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BLIND CHANNEL (06/07/21)

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La Finlande a souhaité donner un aperçu de sa violent pop lors de la dernière édition de l’Eurovision en envoyant le groupe de metal Blind Channel. Fier de sa sixième place, la formation attire de nouveaux fans chaque jour et fait sensation. RockUrLife a eu l’occasion de discuter avec le bassiste Olli Matela pour en savoir un peu plus sur cette expérience et les futurs projets du sextette.

Peux-tu nous raconter comment c’était de grandir à Oulu (Finlande) ? Vous y habitez toujours ?

Olli Matela (basse) : C’était super ! La Finlande est un petit pays avec des hivers froids, des étés courts et des eaux glacées. Mais c’était un environnement formidable et très sûr pour grandir. Il y a une très grosse scène rock et de grands groupes de rock sont venus d’ici. Alors, bien sûr, cela a eu un impact sur notre enfance et sur qui sont devenues nos idoles. Cela a eu un impact sur la façon dont nous voyons la musique et le rock en général.

La musique rock et metal est assez répandue en Finlande et en Scandinavie. C’est plus facile d’avoir accès à des gros groupes et peut-être aussi plus facile de rêver en grand ? Beaucoup de groupes finlandais ont eu du succès, cela a-t-il eu un impact sur votre approche de la musique ou sur la façon dont vous rêviez de la musique ?

Olli : Oui. Nous avons vu nos paires devenir de grands noms dans le monde. Et pourtant, ils viennent du même endroit que nous. Donc, je crois que cela nous aide à nous sentir un peu mieux et être un peu plus fier ou du moins savoir qu’il est possible de faire comme eux. De devenir un grand nom du rock tout en venant d’un petit pays comme la Finlande.

Avez-vous déjà douté que ce serait possible ? Ou avez-vous toujours su avec certitude que vous réussiriez ?

Olli : Notre objectif a toujours été d’être un grand groupe de rock et de faire le tour du monde, tout le temps.

Cette ambition affecte-t-elle votre son ? Vous mélangez une variété de musiques. Vous avez des influences hip hop, vous êtes certainement de grands fans de Linkin Park, vous avez des touches de power metal. Le résultat est accrocheur et assez mainstream pour la musique metal.

Olli : On appelle ça de la “violent pop”. C’est comme la musique pop, mais avec une attitude rock. Nous écoutons des chansons de rap et de pop et d’autres artistes. Et ils ont une grande influence sur nous. Mais on aime le feeling brut et les sensations très rock n’roll. Au final, c’est un bon mélange.

© YLE/Mona Salminen

Comment avez-vous décidé d’apporter cet esprit rock à l’Eurovision ? Pour nous français, c’est surréaliste d’avoir un pays qui envoie un groupe de metal.

Olli : En Finlande, nous avons ce concours de qualification. Cela s’appelle UMK. Concours de musique nouvelle en français, je suppose. La pandémie a frappé début 2020. On n’avait rien à faire, tous les concerts étaient annulés. Cela peut sembler fou, mais nous avons pensé que nous devrions essayer d’aller à l’Eurovision car c’était le seul concert qui n’allait pas être annulé. Donc, je suppose que nous avons fait en sorte que l’expérience soit géniale. Mais l’Eurovision n’a jamais été un concours pour nous. Nous voulions juste être nous-mêmes et représenter notre propre musique. Notre propre message. Et, je crois que les gens ont aimé cela.

Vous avez fait bonne impression. Grand spectacle, utilisant des feux et des vidéos. Vous avez vraiment pris possession de la scène. Mais on se demandait si tout était en direct. On aurait dit que seules les voix étaient en direct.

Olli : Oui, les voix étaient en direct, mais pas les instruments.

Était-ce frustrant pour vous ?

Olli : Non, non, j’étais concentré sur la danse. Je passais un bon moment. Nous avons essayé de rendre le show le plus vivant possible. Nous aimons les concerts en live, et le live c’est très important pour nous. Donc, nous voulions que cela ressemble à un vrai concert en direct. Nous voulions que les gens sautent sur scène. C’est toujours comme cela chez nous. C’est un peu le chaos.


Comment avez-vous créé les aspects visuels du show ? Vous avez été aidés ?

Olli : Nous avons reçu une très bonne aide professionnelle de la part de la radio nationale finlandaise. Ils ont produit le concours initial et sont vraiment bons dans ce qu’ils font. Ils nous ont été très utiles parce que nous n’avions jamais fait de productions télévisées auparavant.

Qu’en est-il de la chanson “Dark Side” ? L’avez-vous écrite pour l’Eurovision ou est-ce un titre que vous avez écrit auparavant ?

Olli : La première démo est née début 2020, lorsque la pandémie a frappé. Nous étions sur notre lieu de répétition et nous voulions faire une chanson sur la frustration, comme pour pointer notre majeur en l’air. Pour exprimer “pourquoi cela nous arrive-t-il”? Tout le monde a des moments difficiles dans sa vie, et tout ce qu’il veut, c’est pointer le majeur en l’air et crier. C’était pour ces moments-là.


Quels sont les retombées immédiates suite à votre participation à l’Eurovision pour vous ? Était-ce une aventure risquée en termes de “crédibilité rock” ?

Olli : Beaucoup de nouveaux fans et ils sont vraiment géniaux; nous les aimons et avons hâte de les rencontrer lorsque nous serons en tournée. Nous avons un nouvel album à venir. C’est comme un très bon booster dans notre carrière. En Finlande, je suppose que toute l’industrie musicale est à 50/50 à propos de l’Eurovision. Certains l’aiment et d’autres non. Nous avons réfléchi aux risques de crédibilité et avons décidé d’être juste nous-mêmes et de faire du rock.

Et le nouvel album, quand sortira-t-il ? Avez-vous commencé à travailler dessus ou est-ce toujours un projet résultant de votre signature avec Century ?

Olli : Il va sortir l’année prochaine, en 2022. On fait de nouvelles chansons tout le temps. Peu importe si nous sommes à l’Eurovision, à la maison ou en pleine pandémie. C’est presque prêt.

A quoi devons-nous nous attendre ?

Olli : Il sera dans la lignée de “Violent Pop” (2020). Vous verrez quand il sortira.

© YLE/Mona Salminen
© YLE/Mona Salminen

Et qu’en est-il de votre reprise de “Left Outside Alone” d’Anastacia ? Ce n’est pas quelque chose que l’on attendrait d’un groupe de rock finlandais.

Olli : Oui. Nous avons entendu la chanson sur une liste de lecture Spotify, et nous avons pensé que nous pourrions en faire une bonne reprise. Nous avons déjà fait des reprises comme cela, comme avec Ed Sheeran ou Macklemore. Ce sont des projets amusants à faire. Le public adore cela pendant les concerts.

Oui, mais Ed Sheeran ou Macklemore sont des artistes récents, Anastacia était un choix surprenant.

Olli : Oui, j’aimais la musique pop mais avec une attitude rock. Anastasia fait rocker la musique pop. Elle aurait pu être chanteuse de rock.

Elle a fait un duo avec Céline Dion pour reprendre “You Shook Me All Night Long” d’AC/DC.

Olli : Mais non ! Je vais chercher cela tout de suite !


Alors, quelles seraient tes plus grandes ambitions pour toi et le groupe ?

Olli : Juste de devenir un énorme groupe de rock et faire le tour du monde. Nous voulons avoir un impact sur la musique rock et sur les gens. Le rêve générique du rock n’roll. Et nous voulons toujours être nous-mêmes pendant les concerts. Et bien sûr, nous voulons que la production soit aussi imposante que possible, faire un très très bon show de pop énergique et violente. Les gens vont apprécier nos concerts.

Et pour conclure cette interview, nous sommes “RockUrLife”, donc qu’est-ce qui rock ta life, Olli ?

Olli : Qu’est-ce qui rock nos life ? Les concerts et les tournées. Cela nous manque tellement; cela fait tellement longtemps qu’on n’est pas allés sur scène. On a hâte de retourner sur scène, on a un concert qui arrive bientôt en Finlande, cela va faire du bien.

© YLE/Mona Salminen

Site web : blindchannelofficial.com

Marion Dupont
Engagée dans la lutte contre le changement climatique le jour, passionnée de Rock et de Metal le soir !