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DISTURBED (19/10/22)

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Disturbed est de retour avec un nouvel album studio qui s’annonce comme un retour aux sources pour ce groupe emblématique de la scène neo metal. RockUrLife a souhaité en savoir plus en échangeant avec le guitariste du groupe, Dan Donegan.

Ce nouvel album Divisive est beaucoup plus axé sur les guitares, très proche de ce que vous avez fait sur The Sickness, pourrais tu nous en dire plus sur ton état d’esprit lors de composition des titres ?

Dan Donegan (guitare) : Nous avons probablement réuni près de deux cent chansons pour cet album. Nous essayons toujours de nous défier les uns les autres et de faire de nouvelles choses et d’essayer de nous développer en tant qu’auteurs-compositeurs et de montrer différentes facettes du groupe. Comme avec notre dernier album Evolution qui était moitié acoustique et moitié électrique. Cette fois-ci, nous nous sommes diversifiés pour montrer d’autres saveurs du groupe dans l’écriture des chansons. Nous voulions revenir aux éléments clés du groupe. Depuis le début on a des guitares lourdes, une batterie syncopée et le côté plus animal de la voix de David. Nous en avons discuté, c’est là que nous voulions aller. Il fallait vraiment que ce soit comme cela. Prendre nos instruments, entrer dans la pièce ensemble et voir naturellement ce qui allait se passer. Nous étions dans cet état d’esprit. Après que le monde se soit arrêté avec COVID et ait eu tout ce temps libre, il y avait beaucoup de colère et de frustration à faire sortir. Voir tout le monde arrêter de vivre pendant un certain temps. Il a fallu trouver un nouveau mode de vie pour traverser ce confinement et les conséquences mentales que cela pouvait avoir sur nous tous. Je pense que cela a contribué à influencer une grande partie de cette lourdeur de cet album.

C’est agréable de vous entendre revenir à vos racines heavy.

Dan : Oui. C’était juste pour essayer de retrouver ce gros son, ces grosses guitares lourdes et ce sentiment de pouvoir. Et il n’y a qu’une seule ballade sur l’album, “Don’t Tell Me” mais c’est toujours bien d’essayer de se ramifier et de montrer ces différents éléments. C’était juste une émotion que vous ressentez ce jour-là. Je n’avais pas envie d’écrire quelque chose de super heavy. J’avais envie d’écrire une ballade.

Il y a beaucoup de travail sur les chansons avec des effets spéciaux, des touches électroniques et différentes sonorités pour sonner peut-être plus moderne ou pour essayer d’avoir plus d’impact. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ?

Dan  : J’ai toujours aimé incorporer des éléments électroniques. Nous avons grandi, David et moi en particulier, avec le son industriel de Chicago, aux débuts de groupes comme Ministry. Il y avait une bonne scène industrielle qui passait par ici, même des groupes comme Nine Inch Nails passaient par Chicago. Nous sommes influencés par cette scène. Donc, j’aime les touches électroniques. Si vous réécoutez notre album The Sickness, il y avait une partie de son électronique renforcé par du gain. Pour grande partie, c’était juste moi qui expérimentais, je n’étais pas vraiment un claviériste. J’avais acheté un clavier et je tournais simplement les boutons et appuyais sur les touches. Nous ne faisions que faire du bruit. C’était fun et expérimental, et nous voulions revenir à cela avec cet album. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles nous avons fait appel à Drew Falk, le producteur avec qui nous avons bossé sur cet album. Je voulais quelqu’un qui était jeune, frais et affamé. Quelqu’un qui pourrait nous aider à apporter un peu plus de cette technologie moderne au son de Disturbed. Et je pense que c’était juste une excellente alchimie. Je me suis retrouvé excité, chaque jour où je suis allé au studio. Nous commencions à découvrir de nouvelles choses avec le groupe. Et une fois que nous l’avons touché du bout des doigts, c’était comme l’avoir déjà en nous. Il voulait être le cinquième membre du groupe. Nous avons ouvert une porte pour le laisser entrer. Nous avons commencé à construire une confiance dans ses capacités, on l’a laissé nous aider à façonner certaines de ces chansons avec nous.


Tu as mentionné qu’il y a une chanson qui se démarque vraiment dans l’album, c’est “Don’t Tell Me ”. La chanson est un duo avec Ann Wilson. C’est quelque chose qu’aucun d’entre nous n’attendait de vous. Pourriez-vous nous parler un peu de la façon dont vous vous êtes rencontrés et comment vous avez décidé de travailler ensemble ?

Dan : Les gens doivent apprendre que parfois nous pouvons les surprendre avec quelque chose d’un peu inattendu. C’est ce que nous avons fait avec le dernier album dont la moitié était en acoustique ou quand nous avons fait notre version de “The Sound Of Silence”. Personne ne s’attendait à cela. J’aime être imprévisible. Je n’aime ne pas faire les choses auxquelles les fans s’attendent. Nous avons toujours aimé Ann Wilson et Heart. Elle est probablement la meilleure chanteuse de l’industrie du rock. Pour nous elle fait partie du Top 3, probablement pour tout le monde aussi. Il y a quelques années, elle faisait une interview et elle a tweeté à ce sujet. Quelqu’un lui avait demandé s’il y avait quelque chose de nouveau qu’elle trouvait inspirant et elle a dit : “Disturbed, “The Sound Of Silence” “. À ce moment-là, nous étions excités parce qu’elle connaissait le groupe et cela nous suffisait : “Oh mon Dieu, elle sait que nous existons ? Et elle a dit le nom du groupe !“ .  C’était déjà énorme d’être reconnus par une légende du rock comme elle. Cela a en quelque sorte ouvert la porte. Je pense que David lui a envoyé un message à quelques reprises via les médias sociaux et ils ont commencé à s’écrire. J’avais une ballade différente à l’époque sur laquelle je travaillais. David travaillait sur les mélodies et c’était bien, mais ce n’était pas encore tout à fait cela. Je n’avais tout simplement pas l’impression que c’était un tube. J’avais l’impression que c’était juste une chanson correcte. Un  jour, je suis entré en studio, je me sentais vraiment créatif, et j’ai dit à Drew : “on devrait tout recommencer“.  Lui et moi avons commencé à travailler sur la musique et immédiatement la partie guitare est sortie de nulle part. Nous n’avons rien dit à David, et quand il a entendu la musique, il a commencé à inventer une mélodie et c’était déjà mieux.

Alors, comment est-ce devenu un duo ? 

Dan : En allant plus loin avec la mélodie, David a dit que cela pourrait être un duo. Ann était en tête de liste des personnes qui nous sont venues à l’esprit. Nous nous sommes dit que cela valait le coup d’aller lui proposer. David lui en a parlé et elle a tout de suite accepté. Nous étions vraiment contents. Nous voulions lui faciliter la tâche le plus possible. Nous avons attendu qu’elle nous dise quel était son emploi du temps, et nous nous sommes envolés pour San Francisco. Moi, David et Drew. Nous avons trouvé un studio plus petit à l’intérieur des terres, proche d’OaklandAnn est arrivée, elle a passé le seuil de la porte prête à travailler. Très professionnelle, elle a bossé sur les harmonies avec David. C’était incroyable d’être dans la pièce et de les regarder tous les deux travailler sur ces harmonies. Je me suis assis sur le canapé dans le studio, depuis la salle de contrôle,  je me sentais comme un petit enfant qui regardait Ann Wilson chanter avec mon chanteur. Elle a probablement chanté pendant deux ou trois heures, travaillé sur ses parties et posé les pistes. C’était tout simplement incroyable. Lorsqu’elle est partie on s’est regardés, on était sous le choc. “WOW, est-ce que cela vient vraiment d’arriver?“. J’espère que les fans l’aimeront autant que nous. Je pense que les fans de la vieille école et notre génération de fans vont vraiment respecter le fait que c’est un badge d’honneur de l’avoir avec nous.

Comment a-t-elle réagi quand elle a écouté la chanson quand elle était terminée ?

Dan : Je ne lui ai pas parlé personnellement. J”espère qu’elle aime le résultat final. J’imagine que oui car la performance est géniale et que leurs voix sonnent incroyablement bien ensemble. David est mon chanteur préféré, mon chanteur rock masculin préféré. Avoir les deux chanter ensemble, c’est le paradis.


Quand vous avez enregistré “The  Sound Of Silence ”, vous ne pensiez pas que le succès vous ouvrirait autant de portes. Mais maintenant que c’est le cas, est-ce un fardeau ou une chance pour vous ?  Est-ce que cela t’a mis plus de pression parce que vous avez attiré tous ces gens qui sont tombés amoureux de votre musique à travers cette chanson ?  

Dan : “The Sound Of Silence”, c’était comme attraper la foudre dans une bouteille. C’est juste énorme. Je ne cherche pas l’approbation et je ne le fais pas pour les autres. Si c’était aussi facile, alors tout le monde connaîtrait la formule pour réussir un tel succès. Nous avons fait cette reprise pour nous, pour nous mettre au défi. Les seules critiques qui m’importent, ce sont mes partenaires d’écriture dans le groupe. J’écris pour les inspirer. J’essaie d’écrire de la musique qui inspire David à vouloir chanter. C’est tout ce qui compte pour moi et heureusement, nous avons une base de fans qui peut s’identifier avec nos chansons. Quand nous faisons des reprises, cela nous challenge parce que nous ne faisons pas que reprendre la chanson. Nous essayons de la rendre à la Disturbed; nous essayons de marcher sur cette ligne fine pour un rendu authentique qui respecte l’artiste original. Mais comment faire pour apposer sa patte, pour qu’elle sonne suffisamment différemment et pour qu’elle soit de Disturbed. Quand nous avons fait “The Sound Of Silence”, la première réaction a été : “eh bien, c’est une chanson lente“. Tout le monde pensait qu’on allait faire une reprise heavy. Je me souviens avoir dit à David et aux gars que je ne voulais pas faire cela. C’était trop prévisible. Je pensais juste qu’il serait plus difficile de rester sur un tempo lent. Mais alors, comment garder ce tempo tout en faisant une version vraiment différente ? Je savais que ce serait expérimental, mais j’ai dit : “Je pense que nous pourrions le faire de manière à le rendre plus sombre et plus inquiétant.” Le piano et l’orchestre étaient les meilleurs éléments pour créer une ambiance et avoir la meilleure musique pour que David puisse mettre en avant ses capacités vocales. Si on avait fait une version heavy, elle aurait probablement été cool, typique de Disturbed avec des riffs lourds, une batterie lourde et la voix animale de David. Mais je voulais vraiment que la chanson pousse David vocalement. Notre producteur nous a aidés à composer cette chanson avec nous. Il a donné à David des conseils pour nous aider à aller dans la bonne direction sonore, il a contribué à l’arrangement des cordes et à trouver la bonne tonalité pour David. Le titre original c’est juste une guitare, une performance folk directe avec de superbes harmonies, mais il n’y a pas vraiment de hauts et de bas dans la chanson. C’est une chose que nous voulions vraiment amener.


Tu dis que tu écris pour inspirer les autres membres du groupe. Est-ce là le secret d’un line up aussi régulier ?  

Dan : Nous sentons juste que nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous écrivons des morceaux avec des paroles qui nous parlent. Que ce soit sur des évènements qui nous arrivent, des évènements dans le monde où des problèmes de relation il faut que cela nous parle. Nous ne forçons rien. Nous ne pouvons pas faire quelque chose en laquelle nous ne croyons pas. C’est ce qui compte pour nous. Nous avons de la chance car nous avons un public qui se retrouve dans nos titres, qui s’identifie à nos paroles. Il est possible que certains d’entre eux ne trouvent pas leur compte avec un morceau comme “Don’t Tell Me” mais peut-être que si. Certains n’aimeront peut-être pas “Unstoppable”, mais peut-être que si. L’important pour nous c’est de faire quelque chose d’assez varié pour espérer que nos fans trouvent ce qui leur faut pour traverser les moments difficiles de leur vie. Nous essayons de les stimuler, de les booster pour leur apporter la force nécessaire. C’est cela qui compte pour nous, c’est ce qui nous rassemble dans le groupe.

