Interviews

Conférence de presse : Sonisphere France par Symfonia, Loudblast et Mass Hysteria (26/03/11)

En plus de Tom Araya (Slayer) et de Dave Mustaine (Megadeth), Andre Matos (Symfonia), Timo Tolkki (Symfonia), Stephane Buriez (Loudblast) et Mouss (Mass Hysteria) ont également assisté à la conférence de presse du Sonisphere français et se sont prêtés à une séance de questions/réponses avec les médias.

Ça fait quoi pour Mass Hysteria d’être sur l’affiche du Sonisphere France ?

Mouss (chanteur de Mass Hysteria) : Quand on a su que le Sonisphere était en France, il était évident qu’on devait y être. Cela s’est fait car notre tourneur travaille bien.

Salomon Hazot (président de Nous Productions) : Ce n’était pas possible de faire un festival sans qu’on invite Mass, Loudblast et Gojira. On aura peut être un quatrième. On ne sait pas lequel. Oliver Garnier (Replica Promotion) nous met la pression pour choisir l’un ou l’autre. Il y a trois choix possibles. On en prendra un quatrième mais c’est avec joie et un grand honneur aussi parce que s’ils ne sont pas là, ce ne serait pas Slayer, ni Megadeth et certainement pas Metallica ou tous les autres que vous connaissez qui vont jouer partout au cours de l’année. Par chance, tous les gens qui aiment cette musique en province, l’écoutent et voient ces garçons et merci à eux. C’est un minimum de respect, de correction que de les inviter et c’est avec une grande joie qu’on l’a fait.

M : C’est la deuxième fois qu’on a l’honneur de jouer avec Metallica. Merci encore à Nous Productions.

S : C’est normal.

M : Ce sont des gens dans l’ombre qui nous font confiance et qui poussent certains groupes français à participer aux grosses affiches comme celle-là. En plus, ces groupes font partis de notre background musical depuis qu’on est ados. Au sein de Mass Hysteria, deux guitaristes jouaient devant les posters de tous ces groupes-là. Quinze ou vingt ans après, jouer à coté d’eux, c’est un rêve impossible. Parfois, quand on se donne les moyens, on obtient ce qu’on a toujours rêvé. Ça fait plaisir que des grosses productions comme Nous Productions, aident les jeunes groupes français à se mettre à coté, à partager une affiche énorme, une affiche internationale, donc merci, merci de relayer l’information, relayer les concerts, les chroniques. De toute façon, on fait parti du même bain vous et nous. On est fans de ces groupes-là, que je fasse ce métier-là ou pas, j’aurais été dans la fosse de toute façon. (rires) J’ai de la chance d’être sur scène avec Bubu des Loudblast et Symfonia que je ne connaissais pas personnellement.

Andre Matos (chanteur de Symfonia) : Enchanté !

S : Comme je l’ai dit, ça fait un moment qu’on parle d’essayer de faire Sonisphere en France. Il n’est pas envisageable en France qu’il n’y ait pas de groupe français c’est tout. Je fais d’autres festivals; si je fais Sonisphere c’est aussi pour essayer de faire quelque chose d’autre, quelque chose qui ne se fait pas. Je n’ai pas besoin de faire Sonisphere pour vivre, j’espère que je vais gagner de l’argent. On dirait que cela se présente bien. Mais ce n’est pas le moteur principal parce que je peux ne pas le faire. A partir de là, je le fais comme j’ai envie de le faire. Et si je le fais pas comme j’ai envie de le faire, je ne le fais pas. J’ai donc imposé qu’il y ait des groupes français tous les jours. Qu’on fasse trois, quatre ou cinq jours de festival, il y aura toujours des groupes français. Je ne sais pas ou on va aller les chercher à un moment mais il y en aura toujours. Il faudra qu’il y en ait. C’est un minimum pour donner l’envie à d’autre de faire de la musique et pas seulement encore une fois que les gens puissent venir sur Metz ou à Nantes, Clisson ou à Paris pour voir des concerts. Il faut qu’il y ait de la musique partout. C’est pour cela qu’on fait Sonisphere et qu’on y arrive. Donc il y aura tout le temps des groupes français.

Loudblast, un nouvel album qui sort ?

Stephane Buriez (chanteur de Loudblast) : Oui on a un nouvel album, “Frozen Moments Between Life And Death”, qui sort le 18 avril chez XIII Bis Records. On va entamer la première partie de la tournée dès avril jusqu’au Sonisphere avant de tourner au Canada, en Allemagne à la rentrée. On a vraiment envie de bosser sur l’international avec cet album là, donc notre label va également prendre le relais à l’étranger.

Une tournée au Japon ?

SB : Japon, je ne peux pas dire quand mais je produis un groupe japonais donc ça va peut être ouvrir des portes. Mais oui, s’il reste encore des gens pour acheter des disques. (rires)

S : Il ira peut-être au Japon et il ira peut-être faire son concert à l’Elysée Montmartre pour être drôle !

SB : On va pas pouvoir le faire à la rentrée par contre. (rires)

S : Non c’est juste pour essayer d’être drôle.

M : Pour Mass c’est une chance incroyable. On sera en fin de tournée. Ça va clore notre tournée. Ça fait deux ans qu’on tourne avec notre dernier album qui s’appelle “Failles”. Donc clore avec une telle affiche, franchement, je n’ai pas de mots. C’est un véritable plaisir de clore l’année et la tournée de deux ans avec une scène aussi énorme que ça.

