Interviews

GOTTHARD (25/02/14)

De passage à Paris pour deux journées promo, Gotthard via Nic Maeder et Leo Leoni, a pris le temps de répondre à nos quelques questions, un gros mois avant la sortie de leur nouvel album “Bang!”.

Bonjour à vous, comment allez-vous ? Heureux d’être de retour à Paris ?

Nic Maeder (chant/guitare) : Très bien.

Leo Leoni (guitare) : On est très content d’être là, pour faire la promo de notre nouvel album “Bang!”.

Tout d’abord, pour quelles raisons avez-vous nommé l’album “Bang!” ?

L : Le premier morceau s’appelle “Bang!”, puis on retrouve également “bang bang bang” dans d’autres morceaux, donc on s’est simplement dit que ça serait un très bon choix !

N : C’est aussi un album qui a beaucoup de pèche !

L : C’est Gotthard 2014 : *bang* nous sommes là !

 

Feel What I Feel” est le premier single de l’album. Pourquoi avoir choisi ce titre-ci ? Au lieu de “Bang!” par exemple.

N : Pour nous, ce morceau était un bon mélange de ce qu’il y a sur l’album. Il y a un côté plus soft, un côté plus dur aussi.

L : C’est un compromis des deux mondes qu’on a dans notre musique; entre les ballades, les morceaux rock, donc avec ce titre, l’équilibre était bien trouvé.

Car avec d’autres groupes, c’est souvent la maison de disques qui choisit le single, pour que cela passe mieux à la radio.

L : Nous sommes la maison de disques. (rires) Donc nous avons choisi pour nous, tout simplement.

Quelle était la vibe durant l’écriture de l’album ?

N : C’était beaucoup plus relaxe que la fois d’avant; car c’était vraiment stress/stress/stress; cette fois-ci on avait beaucoup plus de temps. On a commencé au mois de février 2013 puis on a composé jusqu’au mois de septembre puis ensuite nous sommes allés enregistrer. De plus, on se connaissait mieux musicalement donc on a pu davantage composer les chansons par rapport à ma voix aussi, donc c’était plutôt différent que la fois précédente.

L : Oui, on était plus tranquille que lors du premier album qu’on a fait avec Nic car au départ c’était un “blind date” alors que maintenant on sait vers quoi aller. On a pu confirmer cette première expérience avec plus de confiance.

Et justement, y-a-t-il eu un but/objectif précis autour de l’album ?

N : Oui. Ecrire un bon album. (rires)

L : Ecrire un bon album mais également montrer que c’est Gotthard 2014, en confirmant nos envies et en appuyant cette nouvelle phase pour le groupe.

N : Puis on a poussé un peu les limites, on s’est permis d’expérimenter plus de choses musicalement.

Du coup Nic, est-ce qu’on peut ressentir, par rapport à “Firebirth“, que tu es plus à l’aise devant le micro ?

N : Je pense que oui, je pense qu’on le sent. Je pense qu’avec cet album il y a plus de “moi” dedans et ça s’entend.

“C’est La Vie” dégage une atmosphère très parisienne avec aussi l’accordéon. Une raison spécifique à ce rendu ?

N : C’est une chanson qui s’est développée car au tout début, elle n’était pas du tout ainsi. Au départ, il n’y avait qu’une guitare acoustique et une voix et la ligne que fait l’accordéon était, à l’origine, une ligne de guitare. On a tous pensé que cette guitare aurait pu être un accordéon puis ça c’est fait naturellement. On a toujours voulu jouer avec l’idée d’avoir un titre en français ou avec quelques mots en français donc ce morceau fut parfait pour y caler “C’est La Vie”.

L : Puis on voulait donner cette vibe et puis finalement cela sonne très juste.

Avez-vous pensé à tourner un clip pour cette chanson-là ? Par exemple à Paris, à Montmartre.

L : C’est une bonne idée ! On va voir ! On pourrait demander à des actrices françaises. Sophie Marceau par exemple.

N : (rires)

Autrement, toujours à propos de “C’est La Vie”, sommes-nous les seuls à penser qu’un petit passage mélodique du titre rappelle “Tears In Heaven” d’Eric Clapton ?

