Interviews

PVRIS (09/05/17)

English version

Au lendemain du concert sold out au Trabendo, nous retrouvons le guitariste du groupe, Alex, sur un rooftop parisien à la vue imprenable afin de discuter de leur vie en tournée et du nouvel album “All We Know Of Heaven, All We Need Of Hell”. L’occasion de revenir sur ces trois dernières années très chargées pour le trio et sur l’avenir de ce dernier.

Tout d’abord revenons un peu sur l’histoire de PVRIS, “White Noise” a connu un succès mondial certain et a propulsé le groupe. Est-ce que vous vous attendiez à un tel retour ?

Alex Babinski (guitare) : Nous ne nous attendions pas du tout à ce que “White Noise” soit aussi bien reçu. Quand nous l’avons enregistré nous n’avions aucunes attentes particulières. Tous le monde allait entendre parler de nous pour la première fois grâce à cet album et quand il est sorti tout a pris une proportion énorme et nous étions vraiment surpris.

Vous avez passé beaucoup de temps sur les routes à promouvoir et jouer l’album. Comment avez-vous trouvé l’inspiration pour “All We Know Of Heaven, All We Need Of Hell” malgré ce mode de vie prenant ?

Alex : C’était très difficile mais aussi très naturel. On a beaucoup appris lors des tournées et en même temps on vivait tellement de choses dans nos vies respectives. On a énormément grandis et mûris, du coup c’était facile de trouver des sujets sur lesquels on avait envie d’écrire mais très difficile d’avoir le temps pour le faire. On a écrit la majorité de cet album sur les routes.

Du coup, vous êtes-vous créée un studio itinérant ?

Alex : Exactement, on a tous un ordinateur faisant office de studio portable dans nos sacs à dos. Du coup, on peut le sortir à n’importe quel moment de la journée quand on a quelques instants, attraper quelqu’un et lui dire “hey j’ai cette idée là, regarde” c’est comme ça que l’album a été écrit : sur les routes et durant les moments les plus fous de nos vies !

 

 

Un tel succès lors du premier album peut amener le public a avoir beaucoup d’attentes vis-à-vis du second opus. Comment avez-vous réussi à faire l’impasse sur cette pression ?

Alex : C’est difficile mais en même temps on essaie de ne pas trop y penser. La différence entre ces deux albums est qu’à la sortie de “White Noise”, on n’avait pas d’attente, pas de pression, mais sur celui-ci, il est vrai que les gens attendent de nous qu’on ait un certain son, ils veulent que nous soyons constants. Mais ils vont être surpris, il n’y a pas chansons qui se ressemblent sur cet album, mais en même temps, il est toujours très sombre.

Est-ce que vous avez dû vous couper des réseaux sociaux, du monde extérieur, afin de vous aider à faire abstraction ?

Alex : Personnellement, oui. Je me suis écarté des réseaux sociaux sans le vouloir, je me suis laissé aspiré par la création du nouvel album. Quand “White Noise” est sorti, j’ai fait tout ce que je pouvais pour le promouvoir puis là, j’ai pris du recul ces six derniers mois à peu près. Après avoir fini le nouvel album, je suis resté loin de tout ça un moment puis maintenant qu’il est annoncé, je suis revenu afin d’en parler. Mais il est vrai que j’ai eu besoin de m’en détacher.

 

 

Ce nouvel album, parlons-en. Dans le trailer, on peut voir Lynn casser le miroir emblématique de “White Noise”. Était-il pour vous nécessaire de symboliser visuellement que cette ère est finie afin de démarrer ce nouveau cycle ?

Alex : C’est assez marrant la manière dont cette séquence a été créée. Lyndsey et moi avions pour idée de le casser à un moment ou à un autre, on ne savait juste pas quand. On cherchait le bon moment et Lyndsey a suggéré de le casser dès le début et ça semblait parfait du coup, on l’a fait ! On voulait que ça soit la transition entre la dernière vidéo de “White Noise”, “You And I” et ce nouvel album, comme un pont entre les deux univers.

 

 

L’univers visuel de PVRIS est un contraste de noir et blanc, mais on peut voir la différence entre les deux albums. Comment vous est venue l’inspiration de ce nouveau monde ?

Alex : Sur cet album, nous avons été inspirés par les changements qui s’opèrent d’un siècle à un autre et par l’ère Victorienne. Tout en restant assez sombre. D’ailleurs, nous l’avons enregistré dans une vieille église qui a été changée en studio, ça nous a vraiment transporté et inspiré. À un certain moment, on avait vraiment envie de venir en Europe enregistrer l’album dans une vieille église. Heureusement nous en avons trouvé une près de New York et c’était vraiment bien. On y a enregistré de super choses !

Avant tout ça, quand est-ce que vous avez senti qu’il était temps de passer à autre chose et en finir avec “White Noise” ? Est-ce que c’était une décision collective ou bien celle de l’un d’entre vous ?

