Interviews

AQME (18/05/12)

Vendredi 18 mai, les parisiens étaient de retour à domicile avec le line-up AqME 2.0 marqué par l’arrivée de Vincent Peignart-Mancini au chant, remplaçant le frontman original que fut Thomas Thirrion depuis les débuts du groupe en 1999. Quelques heures avant la bagarre au Cabaret Sauvage, le premier concert dans la capitale pour le nouveau chanteur, nous avons rencontré les quatre membres dans leur loge pour discuter de l’actu d’AqME. Entre “changement”, “Epithète Dominion Epitaphe“, tout y passe sur fond de déconnade et de “schmout” !

Première question : votre premier concert avec Vincent à Montbéliard (ndlr : 14 avril) s’est bien passé ?

Vincent Peignart-Mancini (chant) : Carrément !

Charlotte Poiget (basse) : Super !

V : On va dire que cette première date était une mise en bouche. On s’est pris la détente histoire de se connaitre sur scène, ce soir ça va être la guerre, ce soir ça va être méchant, Montbéliard c’était gentil.

C : Et tu ne bois plus d’eau ! (rires)

V : Et je n’ai plus le droit de boire d’eau ni de dire des choses gentilles avant les chansons parce que c’est pas gentil les chansons.

C : (rires)

Julien Hekking (guitare) : Montbéliard c’était encore un essai en fait. A la fin du concert si ça ne le faisait pas, on lui disait “bon bah tu peux rentrer avec ton billet de train”.

Sa période d’essai est validée alors ?

V : Ouais, Pauline m’a signé mon CDI !

Etienne Sarthou (batterie) : Pauline c’est ma femme, il fait des private jokes un peu, donc il faut expliquer ! (rires) “Pauline, tiens il y a un membre qui s’appelle Pauline ?”.

J : Entre parenthèses !

Ok, donc c’est plutôt positif ça ! Du coup, comment te réappropries-tu les chansons sur scène, concrètement ?

V : Sur scène je ne peux pas vraiment dire car je n’ai pas encore trop de recul, on a beaucoup travaillé, beaucoup de répètes donc pour moi c’est la meilleure chose pour s’approprier les morceaux. Je gravite un peu dans le même univers que Thomas, ce n’est pas inconnu tout ce qui est un peu sombre, donc c’est cool. Je n’ai pas de mal à me mettre dans la peau de Thomas je pense. J’interprète ça à ma manière et puis ça ne détonne pas sur la musique d’AqME.

E : La différence c’est juste qu’il a son timbre de voix. Après il respecte ce que fait Thomas mais c’est forcément différent vu que ce n’est pas le même personnage.

C’est une réinterprétation mais tu cherches à retrouver le son de l’album sans pour autant copier ?

E : Voilà.

V : Voilà. Je reste dans l’univers de l’album mais…

J : Il conserve l’attitude de la musique, le chant qui a été fait sur le disque, mais il le fait à sa manière avec sa tessiture de voix.

V : Exactement.

Comment s’est porté le choix sur Vincent suite au départ précipité de Thomas ?

J : On a fait un concours, celui qui devait boire le plus de shots. Et c’est lui qui a gagné, il y avait cinq mecs, les autres sont tous tombés.

C : (rires)

Il a gagné ?

J : Il a gagné !

V : C’est des conneries !

J : Mais non, ce sont des conneries. (rires)

C : Le choix a été fait à l’unanimité.

A l’unanimité, parce que vous vous connaissez d’avant, vous aviez déjà tourné ensemble avant ?

C : Non.

V : Musicalement, on ne se connaissait pas du tout.

C : On a juste bu des coups ensemble.

C’est une très bonne raison !

V : Ça ce n’est pas faux.

L’album “Epithète, Dominion, Epitaphe” est sorti depuis un petit mois maintenant, quels sont les retours que vous avez eu pour le moment ?

J : Pour l’instant, il y a dans la majorité disons 95%, que du positif et du très très positif. C’est même étonnant, on ne s’attendait pas à un tel accueil…

C : Un tel engouement.

V : C’est vrai qu’il y a des gens qui disent que : “AqME est enfin arrivé à ce qui devait arriver à AqME” et moi je dis ce n’est pas faux du tout.

Effectivement, il y a une maturité, une profondeur, une richesse dans les compos. En tout cas à la rédac’ on a adoré l’album.

J : Même dans certaines chroniques, j’ai vraiment senti qu’il y en a qui avaient compris notre intention et justement notre nouvelle direction depuis “Hérésie” (2008).

V : Ce qui est bien dans les influences sur ce nouvel album, c’est que je constate que c’est beaucoup Julien et Etienne qui composent. Leur propres influences de ce qu’ils aiment faire et ce qu’ils aiment écouter, ils sont vraiment allés puiser dedans et ça se ressent sur AqME et c’est super cool car du coup ils font vraiment ce qu’ils aiment.

E : Comme on a copié que des bons groupes ça fait un bon album ! (rires)

C’est le premier album où tu peux mettre ta patte Julien. Comme le disait Vincent, vous avez composé tous les deux ?

J : On a vraiment travaillé main dans la main on va dire. Il ne s’est rien passé de plus mais…

(ndlr : sonnerie de portable d’Etienne)

E : Tu ne te souviens pas de tout…

C : (rires)

J : Ouais c’est le GHB, c’est ça. Non, mais contrairement au précédent où j’avais tout juste intégré le groupe, il y avait Etienne qui avait déjà pas mal de compos dans son petit sac et c’est vrai que j’en ai rajouté quelques-unes mais je n’ai pas eu l’occasion de finalement vraiment m’impliquer musicalement et d’amener ma patte. J’ai pu le faire maintenant et aussi m’intégrer dans le groupe et digérer l’état d’esprit du groupe et faire une tournée avec eux donc après toutes ces expériences pour l’album “Jupiter” et la tournée, c’est vrai que ça m’a vachement influencé au même titre que ça a influencé Etienne sur les compositions. Il s’est influencé de ce que j’ai amené et de ce que je pouvais éventuellement amener et inversement. On s’entraidait. Donc c’est vrai que sur cet album-là, c’est du 50/50. On a chacun taillé dans les morceaux : l’autre il a fait le couplet, moi j’ai fait le refrain, et après l’autre là “j’ai un truc” et finalement il a construit quelque chose de plus. Il y a vraiment un travail d’équipe.

E : C’est clairement plus interactif que l’album précédent.

J : Voilà ouais.

E : Ça c’est sûr.

Qu’en est-il pour l’album précédent histoire de remettre les choses en perspective ?

E : J’ai beaucoup écrit sur l’album précédent et puis Julien n’a pas vraiment eu le temps de poser sa patte sur les morceaux que j’avais écrit, ou de pousser plus loin sa propre personnalité déjà. Il a d’abord essayé de s’adapter à la personnalité d’AqME sur l’album précédent et là on a vraiment plus essayé de pousser la personnalité de Julien. Comme il l’a dit, sa manière de jouer de la guitare m’a influencé moi aussi dans ma manière d’écrire des morceaux pour le dernier disque.

C’est vraiment une symbiose, une synergie.

E : Exactement.

J : C’est comme dans un couple. Au début, quand tu rencontres une personne et que ça se passe bien, il faut trouver un rythme, il faut que ça prenne le temps…

E : Même les morceaux que j’ai écrit à la guitare, ce n’est pas moi qui vais les jouer. Donc il faut que ça corresponde au style de jeu de Julien. Donc forcément il faut que je bosse avec lui, il faut que je pense comme lui quand j’écris des trucs. Et lui à l’inverse, il n’a pas le temps de penser à moi quand je joue de la batterie, il s’en fout et on s’en sortira quand même ! (rires)

Comment s’est passé l’enregistrement avec Magnus Lindberg ?

E : Ca s’est très bien passé et Magnus c’est un type qu’on connait un petit peu depuis 2006 ou 2007…

(ndlr : sonnerie de portable d’Etienne)

E : …Je l’avais rencontré à cette époque-là, on commençait déjà à parler de lui, déjà à l’époque de “Hérésie” donc ça fait un moment. On a toujours voulu faire un disque avec lui, on sait que c’est un type qui pouvait vraiment nous renouveler. Mais avec une approche différente tout en gardant une certaine patte scandinave…

(ndlr : sonnerie de portable d’Etienne)

E : … mais qu’est ce qui se passe ? D’un seul coup j’ai plein d’amis !

(rire général)

V : Pleins d’invit’ ! (rires)

E : Ouais c’est ça. Et… ah Stéphane Buriez (ndlr : de Loudblast, en guest sur l’album), excusez-moi ! Et donc voilà tout simplement, on s’est suivi, on a gardé le contact.  

(ndlr : sonnerie de portable d’Etienne)

E : C’est incroyable, c’est extraordinaire, c’est du harcèlement !

V : On a une invit’ pour David Guetta ?  Un +2 comme il vient avec son gosse.

(rires)

E : Et donc un an avant l’enregistrement, on a commencé à bosser un peu avec lui. Moi je lui ai dit que je lui envoyais les maquettes.

Donc ce n’est pas du “one shot” au moment de l’enregistrement, mais plus une collaboration ?

E : Ouais il connaissait les morceaux. De toute manière, c’est nous qui donnons la direction artistique du groupe, c’est nous qui décidons des morceaux qu’on enregistre que ça plaise ou pas au producteur.

J : Etienne et moi avons vachement discuté avec Magnus par mail lui expliquant la direction que le groupe voulait prendre.

E : Voilà. Discuter du son, discuter des morceaux.

J : Savoir quel était son point de vue aussi.

E : On savait qu’il n’était pas un producteur de metal au sens classique du terme. On voulait lui faire plus de metal que ce qu’il avait l’habitude de faire. Mais en même temps, on voulait aussi qu’il apporte sa personnalité à lui, qui est quelque chose de très organique, justement de plus post rock que ce que nous sommes nous. On voulait vraiment un mélange des deux et c’est vraiment ce qu’on a eu pour le coup. Justement, ça valait le coup de parler de tout ça parce que c’est le son des guitares qui définit vraiment son style de prod. Et on voulait lui faire quelque chose de plus metal, alors que lui voulait nous tirer vers autre chose, c’est un vrai mélange.

Ca forçait à se remettre un peu en question, à débattre ?

E : Exactement.

J : Ah oui, aussi bien des deux côtés.

E : On s’est bien pris la tête dans le bon sens du terme notamment sur les guitares, le reste ça été plus facile pour donner une vraie personnalité.

Pourquoi un album si “bourrin” ? Qui a amené cette patte-là ? C’est la maturité du groupe ?

E : Moi ! (rires)

V : C’est moi, je ne vais pas le cacher hein !

C : (rires)

J : L’aspect particulièrement metal c’est Etienne qui l’a amené mais après c’est vrai que de mon côté, je voulais aussi faire en sorte qu’il y ait un vrai contraste que ce soit extrêmement violent comme très très doux. Donc c’est un peu le mélange des deux je pense. Pour vulgariser l’affaire.

Tu attribues cela plus à une couleur assumée, à la maturité du groupe ou c’est vraiment ce que vous vouliez comme son ?

E : Ca fait sur plusieurs disques qu’on veut vraiment placer l’intensité au cœur de notre musique. Et l’intensité ce n’est pas bourriner non-stop tout le temps. Mais c’est vrai qu’on voulait aller plus loin dans les côtés violents, on n’a aucune limite aujourd’hui. Si on a envie de faire du grind, on fait du grind mais du moment qu’on donne l’impression, qu’on a le sentiment, que ça sonne comme AqME. Il faut toujours qu’on ait ce sentiment-là.

J : Que ça soit naturel.

E : Si ça sonne comme un autre groupe et pas comme nous quand on joue tous les quatre, c’est que ça ne va pas. Mais nous on aime bien aussi contrebalancer ces passages violents avec des passages calmes parce que ça rend les passages violents encore plus violents et ça donne une espèce de rythme comme ça, de montagnes russes, qu’on aime vraiment et qui est pour nous, notre marque de fabrique dans la musique. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui on n’a plus de limite dans le côté violent. On ne se pose plus la question. Alors qu’avant avec certains membres du groupe ça pouvait bloquer, notamment Ben qui ne voulait pas. Donc à partir du moment où on a intégré Julien, c’est parce qu’on voulait vraiment mettre une intensité.

J : Ouvrir les vannes.

C’est une progression, donc ?

E : Ouais.

C : Techniquement, on est aussi plus forts qu’avant avec l’arrivée de Julien.

J : C’est vrai que la technique permet en fait de repousser certaines limites.  

Charlotte, tu as le sentiment d’avoir progressé ? Il vous tire vers le haut dans les compos qui sont plus ambitieuses ?

C : Ca va ensemble. A partir du moment où les garçons amenaient des morceaux un peu plus virulents, techniquement tu es obligé de suivre sinon ça ne sonne pas bien. (rires)

C’est bien c’est une bonne dynamique au lieu de tomber dans le train-train.

E : Nous on a toujours eu comme objectif sur chaque disque d’aller plus loin, plus loin ça veut tout et rien dire mais…

J : Ce n’est pas forcément aller plus vite.

C : (rires)

E : Mais essayer de faire avancer la phase studio, de ne pas juste refaire à chaque fois le même disque.

La technique rend service.

J : La technique rend service au même titre que le materiel.

E : La technique c’est du langage. Si tu limites ton alphabet de la lettre A à M, tu vas pouvoir faire des mots mais il va-t’en manquer certains.

J : Il y a en a qui ont fait quarante ans de carrière avec ça ! (rires)

E : Ca peut marcher un temps mais de A à Z c’est quand même plus intéressant. Ça ne veut pas dire qu’on n’a pas de limites, on en a clairement mais justement, on essaye de les repousser un petit peu à chaque fois et je pense que sur cet album on les a repoussé vraiment très loin. Même quand on arrive à faire des morceaux finalement assez simples, on rajoute toujours des arrangements, des petites choses qui se passent, qui font que tu n’as pas la linéarité dans le morceau ou toujours des choses qui arrivent et qui mettent un peu du beurre dans les épinards.

J : Et tu fais une salade. Et une tomate.

Pour le live, vous avez adapté les morceaux, ou c’est une réinterprétation ?

J : Non parce que quand on a composé les morceaux, on les a retravaillés directement en mode live. Il fallait que ça tourne, en répétition, quoi qu’il arrive. C’est après quand on était en studio qu’on a réfléchi à “qu’est-ce qu’on va rajouter pour qu’on ait un truc en plus”.

E : C’est juste. La cerise sur le gâteau ! J’aime bien utiliser des expressions, la cerise sur le gâteau. Du beurre dans les épinards, cerise sur le gâteau… (rires)

(rires)

J : La chouquette dans la salade !

E : Il faut d’abord que ça sonne quand on est tous les quatre. Justement il y a des moments où on n’arrive pas à donner l’intensité qu’il faut, alors on rebosse. Et tous les arrangements déjà, on essaye de les faire tous ensemble en répète. Donc présents aussi sur scène, et après on rajoute des petites choses en studio mais la base reste toujours la même.

J : On est attentifs à ça, moi je sais que personnellement je me focalise sur le fait qu’il faut que ça tourne, que ça sonne en live malgré les arrangements qui peuvent arriver sur le disque.

E : Ouais et les arrangements qu’on ne joue pas sur scène, ils ne sont pas mixés aussi fort dans le disque que les parties principales. On pense toujours à ça.

Donc c’est une construction qui capte l’énergie live.

E : C’est ça.

Sur “My English Is Pretty Bad”, il y a deux guests.

J : Ouais, Pipo et Molo !

(rire général)

Qui est Pipo, qui est Molo ?

J : Pipo c’est Junior Rodriguez…

E : Voilà !

J : … et Molo c’est Stéphane Buriez.

Est-ce qu’on aura l’occasion de les voir ce soir ?

E : Les délais ont été trop courts. On n’a pas eu le temps de bosser le morceau avec eux là. Déjà on n’a pas bossé ensemble pour l’enregistrement. On a bossé d’abord tous les quatre le morceau, Thomas a bossé quelques parties, Junior nous a rejoint pour une répète où ils nous ont pu poser quelques idées, mais Stéphane n’a pas pu nous rejoindre en répète. Il a vraiment juste enregistré one shot comme ça.

C : En cinq minutes.

E : On lui a montré les textes, en cinq minutes c’était fait.

Un pro !

E : Exactement !

J : “Où est-ce que je me mets ? Ok.” Il est resté une demi-heure là et après il est reparti.

C : (rires)

J : Ok bon ça ne le dis, pas car c’est pas très cool. (rires)

E : Là finalement on s’est rajouté tard sur cette date-là. A la base il ne devait pas y avoir Darkness [Dynamite] donc on ne savait pas du tout, ça été complètement une surprise donc…

J : Ça aurait été trop casse gueule de vouloir tenter ça.

E : Voilà c’est un morceau assez alambiqué en plus donc il faudrait qu’on le bosse bien tous ensemble avec eux quand on refera des dates ensemble mais je pense qu’il y en aura il n’y a pas de soucis donc c’est clair que ce serait cool de faire ce truc-là ensemble.

A une future date.

E : Ouais exactement.

Et comment vous êtes arrivé à cette collaboration et justement deux featuring sur un même morceau ?

E : Ça part de l’idée de faire d’abord des choses que l’on a pas faite précédemment parce qu’on n’a jamais eu d’invités sur les cinq premiers disques d’AqME. Là on s’est dit que ce serait sympa d’avoir des amis qui viennent poser des voix dessus. A la base on voulait même avoir deux autres chanteurs, et tous ces chanteurs-là dans leur style représentent une partie de la personnalité d’AqME. Du plus calme au plus extrême, et finalement les deux autres n’étaient pas dispos. Et Stéphane et Junior ont immédiatement répondu oui. On s’est dit “allons y tous les trois”. Et puis ça fait…

J : Trois générations…

E : Trois générations de metalleux. La première, celle du milieu et la plus récente.

J : Le grand père, le père et le fiston !

E : Voilà c’est ça ! (rires)

C’est vrai qu’on a pas vu ça comme ça !

E : C’est très cool !

Ce soir vous faites votre grand retour dans la capitale depuis le Festival Bring The Noise avec Thomas. C’est un peu une passation de pouvoir avec cette fois-ci, Vincent ?

J : Tout à fait.

E : C’est très d’actualité ! (rires)

J : Le changement c’est maintenant !

E : Le changement c’est maintenant ! (rires)

Le public parisien est quand même le public le plus difficile en France.

E : Mais pas pour nous ! On n’a jamais eu un public difficile à Paris.

V : Ce soir ça va être une première, on verra.

Tant mieux ! Il y a beaucoup de groupes qui redoutent leur passage à Paris parce que le public est assez critique.

V : Nous on a confiance donc c’est cool.

Vous êtes entre potes de toute façon. Vous êtes des locaux de l’étape.

E : C’est vrai qu’il y a beaucoup de groupes qui disent ça mais on a toujours eu des fans hardcore à Paris, il y a toujours une bonne ambiance.

J : Quand on a fait le Nouveau Casino en 2010, ça s’est super bien passé.

E : Ouais c’était la folie, dans le public. Donc j’espère que ce soir ils ne vont pas nous faire mentir !

Vu l’affiche ça va chauffer. Ça va être la bonne guerre. Vous avez déjà joué ici ?

E : Non jamais. C’est une première.

J : J’y ai travaillé c’est tout.

C’est sympa, ça sort de l’ordinaire.

E : Ouais c’est beau quand même.

Ok donc pas de pression particulière parce que vous jouez ce soir à Paris.

V : Si, la bière !

E : Sauf pour le nouveau !

Ok, bonne réponse !

V : Charlotte c’est son premier concert…

J : …Sans culotte.

C : Comment tu sais ?

(rire général)

Question orientée pour Vincent : tu étais déjà allé à un concert d’AqME avant ?

V : Ouais j’étais carrément fan avant. J’avais déjà joué une première fois en première partie d’AqME dans le sud car moi je viens du sud à la base.

C : Je viens du sud. (ndlr : avec l’accent provinciale)

V : Et puis mon frère a fait la première partie avec son autre groupe Ed-Äke. J’avais donc vu AqME à ce moment-là et puis voilà. Quand on m’a proposé, je suis tombé un peu con mais ça m’a fait super plaisir et je me suis dit : ça y est, je suis enfin arrivé quelque chose dans ma vie ! Putain, depuis le temps que je m’entraine ! (ndlr : avec un accent provinciale)

(rire général)

V : Ce n’est pas un aboutissement mais c’est une autre page, une nouvelle page et une page de haut niveau. Voilà.

Ce n’est pas un peu étrange de chanter les mots d’un autre ?

V : Non, ça va. Pour moi maintenant ce sont les miens depuis cinq mois.

De toute façon, on ne s’attend pas à retrouver du Thomas surtout pas, ce n’est pas le but du jeu.

E : Pour nous non plus. A chaque fois qu’on incorpore des nouvelles personnes dans le groupe c’est pour apporter quelque chose de neuf.

J : Ce n’est pas un copycat.

E : Ce n’est pas intéressant. On n’a pas demandé à Julien de copier le son et le jeu de Benjamin. On lui a demandé de justement nous apporter ce qu’il pouvait nous apporter. Et justement à l’avenir on espère bien qu’en faisant un disque ensemble, on propose quelque chose d’encore plus nouveau que l’album précédent. Parce que voilà il y aura quelque chose de vraiment frais. Déjà sur scène il y a quelque chose de frais. C’est hyper revigorant pour nous. Vraiment ça nous rapporte certains sentiments, non pas de jeunesse…

De renouveau.

E : De renouveau, de vent neuf !

J : Allez quelque chose de nouveau : j’ai acheté une huit cordes !

E : Voilà !

Ah ouais ! Toi qui disais qu’il ne fallait pas en jouer trop sur la technique…

J : C’est une blague !

C : (rires)

V : Il faut se mettre à la page !

J : Je t’ai cassé !

Ah ouais c’était juste pour faire comme les jeunes.

J : Voilà.

E : Voilà.

J : Ou comme les vieux d’ailleurs. J’ai une copine qui joue à ça.

Quelle est l’actu d’AqME ?

V : Pour le concert de ce soir, on a fait tourner pas mal pour la date parisienne. Moi en tout cas avec AqME. On a changé de tourneur, on est passé de chez “New Track” à “Rage Tour” comme tout le monde en ce moment et ça c’est plutôt sympa car on va partir avec deux avions carrément pour faire une tournée mondiale et on va tout péter ! A la rentrée il y a pas mal de dates, pour l’instant on garde ça un peu pour nous mais dès qu’on aura une belle succession de dates et une belle tournée, on préviendra partout et on a hâte. Ca s’annonce très très bon.

Ca marche ! Une grosse actu donc pour la rentrée mais laquelle ? Celle de septembre ?

E : Ouais !

V : La rentrée des écoliers. On va partir en vacances, on va revenir bosser. On va avoir de beaux crayons, de nouveaux cartables. Fin août, on remet une couche de travail. Pour ma part, je vais travailler davantage de morceaux histoire de proposer une setlist différente à chaque soir, c’est le but du jeu, combler un peu tout le monde et voilà.

Du coup, ça implique de bosser des morceaux, les autres “tubes”…

E : Oui bien sûr, qu’on pourra faire tourner chaque soir.

J : Bosser d’autres classiques que le groupe a dans son sac. Il y a six albums.

E : Dans tous nos précédents disques, il y a deux-trois morceaux qui sont des indispensables donc voilà.

V : Il y en a quelques un qui ont été bossés mais pas tout. Je pense qu’on va en rajouter là. Après ça dépend, ce soir on joue 1h05, dans deux semaines on joue 1h30…

On arrive à la fin de l’interview : le nom du site web c’est “RockYourlife!”, qu’est-ce qui “rock your life” ? C’est quoi le moteur du rock chez vous ? L’image du rock ?

J : Le camembert et mon loyer !

C : La bière !

E : C’est, une liberté totale.

V : Qu’est ce qui rock ma vie ? Le fait que les gens s’impliquent un peu plus dans la scène et qu’on soit un peu comme avant et qu’il y ait une vraie population qui se déplace à chaque fois, qu’on casse tout et que la France soit un putain de pays où on écoute du rock bordel, qu’on soit pas des pauvres clampins !

On est à fond dans cette idée chez RockYourLife!

V : Donc on est investi. Moi mon RockYourLife c’est m’investir dans la musique tout ce que je peux quitte à ne pas dormir mais apprécier, je m’en bats les couilles !

J : Ce qui rock ma life c’est le fait que quand je joue de la musique, le temps s’arrête de tourner alors que je tourne. (rires)

E : Moi il y a un slogan qui est…

V : Le changement !

(rire général)

E : …issu du magazine suédois “Close Up” qui n’est pas très loin de “rock your life” qui est “in it for life”. On est dedans pour la vie et on ne lâche pas. C’est leur slogan depuis vingt ans qu’ils font leur magazine. Je me souviens du rédacteur en chef, c’est quand même un gros magazine en Suède qui organise aussi des concerts etc. Il était à la fin du Sonisphere Stockholm en train de distribuer ses tracts, ça c’est être dedans pour la vie !

E : Quand tu vois les copains qui étaient à Metallica…

V : On était à Metallica samedi et on distribuait nos flyers.

E : … en train de distribuer des tracts, voilà c’est ça être un rockeur !

J : Voilà pour simplifier.

V : C’est pour ça qu’on a rejoint un crew comme “Rage Tour”, où clairement le mec il a un groupe connu c’est Nico, chanteur de Tagada Jones, moi dans le jargon je dis que c’est un schmout, c’est un “vrai” quoi, le mec il en chie mais il tourne. Et ça c’est cool.

E : Je ne sais pas ce que c’est un schmout mais d’accord ! (rires)

C : Un schmout pour moi c’est un clodo mais bon…

(rire général)

E : Ah oui c’est vrai ! (rires)

J : Il y a des clodos chez les musiciens !

C : OFF ! OFF ! On enlève le schmout et on enlève le clodo !

Tu auras le droit de publier un démenti ou une explication de texte !

C : On a qu’à dire qu’un schmout c’est un guerrier.

Un vrai, un pur, un dur, un tatoué !

V : Tous les potes dont je parle, ceux autour de moi qui font de la musique, je ne sais pas…  

C : Oui mais non rien rien.

V : Pour moi Vera Cruz c’est schmout, les mecs ils s’en donnent à cœur joie. Là ils ont fait une tournée européenne tu vois.

Ok ils sont à fond.

V : Voilà c’est des vrais.

D’autres choses à ajouter ?

V : Je t’aime avec des pâtes ! AqMe est bien vivant !

Merci !

AqME : Merci !

Site web : aqme.com

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife