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ROYAL REPUBLIC (20/06/25)

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Quelques heures avant qu’ils ne montent sur la Mainstage du Hellfest, nous avons eu l’opportunité et le plaisir de nous entretenir avec les trois quarts de l’excellent groupe Royal Republic. Malgré une chaleur suffocante, et même en plaisantant sur le sujet, Hannes, Jonas et Per ont répondu à certaines de nos questions avec humour et finesse. Inutile de dire qu’après un tel show, ils auront rapidement la couverture médiatique qu’ils méritent depuis un bon moment déjà.

Bienvenue au Hellfest, prêts pour le show ?

On est prêts !

Même avec les vestes en cuir et tout le reste (à propos de la chaleur extrême d’aujourd’hui) ?

(Rires généraux et beaucoup de dépit)

Hannes Irengård (guitare) : J’ai hâte… (blasé)

Per Andreasson (batterie) : La pire des décisions. (rires) Ce n’est que du plaisir et des jeux jusqu’à ce que vous veniez au Hellfest.

Jonas Almén (basse) : Ça va être l’enfer.

Hannes : …fest. (rires)

Votre style est très album des années 80, disco, avec des touches par exemple de groupes comme Reckless Love et son Turborider. Beaucoup de gens semblent s’identifier à cette période, même s’ils ne l’ont pas vécue. Des explications ?

Per : Les années 80 et 90 ont vu naître les meilleures musiques jamais créées. Nous avons grandi à cette époque, il n’est donc pas surprenant que cela se retrouve dans notre son. Les gens aiment cette période parce qu’il y a beaucoup d’émotions, de nostalgie aussi.

Jonas : Beaucoup de styles musicaux emblématiques.

Per : La liberté de créer des chansons qui n’auraient peut-être pas été possibles dans d’autres styles.

Hannes : L’écriture était parfois un peu bizarre, mais ça marchait.


En parlant d’écriture, votre processus était plutôt rapide ? Tout le monde y mettait du sien ?

Hannes : Tout le monde participait, tout le monde écrit, tous les quatre. Mais non, ça n’a jamais été un processus rapide.

Jonas : Cette fois-ci, ça a pris plus d’un an.

Per : Et à la toute fin, nous nous sommes assis et nous avions dix chansons. Mais nous avions besoin de plus de chansons, nous étions dans le pétrin, et en deux jours, nous avons écrit trois chansons. Donc je suppose que tout est une question de pression.

Quand vous composez, vous retenez-vous de faire des arrangements vocaux complexes, par exemple, ce qui peut être trop difficile en concert ?

Hannes : Non, c’est plutôt l’inverse. Mais nous avons rencontré des problèmes à ce sujet, que nous avons résolus. Je veux dire que “LoveCop” était l’un d’entre eux, avec un gros ensemble de chœurs des années 80. Ça sonnait bien, ça sonnait de manière incroyable, mais tout d’un coup, on a dû partir en tournée, et on s’est demandé comment on allait faire. Mais nous l’avons fait, et ça nous a convenu à tous les trois, ça a bien fonctionné. Je veux dire que ça ne sonnera jamais comme sur l’album, mais ça fait partie des raisons pour lesquelles on va voir un concert.

Per : Nous aimons utiliser des astuces en studio.


Y a-t-il une chanson qui a été vraiment difficile à terminer ?

Per : Je pense que “Ain’t Got Time” a été longue à venir. C’est une chanson qui existait déjà à l’époque de Club Majesty, mais nous n’arrivions pas à la finaliser. C’est l’une des trois chansons que nous avons terminées à la toute fin. Il s’agissait juste de trouver le bon refrain.

Jonas : Et puis en studio, nous avons changé et réarrangé la chanson sur place. Du genre : “Non, saute cette partie.

Per : Même le couplet n’était pas encore tout à fait terminé. C’était du genre : “Passez le couplet, nous le retravaillerons plus tard“. (rires)


On aime la citation de Schwarzie “Mon corps est comme le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner, je n’en parle pas, c’est juste là” avant la vidéo de “LoveCop”. C’était juste pour le plaisir ou une sorte d’hommage ?

Hannes : Leo (ndlr : Åkesson – réalisateur du clip) l’a mise lui-même, mais j’adore cette idée. Mais c’est tout lui, cela vient de lui.

Per : Mais je veux dire que Leo pense manifestement beaucoup à son corps. (rires) Il a dû mettre quelques heures pour être en forme.

Vous venez de sortir “Venus”, qui est une reprise de Shocking Blue. Si on a bien compris, cela fait partie d’un projet visant à sortir plusieurs reprises ?

Per : Oui, c’est un projet de quatre chansons. Nous voulions le faire depuis longtemps. Nous avons déjà fait une reprise de Lenny Kravitz par le passé. Mais je ne sais pas à quel moment le groupe Blastbeaters et leurs corps peinturlurés sont arrivés. (rires)

Ils ont l’air très sympas…

Jonas : Oui, adorables, adorables. (rires)

Vous les avez rencontrés ?

Jonas : Oui, oui, je les ai rencontrés quelques fois. (rires) Ils sont vraiment cool, mais ils ne parlent plus vraiment à la presse. (rires)

Per : Ils ne parlent pas beaucoup.

Savez-vous quand sortira la deuxième reprise ?

Per : Oui, en août. Mais à part ça, tu n’auras aucune autre information.

Jonas : Nous ne savons rien. (rires) Les Blastbeaters ne veulent pas nous le dire.


Y a-t-il une chanson du nouvel album que vous êtes impatients de jouer en concert mais que vous n’avez pas encore jouée ?

Per : Nous n’avons pas joué “Love Somebody”, nous avons à peine joué “Wow! Wow! Wow!”, et nous n”avons jamais joué “Sha-la-la-Lady” non plus. Nous avions déjà 7 ou 8 chansons du dernier album au début de la tournée. Toutes les chansons sont amusantes à jouer, mais ce sont des chansons difficiles.

Jonas : Oui, il faut rester attentif et concentré.

On considère “Anna-Leigh” comme un chef-d’œuvre d’écriture. On ne parle pas des paroles… Qui est cette fille ? (rires)

Per : (rires) J’avais une copine quand j’étais en quatrième année qui avait un nom très similaire.

Hannes : A-t-elle pris contact avec toi après la sortie de la chanson ?

Per : Non, j’aurais pu la retrouver sur Facebook et lui dire : “Désolé que ça n’ait pas marché entre nous“. Elle était très grande, j’étais tout petit.

Allez-vous la jouer tout à l’heure ?

Per : Non, nous n’avons pas le temps aujourd’hui. Nous devons couper beaucoup de choses. C’est dommage, parce que j’aime vraiment jouer ce morceau. J’aime interagir avec le public sur “I got a name for that kind of game“, parfois ils comprennent, parfois ils ne comprennent pas. (rires)


Vous considérez-vous plus comme un groupe de scène que comme un groupe de studio ? Ce n’est pas une critique, parce qu’on adore Toto, qui sont et étaient des monstres de studio, des musiciens ultimes.

Tous : Groupe de scène.

Per : Nous disons toujours que le live est notre vie sexuelle, et que le reste est la lutte pour…

Jonas : Le mariage. (rires)

Per : Oui, il faut faire en sorte que ça marche.

Pensez-vous que parfois, des groupes comme vous, avec des chansons légères et une attitude amusante, ne sont pas assez bien considérés ? Faire quelque chose qui semble ne pas être sérieux, alors que cela nécessite un vrai talent de musicien. Comme Steel Panther, par exemple, qui sont pourtant de bons musiciens.

Per : Je pense que nous y arriverons avec tout le monde, un jour, à la fin de notre carrière. Tout le monde comprendra ce que nous avons fait, que c’est significatif. Je ne l’ai pas compris au début : comment peux-tu être significatif, pris au sérieux, en étant aussi loufoque et pas très sérieux à propos de quoi que ce soit ?

Hannes : Oui, c’est ce que nous faisons, mais en même temps, je ne connais pas d’autre groupe qui soit plus sérieux que nous avec ce que nous faisons… Mais c’est un sujet intéressant…

Per : Nous prenons tout ce que nous faisons très au sérieux. Les groupes comme le nôtre sont de plus en plus importants. Les gens peuvent oublier leurs problèmes pendant un moment, leur vie personnelle, se détendre et passer un bon moment. C’est vraiment important de nos jours.

Hannes : Et tu peux dire que c’est le cas. Souvent, les gens viennent nous voir pour nous dire : “Vous m’avez vraiment aidé avec votre musique, vous m’avez aidé à traverser des moments difficiles.” Et cela signifie beaucoup. Parce que je me souviens avoir eu ces conversations avec mes amis, avec ma famille : imaginer être médecin, sauver des vies, ce serait quelque chose. Mais certaines personnes disent que c’est exactement ce que nous faisons avec ce groupe. C’est génial d’entendre ça.

Il est temps pour nous de conclure, alors voici la dernière question : nous sommes RockUrLife, alors qu’est-ce qui rock vos life ?

Per : Ma fille de quatre ans fait complètement rocker ma vie. Dans le bon sens… et dans le mauvais.

Hannes : Aujourd’hui fait rocker ma vie – la chaleur et l’idée de monter sur scène avec ma veste en cuir par ce temps me font VRAIMENT rocker ma vie en ce moment. (rires) Enlever la veste en cuir après le concert va faire rocker tout mon univers. (rires)

Per : Oui, aujourd’hui c’est Midsommar en Suède, quand on célèbre Mère Nature et le sommet de la saison estivale. En vrai, c’est surtout se bourrer la gueule et baiser dans les buissons dehors. (rires) Et toi, Jonas ?

Jonas : Pareil. Au fait, sa (ndlr : en pointant Hannes) fermeture éclair de veste en cuir est cassée, donc il est coincé dedans si on ne l’aide pas…

Per : Et on lui dit toujours : “Désolé Hannes, on est à mi-chemin et on ne peut ni descendre ni monter“. (rires)

Hannes : Et je suis coincé dedans.

Vous devriez envisager une tenue pour la saison chaude et une autre pour la froide…

Tous : Ouais, bonne idée !

Site web : royalrepublic.net

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