L : (étonné)

N : En effet, on a pas encore eu cet avis-là.

N : (rejoue la chanson dans sa tête) Ah oui je vois ce que tu veux dire maintenant ! Je n’avais jamais pensé à ça.

On a également l’impression qu’il y a un peu plus de claviers sur cet album, qu’à l’accoutumée.

L : Oui il y en a un peu plus que sur les autres albums. Mais depuis le début de Gotthard, on a beaucoup utilisé les claviers et on a toujours un claviériste live pour nos prestations. On aime ces sons là et cela donne un vrai plus.

N : Mais ce ne sont pas des choses établies à l’avance. Je veux dire, ce sont des choses que tu essayes quand tu es en studio et si ça apporte un réel plus, alors on garde ces parties-là.

Quid de “Maybe” avec ce duo en compagnie de Melody Tibbits. Comment l’avez-vous rencontré et comment s’est-elle retrouvée en studio avec vous ?

N : Ca s’est passé par hasard en fait.

L : Exactement. On cherchait quelqu’un pour faire les chœurs et un ami à nous nous a parlé de Melody Tibbits, qui a une superbe voix.

N : Et qui habite tout près de chez nous en plus !

L : On lui a demandé de nous la présenter et on a travaillé en studio ensemble, sur ce morceau “Maybe” et elle fait une petite erreur, en chantant davantage sur un passage, mais en fait c’était super ! On a donc eu l’idée de faire un duo. On a essayé et tout le monde fut convaincu du résultat. C’est plutôt cool, avec une couleur musicale supplémentaire à l’album.

Le dernier morceau de l’album “Thank You”, quel est le message de ce titre ? A qui est-il destiné ?

N : C’est une chanson pour remercier toutes les mamans et particulièrement la maman de Leo, qui était malade à l’époque, et qui n’est plus avec nous maintenant. Tout cela est arrivé lorsqu’on écrivait ce morceau et le morceau en lui-même a évolué par rapport à ça.

L : Ce devait être un titre assez court mais au final on a voulu faire une déclaration pour dire merci à quelqu’un qui t’a donné la vie, mais il ne faut pas oublier de le faire tant qu’on en a la chance et l’occasion.

Est-ce que vous jouerez ce morceau durant la tournée ?

L : Je pense qu’on va essayer de faire quelque chose non ?

N : Ouais. Mais il est encore un peu tôt pour savoir exactement ce qu’on va jouer, on y travaille actuellement.

Mis à part Nic, qui est encore “nouveau” chez Gotthard, est-ce que vous pensez, dans un coin de vos têtes, la façon dont laquelle aurait réagi Steve aux idées, compos etc. ?

L : Oh (très ému). A vrai dire, pas vraiment. J’aurais pensé à cela pour l’album précédent avec le tribute à Steve “Where Are You”. Pour celui-là, on a juste écrit, sans y penser. Nic est là, on est en train de travailler, le futur se fera avec Nic. Toutes les choses passées sont faites. Autrement, je pense qu’il pense que ce que nous faisons là est bien, j’en suis sûr. Je pense qu’il est fier de ce qu’on fait.

Quels sont les 3 titres que vous prendriez pour définir au mieux “Bang!” ?

L : Tu prends le premier et tu prends le dernier et les onze autres morceaux, tu les mixes en un titre. (rires) C’est une bonne idée non ? Ça fait trois morceaux. (rires)

N : C’est dur à dire avec cet album car tous les morceaux sont assez différents.

L : Je pense que tu dois chercher ce que tu veux écouter dans l’album.

N : Je ne sais pas si trois suffiront.

L : Je pense qu’il y a les morceaux typiques comme “My Belief” par exemple ou “Red On A Sleeve” aussi. “Spread Your Wings” est également intéressant et “Thank You” est un morceau destiné à tout le monde. Moi j’écouterais tout. (rires)

N : On a passé une longue année en studio à écrire et à enregistrer, donc c’est dur à dire, il nous faudrait plus de recul je pense.