Alex : Ca s’est fait très naturellement à vrai dire ! On ne s’attendait pas être en tournée si longtemps du coup nous avons fini la tournée pour entrer directement en studio. Mais à côté ça on se sentait vraiment prêt. On a beaucoup composé sur les routes durant ces trois dernières années, du coup quand nous sommes entrés en studio nous avions à peu près trente voir quarante idées de chansons. Nous avons du en choisir dix mais nous en avons enregistré quinze au final. Peut-être qu’on finira par sortir quelque chose de spécial pour ces chansons.

 

 

Peut-être une autre édition deluxe ?

Alex : J’espère ! Ou on les sort comme ça pour ceux qui nous suivent, mais on finira par les sortir, c’est certain. C’était très dur d’en choisir que dix ! Mais en même temps, ça nous a permis de créer l’album exactement comme on le voulait. Aucune des chansons ne se ressemblent, mais il y a un lien, une harmonie entre elles qui rend le tout très apaisant je trouve.

Parlons un peu de “Heaven”. Peux-tu nous en dire plus sur ce qui l’a inspiré et pourquoi vous avez choisi d’en faire le premier single ?

Alex : Nous étions tous d’accord pour choisir “Heaven”, c’était la première chanson sur laquelle nous avons travaillé, elle a pris vie il y a déjà deux ans de ça ! (rires) Lyndsey a commencé par composer la partie instrumentale qui a fini par changer radicalement quand nous l’avons enfin enregistré. Au fond, on a toujours su que ce serait le premier single, ça s’est fait naturellement. Pour cette chanson, tout a été très naturel pour moi, voir même facile. Elle se rapproche de ce qu’on a pu sortir, l’ambiance était très familière. C’est l’un des titres que j’avais le plus envie de sortir !

On ressent vraiment “Heaven” comme un pont entre les deux univers. Elle se rapproche de “White Noise”, mais on entend d’autres sonorités.

Alex : C’est exactement ce qu’on voulait. Elle se rapproche beaucoup de “White Noise”, mais vu que le reste est assez différent, on voulait permettre aux gens de s’y retrouver dans un premier temps.

 

 

On a aussi pu entendre une autre chanson en concert, “Half”. Serait-ce un indice pour votre prochain single ?

Alex : Honnêtement il n’y aucun plan précis sur la sortie de cette chanson, on avait tellement envie de la jouer en live ! Elle est vraiment fun, c’est aussi l’une de mes préférées. J’étais impatient à l’idée d’être sur scène. On finira par la sortir, c’est certain, j’espère avant l’album. Mais on a beaucoup de projets pour faire patienter notre public vu que l’album sort en août.

 

 

En attendant, pas de répit, vous continuez la tournée cet été !

Alex : On finit notre séjour en Europe, on rentre aux Etats-Unis pour tourner avec Muse et Thirty Seconds To Mars, la tournée de mes rêves ! Quand on a commencé PVRIS, on s’est posé tous les trois et on s’est demandé avec quel groupe on rêverait de jouer pour rigoler. Soyons honnête beaucoup de groupes étaient sur cette liste ! (rires) Thirty Seconds To Mars et Muse y figuraient et je me souviens du moment où on a reçu l’appel. On a vraiment cru que c’était une blague, que quelqu’un nous faisait une farce ! (rires) Au début, j’ai rigolé en me disant que c’était irréel, qu’on se fichait de moi, mais évidemment, on a tous accepté sans hésiter. Même si ça nous a obligé à faire de grosses modifications sur notre planning vu que ça commence en mai et finit en septembre tout en étant seulement quinze concerts. On va être super occupé, mais ce n’est pas grave, on va jouer dans des endroits immenses. Je sais que beaucoup de nos fans sont aussi fans de Thirty Seconds To Mars. Personnellement je suis un grand fan de Muse. Je tiens ça de mon frère, c’est plus un groupe de sa génération. J’ai hâte de jouer face à un public éclectique qui n’aura jamais entendu parler de nous !

Après cette superbe affiche, vous revenez en Europe à l’automne !

Alex : En novembre, à l’Elysée Montmartre oui ! On m’a dit que c’était une salle assez grande, ça m’impressionne un peu. On aura notre nouvel album sous le bras, plein de nouvelles chansons à jouer et une super production. Il ne faut pas louper ça !

 

 

Pour finir, notre webzine s’appelle “RockUrLife”. Qu’est-ce qui rock ta life Alex ?

Alex : En ce moment c’est ma famille, ils me donnent leur force au quotidien. J’essaie de les avoir au téléphone dès que je peux, je leur raconte tout ce qu’on fait. Ils sont mon roc ! Je vis avec mes deux frères ainés et ils me soutiennent dans tout ce que j’entreprends, ce sont les meilleures personnes à mes yeux et c’est vraiment très important pour moi.

 

 

Site web : pvris.com