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FACE TO FACE (31/07/13)

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Bientôt de passage dans la capitale accompagné d’Uncommonmenfrommars et de Straightaway, le frontman du quatuor californien punk rock, Trever Keith, a consacré un peu de son temps à Lofti.B pour répondre à quelques questions.

Quelle serait la plus attirante présentation de Face To Face que vous pourriez faire à quelqu’un qui ne serait pas familier avec le groupe ? S’il y avait un seul de vos albums que vous recommanderiez à un néophyte, lequel serait-il et pourquoi ?

Trever Keith (chant) : Nous sommes un groupe de punk rock californien, “No Hype”, et nous nous démenons en live. L’album “Don’t Turn Away” serait certainement le parfait album pour découvrir le groupe, car c’est à la fois notre premier album mais tout aussi un classique du genre.
        
Vous avez récemment sorti “Three Chords And A Half Truth” via Rise Records. Pouvez-vous nous expliquer le choix du titre ainsi que l’artwork ? Il semble que vous avez fait part lors d’une interview que cet opus était sans aucun doute le plus “politisé” de vos disques. Quel était le but à cela ?

T : L’artwork est clairement une critique de la religion et de tout ce qui pourrait toucher au surnaturel. Et je remarque que plus je vieillis plus je deviens engagé “politiquement “.

“Three Chords And A Half Truth” est votre second album depuis votre reformation en 2008 et, succède d’ailleurs à “Laugh Now, Laugh Later”. Avez-vous noté une différence dans votre processus d’écriture et de compostion pré et post reformation ?

T : J’imagine que oui, il y a un peu de ça. J’aime à penser que nous sommes devenus meilleurs dans cette discipline. Je m’occupe toujours d’écrire toutes les lyrics. Notre manière de faire a quelque peu changé depuis mon déménagement géographique de la Californie vers le Tennessee. Nous échangeons nos idées via internet maintenant.

A la première écoute de votre album, nous avons eu la sensation que la musique était un peu différente de ce que vous nous aviez habitués au fil des années, et en se focalisant sur le son il nous a semblé entendre des influences telles que The Clash sur “Drop 123” et de manière plus générale, l’album a un petit quelque chose qui sonne très Social Distorsion. Que pensez-vous de cette analyse ?

T : Tout à fait. Il y a effectivement pas mal d’influences des groupes que tu as mentionné dans nos chansons. Je pense que nous avons mis en commun toutes nos influences au moment de l’écriture de l’album nous les avons mixés, filtrés et le résultat est cet album.

Si l’on revient un peu en arrière vous avez pris vos fans par surprise en réalisant “Ignorance Is Bliss” qui est clairement un album tout à fait différent, comparé aux précédents. Etait-ce de l’amour ou de la haine ?  Quelle était la raison de ce revirement dans votre son à ce moment là ?

T : Nous voulions réellement faire quelque chose de différent, quelque chose qui aurait plus de sens. Nous avons vraiment dépassé nos limites, et étiré au maximum nos capacités à composer, créer. Ce fut vraiment une bonne expérience et peut-être même bien notre meilleur album jusque-là.

Votre album éponyme est un de nos favoris dans l’histoire du punk rock, il n’y a absolument aucune mauvaise chanson. Vous avez sorti ce opus via une major (A&M) au moment où le punk rock semblait exploser, mais vous avez travaillé avec eux uniquement sur cet LP. Quelle a été votre expérience avec les majors et quelles sont les raisons de votre retour dans le circuit indépendant ?

T : Notre expérience a simplement été miserable ! Quand nous avons commencé à travailler avec eux, tout notre entourage nous a dit de ne pas travailler avec ces gens-là et de ne pas signer sur une major, mais nous avions besoin et envie de nous faire notre propre idée là dessus pour comprendre et voir comment cela se passait. Maintenant je peux dire que je le sais, c’est à chier !

Rise Records, qui a toujours été plus focalisé sur les “nouveaux” groupes et sur les “nouveaux” styles musicaux émergeant se met à signer des groupes plus anciens comme par exemple The Bouncing Souls, Hot Water Music, Face To Face et 7 Seconds. Que pouvez-vous nous dire sur votre collaboration jusque-là ? Vagrant a aussi beaucoup changé et en regardant leur roaster on s’est même demandé si on ne s’était pas trompé de site. Est-ce que cela fait aussi partie des raisons pour lesquelles vous n’avez pas travaillé avec eux sur ce nouvel album ?

T : Rise a été fantastique avec nous jusque là. Ils sont l’exemple même d’un label qui arrive à sortir du vieux et du nouveau punk et qui arrive à les faire fonctionner ensemble !

Parlons maintenant de quelque chose de vraiment important et sérieux. Avant votre séparation, vous avez à peine tourné en Europe et vous n’étiez encore jamais venu en France. Vous allez bientôt venir faire votre tout premier show en France, à Paris. Comment cela se fait-il que cela n’arrive que maintenant ? Pourquoi nous avoir fait attendre si longtemps ?

T : Je ne sais vraiment pas pourquoi. Notre booking agent ne nous a juste jamais envoyé par chez vous dans le passé… Maintenant nous travaillons avec Dave Pollack / Destiny Tour Booking et nous jouons enfin en France ! Nous sommes enfin entre de bonnes mains. Nous espérons vraiment venir plus souvent et tourner plus en Europe !

Trever, tu as fait un album solo, pas mal des vibes de l’album nous ont rappelé “Ignorance Is Bliss”. Est-ce juste un album comme ça ou penses-tu continuer à sortir d’autres albums solo ? Dans quelle mesure est-ce différent de composer ce genre d’album solo et de composer avec Face To Face ?

T : Je veux vraiment continuer à faire des albums solo, mais je me suis complètement concentré sur Face To Face ces cinq dernières années. La composition est complètement différente car je ne collabore avec personne dans le processus d’écriture comme je pourrais le faire quand il s’agit de F2F.

En vingt ans de carrière, quel est pour toi la plus grosse réussite ? Cours-tu toujours derrière quelque chose que tu n’aurais pas encore réalisé ?

T : Il n’y a pas vraiment de réussite à part entière, mais beaucoup de super souvenirs ! Nous avons juste les meilleurs fans au monde !

Avec le temps, beaucoup de groupes perdent leur enthousiasme pour la musique et prennent cela pour un travail plus qu’un plaisir, mais il est assez facile de dire que cela n’est pas votre cas et que vous avez toujours beaucoup de plaisir à être sur scène tous les soirs. Quel est votre secret ?

T : Nous aimons vraiment ce que nous faisons et nous le faisons enfin pour les bonnes raisons. Nous avons passé trop d’années et perdu trop de temps à courir derrière des obligations comme des disques d’or, des radios, des foutues compétitions entre groupes et d’autres trucs dans le genre… Maintenant, nous faisons réellement de la musique par amour et nous en sommes vraiment heureux !

C’est quoi ce délire dans Face To Face d’avoir les meilleurs bassistes ? Sérieusement, Matt Riddle, Scott Shiflett…

T : Matt a vraiment mis la barre haute aux débuts du groupe et Scott a repris la barre et l’a clairement aussi élevée à un autre level !

Quand vous vous êtes separés, aviez-vous la sensation que c’était une sorte de pause/hiatus ou que cela sonnait réellement et définitivement la fin du groupe ? Ou vous voyez-vous dans, disons, dix ans ?

T : Nous pensions vraiment que c’était la fin de notre groupe, mais nous avions vendu la peau de l’ours un peu trop vite ! Dans dix ans je nous vois toujours en train de rocker sur scène et faire de la musique si nous en sommes capable bien entendu, peut-être pas avec la même fréquence que nous avons aujourd’hui mais j’espère faire cela tout ma vie.

Interview réalisée par Lotfi. B

 

Traduction : Manux Feuzeul

 

Site web : facetofacemusic.com