SB : C’est un peu comme la cerise sur le gâteau. Voir 50 000 personnes avec une affiche de rêve.

Et concernant Symfonia ?

S : Eh les gars, en français !

A : En anglais car Timo doit comprendre. Timo peut répondre en finlandais si vous le voulez. il n’y a pas de problème ! C’est la honte de parler français devant tellement de gens. (rires) Notre CD, “In Paradisum”, arrive la semaine prochaine.

Timo Tolkki (guitariste de Symfonia) : Le 1er avril.

A : Nous sommes censés commencer la tournée en juin et cette tournée devait débuter au Japon. Mais pour l’instant, elle a été déplacée. Pour être honnête, nous sommes contents de vous recevoir car notre promo au Japon a aussi été annulée pour les raisons que vous connaissez tous. Bien sûr, le Japon a tout notre soutien. Nous partirons là bas quand la situation se sera améliorée. Cela nous a attristé car nous sommes allé au Japon à plusieurs reprises dans notre carrière et nous connaissons aussi des gens qui vivent là bas. C’est quelque chose qui pouvait aussi se passer n’importe où dans le monde, tout le monde est concerné. Bref, le Sonisphere est confirmé pour le 7 juillet. Et nous devons continuer…

Le 8 !

A : Je l’ai dit dans pratiquement toutes les interviews ! (rires)

S : Tu peux venir dès le 7 si tu veux !

A : Yeah, camping familial.

S : On te suggérera de très bons restaurants. (rires)

A : Après le 8 juillet, on va faire quelques dates en Europe avant d’aller en Asie. Mais aussi des festivals à la fin de l’été en Europe. Nous sommes en train de planifier tout cela.

Sonisphere sera l’une des premières dates ?

A : Pas le tout premier car nous avons déjà joué en Finlande.

Vous allez jouer des chansons de vos anciens groupes ?

A : Nous ne voulons pas jouer les plus gros hits car nous voulons pas que Symfonia soit un groupe de reprises. Peut être qu’on jouera “Carry On” (Angra) mais Timo ne veut pas. (rires)

T : C’est une dictature entre deux personnes !

Est-ce que les groupes français à l’affiche ont des messages à faire passer aux petits groupes qui rament dans des bars et qui rêvent de se retrouver sur ce genre d’affiche ?

M : Bien sûr, travailler, travailler, travailler, répétez, répétez, répétez.

SB : On a mis 25 ans pour être sur cette affiche quand même !

M : Ouais. Mais il y en a qui font la gueule.

SB : Non mais voilà. Il y a quand même des évènements en France qui commencent à s’implanter sérieusement. A part le Hellfest, le Sonisphere était quand même attendu. On en parle déjà depuis deux ans. C’est évident que c’est une bonne plateforme pour tous les groupes français parce qu’à un moment, il faut arrêter d’avoir ce complexe franco-français. On n’est pas moins bon que les autres, on a juste des structures qui sont parfois pas suffisamment accompagnatrices ou en tout cas suffisamment importantes aux yeux des acteurs internationaux. Ça ne s’arrête pas aux frontières. Il semblerait que ça soit en train de changer mais espérons qu’on soit dans cette bonne mouvance et que des structures continuent à faire avancer les choses. Et je sais que le marché de la musique n’est pas évident, spécialement dans le contexte actuel, mais il faut réinventer des solutions et des choses pour que tout cela puisse continuer à vivre. Parmi les groupes français, il y a Mass, nous, Gojira, un quatrième, la surprise…

M : En tant que groupe français présent sur cette affiche, c’est juste pour dire aux jeunes groupes ou groupes français en général que c’est possible. Déjà, il y a des groupes français qui peuvent se mettre aux cotés de groupes ricains et défendre chacun son “bout de gras” et exprimer sa passion musicale devant un public large, varié. Donc voilà c’est juste possible. Quand on est sur une affiche comme ça, c’est un message envoyé aux productions, aux groupes français. On peut mettre des groupes français aux cotés d’anciens comme nous, d’être sur une telle scène. C’est un message positif. Mais on est pas là non plus par hasard car ils sont au courant de ce qu’ils se passent en France, ils sont au courant des groupes acharnés qui n’ont pas lâché le bout, qui tournent malgré la crise du disque, qui changent souvent de tourneur parce que ce n’est pas évident non plus pour tous les groupes français et après il y a des gens qui sont là qui ne lâchent pas l’affaire comme Loudblast, Mass, il y en a plein d’autres, Black Bomb A, Lofofora, Dagoba, The Arrs… La scène française est très prolifique, et comme disait Stephane, il y a de très bons groupes français qui sont parfois très mal entourés, mal accompagnés et qui s’arrêtent en plein essor parce que derrière ça n’a pas suivi. Il y a aussi le facteur chance aussi etc mais bon il y a plein de paramètres qui font que… Les groupes qui ne lâchent pas l’affaire, qui travaillent vraiment et qui tournent coûte que coûte dans les bars, dans les festivals, qui les ferment ou qui ouvrent les festivals, moyens ou tout petits, il faut faire son métier dans toutes les conditions possibles. J’espère pour la plupart des groupes qu’ils pourront finir une fois dans leur vie de musicien, sur un plateau comme ça. C’est un petit coup qui fait plaisir. Vraiment, le mot je ne l’ai pas.

SB : Il n’y a pas de mot.

M : C’est juste possible.

Plus d’infos : www.facebook.com/sonispherefrancewww.sonispherefestivals.comwww.nousproductions.com

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife