De retour à Paris pour une date unique à guichet fermé, Fall Out Boy, au grand complet, nous a reçu quelques heures avant de monter sur la scène de l’Olympia. L’occasion de revenir sur la sortie en avril du cinquième album, “Save Rock And Roll” et d’en savoir un peu plus sur leur retour.
Comment allez-vous ? Comment se sont passés ces derniers jours ?
Patrick Stump (chant/guitare) : Très bien, nous étions à Budapest hier. Avant ça nous avions une journée de congé, où était-ce avant ?
Joe Trohman (guitare) : Non, nous étions aux Pays-Bas avant ça et nous avons eu un jour de congés avant ça.
Patrick : Oui, c’est exact.
Tout d’abord, parlons de votre nouvel album “Save Rock And Roll”. Comment l’avez-vous composé et comment était-ce de se retrouver tous ensemble en studio ?
Patrick : C’était très différent parce que nous avions une idée précise de la façon dont nous souhaitions procéder. Auparavant, nous avions une autre façon de fonctionner, Pete écrivait les paroles, nous jouions de la musique autour et tout était assemblé ensuite. Lorsque nous avons commencé à composer cet album, nous nous sommes tout de suite dit que nous ne le ferions pas de cette façon. Joe s’est révélé être un bon écrivain, nous ne manquions donc pas de paroliers, ce qui est une bonne chose. Et en fait Andy et moi avons davantage composé ensemble sur cet album que sur les précédents. Donc cette fois c’était plus un travail “en commun”, ce qui était très excitant et nouveau pour nous. Dès le départ je dirais qu’il ne s’agissait pas vraiment d’un retour mais plus du commencement de quelque chose de nouveau.
Pour ce qui est de la pochette de votre album (une photo de deux jeunes, l’un porte un T-shirt et un jean et fume une cigarette, l’autre est habillé comme un moine bouddhiste), il y a eu plusieurs explications dont celle d’un mélange entre le passé et le présent. Pouvez-vous nous dire pourquoi avoir choisi cette image ?
Pete Wentz (chant/basse) : En fait nous avons tous une opinion différente de ce que cette pochette d’album représente. Je ne sais pas comment elle est interprétée. Mais d’après moi, elle signifie à la fois la différence entre les gens et comment les gens percoivent une image de toi différente de ce que tu es vraiment. Mais quoi qu’il en soit, ce sont tes frères, tes amis et c’est ce genre de relation qu’il y a quotidiennement au sein de notre groupe.
Patrick : Oui, tu veux parler de l’apparence de notre groupe.
Pete : Oui, l’apparence de notre groupe, en surface, nous semblons tous très différents les uns des autres. Mais quand on passe autant de temps avec des gens, que l’on voyage ensemble à travers le monde, on partage tellement de choses, qu’à force on est devenu un groupe très soudé.
Et comment les fans ont-ils réagi à ce nouvel album ?
J : Cet enthousiasme pour le nouvel album était vraiment inattendu. Nous nous attendions, au contraire, à ce que les gens n’y prêtent pas attention ou même qu’ils le rejettent. Donc nous sommes vraiment ravis que les gens, qui plus est nos fans, s’y intéressent. Les gens l’écoutent sans doute de façon moins formelle et le fait qu’on puisse, grâce à cela se rendre dans de nouveaux endroits, rend cette tournée géniale.
Pete : Au delà de cette crainte que les gens ne s’y intéressent pas, nous avons au départ, fait ça pour nous. En tant qu’artiste c’est un véritable accomplissement de voir que les gens montrent de l’intérêt pour ce que nous avons fait. Lorsque l’on fait quelque chose pour soi-même, la sensation est tout autre.
Cela s’est ressenti lorsque vous avez entamé la tournée ?
Pete : J’ai l’impression que c’est plus fou que ce à quoi nous nous attendions. Comme quand nous avons atterri à Moscou et qu’il y avait beaucoup de jeunes qui nous attendaient à l’aéroport.
Patrick : Oui, c’était dément.
Pete : Surtout parce que l’on a ressenti cette véritable attente, comme si tout ce qui allait suivre allait être complètement dingue. Comme lorsque nous étions à Budapest et que nous avons joué pour la première fois en Hongrie, c’était juste incroyable.
Donc vous êtes allés dans des pays où vous n’étiez encore jamais allés auparavant ?
J : Oui, nous n’étions jamais allés à Budapest avant, nous n’avions jamais joué en Hongrie, nous n’avions jamais donné de concert à St Saint-Pétersbourg et nous l’avons fait il y a quelques jours. Nous sommes aussi allés pour la seconde fois en Corée du Sud.
Andy Hurley (batterie) : Et nous n’étions jamais allés aussi près de la Zone Coréenne Démilitarisée (DMZ).
J : Oui, nous étions vraiment très proche de la Zone Coréenne Démilitarisée, c’était une première ! Je crois qu’on ne peut pas vivre de telles choses en dehors du groupe et qui plus est avec tout ce qui suit la sortie de cet album.
Avez-vous le temps de vous attarder et de visiter ces endroits où vous vous rendez ?
J : Pas vraiment.
Patrick : Non mais nous aimerions pouvoir sortir un peu plus.
Pete : Nous nous sommes promenés à Moscou et nous avons vu le Kremlin.
Patrick : Et nous avons aussi un petit peu vu Bruxelles.
Pete : Dans un groupe, ça se passe souvent comme ça. Il y a quelques années, dès les premières tournées, nous nous sommes rapidement habitués à ces quelques repères, être en loge, à l’hôtel…
Patrick : D’ailleurs nous partageons tous la même chambre. (rires)
Pete : Oui. (rires) Mais nous faisons des efforts, comme toi l’autre jour (à Patrick). Lorsque Joe a croisé Patrick et que ce dernier lui a simplement dit “J’étais juste en train d’admirer la vue” de l’endroit où nous nous trouvions. On a la chance de pouvoir faire ça partout, simplement se détendre en appréciant l’endroit où l’on se trouve. C’est aussi primordial pour l’esprit du groupe.
A : Et on aime aussi faire des vidéos de voyage. (rires)
D’ailleurs en parlant de vidéos, parlons des vidéos que vous avez fait pour l’album “Save Rock And Roll”. Comment avez-vous eu l’idée de construire une histoire en plusieurs parties avec vos chansons ?
Pete : Nous avions cette idée de faire comme un long-métrage surtout parce qu’on voulait faire différemment des précédentes vidéos de Fall Out Boy. L’avantage de cette histoire, “The Young Blood Chronicles”, c’est qu’il va y avoir différents épisodes parce que globalement “Save Rock And Roll” est plutôt un album avec un message d’espoir et c’est comme ça qu’il y aura une histoire différente. Et c’est marrant, parce que justement, l’autre jour nous parlions de ça et l’on se demandait : “et si ça ne s’accorde pas bien ?”. C’est comme ci on s’attendait à ce que Fall Out Boy soit l’équivalent de Martin Scorsese ! (rires) Et c’est aussi quelque chose que l’on a fait parce qu’on en avait envie et qu’on a eu plaisir à faire.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les prochaines vidéos ?
Pete : Nous avons déjà tourné la suite, nous travaillons en ce moment sur le montage de la prochaine vidéo.
A : J’en ai d’ailleurs vu un autre morceau tout à l’heure.
Pete : Mais je ne sais pas quand elle sortira puisque ça va dépendre de ce que nous aurons dans les jours à venir.
A : Il me semble qu’il y aura deux ou trois vidéos de plus ensuite.
Pete : Oui.
Un indice sur ce qui va arriver ?
J : Tu veux savoir ce qu’il va se passer dans la prochaine vidéo ?
Oui.
J : Alors tu devras regarder la vidéo ! (rires)
Et bien montrez-moi.
J : Non, on ne peut pas. (rires)
Pete : Ca a toujours été comme ça avec les concerts ou les vidéos que nous avons réalisés au fil des années, peu importe que l’on s’inspire de “Star Wars” ou autre, on a toujours eu une sorte d’anticipation au sein du groupe. On se demande “que va-t-on faire ensuite ?” et après on se dit “mais c’est ça qu’il nous faut !”.
A : Pour être honnête, je veux “Star Wars” dans nos vidéos et des filles également. (rires)
Pete : Fall Out Boy ! (rires) Participer à cette réflexion de groupe qui plus est sur ce type de vidéo est vraiment cool. C’est aussi une manière pour nous de nous accomplir dans ce domaine et maintenir cet esprit de clip parce que j’ai l’impression que ça se perd, on n’en voit de moins en moins à la télévision.
Ce soir c’est votre unique concert en France.
Pete : Pour le moment.
Allez-vous revenir pour une tournée française ?
Pete : Nous en avons envie d’autant que nous avons toujours dit que nous adorions ce pays. On a toujours fait notre possible pour venir ici et nous sommes venus jouer dans d’autres villes que Paris. Pour le moment nous n’avons rien d’officiel, mais bien sûr, nous aimerions revenir.
A : Paris, c’est une ville où nous avons vraiment envie de venir !
Pete : Tu essayes de nous pousser à te révéler quelque chose ! (rires)
J : Oui tu essayes de nous pousser à dire certaines choses. (rires)
Pete : Je sens bien l’esprit du journaliste. (rires)
J : Nous n’avons pas de secrets ! (rires)
En tout cas si vous en avez, vous les gardez bien. (rires)
Pete : Nos secrets ont leurs secrets ! (rires)
Un mot pour décrire Fall Out Boy en 2013 ?
Pete : Fall Out Boy période adulte. (rires)
Patrick : Juste en un mot. (rires)
Oui, ça fait plus d’un mot là.
A : Je pense que c’est un peu ça.
Pete : Je dirais “hung(a)ry”, rien à voir avec le pays mais “affamé” d’une certaine façon.
J : Rien à voir avec la nourriture non plus. (rires)
Pete : Non, je dirais que c’est comme-ci notre groupe avait été ré-vigoré et je pense que quand on est sur scène ça se voit vraiment.
Et pour finir, étant donné que le nom de notre site est “RockUrLife”, qu’est ce qui rock vos vies ?
Patrick : Fall Out Boy ! (rires)
Pete : “Rocker” ta vie c’est par exemple lorsque tu montes à bord d’un avion comme celui que nous avons pris et d’y avoir survécu ! (rires)
J : Ces avions merdiques avec le mauvais temps, c’est une vraie malédiction.
Pete : En fait cet avion secouait beaucoup et c’était très désagréable.
Patrick : Je ne trouvais pas qu’il avait l’air dangereux. Disons qu’à proprement parlé nous avons “rocké” cet avion !
J : Je ne le trouvais pas du tout sécurisant.
A : Tu avais juste besoin d’avoir quelques filles avec toi.
J : Quelques filles comme dans les montagnes russes ? Mais je n’ai pas peur dans les montagnes russes. (rires)
Pete : Nous allons rocker vos vies ce soir sur scène !
Vous avez beaucoup de fans dehors qui attendent ça !
Patrick : Nous avons vu ça, c’est impressionnant !
Pete : Oui, c’est vraiment impressionnant !
J : Nous les avons vu il y a quelques minutes.
A : Quand je suis sorti j’ai même fermé les yeux parce que j’ai été tellement surpris de voir autant de gens ! (rires)
Propos recueillis par Florine Ferrier
Crédit photos : Clara Langlois
Site web : falloutboy.com