Au jour J de la sortie de son nouvel album, Original Motion Picture Soundtrack, RockUrLife a pu rencontrer le groupe de rock français Last Train. Les quatre garçons dans le vent alsacien nous parlent de la conception de ce projet, des difficultés, de la série documentaire qui l’accompagne et aussi du futur qui approche à grand pas.
Salut les gars ! Merci de nous accorder un peu de votre temps en pleine période de sortie. D’ailleurs ça y est, Original Motion Picture Soundtrack est disponible. Vous vous sentez comment ?
Jean-Noël Scherrer (chant/guitare) : Groggy. (rires) Ouais… Soulagé dans un sens, qu’il y ait un point final qui permet de ne plus revenir dessus.
Ah oui donc la musique orchestrale, c’est fini, plus jamais.
Antoine Baschung (batterie) : Never ever ever ever… ever. (rires)
Jean-Noël : Non, non pas tant. Ça n’a pas été non plus une expérience douloureuse. Non, c’est juste que c’est cool d’arriver à mettre des points final de temps en temps.
Et qu’est-ce que ça fait d’entendre vos propres morceaux, d’une façon différente, avec l’orchestre ?
Jean-Noël : Nous on les connaît bien, quand même, on a pas autant de surprise.
Antoine : Je dirais c’est assez sympa, parce que… Enfin, “c’est assez sympa“. (rires) Le truc qui est intéressant là-dedans, c’est que je trouve qu’il ya des idées qui sont… Enfin tu vois, le disque tel qu’il a été envisagé c’est des reprises de certains thèmes des anciens morceaux, etc. Et pour avoir été plus extérieur au processus de création, ce qui est assez marrant c’est de voir qu’il y a des thèmes qui ont été joués dans le cadre Last Train rock et qui étaient vraiment pensés comme ça à la base. Et je trouve ça marrant d’avoir vraiment l’idée de base. Par exemple, sur le morceau “Pursuit”, il y a une partie qui est issue de “Weathering” et quand tu l’écoutes, tu fais : “oui d’accord ça ressemble plus à ça“. Ensuite on s’est attachés à faire l’exercice.
Jean-Noël : À faire le processus inverse, quoi.
Pour rebondir sur ce que tu dis, il y a beaucoup de compo qui commencent d’abord au piano lorsqu’ils sont encore à l’état d’ébauches ?
Jean-Noël : Oui, c’est sûr que le piano est quand même à la base de pas mal de compositions. Mais c’est surtout des visions de ces titres qu’on a de base et qu’ensuite nous, on reprend avec nos instruments. Donc c’est presque un peu un défi aussi d’arriver à faire rentrer ce qu’on a envie de faire rentrer avec juste deux guitares, une basse, une batterie. Et c’est un processus assez intéressant aussi.
Dans le documentaire qui accompagne la sortie de l’album, on apprend que Original Motion Picture Soundtrack est né d’un projet un peu personnel, pour le fun. Est-ce qu’on peut considérer ça comme le troisième album de Last Train ou bien il fait un peu figure d’interlude ?
Jean-Noël : Ouais, c’est une bonne question. Nous on le considère comme un projet à part entière et on a pas l’impression que c’était juste un projet kiff. Pour autant, ben là notre troisième album, il arrive, il est derrière celui-ci, il sera plus rock et il sera plutôt une suite logique à ce qu’on est, quoi.
Toujours avec des parties jouées par un orchestre ?
Timothée Gérard (basse) : Maintenant qu’on est avec lui. (rires) Il y a cinquante personnes derrière qui nous suivent, qui sont là, tu vois. (rires)
Antoine : L’idée qui est assez chouette, c’est d’avoir poussé vraiment la collaboration avec l’orchestre à fond sur cet album-là. Et je pense que, justement, un des trucs qu’on avait envie de faire, après avoir vachement exploité la facette Last Train avec les grandes mélodies et l’intervention de violons, d’avoir vraiment poussé ça dans cet album-là, naturellement, on avait envie de refaire un album plus rock, plus rentre-dedans avec des titres vraiment pour le coup plus pour le live, je dirais.
Moins réfléchis ?
Antoine : Oh tu sais (rires), on a un peu du mal là-dessus. Mais effectivement, plus dans l’instantanéité et avoir plus des trucs un peu plus crissés. Sur cet album-là, il y a eu vraiment un travail sur l’harmonie. Alors sans dire que justement on a fait de la noise. Mais d’avoir un truc un peu plus brut et bosser un peu plus de spontanéité.
Rémi Gettliffe (réalisateur de l’album) : Tendu ?
Antoine : Ouais voilà.
Pour revenir à la conception de cet album, dans le documentaire, on voit que Jean-Noël et Rémi vous avez eu quelques difficultés, par exemple pour livrer les partitions à l’orchestre. Est-ce que cela t’a poussé à mettre des limites sur ce que tu voulais faire en termes d’orchestration ?
Jean-Noël : Je pense qu’on était limités, on va dire, de par nos connaissances. Il y a eu un stade où on avait hâte de laisser la main à Fabien (ndlr : Cali, compositeur qui a joué le rôle d’orchestrateur pour l’album), parce qu’on se disait : “Attends ça, c’est quand même pas de notre ressort“. C’était vraiment quelque chose qui était plus censé être fait par l’orchestrateur. Mais pour autant, avant d’atteindre cette limite, je crois qu’on a quand même réussi à aller assez loin dans ce qu’on avait envie de faire.
Rémi : Je pense qu’il y a une partie aussi, où naïvement on pensait que : “Est-ce que c’est possible d’aller plus loin que ça ?” C’est pour ça que, quand on a commencé à avoir les scores de Fabien on s’est dit : “Ah ouais putain, wow, ça on n’y avait jamais pensé !“
Jean-Noël : Oui voilà, c’est ça. C’est qu’on est allé au max de ce qu’on était capables de faire tous les deux, avec les références qu’on avait et surtout, comme on le disait, avec le bagage qu’on a.
Et est-ce que, quand vous avez commencé à travailler sur l’orchestration, de votre côté, tu avais déjà la vision de certains moments très expansifs, presque aussi forts que dans des morceaux classiques ? On pense à la fin de “We Finally Did Get There” ou même à “1994”. Est-ce cette vision était déjà présente avant l’arrivée de Fabien ?
Jean-Noël : Sur ces titres-là que tu cites, pour le coup, c’est plutôt du travail qu’on a fait directement et je pense que ça coche directement les cases des références qu’on a. Il y a moins eu de difficultés là-dessus. Je pense que le travail de Fabien a plus été sur l’enrichissement et l’arrangement et aussi le fait de solliciter tous les pupitres de l’orchestre pour que ce soit des œuvres qui soient intéressantes à jouer pour les musiciens et qu’il n’y ait pas la moitié de l’effectif qui attende pendant qu’il n’y a que les cordes qui jouent.
Une question vient comme ça là, est-ce que les musiciens de l’orchestre ont fait des suggestions parfois, ou pas du tout ?
Tous ensemble : Non. (rires)
Antoine : C’est pas trop leur rôle, ouais.
Rémi : Ils savent pas le faire et ils ont pas envie de le faire.
Antoine : Ce sont de super musiciens, des putain de machines, mais c’est vrai que le côté proposition instantanée c’est pas leur rôle.
Jean-Noël : Ouais c’est pas leur boulot, quoi.
Rémi : C’est quelque chose qui revenait dans nos discussions au début. On voulait que le projet soit très transversal et très collaboratif. Au début on pensait, naïvement, que sur la période qu’on aurait avec l’orchestre on aurait du temps pour expérimenter avec les musiciens, de créer des textures, etc. Et Guillaume (ndlr : Hébert, directeur de l’Orchestre symphonique de Mulhouse) nous a tout de suite dit que ça ne serait pas le cas.
Par rapport à ce que Fabien vous a proposé dans son orchestration, est-ce que l’album est finalement différent de la façon dont vous l’imaginiez au départ ?
Jean-Noël : Disons que Fabien n’a pas particulièrement fait de proposition autre le fait de, une fois qu’on lui a confié notre travail, faire ces arrangements, et cette traduction et la partition du score. Finalement, l’album qu’on entend là, c’est quand même très, très proche de ce que nous, on avait envie de développer à la base. Et je pense que ce qui nous séparait de ça, finalement, c’était de comprendre comment on allait pouvoir le faire. C’est pour ça que ça a été si long, c’est qu’on partait quand même avec pas mal de balles dans le pied. Mais aujourd’hui, si l’album sort comme ça, c’est parce que je crois qu’il est assez proche de l’idée de base qu’on avait d’un album comme celui-ci.
Donc tu n’as pas envie de changer des choses, maintenant que l’album est sorti ? (rires)
Jean-Noël : Maintenant j’y pense plus.
Timothée : Ne remue pas le couteau dans la plaie. (rires)
Antoine : Jean-No qui commence à courir dans tous les disquaires de Paris : “Non c’est pas fini“. (rires)
Jean-Noël : “Non, arrêtez !” (rires)
Antoine : “Il est pas prêt !“. (rires)
Jean-Noël : Mais il y a vraiment un truc. Je sais pas, c’est vraiment un blocage psychologique, dans le sens où il y a un moment où tout est modifiable à l’infini c’est très difficile, comme je disais, d’y mettre un point final. Mais il y a un moment où les titres ne bougent plus et ça correspond naturellement à ce moment du montage, du projet master, etc., et on sent que là, il n’y a plus personne qui a besoin de changer les morceaux et surtout plus personne n’a envie de les changer. Ils sont comme ça, on est contents qu’ils soient comme ça, et ils ne sont pas parfaits, parce que de toute façon un morceau c’est jamais parfait, en réalité. Il n’y a plus aucune ambition de vouloir changer quelque chose. Quand j’écoute The Big Picture (2019), c’est pas un album qui est parfait, ni au niveau de l’écriture, ni au niveau de la production, etc., mais il y a aucun moment, quand je le réécoute où je me dis : “Ah tiens, j’aimerais bien changer ça“. Non, il est comme ça. Et d’ailleurs ensuite, les gens, ils écoutent la musique comme ça, ils se disent pas : “Tiens, ça pourrait sonner différemment“.
La semaine dernière vous avez fait une session de Question/Réponse sur Instagram et vous mentionniez notamment le fait que vous étiez tous impliqués dans le projet, mais de façons différentes. Vous pouvez nous en dire plus ?
Julien Peultier (guitare, réalisateur de la série documentaire) : Oui, effectivement, comme on le montre dans la série, il fallait, je crois, que chacun trouve sa place pour tous les quatre. On a très vite compris que c’était important que le projet soit porté par Jean-No, parce que c’était des idées qu’il avait envie d’extérioriser. Et puis, on a très vite compris que c’était important qu’il aille au bout et que nous, on devait peut-être pas trop s’impliquer là-dedans pour laisser vraiment cette partie-là à lui. Et ensuite, il a fallu que chacun trouve sa place, et ça s’est fait très, très naturellement. Moi, de mon côté, on s’est dit qu’on allait faire une mini-série, un peu dans le but, très simplement, d’expliquer ce que c’est que ce projet, parce qu’on savait que ça allait être quelque chose très à la marge et qu’on avait besoin de faire comprendre aux gens ce qu’il y avait derrière tout ça. Antoine a quand même posé pas mal de batterie sur l’album, il était pas mal en studio, et puis Timothée s’est occupé à fond de toute la partie création graphique, des visuels, du coffret qu’on a pu vendre en édition limitée, de l’album qu’on a sorti avec les disquaires.
Antoine : La créa graphique aussi.
Julien : La créa graphique. Donc voilà c’était juste une toute petite organisation à trouver. Alors moi, j’ai un petit peu appuyé là-dessus sur la série, parce qu’il faut créer un peu de drama, on ne va pas se mentir, pour que ce soit intéressant et pour le public. Mais on soi c’était assez simple quand même. Très naturel. Avec Last Train, chacun arrive très vite à trouver sa place et ça s’est fait de façon très spontanée, très simple.
Pour rester sur la création graphique, il y a une question qui revient un peu on dirait, c’est à propos de la pochette de l’album. Qu’est-ce qu’elle représente ?
Timothée : Qu’est-ce que ça représente…? Eh bien pour pour toi, qu’est-ce que ça représente…? (rires) C’est une texture de bois, mais d’un violoncelle. D’une contrebasse, pardon. En fait, une fois quelqu’un m’a dit que c’était un violoncelle, et depuis, je le redis toujours alors que c’est une contrebasse. En fait, on a toujours aimé un peu ces choses-là, ces jeux de textures, ces jeux de… De montrer des choses en étant un peu subtil. Et c’est difficile, parce que c’est la B.O. d’un film qui n’existe pas. C’est difficile de mettre des images sur ça. Et c’était pareil, difficile de mettre une pochette d’album dessus, parce que tu donnes une direction en mettant des images. Et on a trouvé cette photo qui était magnifique. C’est un ami, Clément [ndlr : Puig, qui a déjà produit les visuels du groupe par le passé], qui a fait cette photo et qu’on salue.
Julien : Et ça fonctionne bien. Elle veut un peu tout et rien dire et c’est ça qui est intéressant je pense. C’est le juste compromis entre quelque chose d’assez artistique et quelque chose qui sera peut-être plus simple pour les gens de s’en emparer dans un sens.
Il y a un côté sobre aussi où tu as l’impression que la photo s’efface pour laisser la place à la musique.
Timothée : C’est ça, ouais.
On parlait du fait que c’est un la B.O. d’un film qui n’existe pas, juste à l’instant et justement : comment on imagine la B.O. d’un film qu’on n’a jamais vu ? Est-ce que ça rentre en compte dans le processus ?
Jean-Noël : Parfois, on nous demande quels ont été les films qui ont influencé l’écriture de l’album et plus que des films, c’est surtout des esthétiques musicales. Finalement, l’album il est assez dense. Il y a quand même une proposition très orchestrée, il y a une proposition qui est un peu plus électronique, une autre proposition peut-être plus ambient, en tout cas où le piano il est vraiment en lead. C’est un peu plus contemplatif. Et je pense que ça correspond finalement à des ambiances cinématographiques issues de musiques de film avant d’être issues de scénarios et d’images, et des photos et des couleurs, etc. Et c’est surtout ça qui a leadé l’arrangement, l’écriture et la direction artistique, c’était de retrouver ces influences-là.
Tu parles beaucoup d’esthétiques, d’ambiances cinématographies, et tu mentionnes aussi parfois Howard Shore, le compositeur de la bande-son du Seigneur des Anneaux, des choses qui sont associées à des images parfois fortes et marquantes. Quand vous entendez votre musique, cet album, est-ce que vous vous imaginez des scènes ?
Jean-Noël : Dans notre musique ? Bah nous, les images qui se sont greffées dessus, c’est un peu les images qu’on espère que les gens vont greffer sur ces écoutes. C’est-à-dire c’est les nôtres, c’est ce que nous, on a vécu. Et nous, en l’occurrence cette musique, on l’a vécu à travers un an et demi de studio, de travail, cette histoire d’amitié. Les moments plutôt chouettes, les moments plutôt moins chouettes, etc. Et finalement, c’est juste que nous, c’était notre quotidien et on est forcément bercés de ces images-là. Et je crois que Julien l’a assez bien présenté dans le documentaire : c’est que c’était notre quotidien. C’est notre ambition, notre souhait plutôt, avec cet album-là, que les gens s’en emparent, qu’ils emmènent cet album dans leur vie et dans leur quotidien, et qu’ils en font justement les images de ce que sera ce film-là.
Est-ce qu’on peut dire que le documentaire c’est justement le film du de l’album ou bien plutôt un bonus ?
Timothée : C’est un bonus, non ?
Jean-Noël : Un making-of ! (rires)
Julien Peultier : Moi je le vois plutôt comme un bonus. Mais hier (ndlr : lors de l’arrêt parisien de leur tournée des disquaires pour présenter l’album) j’ai un petit peu compris quelque chose. J’ai compris un truc hier. En fait en tant que réalisateur, je me suis moi-même un peu emparé de cet album que Jean-Noël et Rémi me proposaient et puis j’ai mis des images. Et voilà chaque titre, j’ai pu l’agencer. Ouais, je me suis déjà moi aussi emparé de cet album en proposant ma propre version “cinématographique“, avec des guillemets, parce que c’est ce que j’ai essayé de faire en tout cas. Mais c’est juste une première version que nous, on propose, que je propose, et les gens seront bien libres d’en proposer d’autres. Inchallah ! (rires)
Quelles sont les leçons que vous tirez de ce projet maintenant que la page se tourne ? Individuellement ou collectivement.
Jean-Noël : À titre perso, moi, je me sens quand même très grandi en tant que musicien. Déjà, il y a cette partie “orchestration“, entre guillemets, qui était tout un monde que je ne connaissais pas et qui était assez intéressante à observer, puis de mettre les doigts dedans et d’essayer de comprendre comment c’était possible de faire tout ça. Et puis ensuite, petit à petit, un peu de manière empirique avec Rémi, de capter qu’il y a des méthodes, qu’il y a plein d’outils qui existent, qu’il y a des choses qui marchent, des choses qui marchent pas et que c’est plus facile quand on comprend la musique plutôt que quand on la fait qu’avec son ressenti. Mais oui aussi l’apprentissage de nouveaux instruments, plutôt de la partie post-production, qui sont des choses qu’on fait un peu moins, ou en tout cas moins intensément, avec Last Train. Et puis, ensuite, je crois que, collectivement… Je laisserais peut-être les gars répondre mais j’ai la sensation que ça nous a permis; alors que c’est un projet qui est la marge esthétiquement mais aussi un peu dans ce partage et dans la façon dont on l’a porté, comment on l’a concrétisé; qu’au final, paradoxalement, j’ai l’impression que ça nous a rapproché dans le sens où ça a renforcé le respect mutuel qu’on a les uns envers les autres, ça a renforcé notre envie de refaire de la musique, qui est plus celle pour laquelle Last Train est identifié, à savoir le rock, et de finalement être un beau terreau pour la suite.
Timothée : Oui, c’est une super réponse. Non mais c’est vrai, ça a vachement tout renforcé. C’est trop cool. Ça a donné envie de faire la suite.
Antoine : Collectivement, je trouve cool de voir l’accueil qu’ont les gens par rapport à cet album. Pour nous, ça nous montre aussi qu’on peut tenter des trucs. On a un public qui est assez ouvert et on peut, de temps en temps, arriver avec un truc comme ça. Parce qu’à la base, quand Julien s’est lancé dans l’exercice de la série, on s’est un peu dit qu’il allait falloir expliquer aux gens, parce que c’est chelou : on revient au bout d’un an et demi avec ça, la démarche est un peu bizarre quand même. Revenir un an et demi après avec des morceaux que t’as déjà sorti et capter que finalement les gens ils sont chauds, ils sont curieux, je pense que c’est quelque chose qui fait assez plaisir. Voir ce genre de retours-là et de se dire : “Bon bah vas-y, de temps en temps, on peut aller tenter un truc qui a un peu rien à voir ou qui est un peu farfelu comme ça.”
Jean-Noël : Les gens sont bien plus ouverts que ce qu’on pense.
Antoine : Que nous. (rires)
Timothée : Et le fait de faire la série, ce que Julien a réussi à montrer, c’est un peu l’envers du décor, mais c’est un peu la vérité derrière un milieu où il faut toujours vendre du rêve, et ça montre toute la complexité des choses. Déjà un titre, c’est rapide en fait. Les titres qui sortent c’est trois minutes, t’as un clip, c’est trois minutes. T’as rarement le temps de dire à quel point les choses peuvent être longues, compliquées, fastidieuses. Montrer ça…
Antoine : Ça intéresse les gens, je crois.
Timothée : Ouais, c’est ça, je crois que ça, ça les intéresse. Nous aussi, on serait intéressés, je pense.
Antoine : Ouais ? Ouais si, pour les artistes qu’on suit on est curieux aussi.
Timothée : Oui, c’est ça
D’ailleurs, au début du documentaire on voit aussi quelques images du tournage de “How Did We Get There?” et on ne peut pas s’empêcher de penser : “ah, ça serait bien de voir d’autres images de ce projet !“
Antoine : Ah ouais, mais l’autre (ndlr : Julien) on va lui faire faire un burnout si on fait ça. Parce que là c’est pareil, tu vois, on a l’album de la suite. (rires) Mais c’est aussi qu’on n’a peut-être pas trop envie de tomber aussi dans la téléréalité Last Train. Tu vois, on a fait un autre album, il y a de nouveau d’autres histoires, etc., mais si à chaque fois on fait un peu un docu, ça devient un peu… Je pense que faut y aller aussi un peu tranquille. Mais je vois ce que tu veux dire. C’est vrai que, une fois que t’as commencé un peu à montrer t’as envie de dire : “Ah mais y a ça, ça et ça“.
Comment ça vient justement l’idée de tout documenter ? C’est uniquement une façon d’expliquer la démarche du projet ?
Julien : Ça vient du fait que j’adore filmer, j’adore l’image et c’est vrai que je fais pas mal de clips et de projets un peu plus personnels à côté. Je trouve que mes trois meilleurs amis sont des super protagonistes et je prends beaucoup, beaucoup de plaisir à les filmer. C’est vrai que je me suis rendu compte de ça. Comme je disais, là il a fallu prendre aussi du recul moi par rapport à ce projet et me placer presque en tant que documentariste, d’une certaine façon. C’est vraiment ce que j’ai fait en allant en studio avec les gars et en les filmant presque h24. C’est pour ça que j’avais énormément, énormément de rushs, parce que je voulais vraiment essayer de faire quelque chose de très honnête et de réussir à percevoir ce qu’il y a derrière la personnalité de chacun, et c’était vraiment le but de pouvoir aussi… dépeindre le tableau de leur personnalité. Ah j’y arrive jamais. (rires)
Jean-Noël : Y a un truc avec “dépeindre“.
Antoine : Dépeindre une situation, mais je crois que tu dis pas “dépeindre un tableau“. Je crois que c’est “dresser un tableau“.
Julien : Et c’est vrai que ça passait par énormément de rush, énormément de temps avec eux, et puis des longues séquences aussi quoi. C’est vrai que le documentaire fait une heure dix, une heure quinze, je crois, et il y avait énormément d’images parce que pour avoir les petits moments, par exemple les moments de doute, tout ça, il fallait que j’arrive à me faire oublier alors qu’ils me connaissent très bien. Et puis, ils savaient que j’avais ma petite caméra donc il fallait vraiment… Ouais faire un vrai taff de documentariste. Et tu parlais des enseignements ou en tout cas de ce qu’on a appris de ce projet-là et moi, à titre personnel, c’est vrai qu’avoir fait ce documentaire de A à Z, là où pour le documentaire sur The Big Picture j’ai récupéré pas mal d’images d’Hugo Pillard qui nous avait suivis en Norvège, cette fois-ci, c’était vraiment un projet beaucoup plus ambitieux et aussi très fatigant. C’est pour ça que, derrière, je crois que j’ai envie de retourner moi-même aussi à une forme de simplicité, de pas forcément documenter la suite, même si j’ai toujours une petite caméra avec moi, clairement.
Ça avait l’air un peu frustrant aussi pour vous de le voir filmer tout le temps. C’est même présent dans la série, où on te voit Antoine dire : “J’aimerais parler à mon pote” plutôt qu’à la caméra. C’était compliqué à gérer aussi cet aspect ?
Antoine : Ça dépend un peu des phases. Il y a des moments où moi en plus je sais que suis un peu un chieur, donc je vais aller l’emmerder (rires) et je pense qu’il y a plein de rushs où c’est arrivé et il peut pas l’utiliser je le mets dans la merde en plus. (rires)
Timothée : C’est fait volontairement, oui. (rires)
Julien : Ouais il aime bien essayer de me niquer les rushs. (rires)
Antoine : (fait mine d’imiter Julien) : “Je les déteste“. (rires)
Timothée : Et puis ça fait un moment qu’on s’y habitue, ça fait quand même quelques années qu’il a commencé à nous filmer. Et je sais qu’à un moment, tu m’avais dit : “Arrête de me pourrir mes rushs s’te plaît“. Et c’est vrai qu’on s’y habitue. On voit après le résultat de toutes les images que Julien nous amène et de toute la quantité de contenu que ça rapporte et c’est ouf. Et on l’a un peu en tête, quoi. C’est difficile de râler, même si, sur le moment, t’es un peu là : “Arrête de me filmer !” Mais bon, on est des protagonistes, c’est comme ça. (rires)
Pour revenir un peu sur cette idée que le public vous suit quelle que soit votre démarche : on le voit bien, le coffret limité a été épuisé en un rien de temps, votre tournée des disquaires a fait venir plein de monde, il y a beaucoup de commentaires positifs sur les réseaux sociaux concernant la sortie d’OMPS, vous avez joué dans des lieux prestigieux, tourné en Europe, etc. Mais on a comme l’impression que c’est, peut-être pas la marche la plus haute que vous pourrez atteindre, en tout cas on vous souhaite d’aller plus loin encore, mais on a l’impression que ça vous satisfait, que vous n’avez pas forcément envie d’atteindre le point où vous rempliriez des stades comme Coldplay ou Muse.
Julien : Alors là tu te trompes complètement, on va toucher les étoiles ! (rires) On veut se cramer les ailes, on veut voler trop près du soleil nous ! (rires)
Jean-Noël : Je pense que l’un ne va pas forcément à l’encontre de l’autre dans le sens où faire des temps comme on a pu faire cette semaine dans les disquaires aux quatre coins de la France, et consacrer trois-quatre heures à une cinquantaine de personnes, c’est aussi créer des moments privilégiés pour nous, pour les gens, des moments qui sont vrais, prendre le temps de s’adresser à chacune de ces personnes, de signer, d’échanger de répondre aux questions, etc. Et c’est quand même des gens qui font partie, j’ai l’impression, d’une grande famille qu’est le public de Last Train. Et ça aussi on en prend conscience, on a un public hyper respectueux, bienveillant avec nous, ouvert quand on sort un album aussi expérimental alors que peut-être qu’une partie aurait aimé un truc un peu plus rock. Je pense que ce petit, comment dire ? Ce côté artisanal dans ce qu’on fait, tu vois, ce travail de terrain presque. Eh bien finalement ça nous plaît et ça nous rapproche des gens et je crois qu’on a toujours été proche de notre public depuis le début parce que ça colle bien avec ce par quoi nous on a commencé : à aller jouer dans des bars, devant quinze personnes, vingt personnes, trente personnes. Aujourd’hui, effectivement, ce serait plus simple d’organiser juste un concert à Paris et puis ciao. Mais c’est quand même, je trouve, assez plaisant pour nous de pouvoir partager ce travail-là avec les gens en direct, comme ça, et de les rencontrer. Et puis, je trouve que ça ne va pas du tout à l’encontre d’une envie de continuer à écrire l’histoire du groupe, et je crois particulièrement à l’international mais c’est pour ça qu’on arrive avec un autre album derrière.
Ça va peut-être être une question qui fâche mais il y a quelque chose de frappant lorsqu’on écoute le pont de “I Only Bet On Myself” parce qu’il ressemble beaucoup à celui de “Sing For Absolution” de Muse. On sent comme une grosse influence.
Jean-Noël : Honnêtement, on ne s’en cache pas forcément.
Antoine : Ça ressemble aussi vachement à une descente des Beatles.
Jean-Noël : Mais tu vois Muse ça fait partie des groupes qu’on a quand même beaucoup écoutés, qui font partie de notre culture musicale, et qui a été, d’ailleurs, un des groupes qui, j’ai l’impression, a été un moment assez fort dans notre amitié, dans le développement de notre culture musicale. Ouais bah why not quoi, et si ça les fait vraiment chier, ils nous demanderont des points. (rires)
Donc ce n’est pas forcément quelque chose dont vous étiez conscients ?
Rémi : Enfin après, there’s only seven notes, hein. (rires) Mais blague à part, c’est vrai que même hier, on nous a parlé d’un film, Tron, et cette personne entendait vraiment des ressemblances avec ce film-là.
Jean-Noël : Mais oui, effectivement, on est des passionnés de musique et on est des compositeurs, et je crois que l’un des grands dangers c’est qu’on est des éponges et que, puisqu’on adore la musique et qu’on écrit de la musique, parfois, il y a des choses qui sont quand même très, très proches de ce qu’on écoute, et on essaie d’être vigilant. Peut-être qu’on n’a pas été assez vigilants, ou peut-être qu’on en avait aussi rien à foutre.
Rémi : De mon point de vue, il y a certaines références que moi je vois là où eux ne les voient pas. Il y a des références qu’ils ont eux et que je n’ai pas moi. Et je crois que le motto a toujours été un peu balec, quoi. C’est peut-être ça aussi le concept du groupe, c’est de ne pas essayer de se cacher et d’être très honnête sur le fait que c’est un groupe de rock. On n’est pas là pour forcément réinventer la roue et si on a envie de faire des hommages, des tribute et appuyer ou non, que les gens les captent ou non bah voilà quoi.
Timothée : Il y a déjà beaucoup de choses qui ont été faites, quoi.
Rémi : Oui voilà, c’est ça. Quand Muse est arrivé, tout le monde a crié au scandale, parce que c’était du sous Radiohead ou Jeff Buckley, enfin voilà quoi. On s’en fout un peu en fait. Il y a des styles de musique entiers qui reposent sur le fait que c’est le même morceau, encore et toujours, tu vois, donc why not un peu. (rires)
Jean-Noël : Putain le fucking blues quoi. (rires)
Timothée : Rémi il a trop contre-attaqué sur la question vous avez vu. (rires)
Antoine : La meilleure défense, c’est l’attaque ! (rires)
Dans le premier épisode de la série, Jean-Noël, tu expliques que la date de l’Olympia n’avait pas été très agréable pour vous au contraire de La Maroquinerie. Pour y avoir assisté on se souvient qu’il y avait quelques énergumènes agités qui ont perturbé une partie du concert. C’est pour cette raison, en partie, ou le contexte général d’une date aussi symbolique ?
Jean-Noël : C’est un mélange de plein de choses, mais franchement, on ne veut pas non plus en mettre des couches sur l’Olympia. Ça a quand même été une date importante pour nous. C’est juste qu’on a l’habitude que les concerts soient très, très fort en émotions et franchement, pour la plupart, ils le sont. On est déjà relativement chanceux là-dessus. L’Olympia c’était pas notre meilleure date, mais ce sera rattrapé par des prochaines.
On imagine, heureusement, que ça n’a pas gâché l’expérience de jouer “How Did We Get There?”.
Antoine : Non, non, on avait déjà tourné à l’automne avant, et il y avait de nouveau eu le truc qui s’appelait le COVID.
Ah oui ça nous dit vaguement quelque chose.
Antoine : Ouais, bah, c’est un délire, gars (rires). Mais tu vois, normalement, et on voulait repartir dans les pays de l’Est qu’on avait déjà faits à ce moment-là, juste avant l’Olympia et tout ça a été annulé. C’est vrai que c’était dans un contexte assez particulier, parce qu’on rejouait le morceau pour la première fois sur scène et puis il y avait des jauges qui venaient d’augmenter et tout. Je pense que les gens étaient très chauds. Nous, on est arrivés, on n’avait pas fait de concert depuis trois-quatre mois et en vrai ça change un petit peu la donne aussi. C’est cool d’avoir ton set dans les pattes, quoi.
Timothée : On a toujours aimé, nous, quand on avait une date importante, avoir des dates avant pour avoir le set dans les pattes et arriver confiant et, limite, un peu faire glisser la date importante toute seule, sans qu’on se rende compte. Et là c’était pile l’inverse ça faisait trois mois qu’on n’avait pas fait de date et du coup tu te retrouves à l’Olympia, c’était plein d’enjeux, et du coup voilà c’était c’est ce qui l’a rendu compliqué. Mais on en garde quand même un bon souvenir.
Antoine : Oui, oui !
Timothée : L’Olympia si vous nous entendez.
Antoine : Ça reste deux ou trois minutes sur un concert de deux heures.
Julien : Si tu veux on a fait un album avec un orchestre, tout ça, pour essayer de perdre un peu ces gens-là. (rires) On leur a fait un album pour qu’ils disent : “Ouais Last Train c’est de la merde je vais plus réécouter.” (rires) Comme ça ils se désabonnent et puis on est tranquilles, on reste avec les gentils. (rires)
Quand on repense à La Maroquinerie, dont on voit quelques images aussi dans la série, on voit que c’était une date vraiment “familiale“, très riche en émotions et en good vibes et qui servait aussi de dernière date en France pour cette tournée. Comment on se sent en sortant de scène pour une telle date ?
Antoine : Super chanceux de pouvoir avoir ces échanges-là avec notre public. On parlait un peu de point final, c’est marrant parce que derrière, on avait encore deux concerts en Nouvelle-Calédonie qui s’étaient rajoutés mais c’était un peu le point final de ces deux ans de tournée. C’était assez fort en émotion, on était à la fois tristes mais aussi soulagés et reconnaissants d’être arrivés jusqu’au bout. C’était une espèce de… Je sais pas comment dire, de retombée de tout ça. C’était assez fort, quoi.
Timothée : Ça fait partie des concerts dont on se souvient bien, en tout cas.
Pour revenir un peu aux moments de doute qu’on voit et qui sont évoqués dans la série, est-ce qu’il y a eu un moment où le doute a failli être plus fort que le projet ?
Jean-Noël : Non, jamais vraiment, mais ça, c’est parce que c’est limite une philosophie avec Last Train, quoi. On s’est toujours, je crois, créé nos propres opportunités. Et ça depuis toujours. On n’avait pas de tourneur : on montait nos tournées nous-mêmes. On n’avait pas d’attaché de presse : on essayait de faire nous-mêmes la promo. Aujourd’hui, on fait nos disques nous-mêmes, etc. On aime bien les défis, on aime bien apprendre et je pense que quand t’es au plus bas tu peux faire que remonter. Donc quand on en chiait vraiment c’était peut-être les moments qui justifiaient encore le plus ce pourquoi on faisait tout ça quoi parce que, justement, on apprend. Je crois pas qu’on soit du genre à se complaire dans une facilité ou dans la redondance. On n’aime pas particulièrement remettre les mêmes chaussons. Donc non, à aucun moment.
Revenons un peu sur la surprise dévoilée dans le troisième épisode de la série : le prochain album est quasiment prêt. En quoi celui-ci va-t-il être différent des précédents ? Toute à l’heure vous disiez qu’il serait plus “tendu“.
Jean-Noël : Je pense qu’on suit une évolution un peu. (À Timothée) Tu voulais peut-être dire quelque chose ? Pardon. Tu prenais ta respiration.
Timothée : Je pense qu’on grandit aussi et du coup notre musique grandit un peu avec nous. Et puis je trouve qu’il y a un truc assez… Parce que sur “How Did We Get There?” il y avait un peu ce côté orchestral, cinématographique, mais il y avait aussi ce côté très tendu, et on continue de se jeter là-dedans, ce côté serré comme ça, un peu malsain, tu vois.
Jean-Noël : Et puis on a hâte de repartir en tournée et je crois qu’il y avait quand même aussi l’envie de tailler des morceaux pour le live, sans dire qu’ils sont plus droit au but, parce que j’ai l’impression qu’on a quand même amélioré notre écriture dans un sens aussi et qu’on écrit des meilleurs morceaux. En tout cas, j’ai l’impression qu’ils seront quand même relativement efficaces en live. Donc, on a vraiment super hâte de ça.