L : “Bang!” c’est Gotthard 2014 puis c’est à chacun de se faire sa propre idée et de dégager ses titres préférés qui définissent mieux Gotthard pour lui, cette personne, ce fan.
 

Y-a-t-il des morceaux que vous avez laissé de côté durant l’écriture et l’enregistrement ?

L : Il y a trois titres bonus qui vont sortir aussi.

N : En fait nous avons enregistré seize chansons avec différentes versions pour quelques titres. Autrement, non, peut-être quelques idées non accomplies ou peu développées mais des chansons terminées, non.

Vous rappelez-vous la toute première fois où vous êtes montés sur scène ?

N : J’avais huit ou neuf ans aussi et c’était le concert donné par le conservatoire où je jouais du piano.

L : Oui, j’avais neuf ans et je jouais de l’accordéon.

Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?

N : Oui on a un petit rituel. (rires)

L : Oui, c’est normal.

C’est un secret ?

N : Oui. (rires)

L : Oui, comme toute équipe qui va jouer son match. On ne dévoilera pas notre rituel pour que personne ne puisse porter le mauvais œil dessus.

N : Pour en revenir à ta question précédente, je me rappelle la toute première fois où je suis monté sur scène, avec un groupe de rock, là je devais avoir treize ans, je m’en rappellerais toujours, le feeling était incroyable, même devant cinquante personnes. (rires)

Si vous aviez la possibilité d’incarner quiconque durant 24 heures, que feriez-vous ?

L : Pendant 24 heures, j’aimerais être quelqu’un de très très riche, comme il y en a plein dans ce monde, pour pouvoir donner une partie à ceux qui sont dans le besoin.

N : C’est une bonne idée ça ! Prendre quelqu’un qui a du pognon, beaucoup de pognon et le donner à tous ceux qui en ont besoin, c’est bien.

L : Puis le nom de la ou les personnes, ce n’est pas très important. (rires)

Quels sont les derniers albums que vous ayez écouté/acheté ?

N : Moi le dernier que j’ai acheté, c’était le dernier de Soundgarden. Il m’a fallu un moment pour l’appréhender, mais il est vraiment pas mal.

L : Pink ! J’adore Pink en tant qu’artiste.

N : Une bonne chanson reste une bonne chanson, quel que soit le style. Personnellement je n’écoute pas beaucoup de musique à la maison quand tu passes toute une année dans le studio à travailler. Tu rentres pour te ressourcer et te reposer.

Vous avez joué au Hellfest lors de l’édition 2012, sous la pluie, on s’en rappelle. Quels furent vos impressions sur le festival ? Qui devient une mastodonte mondiale.

N : On a de bons souvenirs de là-bas.

L : Super bien organisé et ils le font très bien et ils méritent tout ce succès.

N : Bonne réaction du public aussi, on s’est beaucoup amusé, c’était très cool. Mais c’est vrai qu’il avait plu, j’avais totalement oublié ce détail-là.

Autrement, quid de la scène rock en Suisse ? Il n’y a pas énormément de groupes suisses sur le circuit international.

L : J’aimerais dire un truc très important, la Suisse c’est sept/huit millions d’habitants, la moitié de Paris (rires). Donc la petite Suisse qui fait six médailles d’or déjà ! (rires) Autrement, il y a quelques groupes très connus comme Coroner, Krokus, Celtic Frost, Eluveitie et plein d’autres mais on a aussi les montres, les chocolats et tout cela. Il y a quelques jeunes groupes mais il faut leur donner le temps et la chance de se développer. Il faut aussi se dire que sortir de la Suisse, ce n’est pas si évident que ça car ce n’est pas une puissance du marché musical. Les petits suisses sont là ! (rires)

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes groupes ?

N : Il ne faut pas arrêter.

L : Ne pas arrêter, ne pas se décourager, ne jamais penser que c’est impossible; le temps perdu à penser cela est perdu alors que tu aurais pu travailler à la place et réussir.

Et pour finir, nous sommes “RockUrLife”, donc qu’est-ce qui rock vos lifes ?

L : Life itself.

N : Life rocks my life !
 

 
 

Site web : http://www.gotthard.com/