Interviews

CREEPER (Blind Test) (14/04/17)

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Ayant eu la chance d’avoir le nouveau phénomène anglais Creeper en interview deux fois consécutivement, il nous est venu à l’idée que, pour cette deuxième rencontre, on allait pimenter les choses. En effet, afin de découvrir encore plus le riche univers de la formation originaire de Southampton, nous avons décidé de lui faire subir l’impitoyable blind test RockUrLife. Nous avons donc affronté Will, Hannah et Ian autour d’un blind test spécialement concocté pour l’occasion.

David Bowie – “Five Years” (“The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars” – 1972)

Will Gould (chant) : (seulement après une ou deux secondes)  C’est David Bowie, “Five Years” ! David Bowie a été le premier artiste que j’ai vraiment aimé, dont j’ai vraiment été fan. En particulier cet album puisque c’est le premier album que j’ai acheté moi-même ! C’était le premier album que j’écoutais et dans lequel il y avait une intro et une outro. 

Ian Miles (guitare) : Nous avons écrit une intro pour “Eternity In Your Arms” qui était influencée par “Five Years” mais elle ne collait pas avec le reste de l’album malheureusement.

AFI – “Snow Cats” (“The Blood Album” – 2017)

Will : (après quelques secondes) C’est AFI, sur leur nouvel album. La chanson c’est… (ndlr : il chante les premières paroles du titre) “Snow Cats”, non ? Oui ! AFI a été une grosse influence pour moi, plus tardivement que David Bowie mais ils m’ont introduit au punk rock avec cette touche glam que j’adore. Le temps n’a pas d’impact sur eux puisque ce dernier album est vraiment excitant et va vraiment à l’essentiel.

Ian : Ca été l’un de nos premiers point commun musical avec Will. C’est le premier groupe dont nous avons été fans tous les deux ensemble et qui nous a donné envie d’écrire de la musique ensemble. C’est un groupe très important pour nous. 

Craig David – “Rewind” (“Born To Do It” – 2001)

Tous ensemble : Craig David ! Southampton ! (rires)

Will : Quel est le nom du DJ de Craig David déjà ? Ah Artful Dodger ! Je l’ai vu jouer avec son groupe dans un bar à Southampton, c’était la folie. Craig David est un héros à Southampton, quand il passe par notre ville en tournée, il fait un tour de la ville, sort la tête du bus et nous fait coucou, comme si c’était la Reine ! (rires) 

Funeral For A Friend –  “History” (“Hours” – 2005)

Hannah Greenwood (claviers) : Oh !  C’est Funeral For A Friend, non ? “History” !

Will : Encore un groupe très important pour nous, ce sont les premiers qui nous ont amené en tournée avec eux. Pour leur dernier concert d’adieu, Matthew (chanteur de Funeral For A Friend) a insisté pour que nous fassions la première partie. Il a été une grosse influence pour moi quand j’étais à l’école.

Ian :  Comme Will l’a dit, Creeper ne serait rien sans Funeral For A Friend. Pas forcément pour l’influence musicale mais surtout parce que, lorsque nous avons splitté avec notre ancien groupe et décidé de former Creeper, Matthew nous a directement envoyé un message nous proposant de partir en tournée avec eux ! 

Misfits – “Last Caress” (“Beware – 1980)

Tous ensemble : Misfits ! 

Will : Nous avons eu la chance de faire une tournée avec eux au Royaume-Uni.

Ian : (s’adressant à Hannah) C’était l’une de tes premières tournées avec nous, non ?

Hannah : Oui c’était même ma première tournée avec vous !

Will : C’était vraiment fun, c’est la première tournée sur laquelle nous avons vendu nos patches.

Ian : Un jour nous avons vu Danzig jouer à Londres et une partie du concert était consacrée à des covers de Misfits, et Doyle est monté sur scène avec eux ! C’était incroyable. Je ne crois pas que cela se reproduira un jour ! (rires)

Pixies – “Where Is My Mind” (“Surfer Rosa” – 1988)

Will : Les Pixies.

Est-ce que vous pouvez deviner pourquoi nous avons choisi cette chanson pour vous ?

Will :  J’adore cette chanson et ce groupe quoiqu’il en soit mais… Est-ce qu’il y a un rapport avec “Fight Club” ?

Oui.

Ian : Oh Meat Loaf ! (rires) Il joue dans “Fight Club” ! C’est génial, j’adore ce blind test ! C’est un super acteur mine de rien. C’est quelque chose que Bowie a eu plus de mal à faire par exemple.

Meat Loaf – “I’d Do Anything For Love (But I Won’t Do That)” (“Bat Out Of Hell II: Back Into Hell” – 1993)

Tous ensemble : Meat Loaf ! (rires)

C’est plutôt inhabituel de le voir figurer parmi les influences de groupes aussi jeunes que le vôtre.

