Interviews

INA-ICH (26/11/11)

Dans le cadre de la promotion du second opus “L’année Du Tigre”, notre équipe en a profité pour rencontrer le quatuor parisien rock alternatif avant la date du 26 novembre au Potomak (77) !

 

Salut ! Pouvez-vous nous présenter le groupe ?

Kim-Thuy Nguyen (chant) : Je me présente, je m’appelle Kim-Thuy Nguyen, je suis à l’origine du projet Ina-Ich, qui a officiellement démarré en 2006.

Sacha Dubas (basse) : Sacha, à la basse dans le projet depuis quelques mois.

KT : 9 mois presque !

S : Presque un an !

KT : On a Aurélien Clair à la batterie, aux claviers, séquences, qui est là depuis 2006, et Monsieur Frédéric Mariolle.

Frédéric Mariolle (guitare) : J’ai rejoint le projet, à peu de choses près pour l’enregistrement de l’album, le dernier. C’était il y a un an et demi. Je suis à la guitare et cithare vietnamienne, qui vient en live.

Quelles sont vos influences ?

KT : C’est assez large en fait, mais le principal est Nine Inch Nails, même si ça n’est pas tout à fait audible dans les compositions. Disons que c’est ce qui me donne envie d’écrire, de composer. Je le traduis à ma manière. J’écoute beaucoup de choses, et en même temps je suis assez monomaniaque. Sur des périodes, je vais écouter pas mal de choses assez répétitives. Jeff Buckley, j’adore, je ne vais écouter que ça. J’écoutais beaucoup de classique aussi, ça m’inspire pas mal, j’adore Gabriel Fauré, Debussy, Scriabine, en fait, tous les romantiques russes. Ça reste très varié, et quand je suis dans des périodes de travail, je n’ai pas trop le temps d’écouter de la musique.

F : Björk aussi, pour retrouver les sons électro, pour le bruit des machines. Par exemple, en live, on a des rythmes électros qui lancent et accompagnent le côté rock qu’il y a derrière. C’est vrai que c’est large, tout le monde écoute plein de choses. Je pense qu’il n’y en a aucun de nous quatre qui est fermé à un style. Il n’y a rien de pire que d’être fermés et d’instaurer des règles. C’est l’ouverture d’esprit musicale qui va permettre d’épanouir un projet, de faire en sorte que ça traverse ce que tu ressens et ton identité. Je pense que c’est ça, pour résumer en gros.

S : Les trucs qui m’influencent le plus, c’est The Mars Volta, Scott Mattews… Entre ces groupes-là c’est quand même à des années lumières, mais les deux ça défonce.

F : Je pense que c’est l’état émotionnel qui touche, musicalement parlant, au delà de l’aspect musique du premier abord. On fait l’aparté en tant que musiciens.

S : Sur les trucs récents, il n’y a pas beaucoup de choses qui me séduisent vraiment. Je reviens à des vieux trucs comme Led Zeppelin, Deep Purple… Plein de vieux dinosaures des années 70, parce que musicalement je préfère ça.

KT : On est très éclectiques. C’est surtout les impressions qui se dégagent des morceaux. Selon les artistes, des fois, il n’y aura qu’un titre ou deux du projet qui nous plaisent vraiment.

F : Il y a des projets que l’on écoute pour pour l’énergie, et d’autres pour le calme que ça nous procure.

 

Quelle est votre meilleure date ?

F : Je dirais qu’avec les dates qu’on a faite, le Nouveau Casino m’a beaucoup touché, c’était un moment intense et court, et assez impressionnant par rapport au lieu.

KT : Et le contexte, avec Shaka Ponk.

F : Un bel échange qui mériterait d’être reproduit absolument.

KT : C’était la date de sortie de l’album, et symboliquement, c’était assez fort pour nous.

F : C’est encore frais dans l’absolu.

KT : Les premières dates à partir du Nouveau Casino, on était assez concentrés, parce que c’était le nouvel album, des nouveaux titres. Comme c’est encore frais, on ne se lâchait pas encore tout à fait. On s’est bien éclatés sur les dernières dates. Je pense que le meilleur est à venir.

Les retombées du clip, du dernier album ?

KT : C’est très positif, de la part des fans surtout, ce qui me faisait peur dans un premier temps. Tous les fans trouvent que c’est un album dans la continuité du premier, qui est fidèle au projet et qui est beaucoup plus mûr. L’univers d’Ina-Ich est resté fidèle. Dans un premier temps, ce qui m’importait, c’était les fans, donc je pense que j’ai gagné, pour moi. On a eu de très bons retours des médias underground, toute la presse spécialisée dans de genre de projet. En tout cas, les retours dans la lignée du projet sont super positifs.

