Interviews

ANTOINE DE CAUNES (31/05/12)

Suite à la conférence de presse Solidays 2012, direction les jardins du Conseil Régional d’Ile-de-France où RYL! s’est brièvement entretenu avec le président d’honneur de l’association Solidarité Sida.

Solidays c’est d’abord la prévention, pourquoi est-ce que le préservatif ce n’est toujours pas “à la mode” ?

Antoine de Caunes (président d’honneur de Solidarité Sida) : Ce n’est pas à la mode ?

Oui, on remarque dans les sondages que les garçons de 15-18 ans n’ont pas forcément le réflexe de porter un préservatif lors des premiers rapports.

A : Si mes souvenirs sont bons lorsque j’avais 15-16 ans, il suffisait que le monde adulte me dise de faire quelque chose pour que j’ai immédiatement envie de faire le contraire. Il y a une espèce de romantisme à deux balles, de jeu de roulette russe que je comprends parfaitement, contre lequel il est très difficile de lutter, mais qui répond en partie à la question que vous me posez. Quand un message vient du monde adulte, une des choses à faire c’est de ne surtout pas y répondre. Comme à cet âge là on a pas encore pris la mesure de la gravité du problème et du danger et bien on joue avec.

Est-ce justement le rôle de Solidays, cette proximité de la jeunesse avec les artistes qui fait que eux, plus que “les adultes”, vont pouvoir porter le message de prévention auprès des jeunes ? C’est cette dynamique qui est mise en avant dans ce festival ?

A : C’est ce qu’il se passe et d’ailleurs sans même qu’on ait besoin de le dire aux artistes, très régulièrement sur scène ils prennent la parole, ils s’expriment en disant entre deux morceaux “n’oubliez pas la raison pour laquelle on est là”, le préservatif, enfin ils disent ce qu’ils veulent mais oui, bien sûr.

Est-ce que vous savez si au delà de l’action ponctuelle sur ce weekend de Solidays les bénévoles continuent de porter le message, eux-mêmes êtant jeunes et impliqués ?

A : Je pense que oui parce que les bénévoles qui sont là pendant tout le festival, c’est-à-dire qu’ils sont là pendant trois voir quatre semaines. Ils sont à mon avis très concernés par ce qu’il s’y passe. Et une fois le festival terminé, ça ne s’arrête pas là.

Si vous deviez convaincre les lecteurs de venir à Solidays, qu’est-ce que vous leur diriez ?

A : Il y a plein de bonnes raisons de venir à Solidays. D’abord, il y a trois jours de musique avec une affiche absolument épatante, à la fois très ouverte et très éclectique mais en même temps très cohérente. C’est donc trois jours à Longchamp dans une vraie ambiance de festival mais un festival qui raconte quelque chose. Il y a à la fois de la musique et puis il se raconte plein de choses sur l’épidémie du Sida en particulier et de manière générale sur la notion de solidarité qui me semble être capitale aujourd’hui, d’autant plus capitale avec les temps difficiles que nous traversons. Donc c’est un subtil mélange de plaisir, de prise de conscience et avec le festival à l’ancienne en trois jours. En règle générale, il n’y a pas de boue et il ne pleut pas trop mais il n’y a que de bonnes raisons de venir à Solidays.

Votre sentiment sur le fait que Solidays ne soit plus couvert entièrement par la TV ?

A : On ne peut pas les forcer, la télévision ne s’intéresse pas à la musique. Ca a toujours été le cas malheureusement depuis que je la connais, ça fait un moment. Ca a toujours été une guerre pour arriver à en faire passer. Pas de la merdasse, de la variet’, mais de la musique, ça a toujours été un combat. Alors en plus de les faire venir à un festival où on parle d’autres choses que de musique et où il est question de Sida, ce n’est pas simple. Mais en même temps, on ne fait pas de festivals pour qu’il y aie une retransmission TV. C’est bien s’ils viennent faire un sujet, mais s’il n’y en a pas une qui couvre les retransmissions des concerts, je n’y peux rien.

Notre site web est vraiment dédié au rock, tu es l’une des personnes médiatiquement impliquées dans la vie rock n’roll et dans la vie du rock, est-ce que tu as un regard sur la programmation ?

A : Non pas du tout. Il y a une équipe entière qui est là, qui travaille très longtemps en avance presque une année sur l’autre parce que ce n’est pas facile de poser une affiche comme ça, et ce n’est pas facile parce qu’on demande des conditions aux groupes : on ne leur demande pas de venir travailler gratuitement mais on leur demande de nous faire de bonnes conditions parce qu’il y a tellement d’offres à cette période de l’année que ce n’est pas évident. Donc à chaque fois, réussir à sortir une affiche comme celle de cette année semble exceptionnelle. C’est à chaque fois un tour de force. Mais je m’en mêle pas parce que ce n’est pas mon festival, donc je ne vais pas me l’approprier. 

Mais en tant qu’amateur de rock n’roll tu as forcément des goûts.

A : Il y a des trucs qui me plaisent plus ou moins.

Tu as parlé de Joey Starr parmi tous ceux que tu as envie de voir en live.

A : Joey Starr, j’ai toujours aimé NTM.

Bien sûr, ils ont un côté rock n’roll !

A : Complètement. Autant le rap m’ennuie très souvent, autant NTM en concert c’est prodigieux.

Tu étais présent pour IAM l’année dernière, c’était assez rock n’roll.

A : Non je n’étais pas là l’année dernière, j’étais en tournage dans le sud de la France.

Merci d’avoir répondu à ces quelques questions ! A l’occasion, passe sur le site !

A : D’accord !

 

 

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife