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DANKO JONES (27/11/14)

“Fire Music” est le septième album du trio canadien Danko Jones. Du rock qui déménage toujours autant après quinze ans de carrière. Rencontre avec le chanteur-guitariste Danko Jones et le bassiste John Calabrese pour parler de leur nouveau bébé, de ses chansons et de son point de vue sur les artistes récompensés aux awards.

 

Salut Danko Jones !

Danko Jones (chant/guitare) : Salut !

Vous sortez votre nouvel album “Fire Music” contenant onze titres rock n’roll, comment vous sentez-vous juste avant sa sortie ?

D : Pour cet album je me sens plutôt à l’aise et confiant. Je ne suis pas stressé, je suis juste excité de pouvoir faire écouter cet album sur lequel on était à fond pendant les trois derniers mois.

Comment décrirais-tu cet album en trois mots ?

D : “Pretty damn good” !

John Calabrese (basse) : Tu as choisi les bons mots ! (rires)

La première chanson que vous avez sorti est “Gonna Be A Fight Tonight”, quelle histoire se cache derrière cette chanson ?

D : Ce n’est rien de plus qu’une description qu’une scène de bagarre de rue. Quand j’ai écrit les paroles, j’imaginais “West Side Story” rencontrant “The Warriors”.

Dans l’album, il y a une chanson “Getting Into Drugs”, tu commences avec les paroles “I smoked a joint for the very first time last night” (ndlr : J’ai fumé mon premier joint hier soir) pour ensuite décrire ce que tu ressens et penses à ce moment précis. Est-ce un souvenir personnel ou de la pure fiction ?

D : Ce n’est pas vraiment de la fiction. Je ne prend pas vraiment de drogue. Et je ne bois pas vraiment non plus. Je me suis calmé au fil des années. Mais ce n’est pas comme si je n’avais jamais tiré sur la corde. La chanson parle d’un personnage qui n’en a jamais consommé. Il essaye un peu plus tard dans sa vie, et réalise qu’il aime ça. Donc ce n’est pas véritablement une histoire vraie, mais c’est parce que je ne consomme plus depuis longtemps. Mais récemment j’ai fumé à nouveau un joint et c’était finalement amusant de me retrouver dans cet état. Donc la chanson ne parle pas vraiment de moi, mais d’une autre personne qui découvre ce que c’est. Quand tu dis “Getting Into Drugs”, le mot drogue reste un mot d’ordre général. Si tu lis bien les paroles, ça ne parle que de drogues douces, rien de plus ! Mais ça reste une chanson fun, on s’est amusé sur l’écriture du début à la fin !

J : Même dans le studio !

D : Oui même dans le studio ! Notre producteur Eric Ratt a expérimenté plusieurs effets psychédéliques. Il a testé plein de sons différents pour simuler la prise de drogue !

Penses-tu que la drogue est indissociable du rock n’roll ?

Les deux : Oui, absolument !

D : Je ne me drogue pas, mais je gagne ma vie en faisant des disques de rock ! Et puis tu n’as pas besoin de drogue pour écouter de la musique !

 

 

La chanson “Do You Wanna Rock” nous a beaucoup marqué. On a l’impression que ça pourrait être un hymne rock !

J : Merci !

Le refrain est efficace ! Quelle était votre intention quand vous avez enregistré ce titre ?

D : C’est l’intention qu’on a dans chaque chanson que nous enregistrons, de faire le refrain le plus efficace possible. Le refrain est ce qu’il y a de plus important, il faut qu’il soit le plus accrocheur possible. Donc oui, d’une certaine manière on s’était concentré sur cette chanson, comme pour chaque titre !

Vous avez travaillé avec Eric Ratt à la production. Comment vous a-t-il aidé pour l’écriture des chansons ?

J : La plupart des chansons étaient déjà terminées en entrant au studio.

Oui vous y êtes allés avec les chansons déjà prêtes.

J : Pour répondre à ta question, oui, il nous a pas mal aidé. Il nous a aidé à avoir des chansons déjà écrites pour ensuite entrer en studio. Même avant de sortir les démos, on a passé du temps ensemble sur les pré-productions. On est allé dans le petit studio d’Eric, on a pu enregistrer plusieurs fois les chansons, donc une fois en studio on n’a pas trop essayé d’autres choses. On savait déjà à l’avance à quoi les chansons allaient ressembler et comment on devait procéder.

 

 

Eric Ratt a remporté plusieurs prix aux JUNO Awards (ndlr : Les Victoires de la Musique au Canada), était-ce un honneur pour vous de travailler avec lui ?

D : Pas parce qu’il a gagné des JUNO Awards.

J : C’est vrai que c’est une bonne chose au Canada, on vient de là bas.

D : Ce n’est pas parce qu’il a gagné des récompenses qu’on a voulu travailler avec lui. C’est parce que j’aime la teinte qu’il a réussi à donner sur des albums que j’ai écouté. Tout ça ne signifie rien pour moi. Tu peux avoir vingt Victoires de la Musique et ta musique peut être de la merde, et je n’aurais pas envie de travailler avec toi. Mais ce qui m’a convaincu c’est le travail qu’il a pu faire avec Cancer Bats, plus particulièrement un album, et je ne sais même pas s’il a reçu des prix pour ce disque. Mais il y a des tonalités dans ces albums que je trouvais manquante dans nos disques. Pendant nos quinze ans d’existence, on a vu qu’Eric a travaillé avec Billy Talent et Cancer Bats, pendant que l’on faisait notre truc. Et on s’observait tous mutuellement, donc c’était le bon moment pour nous de travailler ensemble, et je pense que l’on a fait du très bon boulot. Mais les JUNO Awards, ou les Grammy Awards…

J : Ce n’est pas vraiment notre ambition ! Même si ça peut être sympa, mais on n’est pas trop dans cette industrie.

D : Et soyons honnête, ce n’est pas vraiment destiné à ceux qui écoutent la musique.

Pour vous les véritables récompenses sont les fans ?

D : Oui ! Et dans une certaine mesure la récompense est aussi la musique et les albums que tu produis, et les chansons. Et ça nous permet aussi de nous évaluer. Mais j’entends les gens dire “oh il a gagné trente récompenses ! Il a fait ça, et ça et ça…!” et je n’ai pas d’autre réaction que de dire “OK !”. Mais je trouve que ça craint quand même, que tu sois dessinateur, cinéaste, producteur ou simple interprète de chansons. Il y en a qui font de la musique tout le temps, et qui gagnent toujours des prix. Mais je ne le trouve pas très talentueux. Et on pense tous ça d’une personne ou une autre, qu’on le dise de manière publique ou privée.

On peut s’attendre un jour à ce que vous collaboriez avec Billy Talent ou quelqu’un d’autre…

Les deux : On ne sait jamais ! (rires)

Avez-vous des souvenirs amusants de l’enregistrement de “Fire Music” ?

D : Oui bien sûr ! Et on ne se prend jamais trop au sérieux quand on collabore avec de nouvelles personnes sur un album ! Quand tu fais un album, il n’y a aucune raison d’avoir une ambiance oppressante, sinon ce n’est pas amusant ! Il y a quand même eu des moments où une personne est entrée et a mis une mauvaise ambiance dans tout le studio. Et c’était un connard, de vouloir ruiner le travail que représente de faire un album.

 

 

Vous allez commencez une tournée mondiale, peut-on s’attendre à vous revoir en France et à Paris ?

J : Oui évidemment ! On sera sûrement de retour en France pour cet été. Sûrement pour quelques festivals et on espère jouer dans quelques salles en France et tout ce qu’il y a autour. On pense à Paris.

Vous avez un souvenir “Spinal Tap” ?

D : Oui, on a eu sept batteurs différents… (rires) Je pense que c’est suffisant !

Pour finir, notre traditionnelle question : notre site s’appelle “RockUrLife”, alors qu’est-ce qui rock votre vie ?

D : Je dirais la musique, ça me parait évident !

Merci !

Site web : dankojones.com

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife