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CLUTCH (23/06/19)

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Si Clutch est à l’affiche d’un festival ou d’un quelconque concert, la journée s’annonce parfaite. C’est une journée pareille qui nous attend au Hellfest, avec les Américains et on a eu l’opportunité de nous entretenir avec Tim avant leur prestation !

Bonjour Tim comment vas-tu ?

Tim Sult (guitare) : Je vais très bien !

C’est votre cinquième au Hellfest. Quels souvenirs gardes-tu de tes précédents passages ?

Tim : Après chacun de nos concerts au Hellfest, j’ai toujours eu ce ressenti. Après avoir quitté la scène, j’ai toujours eu l’impression d’avoir joué notre meilleur concert ! C’est sans aucun doute mon festival préféré !

Au fil des années, les salles dans lesquelles vous jouez en Europe sont de plus en plus grandes, en France aussi. Le public est de plus en plus fou aussi. Êtes-vous surpris ? Qu’en penses-tu ?

Tim : A vrai dire, on en est très heureux, on ne va pas se le cacher. Ça nous a pris pas mal de temps pour mettre la machine sur de bons rails, ici en Europe, et d’atteindre le même niveau qu’aux Etats-Unis. Aujourd’hui, il faut croire qu’on a même dépassé cela et qu’on est bien plus présent en Europe et le public ici est de plus en plus nombreux. On est simplement très heureux de pouvoir jouer depuis si longtemps tu vois, et de voir que beaucoup nous découvrent pour la première fois, que d’autres nous suivent, qu’ils organisent des voyages pour venir nous voir au beau milieu de nulle part. C’est très gratifiant artistiquement parlant. A vrai dire, c’est même une expérience humaine mémorable.

Book Of Bad Decisions” (2018) est maintenant sorti depuis plusieurs mois. Avec un peu de recul, qu’en penses-tu aujourd’hui ?

Tim : J’aime toujours l’album. Je le trouve énorme et j’adore. J’apprécie le fait de jouer l’ensemble des titres du disque. Ça en fait beaucoup. (rires) Puis nous changeons notre setlist tous les soirs, donc j’ai parfois la manie d’en mettre beaucoup de notre dernière album. Certains fans sont contents, les die hard un peu moins. Avec quinze nouveaux titres, ce n’est vraiment pas évident, c’est de plus en plus compliqué ! On a également enregistré quelques reprises là, et on les met en ligne progressivement, cela ne va pas nous aider non plus. On a beaucoup trop de musique. (rires)


Comment élaborez-vous les setlists de vos concerts du coup ?

Tim : Par le passé, on se réunissait autour d’une table et on en préparait quelques unes, mais on en a eu marre. Donc aujourd’hui, c’est un concert, un membre du groupe. Et généralement, elle est établie quatre à une heure avant de monter sur scène.

Vos albums sont plus appréciables au fil du temps. Ils sont si denses, qu’il est parfois difficile de tout intégrer, d’emblée, à la sortie. Comme le bon vin on va dire. (rires) Es-tu d’accord avec ce ressenti là ?

Tim : J’ai le même ressenti avec l’album des Beastie Boys “Paul’s Boutique” (1989). Il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir à chaque écoute.

Je suis heureux d’entendre ce type d’avis de la part d’autres, oui. Je suis beaucoup trop impliqué pour avoir un point de vue pareil. Ceci dit, quand j’écoute d’anciens disques du groupe, certains morceaux que je n’appréciais pas forcément, et bien avec le temps, je les apprécie de plus en plus aujourd’hui.

Mais de nos jours, il est difficile de capter l’attention des gens avec autant de musique. Leur capacité d’attention n’est plus celle d’antan.

Un mot au sujet de vos excellents clips. Qui vous propose toutes ces idées ?

Tim : On collabore avec Dave Brodsky, il a réalisé énormément de belles vidéos, beaucoup de vidéos metal. Il est également très simple de bosser avec Dave, puis il n’habite pas si loin de nous. Il a du temps à nous consacrer et on fait de superbes vidéos. Il était très compliqué de faire des clips auparavant, ça pouvait coûter entre 25 et 50 000 dollars. Mais avec l’évolution technologique, tout a changé en bien. On est très satisfait des résultats et puis on peut se maquiller et jouer la comédie, donc c’est cool. (rires)


Vous avez récemment annoncé le “Weathermarker Vault Series”. En quoi consiste-il ? Seulement des reprises ou d’anciennes démos également ? Quelle est l’occasion de cette sortie ?

Tim : A vrai dire, on voulait simplement essayer quelque chose de différent. C’est aussi quelque chose de différent à faire dans le processus. Aujourd’hui, il est de plus en plus compliqué de sortir des albums entiers, c’est presque une perte de temps et d’argent. On a toujours fait différemment. On a toujours joué nos nouveaux titres avant la sortie de l’album et parfois même des années avant surtout ceux de “Book Of Bad Decisions”. De cette manière, si nous avions une idée, il suffit d’aller en studio, l’enregistrer et la diffuser directement après. C’est une nouvelle manière de faire du contenu et ça me semble plutôt intéressant. Nous n’avions jamais procédé de cette manière auparavant.

Êtes-vous déjà entrain de bosser sur de nouveaux morceaux pour un nouvel album peut-être ? Malgré un planning chargé.

Tim : Oui nous avons bossé sur pas mal de nouveauté et on va continuer comme d’habitude. Dès qu’on a un peu de temps, on se réuni et on balance toutes nos idées et on voit ensemble ce qu’il est possible de faire, pour le meilleur évidemment.

Il y a également une nouvelle édition du Earth Rocker Festival. Comment se passe le festival ?

Tim : Techniquement c’est la troisième édition du Earth Rocker Festival. C’est vraiment super, très fun. Ce n’est pas du tout comme le Hellfest. (rires) Il n’y a pas de douches mais c’est cool. Ca n’arrête pas d’évoluer, de grandir et cela nous permet d’inviter de groupes de plus en plus gros. On avait eu Black Label Society l’an dernier, cette année on a Killswitch Engage. C’est une belle après-midi passée dans l’ouest de la Virginie. Donc si vous êtes dans le coin, venez nous voir !

Souhaitez-vous développer le festival davantage encore ou le garder à dimension raisonnable ?

Tim : On n’est jamais contre grandir. On y va doucement et on verra bien ce qu’il se passe au fil des années. Le propriétaire du terrain est vraiment extra et on bosse bien ensemble. De plus, c’est seulement à huit miles de chez moi. De tous les concerts que j’ai joué dans ma vie, c’est sans doute l’endroit le plus proche de chez moi. C’est vraiment sympa de jouer -presque- à la maison donc.

Suis-tu/écoutes-tu de jeunes groupes aujourd’hui ? Si oui, lesquels ?

Tim : Je ne dirais pas qu’ils sont nouveaux mais j’adore Municipal Waste, j’adore ces types. J’apprécie beaucoup leur vibe festive. Pareil pour Graveyard et d’ailleurs ils nous accompagneront pour notre prochaine tournée européenne. Ils sont vraiment très bons et très sympas. Mais malgré toutes les nouveautés, en fait j’écoute beaucoup de Judas Priest, UFO sur Spotify. J’ai presque cinquante ans donc. (rires) Attends, je vais regarder mon compte Spotify ! Mes enfants écoutent davantage les groupes récents. (après avoir regardé son téléphone) Oui donc à part d’anciens groupes, je n’ai pas écouté grand chose de récent. (rires)

Dernière question Tim : nous sommes “RockUrLife” donc qu’est-ce qui rock la life du guitariste de Clutch ?

Tim : Qu’est-ce qui rock ma life ? Le fait de pouvoir venir ici et jouer dans ces superbes festivals en Europe. C’est sans doute l’un des trucs les plus cools à faire. J’ai grandi en écoutant certains des groupes qui sont à l’affiche, j’étais un grand fan de Slayer. Avant Clutch, au lycée, j’étais ultra fan d’Anthrax, donc je n’ai pas à me plaindre, de partager la scène avec des groupes pareils, des groupes qui ont compté pour moi. De plus ce soir on va pouvoir rester, donc je ne vais rien rater !

Site web : pro-rock.com