Will : On adore Meat Loaf, et pas seulement parce qu’il a vendu énormément d’albums. Il a écrit des supers chansons aussi.

Coldplay – “Don’t Panic” (“Parachutes” – 2000)

Will : (Lorsque le chant débute) Oh c’est Coldplay. 

Est-ce que vous saviez que le batteur de Coldplay est originaire de Southampton ?

Tous : Non, nous ne savions pas ça !

Will : Je les ai vu jouer dans un tout petit club à Southampton. Le club dans lequel nous avons donné notre premier concert d’ailleurs. 

Est-ce que vous pensez que votre musique évoluera autant que celle de Coldplay ?

Will : Nous n’avons pas envie de sortir les mêmes albums tout le temps donc oui, nous essayons toujours de changer notre musique. La musique est un art qui réfléchit l’âme de celui qui l’écrit. Nous changeons en permanence, on grandit. Nos goûts changent, notre perception change, les choses de la vie changent aussi, les relations que nous avons ou encore notre manière de voir le monde. Si notre musique ne bougeait pas, j’aurai le sentiment de devoir répondre à un cahier des charges que l’on impose. Personne autour de cette table ne sera la même personne qu’il ne l’a déjà été, donc notre musique va changer en même temps que nous. 

Nick Cave – “Jubilee Street” (“Push The Sky Away” – 2013)

Tous : On passe notre tour là.

Il vit à Brighton.

Will : Est-ce que c’est Nick Cave ? (ndlr : la voix entre dans la chanson) Oh oui ! Aucun doute possible avec cette voix ! Immense inspiration, j’admire la manière dont il gère sa carrière. The Birthday Party était un groupe très agressif, très punk alors qu’aujourd’hui, Nick est une référence mondiale de la musique. Nous avons commencé comme un groupe punk rock criard mais notre musique évolue petit à petit. Aucun de ses albums ne sonne pareil.

Metallica – “Hardwired” (“Hardwired… To Self-Destruct” – 2016)

Ian : Metallica ! (rires) J’adore cet album ! Il n’y a que quelques chansons avec lesquelles je n’accroche pas trop mais c’est un très bon album. Ils sont l’équivalent de mon Bowie. C’est le premier groupe qui a une influence sur qui je suis aujourd’hui. Nous regardions le documentaire “Some Kind Of Monster” l’autre jour et c’est drôle car, en tant que fan du groupe, tu vois des choses que tu n’aurais jamais soupçonné ou imaginé à propos d’eux. C’est un peu “ne rencontrez jamais vos idoles” ! Mais j’arrive à séparer l’art de l’artiste donc je ne néglige pas l’immense influence qu’ils ont eu sur moi.

Iron Maiden – “The Evil That Men Do” (“Seventh Son Of A Seventh Son” – 1988)

Tous ensemble : Iron Maiden !

Will : Nous avons fait une reprise de cette chanson !

Hannah : Nous avons reçu un message de notre manager nous demandant d’aller à Southampton pour bosser sur une reprise d’Iron Maiden. Je me suis dis “mais de quoi il parle ?” (rires) Neil et moi avons arrangé la chanson assez rapidement, simplement en s’asseyant ensemble et en écoutant la chanson en boucle. 

Ian : Neil était très stressé par cette reprise !

Will : C’est la reprise que nous avons faite que je préfère. 

Hannah : Oui je l’adore aussi ! Parfois je la réécoute et je me dis “wow, nous avons vraiment fait ça !” (rires)

Will : Ce sont des légendes au Royaume-Uni, c’est l’illustration parfaite du groupe énorme mais qui continue de jouer en festival malgré leur immense carrière. 

My Chemical Romance – “Fake Your Death” (“May Death Never Stop You” – 2014)

Will :  Oh c’est My Chemical Romance, “Fake Your Death”.

Nous avons eu le sentiment que c’était la chanson parfaite pour conclure.

Will : Groupe extrêmement important pour nous. Nous sommes souvent comparés à eux et je l’accepte sans souci. C’était une grande influence pour moi quand j’étais plus jeune, je les ai vu en concert tant de fois. Je pense qu’ils ont offert à notre génération ce que le glam rock a offert à la génération de mon père. C’était le mouvement “emo” à l’époque mais ils ont permis à beaucoup de kids de s’échapper de leur quotidien, et c’est ce dont nous avions besoin à l’époque. Ils étaient si énormes au Royaume-Uni ! Je pense que leur influence principale sur nous c’est de le fait de pousser le concept à fond, que ça ne soit pas seulement un gimmick.
 

 

 

Site web : creepercult.com

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN