Interviews

6:33 (15/01/15)

Un nouvel album du côté de 6:33 !
 

Tout d’abord bonne année ! Que pouvons-nous vous souhaiter pour 2015 ?

Nicko (guitare) et Emmanuel (claviers) : Bonne année !

E : L’idée est qu’on fait actuellement le bilan de ce qu’il s’est passé avec le groupe, en même pas cinq d’existence on a déjà sorti trois albums et un EP, je pense pouvoir dire qu’on a pas chômé et ce “Deadly Scenes” qui vient de sortir là, on a vraiment envie de le faire vivre sur scène, de bien aller au bout du truc avec cet album et de le partager avec le maximum de monde.

N : De belles dates, de belles tournées outre bien sûr les femmes nues et la drogue. (rires)

Quid des premiers retours ?

E : Les retours, on en a maintenant depuis un mois et demi. C’est génial, les gens sont très enthousiastes et c’est la première fois qu’on a un album avec autant d’exposition dont les USA du coup ils découvrent un peu le groupe.

N : C’est vrai qu’on était nerveux par rapport à l’accueil qu’il y avait eu sur “The Strench” (ndlr : “From The Swelling”, en collaboration avec Arno Strobl) donc on était attendu au tournant avec celui-là. Les premières chroniques sont bonnes et nous rassurent déjà, donc ça fait du biengue !

E : La crainte, c’était qu’on sortait d’une collaboration avec Arno Strobl et les fans que nous avons touchés cette collaboration, est-ce qu’ils allaient nous suivre sans les décevoir. On est soulagé de voir qu’il n’y a pas de comparaison, avec également l’arrivée de Rorschach (chant).

Que se cache derrière ce titre ? Comment y avoir pensé ? Idem pour les idées musicales qui suivent.

N : En fait, il y a plus qu’un concept album. C’est juste une ligne directrice qu’on a trouvé au commencement de la composition qui est en fait les Sept Péchés Capitaux. Donc “Deadly Scenes”, c’est une espèce de jeu de mots avec “deadly sins”, un petit jeu de mot qui nous fait rire donc. (rires) “Hellalujah” qui sert d’introduction et enfin le gros pavé à la fin qui referme ce livre et entre les deux, sept morceaux qui représentent les différents pêchés.

 

Quelles sont les différences entre cet album et votre collaboration précédente ? Que ce soit dans le processus, les idées etc.

E : Pour moi elle est évidente mais je pense qu’il faut le rappeler, Arno n’était pas le chanteur de 6:33, c’était vraiment une collaboration avec un chanteur extérieur d’où le fait d’apposer nous deux noms sur les albums. Là c’est vraiment l’entité 6:33 avec son nouveau chanteur. Ensuite la principale différence pratique c’est qu’avec Arno, c’était une rencontre entre deux entités donc en gros on a mis sur la table la musique et lui de son côté bossait les lignes de chant et les textes et tout se rencontrait le jour de l’enregistrement. Chacun bossait de son côté, on ne savait pas du tout ce qu’il allait faire et tout l’album a fonctionné sur ce modèle-là. Dans le cas de “Deadly Scenes”, c’est différent puisqu’on a vraiment bossé ensemble sur tous les aspects. Côté musical, c’est toujours basé sur la même méthode de travail on va dire et au niveau du chant, on a bien pris le temps de bosser avec Rorschach.

Comment démarrez-vous un processus autour d’un nouvel album ?

E : On a une méthode de composition, alors elle est peut-être particulière mais ne l’est pas tant que ça. 95% du son est composé par Nicko, on n’est vraiment pas un groupe qui improvise, ce serait impossible de par la forme du groupe et le fait qu’on utilise beaucoup de samples. Les morceaux sont créés en home studio, version démo, puis enregistrés et ensuite seulement on essaie de les jouer en live.

Y a-t-il un peu de place à l’improvisation durant la composition ?

N : Pas spécialement. Après cela arrive plus lors des retouches et des arrangements.

Comment arrivez-vous donc à cerner toutes vos idées ?

N : A vrai dire les phases de création, c’est quelque chose de très égoïste on va dire. Je suis tout seul et je ne me pose pas vraiment de questions. C’est quelque chose de très naturel dans le sens où ce sont des styles de musique qu’on apprécie et sans même y penser, on fait une musique qui nous parle. Ce n’est pas un assemblage d’idée. Je compose toutes les parties non seulement guitares, mais synthé, batterie etc. car j’ai une idée aboutie d’emblée. J’ai déjà une image prédéfinie de l’ensemble.

En parcourant le livret, on y voit des actes. Pourquoi des actes et non pas des numéros en référence aux péchés ?

N : Parce que déjà ça fait vachement bien sur une pochette. (rires)

E : C’est lié au concept en fait. C’est traité au travers de petites histoires assez farfelues. C’est plus des histoires qu’un gros concept, le passage de l’un à l’autre est subtil. Flo a eu une approche proche d’une pièce de théâtre ou une comédie musicale avec ce côté scénette.

N : Même si chaque acte a une certaine indépendance, on aura pu bouger l’ordre, ça n’aurait pas eu d’incidence.

Où trouvez-vous vos folles idées ?

E : C’est la vie ! (rires) Je voulais la placer, ça fait longtemps !

N : Ce qui marche aussi c’est “d’où on vient”. (rires) On nous dit qu’il y a une ambiance très Tim Burton dans celui-là et il est vrai que je suis un fan, c’est quelque chose que j’ai adoré depuis gamin. Donc cela ne joue pas, peut-être plus cette fois-ci qu’auparavant.

(Le téléphone de Nicko sonne)

E : C’est la pause bonbons du coup !

N : Je l’ai mis en silencieux c’est bon.

E : En général l’idée, à moins que ce soit un clin d’œil volontaire, il n’y a pas vraiment de cahier des charges.

N : Généralement lorsqu’un morceau est commencé, on sait très rarement où il va. Et on parfois même surprit de la direction prise par le morceau finalisé.

 

Le titre éponyme clôture le disque, en trois scènes, qu’elle est l’histoire qui se cache derrière ces longues minutes ?

E : Déjà il sert un peu d’épilogue à l’album. C’est un morceau un peu particulier qui traite du libre arbitre où tu es sensé avoir digéré un peu ce qui a été dit au fil des morceaux précédents. Il est composé de trois histoires où le protagoniste a une décision à prendre et c’est un affrontement entre sa bonne et mauvaise conscience. Trois histoires indépendantes qui fonctionnent sur un duo en général.

N : Les paroles vont prendre le rôle des personnages sauf qu’à chaque fois, il n’y a pas de chute. C’est à la personne qui écoute de faire son choix. On ne donne pas de leçon.

E : Je n’aurais pas voulu faire quelque chose de moralisateur d’où ces petites histoires. Les gens se retrouvent dans ces situations.

Un état d’esprit à avoir avant de se lancer l’album ?

E : Je pense qu’il faut faire un peu le vide dans sa tête.

N : Ne pas prendre trop de drogue je pense (rires) parce qu’à mon avis ça fera des trucs un peu bizarre et être ouvert un minimum. Si tu éventres des bébés tous les dimanche soir et que si une personne qui débranche la disto est une tarlouze, n’écoute pas l’album. Si on écoute que Marduk et Venom, ça va coincer.

Quelles émotions voulez-vous susciter chez les fans ?

E : L’hystérie. L’émerveillement.

N : (rires)

E : Les morceaux passent par tellement de phase que tu peux avoir la chair de poule, te mettre le smile, te donner envie de taper sur quelque chose. Les sensations sont nombreuses.

 

Le manque de repère n’est-il pas un risque même si voulu ?

N : S’il y a bien une chose dont on a conscience c’est qu’il faut un certain nombre d’écoutes et on le voit souvent avec les retours qu’on a. Quand la personne commence à dompter le morceau, c’est là que le plaisir fait apparition. Je te rassure ceux qui disent “dès la première écoute, j’ai kiffé”, sont peu nombreux. (rires)

E : J’aime toujours à penser que les morceaux ont plusieurs niveaux de lecture comme certains films en fait. “Lost Highway” de Lynch, j’en suis à la vingtième, je n’ai toujours pas pigé. (rires)

Les trois titres qui pourraient le mieux définir “Deadly Scenes” ?

N : “Black Widow” parce qu’elle a le côté boogie, très dansant, très imagé. De plus le clip aide beaucoup à s’en faire une image.

E : Après je mets “Deadly Scenes”, c’est notre petit “Lost Highway” à nous. (rires) On aime les longs formats, afin de développer tout ce que l’on souhaite développer. Il arrive à synthétiser un peu tout ce qu’on aime et le dernier, je dirais “I’m A Nerd”.

N : Parce qu’il plus immédiat et voir une rythmique metal mélangée à un banjo, pour moi c’est un grand moment de ma vie.

Et en trois mots ? Vous le qualifierez comment ?

N : What. The. Fuck. (rires) ça me parait pas mal. (rires)

Vos rêves les plus fous ? Toujours en rapport avec la musique

E : T’as bien fait de préciser, sinon j’allais te parler de Marie Drucker. (rires)

N : Rencontrer Mike Patton (Faith No More), ce serait sympa.

E : J’aimerais bien qu’il chronique l’album en fait.

N : Ah si, que Tim Burton nous appelle pour collaborer sur un morceau ou quoi.

Que pensez-vous de la scène metal française ?

E : J’ai un tacle à mettre, je le mets et ensuite je trouverais des points positifs. Faut arrêter Meshuggah, c’est chiant. Faut écouter d’autres choses, faire d’autres choses.

N : La 7 et la 8 cordes a fait du bien mais également beaucoup de mal au metal.

E : Qu’il y est 7 ou 8 cordes, ils se servent toujours que la première donc…

N : C’est un aspect qui m’énerve mais il y a énormément de bons groupes malheureusement j’ai quand même cette sensation qu’il y en a beaucoup qui suivent en fait.

Et donc la dernière question, nous sommes “RockUrLife” donc qu’est-ce qui rock la vie de 6:33 ?

E : C’est marrant, qu’est-ce qui rock ma life, on dirait truc de R’N’B du coup. (rires) Et bien la musique quand même, on en fait parce qu’on ne pourrait pas ne pas en faire.

N : C’est une drogue.

E : La musique, l’amour, l’amour qui peut revêtir plusieurs formes, il faut le souligner !

N : Pareil, la musique, ça nous prend tellement de temps ! Après je n’ai pas d’amour, je suis tout seul donc moi l’amour c’est mort. J’ai des amis, j’adore tout ce qui est cinéma, l’art en général.

 

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