Vous étiez censés célébrer l’anniversaire de The Sickness, mais malheureusement, en raison de la pandémie, vous n’avez pas eu la chance de partir en tournée et d’avoir les festivités pour vraiment profiter de ce moment. Alors, y a-t-il quelque chose de nouveau à venir ?

Dan : Nous voulons reprendre la route. Nous faisons évidemment face à la COVID et cela ralentit tout. L’industrie musicale souffre. C’est difficile de voir que beaucoup de groupes sont revenus sur scène et doivent maintenant tout arrêter. De plus en plus de tournées sont annulées à cause de l’inflation. Tout devient trop cher. Le coût de la tournée, les coûts de production, sans parler du fait que c’est encore compliqué de voyager hors des US pour nous. J’espère que les choses pourront s’améliorer avec le temps. Nous avons l’intention de reprendre la route en 2023 et de faire quelques tournées. Nous prévoyons de revenir en Europe. C’est certainement quelque chose qui est en préparation en ce moment. C’est hors de notre contrôle. C’est plus entre les mains des promoteurs.

© Travis Shinn


Nous avons besoin de vous voir en live. D’autant plus que David a déclaré que l’idée derrière cet album était de créer un signal d’alarme pour montrer que nous avons beaucoup plus à gagner en étant ensemble. C’est un message puissant et on pense que c’est quelque chose que vous devez diffuser.  

Dan : La musique rassemble les gens. Je parle de la musique en général, peu importe l’artiste. Il y a tellement de divisions dans le monde ces jours-ci, surtout ici aux États-Unis. Il a été très difficile de voir les gens et le pays si divisés ces derniers temps. La musique c’est une chance pour nous d’échapper à tout le chaos dans le monde et de mettre tout le monde ensemble dans un même lieu. Peu importe la race, la couleur ou la religion, peu importe la richesse ou la pauvreté, la musique peut tout unir. La musique permet de dépasser toutes nos différences pour profiter ensemble. La musique c’est la plus belles des échappatoires.

Et c’est ce dont nous avons besoin en ce moment. Dernière question : nous sommes RockUrLife, alors qu’est qui rock ta life, Dan ?  

Dan : C’est une grande question. Mes enfants rock ma life. Mes deux adolescents, ils m’aident à garder les pieds sur terre. Je suis juste le père qui les embarrasse tout le temps. Je fais toujours un truc qui va les gêner, mais c’est notre rôle de parent. Ils ont grandi dans ce style de vie. Ils ont beaucoup été sur la route avec moi. Ils viennent souvent en tournée et ils aiment ce que je fais. Ils adorent le fait que je puisse avoir certains avantages pour les amener à d’autres concerts parce qu’ils préfèrent aller voir d’autres groupes. Donc, c’est assez drôle. Ce n’est pas comme s’ils étaient des fans #1de Disturbed. Ils me demandent si je peux avoir des places pour Harry Styles ou des billets pour voir Kanye West ou quelqu’un d’autre. Ce sont de bons enfants et ils me font rire tous les jours. Et c’est cela qu’il faut. Pouvoir se sentir bien et rire. Vous avez besoin de gens pour vous faire rire. Et, en plus de mes enfants, c’est de la musique, mes amis et les fans. Les fans ont toujours été là pour nous. Je serais perdu sans la musique. Si vous êtes un athlète, vous cherchez ces chansons qui vous stimulent. Si vous allez au gymnase pour vous entraîner, vous voulez des chansons comme “Unstoppable” et “Indestructible”. Et si vous traversez des moments sombres et que vous avez besoin de quelque chose d’encourageant  et que nous avons eu des chansons comme “A Reason To Fight” sur le dernier album qui abordait la dépendance à la drogue ou à l’alcool, ou la dépression ou le suicide. Nous essayons d’avoir ces chansons parce que cela nous parle.  Nous avons eu des membres de la famille ou des amis qui ont emprunté certaines de ces routes sombres. Nous avons ces chansons vers lesquelles les fans de Disturbed pourraient se tourner pour avoir envie de traverser ces moments difficiles. C’est cela qui rock ma vie.

© Travis Shinn


Site web : disturbed1.com

Marion Dupont
Engagée dans la lutte contre le changement climatique le jour, passionnée de Rock et de Metal le soir !