoyez votre travail ?

Jim Kerr : Oui tu peux faire comme cela. Burchill et moi sommes dans la même pièce la plupart du temps. C’est un multi-instrumentiste donc il peut construire les bases d’une chanson. À un certain moment, lorsque les restrictions liées au COVID sont tombées, nous avons fait venir les membres du groupe.

Mais maintenant, avec la technologie qui est encore meilleure que l’année dernière, vous pouvez voir des gens partout dans le monde avec juste une caméra allumée. Je m’y habitue, nous nous y habituons. Cela devient la norme. Mais bien sûr, il n’y a rien de mieux que d’être ensemble dans la pièce et de vraiment collaborer de cette façon.

N’était-ce pas trop dur pour vous de ne pas jouer pendant près de deux ans ? En tant que personne et en tant que groupe ?

Jim Kerr : Comme je l’ai dit, surtout pendant les premiers mois de la pandémie, il y avait un sentiment comme “est-ce la fin ?“. J’y ai probablement pensé un jour mais j’ai maintenant une philosophie au quotidien : je ne m’inquiète pas des choses que je ne peux pas contrôler. Les choses que je peux contrôler sont celles sur lesquelles je porte mon attention. Pourquoi s’inquiéter ? Voyons ce qui se passe.

Revenons à l’album et au premier single sorti, “First You Jump”. Vous avez tourné la vidéo lors d’une répétition dans un théâtre antique de Taormina en Sicile. Comment avez-vous eu cette idée ?

Jim Kerr : J’habite à Taormina et je le vois tous les jours en allant au magasin. C’est une chose incroyable de voir un amphithéâtre grec ou un temple romain tous les jours. C’est la vie en Sicile. Nous avons joué sur place cette année, nous avions donc déjà tout l’équipement. Il était logique de tourner une vidéo là-bas car l’album a essentiellement été réalisé dans la ville.


Le fait que vous viviez en Sicile a une influence sur votre musique ?

Jim Kerr : Je pense que si on se sent bien à sa place, cela se sent. Je sais que certaines personnes veulent faire un album avec des jazzmen à la Nouvelle-Orléans, ou ils veulent utiliser des musiciens irlandais en Irlande. Ce n’est pas comme cela pour nous. Mais quand vous vous sentez bien, vous avez l’énergie de cet endroit. Cette énergie va dans la créativité. Vous ne ressentez donc pas la géographie mais vous-même, vous êtes influencé par le ciel bleu, la lumière chaude, la bonne humeur.

Jouer dans un théâtre antique est un défi.

Jim Kerr : C’est comme marcher dans le film Gladiator, vous savez. On ressent l’histoire du lieu, à cause des murs par exemple. Ils sont là depuis deux-mille ans et ils ont tout vu. Vous prenez une minute pour y penser, bien sûr.

C’est un honneur, c’est vraiment surréaliste. Mais c’est essentiellement la même chose que n’importe quel autre spectacle : il y a un public qui vient passer un bon moment sous les étoiles. C’est magique. J’ai aussi assisté à de nombreux concerts dans cet endroit, donc je sais ce que c’est que d’être dans la foule.

Comme vous avez été des deux côtés de la barrière, sur scène et dans la fosse, vous voulez bien sûr offrir le meilleur spectacle à votre public.

Jim Kerr : C’est notre ville natale, c’est devenu notre deuxième ville natale. Nous avons beaucoup d’amis, donc nous voulons bien faire.

Parlons de “Vision Thing”.

Jim Kerr : C’est super que ce soit la première chanson de l’album parce que pas que cela devait l’être mais c’est aussi la première chanson sur laquelle nous avons travaillé. Cela a vraiment donné le ton à l’album. Il y a une tristesse parce que c’était avant la pandémie et nous travaillions à Glasgow près de la maison de mes parents. Après seulement quelques semaines, mon père est tombé gravement malade. Nous avons été choqués et attristés. Mais il nous disait : “Tu dois travailler! Écrivez vos chansons !” et nous avons fini par écrire “Vision Thing” qui parle de lui, mais aussi des gens avec qui nous avons grandi à Glasgow qui nous ont influencés. Comme nos professeurs, ou toute personne qui a eu un impact sur nos vies.

Quand on était jeune on n’appréciait pas ce qu’ils nous disaient, mais maintenant que nous avons grandi nous comprenons mieux. Ils nous ont donné des valeurs, une façon de voir les choses qui je pense, nous a vraiment aidé même s’ils ne connaissaient rien à ce monde fou du rock n’roll !

Pourtant, les façons fondamentales de penser et de traiter les gens que ces gens nous ont donnés nous ont aidés.

Bien que cette chanson puisse être triste, c’est aussi une chanson joyeuse. C’est une célébration de la vie.


Vous avez parlé des valeurs qui vous ont été données tout au long de votre vie, est-ce quelque chose que vous aimeriez partager avec vos fans et votre public ?

Jim Kerr : Espérons que oui. De base, nous divertissons les gens, mais si nous pouvons aussi les inspirer, créer des chansons qui donnent du courage à quelqu’un ou aident quelqu’un à se sentir moins seul. “First You Jump” parle de cela : sautez, affrontez es choses qui vous font peur, surmontez-les.

Si nos chansons ont en quelque sorte un avantage supplémentaire, plus que simplement divertir les gens, alors c’est aussi une bonne chose.

Avez-vous vu votre public évoluer au cours des dernières années de votre carrière ?

Jim Kerr : Chaque époque, chaque génération, a des thèmes différents, des préoccupations différentes. Par exemple notre chanson “Who Killed Truth?”. Il y a vingt ans, nous avions une vision différente de l’information. Maintenant, tout tourne autour de “Je ne fais pas confiance à ces informations“. La vérité elle-même était discernable. Qu’est-il arrivé à la vérité ? Qu’est devenue l’idée de vérité ? On ne parle plus de vérité mais de perspective. C’est l’un des thèmes avec lesquels nous vivons.

La musique doit raconter quelque chose et pas seulement divertir ?

Jim Kerr : J’aime les chansons comme “Be Bop A Lula” de Little Richards : cela ne veut rien dire mais tout, et cela fait du bien ! Les chansons que nous avons écrites comme “Belfast Channel”, “Mandela Day”. Nous avons aussi des chansons où le refrain fait “lalala” vous savez ! Il n’est pas toujours nécessaire que ce soit un choix entre la réflexion et le divertissement.

Une autre chanson qui est principalement pop est “Don’t You (Forget About Me)” par exemple. Pensez-vous que ce genre de chanson pourrait être composé et enregistré en 2022 ?

Jim Kerr : Bon point ! Peut-être. Je ne sais pas qui le ferait en fait. C’était une chanson faite sur un film et le film pourrait peut être être fait maintenant.


D’autant que les ados sont toujours confrontés aux mêmes problèmes qu’en 1980.

Jim Kerr : Exactement ! C’est comme la chanson “Belfast Child”. Les gens nous demandent pourquoi nous jouons encore cette chanson, ils disent que Belfast a changé et qu’il n’y a plus de murs là-bas. Il ne s’agit en fait pas de Belfast mais de violence. La géographie a changé mais les choses sont toujours les mêmes. Droits de l’homme, ignorance, violence, pauvreté. Les choses ne changent pas vraiment.


Si les thèmes ne changent pas, comment peut-on les réactualiser ?

Jim Kerr : Parfois, les choses reviennent. Parfois, les choses retrouvent un nouveau sens. Bien sûr, il y a de nouveaux thèmes, mais les faits prennent un nouveau sens. Comme la discussion sur les murs : elle est revenue. On parle peut-être des mêmes choses mais il y a un nouveau contexte.

Parlons de la pochette de votre disque : quelle est l’histoire derrière cette illustration ?

Jim Kerr : Le design est assez choquant à première vue mais il est aussi joli. Le masque est lié à l’époque où nous portions tous des masques mais avec les couleurs, on sent l’optimisme du disque. Printemps, beau temps, ciel bleu. Il rééquilibre en quelque sorte les choses : lourdeur et beauté.


Vous avez tourné en 2020, prévoyez-vous de partir en tournée bientôt ?

Jim Kerr : Nous verrons comment cela se passe. Comme je l’ai dit, nous venons de terminer une tournée de presque cinq mois, mais c’était cinq mois de dates qui ont été reportées. Nous sommes un groupe live, je suis sûr que nous ne tarderons pas à jouer à nouveau.

Comment était-ce de jouer les dates reportées avec l’attente du public ?

Jim Kerr : Il y avait certainement un frisson supplémentaire. On a eu la chance d’avoir un super public et avant même de jouer une note, les gens sautaient sur place ! C’était incroyable. Le crew, le groupe, tout le monde était si heureux d’être de retour. Jouer des festivals tout l’été était super. On pouvait vraiment sentir que les gens étaient heureux d’avoir le sentiment de retrouver leur vie.

Jouer dans un festival est différent de jouer dans une salle.

Jim Kerr : C’est vrai. Dans une salle c’est ta soirée. Dans un festival, on partage avec d’autres artistes la scène, le public. Vous pourriez avoir un temps terrible, vous pourriez avoir un soleil brûlant. Je pense qu’environ 10% du public vient vous voir. Il faut gagner le reste du public. C’est un beau défi.

Il faut constamment convaincre un nouveau public.

Jim Kerr : C’est ainsi que nous le voyons. Surtout avec les nouvelles générations. C’est une belle opportunité de faire venir un nouveau public, des fans plus jeunes.

Même pour vous en tant que musiciens, c’est très challenging.

Jim Kerr : Oui, mais je ne pense pas toujours à la façon dont notre chanson va être sur TikTok, vous savez. Peut-être que je devrais mais nous ne le faisons pas ! La question que nous nous posons est comment faire quelque chose de grand ? Et puis nous nous efforçons de voir comment nous pouvons diffuser notre message et notre musique. Si les jeunes veulent nous rejoindre, tant mieux mais nous devons garder à l’esprit ce qui est important pour nous et nous occuper des choses qui comptent pour nous : faire du bon travail et le promouvoir.

Quand nous écrivons des chansons, nous ne pensons pas aux médias sociaux, vous savez.

Depuis que vous évoluez dans l’industrie musicale, vous êtes en mesure de découvrir de nombreux nouveaux artistes ou groupes. Quels groupes ou artistes écoutez-vous en ce moment ?

Jim Kerr : Ce ne sera pas nouveau pour vous mais il y a deux nuits, nous avons fait un concert à Londres et Christine & The Queens jouait. C’était époustouflant ! La performance était incroyable. C’était nouveau pour moi ! Cela m’a bouleversé.


Avez-vous d’autres influences, de nouveaux artistes ou groupes, que vous avez écoutés lors de l’enregistrement de Direction Of The Heart ?

Jim Kerr : Non. En tant qu’artistes, nous sommes tellement absorbés par ce que nous faisons ! Je veux dire, bien sûr, les gens qui nous ont influencés sont toujours notre principale source d’influence. On écoute toujours The Doors, Lou Reed, du blues, de la country music, peu importe. Hier soir par exemple j’écoutais Ravi Shankar.

La consommation de musique a aussi beaucoup changé ces vingt dernières années, et elle est aujourd’hui très différente : on peut choisir de n’écouter qu’une seule chanson sur un disque et on se fait son idée tout de suite.

Jim Kerr : C’est vrai. Avant, on allait chez un disquaire, on achetait un disque, on rentrait chez soi en pensant qu’on n’était pas sûr de l’aimer. Nous l’écoutions, n’étions pas sûrs et l’écoutions à nouveau. Et encore, et encore. On passait de “Je ne suis pas si sûr” à “C’est le meilleur disque que j’ai jamais écouté !“. Vous y aviez investi pour lui donner vraiment une chance.

Maintenant, je suppose que les gens n’écoutent plus la musique de cette façon. Les gens n’ont pas le temps.

Comment vois-tu le groupe dans cinq, dix ans ?

Jim Kerr : Nous avons un projet sur cinq ans. Nous continuerons à faire de la musique, espérons-le.
J’aime ce que nous faisons. Si tu me disais que je ne pourrais faire de la musique que pendant six mois, cela irait parce que nous avons tellement donné à notre carrière. C’était super et cette vie nous a tant donné. Mais c’est une existence égoïste quand on est artiste. Même si tu es présent, tu n’es pas vraiment là car tu penses toujours à une chanson.

Nous ne pensons pas encore arrêter mais nous devrions penser à arrêter dans les prochaines années, juste pour avoir le temps de faire d’autres choses comme peindre, voyager et passer du temps avec nos familles.

Dernière question mais pas des moindres : nous sommes RockUrLife, alors qu’est-ce qui rock votre life ?

Jim Kerr : Je suis un randonneur et un marcheur. J’aime faire de la randonnée en Autriche ou en Suisse, en Ecosse, en Sicile. J’aime aussi cuisiner. Je ne m’ennuie jamais et c’est ce qu’il y a de mieux.


Site web : simpleminds.com

Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.