Sans aller jusqu’à dire que c’est désormais une marque de fabrique Last Train, le morceau titre de The Big Picture fait dix minutes, “How Did We Get There?” en fait vingt.
Jean-Noël : Trente minutes ! (rires)
Est-ce qu’on peut encore s’attendre à des morceaux longs, un peu “prog” d’une façon similaire, ou ce serait essentiellement quelque chose de droit au but ?
Jean-Noël : En fait, sans que ce soit, comment dire, conscientisé, on écrit la musique comme ça. C’est-à-dire que même quand on fait des titres courts, en fait ils durent sept minutes, quoi. Et ensuite on est là : “Bon… Ça fait chier…“. (rires)
Antoine : “Bon les gars on va recommencer !” (rires)
Jean-Noël : On voulait faire un truc un peu efficace et puis, finalement, ça dure une plombe, mais c’est parce qu’on écrit la musique comme ça et qu’on aime bien prendre le temps d’exprimer un propos, de pouvoir poser une émotion, de pouvoir la développer. Et ça fait partie de notre écriture. Sans que ce soit aussi appuyé que “How Did We Get There?” parce que pour le coup c’était presque un pari.
Vous avez l’air de beaucoup aimer les paris, les défis.
Julien : Ouais les défis, grave. Je crois qu’on aime bien essayer de, le mot est peut-être mauvais mais… Pas repousser les limites mais se challenger un petit peu.
Jean-Noël : En tout cas repousser les nôtres.
Julien : Ouais, tu vois ce projet-là, c’en est un exemple, mais comme disait Jean-Noël, “How Did We Get There?” c’était… (une moto pétarade juste à côté) “How Did We Get There?”, c’était ÇA ! (rires) Une bécane ! (rires)
Antoine : Sur l’autoroute du fun ! (rires)
Julien : Non mais “How Did We Get There?” c’était ça aussi, quoi. Comment t’écris un titre de vingt minutes, comment tu essaies de rendre ça cohérent. C’est vrai qu’on apprécie ça et puis, comme on dit, faire une édition limitée pour les disquaires, rendre ça intéressant aussi, faire une mini-série, tout ça ce sont des façons pour nous de nous challenger, peut-être.
C’est lié aussi à Cold Fame (ndlr Agence de diffusion et de production de concerts créée par Jean-Noël) ou pas du tout ?
Jean-Noël : Non, je pense que ça c’est un état d’esprit général. C’est-à-dire qu’on reste quand même, même si le mot n’est pas beau, des artistes qui entreprennent et autrement que dans l’aspect musical. Aujourd’hui, on est totalement indépendant, on a nos structures, on n’a pas trop peur justement de parler d’argent et de production etc., parce qu’il y a aussi notre quotidien en tant qu’artiste indépendant. Cold Fame c’était une aventure entrepreneuriale, forcément dans un cadre rock, d’une famille rock, sur dans le monde du live, etc. et c’était cool. Mais je crois juste que ça nous correspond, c’est nous, on est comme ça. On conçoit la musique comme ça, de manière plutôt transversale plutôt qu’uniquement en one-shot musical : “Allez tiens, cette zique, fais-en ce que tu veux“. On aime bien penser à tout ce qu’il y a autour et je crois qu’on est autant passionnés de musique que par le moyen de développer de la musique.
Timothée : Ouais. (rires) C’était juste un “ouais“. (rires)
Antoine : Il était trop classe ! (rires)
Timothée : Je m’attendais pas à avoir autant d’attention. (rires) Tous les yeux se sont tournés sur moi.
On termine avec la traditionnelle question de fin de notre webzine, vous devez la connaître : qu’est-ce qui rock votre life ?
Julien : Moi Fontaines D.C. en ce moment, je sais pas ce qui m’arrive là, j’arrive pas à m’en sortir. (rires) J’ai trop hâte de savoir ce qu’ils vont sortir aussi. On parlait d’évolution et tout ça et c’est vrai que tu sens quand même une évolution d’album en album, et le dernier titre, le single, est quand même assez fou. Donc ouais trop hâte de savoir. Et puis aussi BEN plg, c’est du rap. (rires) Rock your life! (rires)
T’as été son restaurant éphémère à Lille ?
Julien : Non, j’ai pas pu. À Lille en même temps… Par contre, j’ai ma place pour l’Olympia.
Antoine : Bah sinon, la sortie, cet album elle rock bien notre vie là en ce moment depuis une semaine. (rires)
Rémi : Elle rock un peu trop notre life, ouais.
Jean-Noël : Moi, c’est les options de tournée. Des options dans le calendrier de l’année prochaine. Ça rock ma life ça.
Antoine : Ah oui ! Ça c’est pas mal aussi. Les options de tournée de l’année prochaine qui commencent à peu à rentrer, voir le calendrier, le fait de reprendre la tournée.
Julien : Tu te dis que ça existait un jour. On faisait ça un jour. (rires)
Timothée : Moi, qu’est-ce qui rock ma life ? Mon fils ? (imite les pleurs d’un bébé) (rires). Let’s go! (rires) Ouais, voilà, j’ai un peu le focus là-dessus en effet j’ai un bébé de quatre mois donc en effet il rock bien ma life ouais. (rires)
Site web : lasttrain.fr