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REQUIN CHAGRIN (25/08/22)

Rencontre avec Marion Brunetto au cœur de Rock En Seine.

Nous avions découvert Requin Chagrin en 2019 au festival We Love Green et depuis il s’est passé pas mal de choses : vous venez de préparer une réédition pour votre troisième album ?

Marion Brunetto (chant/guitare) : Exactement, et l’album sort demain le 26 août.


Un clip est également sorti avec l’actrice Anaïs Demoustier. Mais avant tout cela, peux-tu présenter le groupe à ceux qui ne vous connaissent pas ?

Marion : Requin Chagrin est un projet qui a démarré fin 2014 début 2015. J’avais envie de rassembler mes deux influences principales qui sont la surf music et la new wave. Entre temps le style du groupe s’est étoffé. Depuis nous avons sorti trois albums et la réédition du troisième. On fait de la musique ensoleillée sur laquelle on pose des textes mélancoliques.


Mixer la surf music et la new wave est quelque chose que l’on trouve peu sur la scène française ?

Marion : C’est vrai qu’il y a eu une très grosse scène garage quand j’ai commencé dans la musique avec Requin Chagrin. C’était très typé garage et rock californien et j’adorais cela car c’était hyper enrichissant. Il y avait un côté DIY avec des groupes qui s’enregistraient par eux mêmes et cela m’a beaucoup inspiré.

En même temps j’avais envie de ramener ma touche personnelle qui était la new wave et des choses que les gens de cette scène n’écoutaient pas forcément.

J’adore mélanger cela avec des synthés. En fait je pars d’une base à laquelle j’ajoute plein de mélanges. Parfois je peux flasher sur des groupes ou des influences et j’essaie de les incorporer à ma musique.

Comment est-ce que tu travailles l’enregistrement des albums ? Avec la signature du groupe chez KMS, qui est un label plus gros, le DIY est moins présent ?

Marion : Même si le fait de changer de label c’est pour nous une page qui se tourne, ce qui est super c’est que ce label est dirigé par Nicola Sirkis et il adore le côté DIY et garage.

Toutes les chansons naissent chez moi, avec mon matériel. Ensuite je les fais écouter à mon entourage et dès que l’album est complet, je vais en studio pour enregistrer la batterie, les voix, des choses que je ne peux pas faire chez moi.

Je fais beaucoup de choses à la maison et j’adore cela.

Après pour peaufiner les titres, créer un mix équilibré j’aime bien m’entourer d’autres personnes. C’est toujours enrichissant de regarder comment travaillent les ingénieurs du son, et moi je suis un peu geek donc je suis toujours derrière leurs écrans en train de regarder ce qu’ils font.

Pourquoi avoir sorti les nouveaux titres sur une réédition d’album et pas sur un EP ?

Marion : C’est la première fois que je fais cela. Je trouve cela cool d’ajouter de nouvelles choses. Ce n’est pas vraiment un nouvel album mais plutôt une sorte de bonus.

Dès le départ j’ai toujours enregistré des albums. Je n’envisage pas de faire un EP, c’est un album et un point c’est tout. Pas de 45 tours rien du tout.

Avec la réédition de Bye Bye Baby, cela m’a fait du bien et j’ai aimé faire quelque chose de différent. J’ai composé ces deux titres dans cet esprit là : pas encore comme un album parce que je suis en tournée et que je n’ai pas la tête à le préparer, mais plutôt comme une parenthèse ajoutée en bonus.

© Andrea Montano


Tu composes tout le temps ?

Marion : Oui mais parfois je n’avance pas comme je veux ou je ne garde pas les morceaux. Là, j’ai composé en vue d’un objectif et les titres sont différents : la couleur est un peu différente, les synthés prennent plus de place et je trouve cela cool de pouvoir le faire sur des petits épisodes comme cela. C’est plus libérateur que de se dire que l’on va faire une grosse nappe de synthé sur une seule chanson par exemple.

Un album est un énorme objet pour moi. Là on a cette liberté de se dire que l’on peut tester et essayer des choses sur deux ou trois chansons, voir où cela nous mène, et l’approche est différente.

On y va plus frontalement et on se permet plus de choses, donc je trouvais cet exercice assez fun.

En sortant cette réédition tu l’as forcément réécouté ? Qu’est ce que tu changerais ?

Marion : Ah je ne l’ai pas trop réécouté justement. (rires) Le live joue beaucoup pour le retour qu’on peut avoir sur un album. On fait des petites mises en place lors des concerts, des intros plus longues ou des solos différents et quand on joue avec quatre musiciens sur scène, les chansons vivent autrement.

C’est l’avantage du live, cela donne des idées.

Je ne suis pas du genre à regarder en arrière de toute façon, mais je prends toujours note pour la suite.

Comment s’est passé le set à Rock En Seine ?

Marion : Cela s’est bien passé. Il y avait du monde, les gens étaient cools et on s’est bien défoulés car c’est notre dernier concert de l’été. C’est un super festival. C’était vraiment chouette, un beau moment.

Qu’as tu prévu pour la fin de l’été ?

Marion : Probablement de l’écriture. Je pense déjà à ce que je vais acheter comme matériel. (rires)

J’ai toujours un œil sur l’avenir et j’ai une approche de composition qui passe par les instruments et le matériel que j’utilise. Tous les jours je vais sur Le Bon Coin pour regarder du matériel. Je ne trouve pas grand chose car il y a des gens qui sont plus rapides que moi. Le fait de trouver une pépite est mon objectif, donc cela me met en alerte.

Même sans acheter forcément du matériel, cela me donne des idées et je m’imagine des milliards de possibilités. Je rêve toujours d’avoir du matériel et une cabine de son trop classe.

C’est comme des jouets. Par exemple, si j’entends un son que j’adore sur un titre ou un artiste même inconnu, je me demande comment le son a été fait et j’ai le cerveau qui se met à mouliner. Je veux comprendre comment le son a été fait.

De jouer avec un groupe te permet de nourrir ta créativité ?

Marion : J’ai toujours voulu jouer en groupe mais faire mes albums seule. C’est intéressant de voir la différence entre le studio et la scène, les énergies sont différentes. C’est inspirant !

J’adore faire des jams sessions même sans connaître les gens.

J’ai un côté geek de studio et un côté énergisant de jouer avec les autres.

C’est un ping pong et cela nourrit beaucoup ma créativité.

© Andrea Montano


Site web : facebook.com/chagrin.requin

Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.