Interviews

BIG JESUS (02/09/16)

English version

Les Américains de Big Jesus vont sortir leur nouvel album, l’occasion pour nous d’en parler avec CJ et Thomas, guitaristes du groupe.
 

Bonjour à vous deux, comment allez-vous ?

CJ Ridings (guitare) : Bien.

Thomas Gonzalez (guitare) : Tout va bien.

Vous venez tout juste de terminer une tournée européenne, alors comment c’était ?

CJ : Un rêve devenu réalité. C’était la toute première fois que je quittais le pays donc pouvoir voyager pour ma musique, c’est plus que je ne peux en demander.

Fin prêts à dévoiler votre nouvel album, “Oneiric”, au public ?

CJ : Oui. C’est quelque chose dont nous sommes tous très fiers. Cela fait des années que nous bossons sur certains de ces morceaux et nous avons attendu le moment opportun pour les sortir de la meilleure manière qu’il soit. De plus je suis totalement convaincu qu’au jour où je te parle, c’est le meilleur album que nous puissions faire et nous sommes impatients de le partager avec tout le monde.

Thomas : Nous avons énormément travaillé pour cet album et tout n’a pas été simple. Nous sommes très heureux du produit final et espérons que le public le sera tout autant que nous.

 

Tout d’abord, pouvez-vous nous présenter votre groupe ?

CJ : Nous sommes Big Jesus et venons d’Atlanta en Georgie (USA). Tous les quatre avons évolué au fil de nos divers groupes, à jouer différents sous genres de sous genres comme le punk, le metal et le hardcore. Nous avons évolué au sein de notre scène locale à Atlanta et nous sommes rencontrés les uns les autres via nos différents groupes. La scène locale est assez restreinte à Atlanta donc à force de jouer dans ses petits clubs, tout le monde se connait. J’aime vraiment jouer avec ces mecs et je suis certain qu’au travers de nos différentes influences, nous produisons quelque chose de vraiment unique et j’espère que les gens l’apprécieront.

Thomas : En effet il est assez facile de faire partie de ce groupe car nous avons des personnalités assez similaires bien que nous soyons différents en même temps; mais lorsqu’il s’agit du groupe, tout le monde est sur la même longueur d’onde. J’ai déjà joué avec des types détestables alors qu’eux, je les considère comme ma famille et c’est bon de ressentir ça, c’est rafraîchissant.

Comment définir votre musique ? Car côté instrumental, c’est plutôt heavy mais le chant est très soft.

CJ : Je pense qu’on peut nous qualifier d’alternatif rock. Ce n’est pas une musique faite pour être commerciale ou pour vendre plein d’albums. C’est purement ce que nous voulions faire et entendre ensemble. Différentes composantes du rock s’y retrouvent forcément comme les Beatles ou les Beach Boys jusqu’à l’extreme comme Slayer ou Meshuggah mais aussi tout ce que l’on peut trouver entre ces deux extrêmes. C’est tout simplement le résultat de ces différentes influences mêlées à nos personnalités.

Cherchais-tu ce type de voix lorsque tu as formé le groupe ?

CJ : A vrai dire cela a évolué au fil du temps. A l’origine je souhaitais une voix qui chante car tous mes autres avaient du scream ou du growl et je cherchais vraiment à évoluer de ce côté-là. J’étais convaincu que ce serait différent et même lors des débuts de Spencer ce n’était pas aussi soft que maintenant. J’estime que nous avons trouvé le truc, pour la voix, au travers de cet album.

Pour quelles raisons l’album est-il si aérien ?

CJ : Je suppose que les groupes dont nous sommes fans nous ont influencés sur ce point-là. Les groupes comme Deftones ou Smashing Pumpkins, il y a plus que la musique, ils intègrent une importante facette émotionnelle et c’est quelque chose qui me touche beaucoup. J’aime intégrer de telles émotions au travers de ma musique.

Quelle est la ligne directrice de cet opus ?

CJ : Nous aimons l’idée, à l’image des groupes dont nous sommes fans et de leurs masterpieces, d’écouter un album du début à la fin, sans pour autant sauter un titre ou deux. Lorsque tu écoutes les titres en concert, tu as déjà envie d’écouter la suivante, comme sur le CD. L’idée était tout simplement de faire le meilleur album possible et de ne pas simplement enchaîner les singles avec quelques titres pour remplir ici et là. Nous voulions concevoir un tout possédant une dynamique et pas seulement un déballage de musique.

Du coup comment établissez-vous vos setlists pour le live ?

CJ : Notre groupe est capable de jouer avec différents groupes de différents styles. Nous avons joué avec des groupes de metal, de pop punk mais aussi de classic rock donc on établit parfois la setlist selon le public que nous allons avoir en face de nous. Nous jouons les morceaux tels qu’ils ont été enregistrés en studio. Il se peut néanmoins qu’on change le premier titre histoire d’établir une dynamique de show histoire aussi de ne pas jouer des titres qui se ressemblent rythmiquement mais aussi pour surprendre l’audience d’un titre à l’autre.

Comment travaillez-vous vos parties respectives à la guitare ? Comment interagissez-vous tous les deux ?

CJ : Thomas est plutôt le lead guitariste à s’occuper des phrasés spacy tandis que moi je suis plutôt à la rythmique avec mes riffs fuzzy . Cependant, il se peut qu’on échange parfois quelques parties ou bien même de jouer certaines choses en même temps.

Thomas : Lorsque nous avons composé l’album, nous avons dans un premier temps proposé et joué les riffs ensemble histoire d’apprendre les rythmiques puis seulement ensuite on cherchait à apporter de nouvelles touches. Tout ce qui se trouve sur l’album, nous le jouons en live et c’est quelque chose de très important car tout le monde n’est pas capable de faire pareil. Ainsi est la musique aujourd’hui et en grande partie à cause de la technologie, mais concrètement ce n’est pas si réel que ça en a l’air.

Certains des titres sont déjà sortis par le passé mais il y en a également des nouveaux. A quel point était-il difficile de faire cohabiter ces deux entités ? Histoire que la différence entre les deux ne soit pas si importante ou choquante.

CJ : Nous savions dès le départ que nous allions garder certains titres et en composer de nouveaux. Ceux précédemment composés étaient en accord avec la vibe que l’on souhaite donner mais il était évident qu’il fallait combler certaines parties, pour que le tout soit vraiment solide. Ainsi ce sont sur ces points là que nous avons beaucoup réfléchi.

C’était donc un challenge.

CJ : Oui il ne s’agissait pas seulement de remplir les vides, c’était vraiment fait de manière intentionnelle et réfléchie.

Thomas : Pour que tout s’enchaîne parfaitement.

Travaillez-vous déjà sur de nouvelles compos ?

CJ : Un petit peu mais en ce moment nous sommes concentrés sur la sortie de cet album et sur nos prestations live.

Qu’est-ce qui vous rend le plus fier autour de cet album ?

CJ : J’aime beaucoup le son des guitares. C’était vraiment quelque chose de très important. Lorsque tu commences à jouer de la guitare, d’abord tu essaies de comprendre comment fonctionne les cases et le jeu puis tu développes ton rapport au son, en apprenant comment fonctionne chacun des boutons de l’ampli. Non seulement nous savons jouer de nos instruments mais nous arrivons également à concevoir le son que l’on s’imagine dans nos esprits.

Thomas : Je suis aussi très content de l’artwork car nous y sommes pour beaucoup. Spencer s’est occupé de la mise en page. La couleur et la photo viennent de nous. Alors bien évidemment nous avons été aidé par un graphiste du label mais tout a été validé par le groupe. Une fois encore, ce n’est pas quelque chose de commun car généralement tu embauches quelqu’un pour le faire mais là c’était vraiment notre objet. Lorsque tu ouvres l’album, tout dedans est de nous et ça, c’est vraiment spécial.

Vous avez travaillé avec Matt Hyde à L.A. Pourquoi lui ?

Thomas : Nous avions fait de nombreuses démarches et quelques personnes se sont intéressées à nous et Matt aussi. Lui était très enthousiaste à propos de notre musique et nous voulions travailler avec une personne en phase avec notre musique et pas seulement une personne enregistrant simplement sans rien ensuite. Donc nous sommes allés à L.A. et avons instantanément apprécié les échanges que nous avons eus.

Top 3 ?

CJ : Je dirais “Always”. Lorsque j’écris quelque chose d’original qui n’est similaire à aucun autre groupe, je suis super fier et ce titre en fait partie. J’aime aussi “Shards” et “Oneirica”.

Thomas : “Oneirica” est probablement ma préférée en live puis sur le CD elle sonne d’enfer. “Lock & Key” est l’un des titres qui a failli ne jamais se retrouver sur le disque mais Matt était convaincu par ce titre. C’était son titre préféré donc on lui a dit “OK cool”. (rires) Enfin je dirais “Shrimp” car lorsqu’on la joue live, elle sert de coupure et ça rafraîchit quelque peu l’ambiance et joue beaucoup sur les émotions.

Avez-vous une approche live lors de vos sessions d’écriture ?

CJ : Oui généralement on compose durant nos répétitions avec tous les amplis à fond. (rires)

Thomas : Comme sur scène. (rires)

CJ : La plupart du temps, on va du live au studio et non l’inverse car les lives reflètent mieux notre musique et nous souhaitons être un groupe de scène.

Thomas : Notre pièce de répétition est plus petite que cette chambre d’hotel (rires) et on met nos Marshall sur six. C’est super fort mais c’est l’essence même de la musique car tu souhaites avoir un impact sur les gens. Il est parfois difficile pour certains de faire en live ce qu’ils font en studio. De ce fait, procéder ainsi, tous ensemble dans une pièce, aide beaucoup car une fois en studio, tu peux toujours faire davantage.

Qu’as-tu écouté récemment ?

CJ : Il y a un groupe nommé Wand et ils sont vraiment cools. C’est à peu près pareil que nous avec de fortes guitares mais la voix est un mix du type Black Sabbath rencontrant T. Rex.

Comment se porte votre scène locale ?

CJ : A Atlanta il y a plein de différents styles mais à l’origine c’est une ville reconnue pour sa scène hip hop. Donc notre communauté underground se serre les coudes mais c’est très différent d’une ville à l’autre aux US. Nous sommes plutôt chanceux, ces dernières années, la scène underground était très forte.

Enfin, nous sommes “RockUrLife” donc qu’est-ce qui rock ta life CJ ?

CJ : J’aime rencontrer les gens, de nouvelles personnes dans toutes les différentes villes que nous visitons, parler de musique et écouter simplement les histoires de chacun. Que ma musique me permette de faire de telles choses, c’est bien plus que tout ce que j’aurais pu imaginer et j’adore ça.
 

Site web : bigjesus.net