Interviews

RIVAL SONS (22/04/14)

Le mois dernier RockUrLife a eu la chance de rencontrer Jay Buchanan (chant) et Scott Holiday (guitare) en pleine promo de leur album “Great Western Valkyrie” attendu pour le 9 juin. L’entretien se déroule dans un pub bien irlandais de la place Pigalle.

Une discussion d’une bonne demi-heure où beaucoup de choses se sont dites. Scott et Jay sont, une fois n’est pas coutume, tirés à quatre épingles et n’accusent pas encore le long voyage depuis Los Angeles. Nous nous installons dans un petit coin tranquille et entamons les choses sérieuses. Le sujet principal étant bien entendu “Great Western Valkyrie”. Un nouvel album très attendu par les fans et qui les ravira sans doute. Fidèles à leur processus créatif, les Rival Sons se sont enfermés quelques dizaines de jours dans leur studio de Nashville où tout l’ensemble a été composé, enregistré et produit. Jay, Scott, Michael et le nouveau bassiste Dave Beste qui remplace Robin, nous ont concocté un disque riche en couleur et en groove. Jay parle de l’importance du moment présent et de l’honnêteté dans la musique, du fait d’avoir l’oreille ouverte et de spontanéité. Scott rentre plus dans les détails de création et explique que lorsque le groupe se réunit en studio, ils amènent tous quelques idées et les testent in situ. Parfois cela marche tout de suite, tout le monde s’entend et les arrangements fusent, parfois cela ne marche pas et on passe à autre chose. C’est là aussi qu’intervient le producteur des Rival Sons, Dave Cobb considéré comme le cinquième membre du groupe. Jay le qualifie de “triple threat” (triple menace) dans la mesure où il est très exigeant, talentueux et que c’est un vrai “gear geek”. Le studio dans lequel ils ont passé le temps d’enregistrement est truffé de pépites en termes de matériel. Tables analogiques, amplis introuvables, micros identiques à ceux qu’utilisaient Elvis, Johnny Cash et autres dans les studios Sun. Scott le comparera à un savant fou et un génie du son.

 

Nous enchainons la conversation avec un autre aspect très important, le live. Les tournées se sont enchaînées ces dernières années pour les californiens et chaque date, que ce soit en club ou en festival a été couronnée de succès. En effet, la sphère Rival Sons ne cesse de grandir et c’est une communauté qui est en train de se créer. Le public et les fans sont très importants aux yeux de la formation. Ils expriment une grande reconnaissance envers eux et se sentent chanceux. Ils ont hâte de reprendre la route avec leur nouveau compagnon Dave. Il semble que la tournée estivale se prépare bien, plusieurs dates européennes (mais pas en France), quelques festivals. Jay et Scott sont enthousiastes à l’idée de revenir sur scène. Jay parle de l’alchimie qu’il y a entre le groupe et son public. Chaque représentation est unique et cette relation devient une maîtresse exigeante. Deux ans se sont écoulés depuis “Head Down” (2012) et ce lapse de temps a été rythmé par la route. Ce qui a malheureusement motivé le départ de Robin. Mais réjouissons-nous, les Rival Sons sont de retour avec “Great Western Valkyrie” et ils n’attendent que d’en présenter les titres sur les scènes à travers le monde.

 

En parlant de l’album à paraître début juin, Jay lève le voile sur le titre et l’artwork de l’opus. Le nom est en fait des paroles et il se trouve que ces trois mots mis ensemble marchent bien et dégagent à eux seuls un rythme. Pour ce qui est de la pochette, c’est la première fois que le groupe apparaît sur le cover d’un de leurs disques ou EP. Il y a une petite histoire à propos de cette photo, elle a été prise juste en dehors du studio à Nashville avec un ancien appareil photographique à plaques datant du XIXème siècle. Avec ce genre de matériel, pas de retouches, pas de seconde prise, que du brut et le reflet de la réalité. Jay met en parallèle cette prise de vue avec l’intention créative des Rival Sons et le travail de production de Dave Cobb. La volonté d’avoir un résultat vrai, pas surfait et très organique. Une philosophie qu’il applique également dans la vie : “Not being afraid of fucking up” (ndlr : ne pas avoir peur de tout foirer). Ce nouvel opus promet des surprises. Scott en dévoile un peu plus en expliquant qu’ils ont pris un petit tournant par rapport à “Head Down” ou “Pressure & Time” (2011). Un son plus hybride, plus intimiste. Une volonté du groupe pour embarquer qui le veut bien avec eux, Que ce soit à l’écoute chez soi ou en concert. Faire du rock n’roll en 2014, c’est juste une question de planètes qui s’alignent, de personnes qui ont un but commun et une volonté d’amener la musique à un autre stade. De garder cet instinct, cette énergie primaire et la canaliser pour arriver à une unité.

 

L’entrevue se termine avec la traditionnelle question de qu’est-ce qui rock la life de ces rockeurs californiens ? Une réponse commune et simple: “Just life the way it is! (La vie telle qu’elle est !) Avoir la chance de se lever le matin, de faire ce que l’on aime, de donner de l’amour, d’en recevoir et de vivre de notre musique. D’être entourés des gens qu’on aime.”

 

Tout comme la philosophie des Rival Sons, cet échange fut intimiste et plein de réflexion. D’échanges autour de la musique, et de la vie sur la route. En attendant de les retrouver sur scène, il nous faudra attendre le 9 juin pour la sortie de “Great Western Valkyrie”.