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HALESTORM (24/10/13)

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RUL a eu l’immense privilège de rencontrer la très charmante Lzzy Hale, à quelques heures du concert en première partie d’Alter Bridge au Zénith. Retour sur une très sympathique entrevue, en bonne compagnie bien évidemment !

Hello Lzzy, comment vas-tu ?

Lzzy Hale (chant/guitare) : Je vais très bien, je suis à Paris ! (rires)

Comment se passe la tournée ?

L : La tournée est géniale; on se connait depuis tant d’années, se croisant ici et là mais nous n’avions jamais eu l’occasion de tourner ensemble. C’est très cool, beaucoup de respect et d’amour tout autour de nous.

As-tu vu la salle pour ce soir ? Clairement plus grande que la dernière fois que tu avais joué à Paris

L : Hell yeah. (rires) Je suis tellement excitée et impatiente; et en effet, c’est la plus grande salle dans laquelle nous allons jouer à ce jour.

 


Tout d’abord, y a-t-il des personnes qui pensent toujours que vous êtes le groupe de pirate metal (ndlr : Alestorm) ?

L : Parfois oui. Je pense que nous avons assez fait parler de nous, en tant qu’Halestorm, mais certaines personnes n’y pigent toujours rien. La dernière fois, il y avait des personnes qui pensaient voir Alestorm. D’ailleurs, nous n’avons toujours pas rencontré ces mecs ! Il faudrait d’ailleurs qu’on tourne ensemble. Il y aurait celui avec un H et l’autre groupe, sans le H. (rires)

Votre second album “The Strange Case Of…” est sorti l’année dernière, combien de temps allez-vous encore le promouvoir sur scène ? Car il y aura prochainement une nouvelle tournée headline, en 2014.

L : Yeah, nous venons tout juste de sortir un EP de reprises, nous allons revenir en avril, pour une tournée headline. Je suis impatiente car nous voulions tellement revenir ici avant d’engager le processus pour le troisième album. Il y aura peut-être quelques surprises sur la future tournée, pour ça, je vais essayer de convaincre les autres de jouer un ou deux nouveaux titres, ça serait fun.

Composez-vous d’ores et déjà pour le troisième opus ?

L : Nous avons commencé à écrire, personnellement je ne fais que ça, (rires) puis c’est très motivant; nous sommes très contents de certaines des chansons. Nous en avons montré quelques-unes au label, d’autres non, ils étaient également très impatients, donc nous verrons bien. Parfois, ces chansons sont juste des titres de transition, il y en a peut-être des meilleures, et peut-être qu’elles n’iront pas sur l’album, mais jusqu’ici, tout va bien.

 


“ReAniMate: The CoVeRs eP“ est votre dernière sortie donc. Pourquoi avoir choisi ces titres de ces artistes ? Qu’est-ce qu’ils représentent pour toi ?

L : C’est une combinaison très éclectique avec beaucoup de choses différentes. Il y a des titres, comme celui de Fleetwood Mac, que nous jouions il y a de ça huit ans et nous avons toujours voulu la poser sur un support, nous n’avions pas eu l’occasion, donc l’occasion fut parfaite cette fois-ci; puis pour les titres comme “Get Lucky” ou celle de Marilyn Manson, nous nous sommes simplement dits “essayons et voyons ce qu’il arrive”, donc c’était plus une prise de risque, un challenge. Quant à celle de Judas Priest, nous avions commencé à la jouer lors de la dernière tournée, donc à force de la jouer encore et encore, cette opportunité est venue et on s’est dit “ouais, mettons là aussi, elle sera facile à faire”.

Et à propos de la reprise de Daft Punk ? C’était une sorte de challenge de reprendre ce type de musique ?

L : Un challenge, tout à fait, parce que… Je ne sais pas, c’est toujours quelque chose de bizarre à faire de reprendre quelque chose qui passe sans cesse à la radio. C’est très populaire actuellement alors que c’est du disco (rires) “wow, on a jamais tenté quelque chose comme ça”. Donc on est allé en studio, ne sachant pas où aller, puis en quelques heures, à force d’essayer, de tester des choses, Joe a tenu un riff similaire à la mélodie de la chanson donc on l’a gardé. Au final, le rendu est plus sombre alors que c’est une musique pour faire la fête. (rires) Heureusement que ça allait, mais c’était très marrant à faire.

Vous aimez jouer des reprises sur scène, mais n’est-ce pas dommage de sacrifier l’une de vos chansons pour une reprise ?

L : Ça l’est, ça l’est. Nous essayons de les utiliser, comme des outils, si tu vois ce que je veux dire. Particulièrement à nos débuts, lorsque personne ne nous connaissait, sans aucun album rien. C’était intéressant de balancer quelques reprises histoire d’accrocher avec le public qui nous découvre “ah tiens, je la connais cette chanson”. Cependant oui, il y en aura une ce soir, c’est toujours plaisant, mais aussi de voir comment va réagir le public à la moindre reprise.

 


Penses-tu continuer le jour où vous aurez six albums en poche ?

L : (rires) Je ne sais pas. Probablement, principalement parce que c’est très fun, je pense qu’on est très égoïste là-dessus “Je veux reprendre ce titre !”, mais cela deviendra de plus en plus dur de mettre de côté quelque chose. (rires)

Tu as également chanté sur différents autres morceaux, avec d’autres groupes, en participant à leur set parfois. Avec quels autres artistes souhaiterais-tu collaborer ?

L : Wow, il y a toujours quelqu’un. Il y a bien un groupe avec qui nous n’avons jamais tourné : Foo Fighters. Ça serait marrant de faire quoique ce soit avec Dave Grohl; autrement Tom Petty est génial, j’aimerais juste être dans une pièce en sa compagnie, il est juste ultra cool. Il y a quelques personnes que j’ai rencontré avec qui je n’ai rien fait, l’une d’elles en particulier, j’adorerais faire quelque chose avec l’une des grandes femmes du rock n’ roll, Pat Benatar, Heart ou Lita Ford; j’ai rencontré beaucoup des anciens monsieur du genre et j’ai eu la chance de rencontrer les sœurs Heart (ndlr : Nancy et Ann Wilson) et parlé, au téléphone, avec Pat Benatar, même si pas encore rencontré, mais je suis en mode “allez, faisons quelque chose ensemble !”. (rires). De plus, cela fait longtemps qu’un duo féminin n’a pas été vu et ça serait très fun à faire, on verra bien. (rires)

Et monter sur scène avec ces talons ? Sérieusement, n’est-ce pas difficile ? C’est confortable ?

L : Je suis habituée dorénavant, ça fait quelques années maintenant. J’ai commencé à porter des talons sur scène lorsque j’avais seize ans, j’emmerdais les mecs avec une énième chose qu’ils ne voulaient ou pouvaient pas faire. Puis je m’y suis habitué, néanmoins je fais très attention et je les choisis avec rigueur, histoire qu’elles soient confortables, avec un bon équilibre histoire que je ne me casse rien sur scène. D’ailleurs, chose plutôt marrante, la dernière fois où je suis tombé, alors que j’étais sur scène, je portais des baskets, tu vois donc… (rires)

Tu arrives à courir avec ?

L : Ouais, ouais, je peux atteindre une belle vitesse (rires) et surtout avec celles-ci. Je faisais une interview avec mon bassiste une fois, et il portait un short et je l’ai un peu emmerdé avec les chaussures et au final j’ai grandement écorché son genou et il n’était clairement pas très content “oh non !”. (rires)

 


Et quid des leggings ? Connais-tu Black Milk Clothing ?

L : Je connais oui, mais à l’heure actuelle je n’ai rien acheté chez eux encore ! D’ailleurs, une des filles qui travaillent pour nous, elle a une tonne de leggings de chez Black Milk. J’adore les leggings, je tiens beaucoup à toute part de féminité que je peux. (rires)

La plupart de la scène metal/rock féminine est axée sur le symphonique mis à part Doro, Cristina Scabbia et Angela Gossow. Pourquoi n’y a-t-il pas plus de nanas délivrant du rock n’roll comme toi ? Est-il difficile de se faire un nom dans le business en tant que femme ?

L : J’ai toujours eu la mentalité que, quoiqu’il arrive, c’est toujours difficile de vivre de ce que tu aimes. C’est un challenge, de se lancer dans une aventure et je pense que, vu que les femmes ne sont pas encouragées dans ce milieu, c’est un business dangereux. C’est également très imprévisible, sans garantie. Mais pour ceux sont assez chanceux de dire “j’ai une carrière”, oui tu dois te faire un nom, mais également pratiquer encore et toujours et d’être bon, (rires) une règle importante pour moi. Je m’en fiche de porter des talons et de courtes jupes, mais je travaille dur pour être certaine de proposer quelque chose de supplémentaire sur scène. Avec les nanas, je sais que certaines avec lesquelles j’ai grandi, une voulait devenir peintre. Il est sans doute difficile de dire “je vais peindre pour gagner ma vie” que “je vais chanter pour gagner ma vie” mais ses parents ne l’encourageaient absolument pas. Il faut toujours avoir un plan de secours; tu vas à l’école, tu te maries avec ton petit-ami du lycée puis ensuite tu vois si tu peux faire. Moi, j’ai eu la chance d’avoir d’incroyables parents qui disaient “tu sais quoi ? Tu auras toujours le temps de trouver un vrai travail, mais si tu n’essaies pas maintenant, tu t’en voudras à jamais, et si jamais ?…”.

Tu fais de la musique depuis toute petite. Qu’est ce qui a fait ton succès ? Le travail, encore et toujours ?

L : Oui, beaucoup de travail et beaucoup de scène, ici et là. Nous avons joué dans des restaurants, à un enterrement une fois… je ne pense pas refaire ça un jour. C’est une expérience qui aura eu lieu une fois (rires) et c’était très déprimant. Je pense que tu ne dois même pas avoir de plan de secours ou de plan B, de lâcher toute ta force dans ton idée principale, comme si tu n’avais plus le choix. C’est ce qui nous est arrivé, tu te fais des amis, tu débutes quelque chose. Tu joues dans un bar, devant quelques personnes, puis tu bouges vers les salles/clubs, une petite tournée régionale ou tu rejoins un groupe pour une tournée nationale. Tout est question de se répandre sans s’arrêter. J’ai dû jouer 250 dates par an, et c’est super, ça continue et c’est merveilleux d’être avec eux depuis si longtemps. Nous nous sommes toujours pas entretués. (rires)

 

Quels sont les derniers groupes auxquels tu as écouté ?

L : Voyons voir, le dernier groupe que j’ai vu, c’était Queens Of The Stone Age, il y a quelques semaines. C’était lors d’une journée de repos, je ne pensais certainement pas aller à un concert mais vu qu’ils jouaient ce soir-là “je dois y aller !”. Autrement, mon guitariste et moi, sommes à fond dans le nouveau projet de Ginger Wildheart et Victoria Liedtke, appelé Hey! Hello!, c’est très bizarre c’est comme si le hard rock rencontrait Broadway, vraiment bizarre. Si la Lzzy d’il y a deux ans aurait su que j’allais écouter à ça, elle aurait dit “oh non”. (rires) Mais à vrai dire, c’est super, d’excellents titres et je ne cesse de me dire “pourquoi est-ce que j’écoute encore ça ?” (rires). Et bien évidemment, Judas Priest. Je m’échauffe et je fais mon sport quotidien avec du Judas Priest, il y donc ça aussi. (rires)

Quels sont les prochains projets pour 2014 ?

L : Nous avons débuté l’écriture du prochain opus, faisant des démos, et lorsque nous reviendrons en avril, il y aura peut-être une ou deux nouveautés, je dis ça je dis rien. (rires)

Allons-nous vous voir au Hellfest l’été prochain ?

L : Tu sais quoi, j’y ai pensé justement, peut-être. Nous en parlions d’ailleurs et si ça peut se faire, allons-y, mais je ne sais pas ce qu’il va se passer cet été car l’Australie nous appelle et nous allons peut-être aller en Afrique du Sud. Si tout s’emboite comme il faut, ça serait géant parce qu’on en parlait récemment; c’est assurément sur ma liste “A Faire”. (rires)

 


Un message pour tes fans français ?

L : Un grand merci ! Nous avons toujours voulu venir en France, et nous nous sommes éclatés hier soir (Lzzy parlant de sa journée de repos, à Paris) et puis je ne sais quoi dire; à chaque fois qu’on vient ici, vous êtes si chaleureux et accueillants avec nous, vous n’êtes pas pressants, c’est un honneur de jouer en France. Je sais que vous êtes des fans de rock et puis vous n’avez pas à nous aimer, personne ne vous force, (rires) c’est super d’être ici, un de nos rêves de gosse. Merci !

Et enfin, nous sommes “RockUrLife”, donc tout simplement, qu’est ce qui rocks ta life Lzzy ?

L : Mis à part aller sur scène et faire ce que j’aime chaque jour. Ce qui me rocks, c’est d’être capable de le faire avec les personnes que j’aime. Par-là, je veux dire qu’hier nous nous sommes littéralement perdus dans Paris, tous ensemble et on a passé un superbe moment. Il faut que tu t’arrêtes pour apprécier le moment car je peux aussi bien faire ça avec des gens que je hais ou alors ne pas être en mesure de faire tout cela. Je suis très chanceuse d’être ici, à ce stade et de faire ce que j’aime.

Crédit photos : Fanny Schneider

Site web : halestormrocks.com