 

 

Un nouveau disque en route ?

KT : Le dernier est sorti il y a un mois et demi, pour l’instant, on est là-dessus, et effectivement, le troisième album va arriver vite. Je commence déjà à penser à certaines idées, à voir ce qui va me servir de leitmotiv. Pour l’instant, c’est dans un coin de ma tête, il n’y a rien de dessiné encore, mais ça travaille inconsciemment dans ma tête.

Avec quel groupe rêvez vous de jouer ?

S : Nine Inch Nails ! (rires)

KT : Voilà, mais ils ont arrêté. Je souhaite qu’ils se reforment pour continuer de rêver d’éventuellement jouer avec eux, un de ces jours, avant qu’ils ne soient trop vieux. (rires) Les Rage, Thrice… Queens Of The Stone Age ! Il y en a tellement en même temps.

S : Cult Of Luna, c’est le mec qui a produit l’album de Refused, il y a trois gratteux et c’est vraiment mortel !

 

Des projets à venir ?

KT : On devrait refaire une date dans une salle parisienne courant 2012. Dans ce cadre là, on pourrait faire pas un Nouveau Casino, mais dans ce genre de salle, où on pourrait envisager des featurings, des guests, avec des artistes qu’on aime. La tournée commence en janvier 2012. Pour l’instant, on se concentre là dessus. Pour le moment, est encore sur la sortie d’album, et c’est vrai que j’ai du mal à projeter autre chose. C’est assez prenant, puisqu’on gère nous-même le label; c’est un travail au quotidien. On est un peu au jour-le-jour. On se concentre sur l’essentiel : défendre cet album et être à fond sur scène. On va monter un set acoustique, et refaire tous nos morceaux, dans une ambiance un peu intimiste. On a des demandes dans des endroits un peu plus intimistes où on ne peut pas envoyer comme ça en électrique, et on a des morceaux qui s’y prêtent vraiment.

 

Un mot pour la fin ?

KT : Je nous souhaite bonne chance pour cet album, avec plein de dates. (rires)

F : Avec toujours ce plaisir d’accueillir des gens, avec qui discuter, échanger. C’est pas juste un concert, c’est un lieu d’échange, pour parler d’un univers musical, artistique… C’est pas juste un concert et on se casse. Justement, on échange avec les gens, l’échange humain est sympathique, et c’est la base de toute chose.

KT : C’est l’essentiel, je pense que je ne ferais pas de musique sans ce paramètre-là, ça sert à rien sinon. C’est pas juste du son.

F : Tu dis ce que tu ressens et tu le fais partager aux gens. C’est bien de converser, et comme on peut le voir sur le net, beaucoup de gens nous demandent intimement des choses, même sur ta vie.

KT : Par rapport à la vie, parce que quelque part, je raconte ma vie, mon ressenti, je ne me cache pas derrière un personnage, c’est moi, ma vision des choses, mes émotions, ma façon de voir les relations humaines et les êtres humains. Et les gens sont touchés par ça, en général. Il y a cette proximité et cet espèce d’échange simple. C’est le brut, il n’y a pas de faux-semblants, de personnages inventés.

F : C’est dans un but de partager un plaisir commun.

KT : Il y a des gens qui m’écrivent et qui me disent qu’ils ont traversé des moment difficiles grâce à mes textes, grâce à la force que ça a pu leur apporter, et ça me touche énormément. Je pense que quand on m’écrit ça, je pense que j’ai gagné, le reste je m’en fous. C’est ce que je ressentais à l’époque quand j’écoutais d’autres artistes, quand je ne faisais pas encore de musique, quand je n’écrivais pas encore. Et quand j’entendais des textes ou des musiques, ça me rendait forte. Je pense que c’est pour tout le monde pareil, on a des textes, des musiques, des paroles, juste un mot, une phrase, qui résonne dans ta tête, et ça va t’aider à te sentir plus fort, plus grand, et ça va te donner de l’espoir, et c’est ça qui est important, je le garde inscrit en moi. Si ce que je fais aujourd’hui fonctionne sur les gens, je suis la plus heureuse des atristes, pour moi, c’est l’essentiel. Et merci à RockYourLife!

 

 

Crédit photos : Pierre Gregori

 

Site web : ina-ich.net