Interviews

BRNS (29/06/13)

Troisième interview de notre marathon en cette seconde journée ensoleillée de Solidays. Nous voilà réuni autour d’une table avec les quatre cervelles belges au grand complet !

Salut les gars. Comment ça va ?

BRNS : Ca va très bien et toi ?

Très bien. Pouvez-vous vous présenter brièvement pour les lecteurs qui ne vous connaitraient pas ?

BRNS : Nous sommes quatre jeunes garçons dans le vent, originaires de Bruxelles. Moyenne d’âge 25 ans et on fait de la pop alambiquée. Lambiquée aussi à nos heures perdues. On a commencé en 2010, on a sorti un disque en 2012 et depuis on n’arrête pas de tourner.

Quelle est l’origine de votre nom ?

BRNS : On est des gros fans de zombies dans le groupe. Un jour, on a maté un film qui s’appelle “Le Retour Des Morts-Vivants” et tout le monde criait “Brains! Brains! Brains!”. Au début notre nom s’écrivait Brains avec les voyelles mais comme ce n’était pas facilement trouvable sur le net, on a retiré les voyelles. Et c’est aussi un petit clin d’oeil à tous les groupes sans voyelles.

Votre musique est un mélange de pop, électro, indie rock, un peu de tout en fait. Comment pouvez-vous définir votre style de musique ?

BRNS : C’est de la pop avec des harmonies un peu différentes de ce qu’on a l’habitude d’entendre dans la pop grand public et avec pas mal de percussions. La base est pop mais après ça ouvre la porte à d’autres choses, c’est une sorte de pop énervée : de l’énervement, de la colère et de l’émotion.

On remarque un thème qui est celui de la mort dans vos chansons de l’album “Wounded”, notamment avec certains titres comme “Deathbed” ou “Here Dead He Lives” alors que vos compos sont lumineuses. Est-ce un choix totalement assumé ?

BRNS : Dans le groupe on essaie vraiment de jouer sur les contrastes autant au niveau des paroles et des univers qui entourent les paroles. En fait à la base, on travaille essentiellement la musique, les paroles viennent après et dans la musique aussi on a quelque chose de très lumineux, très coloré de temps en temps. Cela va se confronter à des ambiances beaucoup plus frontales et beaucoup plus rock. On aime bien avoir ça dans les structures, des cassures très assumées. Au niveau des paroles on est un peu dans le même esprit, ça parle beaucoup en effet de la mort et des relations conflictuelles, de gens qui se disent des saloperies etc. Mais on hésitera pas à mettre ce genre de saloperies sur des musiques très douces ou des harmonies très pop.

C’est donc d’abord la musique et ensuite les paroles ?

BRNS : Oui jusqu’ici on a toujours fonctionné comme ça. Le chant et les paroles pour nous c’est juste un instrument en plus dans le sens où on n’est pas des énormes poèmes, pas jusqu’à présent en tout cas. Donc oui la musique vient toujours en premier et puis il y a une sorte de yaourt qui se baraguine sur la musique. Il y a des syllabes avec des sons qui en sortent et à partir de ça on écrit des paroles. Mais jusqu’à présent, ça vient toujours après sauf quand Antoine sortira tous ces textes de ses fonds de tiroirs. A ce moment là on sortira une guitare acoustique, on mettra un chanteur au milieu et un harmonica.

 

Un vrai chanteur ?

BRNS : Un vrai chanteur ! Et on fera du slam.

Quels sont les retours du public depuis la sortie de l’album ?

BRNS : Ils sont plutôt bons. Au départ on a surtout eu une reconnaissance médiatique et de la part des professionnels avant d’avoir une reconnaissance du public. Parce qu’au début, le projet était peut-être un peu bizarre de prime abord pour les gens et finalement on n’a pas mal tourné. Tout s’est joué sur du bouche à oreilles. On les a eu à l’usure ! A un moment donné, on était partout et ils ne pouvaient plus y échapper. On a beaucoup joué pour aller chercher les gens un peu partout. Ca peut paraitre un peu paradoxal par rapport à ce que je viens de dire mais c’est quand même venu du public à la base quand on n’était pas encore signé, on n’avait pas de labels. On jouait partout. On sélectionnait les dates d’une manière très réfléchie, en faisant des premières parties de groupes un peu dans notre style et on a réussi à chopper leur public. On a réussi à leur voler la vedette ! (rires) Non là c’est un petit peu présomptueux mais on a eu quelques dates clés qui nous ont vraiment aidé à faire parler du projet. Et ensuite les médias ont suivi.

C’était des scènes à Bruxelles ? En Belgique ? En Europe ?

BRNS : C’est surtout la France en fait. On joue plus en France que n’importe où ailleurs. Tout s’est très vite tourné vers l’extérieur. On a relativement peu joué en Belgique. Parce qu’en Belgique c’est un petit microcosme. Quand on fait le tour de la Wallonie, on fait cinq dates à trente kilomètres d’intervalle. Donc on s’est assez rapidement tourné vers l’extérieur avec la Flandre et puis la France, chose qui est assez peu faite finalement. On a beaucoup joué en Hollande, en Allemagne, en Suisse aussi. On a de chouettes dates qui arrivent, notamment en Suisse au Paléo. Ca va être bien.

Et aujourd’hui vous êtes à Solidays. C’est la première fois que vous venez jouer ici ?

BRNS : Oui c’est même la première fois qu’on vient à Solidays tout court. D’aucuns juraient qu’il allait pleuvoir. Balivernes ! (rires)

Pensez-vous avoir un message à faire passer en tant que groupe ?

BRNS : En fait nous en tant que groupe on a toujours considéré qu’on faisait de la musique vraiment pour la musique. Dans les paroles on n’a pas spécialement de messages. Ceci dit on peut dire plein de choses en dehors des paroles. On s’est toujours dit qu’on n’était pas un groupe politisé parce qu’on ne voulait pas rentrer dans ce jeu là. A la base c’est un projet essentiellement musical. Même si on a des opinions politiques dans nos vies privées, on n’a pas envie d’être associés à de la politique. Après Solidays, c’est différent. C’est vraiment pour une cause importante. C’est agréable de pouvoir venir à un festival et de se dire que ça a une once d’influence sur cette cause là. On se pose la question de savoir quel est notre rôle là dedans et est-ce que ça a vraiment une influence. On peut l’espérer. Après c’est plus l’initiative du festival en elle-même qui est louable plutôt que juste notre présence ici.

Donc vous ne vous définissez pas comme un groupe engagé ?

BRNS : Non pas du tout. Les groupes engagés ça existe mais alors il faut vraiment le faire jusqu’au bout. Il y a des groupes comme Rage Against The Machine qui étaient vraiment engagés, qui avaient tous une conviction politique forte, qui prenaient part à des actions vraiment très fortes. Mais après, être engagé, d’une part c’est personnel et pairs ça prend beaucoup de temps. Ca sonne parfois un peu faux. A partir du moment où on est engagé il faut être ultra cohérent et un peu jusqu’au boutiste sinon ça n’a aucun sens. Il faut être irréprochable. On peut avoir un groupe comme Noir Désir qui à la base était vraiment engagé avant toute cette histoire qu’on connait tous mais là tous les gens vont remettre ça en question et c’est complètement absurde. C’est vraiment un jeu dangereux. Il faut vraiment être sur de son coup quand tu te lance là dedans. Nous à la base comme on avait pas de message politique à faire passer, on s’est dit “évitons tout endroit politisé” parce qu’on ne se sent pas de parler politique même si ici on en parle brièvement. Ce n’est pas le but du projet.

Vos bracelets en cyrillique, ils n’ont rien à voir avec votre engagement au parti communiste ?

BRNS : Non c’est festival en Allemagne où on était il y a deux jours, mais festival assez hippisant, hippie punk. Il y avait du punk à chiens profondément anti fasciste sur une ancienne base militaire avec que des hippie partout. C’était le Fusion Festival.

Etes-vous pour le maintien de ce patois, dialecte bruxellois ?

BRNS : On est de fervents défenseurs de la culture bruxelloise. On connait plein de gros mots mais on ne va pas vous les apprendre.

On les attend sur scène !

BRNS : Chiche !

Outre la tournée des festivals, quels sont vos projets ?

BRNS : Nous sommes en train de composer un nouvel album qui s’appellera… On ne sait pas encore. On est en train de composer donc et on cherche quelqu’un qui pourrait nous enregistrer. On cherche l’endroit où on pourrait enregistrer et comment on va le faire. Ca sera sans doute pour 2014 mais on n’a pas encore de date précise. Ca sera entre le 1er janvier et le 31 décembre pour vous donner une idée.

Dernière question traditionnelle chez nous. Nous sommes “RockYourLife!”, qu’est-ce qui rock your life, les gars ?

BRNS : Les chauves ! Les roux chauves !

 

Site web : brns.be

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife