Interviews

BLACK PEAKS (23/10/18)

English version

Deux ans après leur premier album, les Anglais de Black Peaks sont de retour avec un deuxième opus “All That Divides” qui remporte tous les suffrages. Quelques heures avant leur show à Paris, nous avons eu la chance de s’entretenir quelques minutes avec Will, chanteur moustachu du groupe.

Salut Will ! Bon retour à Paris ! La dernière fois que l’on vous a croisé ici c’était plutôt sympa. (ndlr : Black Peaks ouvrait de manière magistrale pour A Perfect Circle lors du passage à l’Olympia du groupe américain)

Will Gardner (chant) : Oui ! C’était très très cool en effet ! (rires) C’était une grande soirée pour nous. Nous avions joué à Paris une fois seulement avant ce concert, à La Boule Noire. Mais en juin dernier, c’était vraiment : “pfiouuuu”. Il y avait pas mal de tension avant le concert entre les gens du staff notamment mais, le concert était tellement bon. Je pense que c’était une vraiment une bonne performance de notre part, et le public était super accueillant. Nous avions entendu que le public était un peu difficile à Paris, surtout pour les groupes de première partie, mais ça s’est hyper bien passé. J’ai vu plein de gens sur le balcon se lever et nous applaudir. C’était génial.

Combien de concerts avez-vous joué en première partie d’A Perfect Circle et comment était-ce de tourner avec ces mecs ?

Will : Nous avons ouvert pour eux sur cinq concerts je crois. Et c’était génial bien entendu. Nous avons tellement appris, bien plus que sur n’importe quelle autre tournée que nous avons pu faire jusqu’à maintenant. La barre est placée tellement haute pour nous désormais. Nous voulons sonner et rendre parfaitement sur scène. Nous voulons que notre production soit à un très haut niveau, ce qui est très difficile au final. Mais quand nous regardions leur concert tous les soirs, tu apprends comment approcher de cette perfection.

Avez-vous eu la chance de passer un peu de temps avec les membres du groupe ?

Will : Oui, sauf avec Maynard évidemment. Ils sont géniaux. A Paris, nous avons notamment discuté du Bataclan parce que deux d’entre eux y étaient. C’était très émouvant pour eux de revenir jouer dans cette ville. C’était incroyable de partager ça avec eux. Mais ils sont hyper détendus, ils sont vraiment très très cools.

Si tu avais la possibilité de ne garder qu’une seule chose que tu as pu apprendre en étant au contact de si grands groupes sur la route, qu’est-ce que ce serait ?

Will : Je crois que mon histoire préférée se passe avec les mecs de Karnivool. Nous les avons rencontrés au Sonisphere et nous avons eu la chance de discuter avec eux. Ils nous ont que nous devions apprendre à donner de la valeur à notre temps et à nous valoriser en tant qu’être humain. Si nous sommes des bonnes personnes, que nous en avons conscience et que tout le monde autour de nous est exécrable, genre tu passes devant un groupe, peu importe leur importance ou leur niveau de notoriété, tu leur dis bonjour et ils t’ignorent, et bien ils ne méritent pas ton temps. Tu dois te considérer comme une personne importante, peu importe le groupe dans lequel tu joues. Nous essayons d’atteindre ça le plus possible, nous sommes toujours extrêmement respectueux des grands groupes que nous croisons. Et la plupart du temps d’ailleurs, ils sont tous très cools. Il n’y en a que quelques-uns qui ne sont pas très agréables mais ça va. Zakk Wylde par exemple n’est pas hyper sympa. Nous l’avons salué et il nous a répondu : “Dégagez les gars !”  (rires)

 

 

Abordons “All That Divides” désormais. Quel accueil vous recevez ! Comment vous sentez-vous par rapport à ce plébiscite ?

Will : C’est génial évidemment. C’est tellement excitant, surtout en dehors de l’Angleterre. Qu’est-ce qu’on pourrait demander de plus ? Nous voyons des gens d’autres pays nous dire : “s’il vous plait, venez jouer dans notre pays”, ce genre de chose. C’est tellement cool. La plupart des gens font des choses “normales”, ils ont leur vie, leur job etc. Mais si nous réussissons à nous connecter avec ces gens, même s’ils sont à l’autre bout du monde, c’est incroyable ! Même dans une ville aussi “proche” de nous que Paris ! C’est fou.

En travaillant sur cet album, avez-vous senti qu’il serait fortement apprécié par les gens ?

Will : Je crois que oui. Nous avons mis tout notre cœur, toute notre âme et tout notre amour dans la conception de cet album. Nous avons travaillé vraiment très dur ensemble et nous avons senti qu’il se passait quelque chose de spécial, que personne ne sonnait comme nous. C’est vraiment très excitant. Mais attendons de voir où ça nous mène, je ne peux pas encore savoir où tout ça va nous mener ! Nous voulons jouer à ce putain de Hellfest ! (rires)

C’était justement l’une de nos prochaines questions. Va-t-on pouvoir vous croiser en festival cet été ?

Will : Oui dans quelques-uns, mais je ne peux pas encore te dire lesquels. Nous aimerions jouer dans tous les bons festivals. Nous voulons jouer au Hellfest. Oh et nous voulons jouer à Rock En Seine aussi. C’est un festival qui offre un super mélange de plein de choses, de rock ou de hip hop. Je pense que c’est un bon endroit pour que les gens nous découvrent. Notamment parce que l’audience de ce public est très jeune.

 

 

Quelles étaient vos intentions avec ce nouvel album ?

Will : Je pense que pour la première fois nous avons voulu parler. Parler et dire: “merde, qu’est-ce que c’est que ce bordel ?” (rires) Nous regardons autour de nous et nous demandons comment Le Pen peut arriver, comment Trump peut arriver. Comment tout cela est-il possible en 2018 ? Après, tu vois qu’il y a des gens très riches et qui savent se servir de leur argent pour contrôler les gens et les gouvernements. Tu vois des choses ici et là, et tu étouffes. Nous ne prêchons pas, attention. C’est juste nous, juste notre réaction face au monde et ce qu’il s’y passe. Nous avons essayé de concentrer tout notre ressenti dans notre musique et voici notre cadeau au monde. (rires) C’est un album plein de “et si”, plein de questions. Nous espérons que les gens l’écouteront, ressentirons quelque chose et peut-être même se sentirons soulagé, peut-être pendant une minute ! Alors nous aurons gagné. Nous voulons aussi que les gens se rassemblent autour de notre musique, qu’ils discutent ensemble, c’est très important. C’est vraiment important qu’en Europe, surtout en Grande-Bretagne, les gens continuent de se parler. Nous devons nous parler le plus possible.

Vous venez de Brighton, comme Architects, Royal Blood, The Kooks ou encore Nick Cave qui y habite. Qu’est-ce que cette ville a de si spécial ?

Will : (rires) Oui nous venons de Brighton. Il y a un véritable mélange de gens très intéressants là-bas. Il y a plein d’opportunités d’écouter de la bonne musique, dans des styles très différents. Je suis saxophoniste de jazz quand je ne joue pas dans Black Peaks. Et je joue du jazz tout le temps à Brighton parce que tu peux trouver de la musique tout le temps et partout dans cette ville. Et tout le monde prend des drogues aussi ! (rires) Il y a également beaucoup de gens qui sont de gauche. C’est une grande communauté autour de la musique et la ville encourage énormément tout ça.

 

 

Pour finir, notre site s’appelle “RockUrLife”, qu’est-ce qui rock ta life ?

Will : Qu’est-ce qui rock ma life… Cette tournée rock ma life ! Avant, durant nos tournées, nous devions nous occuper de plein de choses quand nous étions sur la route, mais plus maintenant. Désormais, nous avons juste à nous concentrer sur prendre du plaisir entre amis et jouer de la musique, c’est génial. Nous avons trois équipes s’occupant de nous cette fois, ça nous rend la tâche bien plus facile.

 

 

Site web : blackpeaks.com

Nathan Le Solliec
LE MONDE OU RIEN