Interviews

RED SUN RISING (04/11/16)

English version

A l’occasion de leur premier voyage en France, RockUrLife a interviewé Mike Protich et Dave McGarry du groupe américain Red Sun Rising. Profitant d’une journée off, le groupe assurait, le lendemain, la première partie de Skillet à l’Elysée Montmartre.

C’est votre première fois en France, n’est-ce pas ?

Mike Protich (chant/guitare) : C’est notre première fois ici, notre première fois en Europe en général, donc c’est une toute nouvelle expérience pour nous. Nous n’avons jamais eu la chance de venir ici mais finalement, c’est notre musique qui nous en donne l’opportunité.

Comment trouvez-vous la France maintenant que vous y êtes ?

Mike : C’est le premier pays où l’on ressent la barrière de la langue, on doit contourner ce problème. Au lycée, j’ai appris le français.

Que peux-tu nous dire ?

Mike : Là, tout de suite ? “Merci”, “S’il vous plaît” et “au revoir”. (rires) Mais c’est frustrant, parce que nous voulons parler la langue, nous voulons rencontrer des gens et parler avec eux. C’est difficile. C’est une belle ville, donc nous sommes juste excités d’être ici.

Dave McGarry (guitare) : C’est pareil. Je voudrais en apprendre plus de la langue, mais nous allons l’apprendre sur place.

C’est la première fois que nous vous rencontrons, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Mike : Le groupe a commencé à Akron, dans l’Ohio, aux États-Unis. Nous avons été débuté courant 2008 et avons sorti deux albums indépendants. Nous avons maintenant notre vrai album qui a été enregistré en 2014, avons eu beaucoup de succès avec celui-ci. Deux singles n°1 aux États-Unis. Nous venons de le sortir ici en Europe, vendredi dernier, donc nous espérons obtenir le même succès.

Vous venez de finir une tournée avec 3 Doors Down et Pop Evil, comment était-ce ?

Mike : C’était génial. Tourner avec Pop Evil et les gars de 3 Doors Down. C’est comme une famille, nous sommes toujours des amis, mais c’était une tournée intéressante parce qu’ils nous ont soutenu. C’était quelque chose de différent pour nous car nous avons l’habitude de tourner dans des clubs, plus petits et plus intimes. Quand tout le monde était assis, l’énergie était bizarre, ça a pris un certain temps pour s’y habituer. Mais c’était certainement une très bonne expérience.

Des histoires drôles à nous raconter ?

Mike : Nous étions dans le vestiaire. Pendant plusieurs heures, nous avons joué la même chanson encore et encore. Nous étions avec le staff et les autres groupes. C’était drôle pour nous parce que tout le monde était frustré. Nous étions en train de rire mais ils ne comprenaient pas ce qui se passait. C’était une petite blague de tournée que nous leur avons fait.

Vous n’avez pas clôturé la tournée à Londres avec eux. Pourquoi ?

Mike : Non, parce que nous étions avec Skillet. Je ne sais pas pourquoi, je suppose que c’était notre management qui l’a modifié comme ça. Je pense que la tournée de Skillet nous offrait une tournée différente. Nous allons faire la Russie, je ne pense pas que 3DD fasse la Russie.

C’est votre premier concert à Paris.

Mike : C’est sold out. Je suis surexcité. C’est nouveau pour nous et nous avions envie de commencer ici d’abord, donc c’est assez incroyable. Faire un concert à Paris, je veux dire, même aux États-Unis, Paris c’est la ville où tout le monde veut venir. Voir Paris.

Vous avez beaucoup tourné avec des groupes comme Seether, Chevelle. Quel serait le groupe avec qui vous aimeriez tourner, vivant ou disparu ?

Mike : Mort ou vivant. J’aimerais dire Led Zeppelin, The Beatles, Soundgarden. Je dirais également Foo Fighters.

Dave : Metallica.

Mike : Il y a beaucoup de groupes avec qui nous aimerions tourner.

Tout semble aller vite pour vous. Cela faisait treize ans qu’un groupe n’avait pas été à la première place du Billboard “mainstream rock chart” deux fois d’affilée. Comment avez-vous appris cette nouvelle ?

Mike : Sur le moment, pendant que tu es en train de tourner, tu ne réalises pas vraiment ce qui se passe, tu travailles juste jour après jour, tu es concentré sur les concerts. Nous n’avons pas vraiment eu le temps de célébrer ça. Nous avons juste continué de travailler et nous continuons de travailler. Nous sommes en tournée depuis deux ans. Nous avons été vraiment surpris. Nous sommes juste des musiciens, il arrive ce qu’il doit arriver.

Ressentez-vous de la pression pour le prochain opus ?

Mike : Je ne ressens pas de pression, je me sens plus anxieux parce que maintenant, nous avons l’attention des gens. Nous voulons, à nouveau, faire de la musique de qualité, et nous voulons nous surpasser pour garder ce challenge intéressant pour nous-mêmes. Nous devons nous surpasser en tant que groupe et rendre cela intéressant pour nos fans. Nous sommes ravis de le faire.

Votre premier album, “Polyester Zeal”, est sorti le 11 octobre. Que signifie ce nom ? De quoi parle-t-il ?

Mike : “Polyester Zeal” tout simplement parce que : le polyester est quelque chose de très bon marché, et le zèle c’est comme un but, donc les deux choses ensemble signifient en quelque sorte : “fait ce qui te rend heureux quel que soit le coût, et peu importe la valeur que les autres lui accordent”. Écrire et jouer de la musique, professionnellement, était notre inaccessible rêve, alors nous avons pensé qu’il était normal de nommer notre premier disque “Polyester Zeal”.

Vous avez travaillé avec Bob Marlette (Black Sabbath, Shinedown, Alice Cooper, Airbourne). Comment était-ce ?

Mike : C’est drôle comme tu le prononces, tu as probablement raison, je pense que c’est un nom français. Bob est génial, c’est une grande âme, il nous a vraiment mis à l’aise. Je pense que c’est la raison pour laquelle l’album sonne si bien : le processus d’enregistrement a été facile parce qu’il nous a fait sentir comme à la maison. Nous avons enregistré dans sa maison, sa famille était là, nous avons dîné avec eux, nous avions l’impression de faire partie de sa famille.

A-t-il changé certaines choses comme les paroles ou la musique ?

Mike : Pas les paroles. On signe la totalité des lyrics. Mais oui, il a aidé à développer les chansons, la structure, mais au final, le groupe a écrit les chansons et il nous a juste aidé à aller le plus loin possible. Il nous a poussé, du style “tu peux chanter mieux, ou essaie de tenir cette note”, des petites choses pour rendre les chansons mieux encore.

Vous avez été un groupe indépendant pendant un certain temps. Marilyn Monroe avait cette célèbre phrase : “C’est plus excitant de rêver d’être une actrice que d’être une”, est-ce vrai pour vous dorénavant ?

Mike : Je ne sais pas si c’est vrai pour moi, mais j’en comprends le sens. De plus en plus, nous entrons dans l’industrie musicale et certaines choses ne semblent plus si magiques. Même quelque chose de simple, par exemple, quand je vais voir un concert maintenant, je suis toujours en train de l’analyser, je n’arrive pas à en profiter comme un fan. Cette sensation me manque.

L’artwork est vraiment spécial. Qui l’a fait et qu’est-ce que cela signifie ?

Mike : Douglas Granger l’a fait, c’est un artiste local dans l’Ohio. La rue illustrée que vous voyez est notre ville natale, donc c’est là où se trouve toute notre famille, nos amis et nos soutiens. Le type à l’avant est un sans-abri qui pousse des choses dans un chariot, ça le rend heureux. C’est pourquoi nous l’avons appelé “Polyester Zeal”.

 

Combien de temps avez-vous travaillé sur cet album ?

Mike : Trois mois et demi. C’était essentiellement de janvier à mars.

C’était très rapide : à écrire ou à enregistrer ?

Mike : Pour l’écrire et l’enregistrer. Nous avons pris environ un mois et demi pour l’écrire. Et puis, le dernier mois juste pour l’enregistrer.

Vous avez sorti un nouveau clip il y a deux mois, “Amnesia”. Cette vidéo est très drôle. De quoi vous moquez-vous ?

Mike : Je pense que l’on voulait essayer quelque chose de différent juste pour voir. Les deux premières vidéos étaient très sombres et sérieuses. Nous nous sommes bien amusés toute la journée. Je pense que nous avons mis beaucoup de notre propre personnalité dans ce clip. C’était une blague.

C’était toi avec la banane, non ?

Dave : (rires) non, c’était Ricky.

Que raconte cette chanson ?

Mike : La chanson parle de la nostalgie et de ce qui rend quelque chose nostalgique. Donc, nous avons pensé aller à explorer les différentes périodes dans le domaine de la musique, c’est quelque chose de nostalgique pour beaucoup de gens différents. C’est une drôle de façon de la représenter.

 

C’est surprenant de voir “The Otherside” sur cet album. La vidéo a été publiée il y a un peu plus d’un an, en 2015. C’était long pour les fans d’attendre ce disque.

Mike : Oui, “The Otherside” a effectivement été publié avant l’album, c’est une façon d’introduire ce disque. C’était une année étrange parce que nous avons tourné sans disque : à chaque concert, on entendait la même chose : “où puis-je acheter votre musique ?”. C’était une période bizarre.

 

Qui est votre muse ?

Mike : Ma muse vient de partout. Je pense que ma muse change constamment. Au moment du disque, la muse que nous évoquons dans la chanson est une drogue, non utilisée par nous, mais utilisée par quelqu’un que nous aimons, que nous regardons douloureusement. Peu importe combien tu luttes, nous serons toujours là pour toi parce que nous t’aimons. C’est essentiellement l’idée de cette chanson.

Quelle est votre chanson préférée sur cet album et pourquoi ?

Mike : Pour moi, je dirais “Unnatural” ou “Emotionless”. “Emotionless” parce que c’est une vieille chanson, 2010. Elle est venue à moi dans un rêve. Donc, c’est vraiment étrange, ça vient vraiment du subconscient. C’est une chanson spéciale pour moi. “Unnatural” était censé être deux chansons différentes, nous les avons mise ensemble. C’est pourquoi il y a un changement de tempo : elle commence vite et ralentit en cours de route.

Dave : “Imitation” parce que j’aime vraiment les paroles et la manière dont elle est menée, le tempo. C’est la chanson la plus hard rock de l’album, je suppose. Donc, c’est juste mon morceau préféré personnellement. J’aime le jouer en live.

Nous avons eu un coup de coeur pour “Emotionless”. Qu’évoque-elle ?

Mike : Le rêve que j’ai eu était assez mystérieux et étrange. Il est difficile de savoir ce que signifie un rêve mais je pense que, plus le temps passe, et plus je développe le concept de ce que ce rêve signifiait. Pour moi en ce moment, cette chanson signifie l’obsession du monde vis-à-vis de la préservation de la beauté. La vie est en partie belle parce que nous vivons tous, nous mourons tous. Mais pour une raison quelconque, nous avons une obsession à préserver la beauté. C’est une sorte de version symbolique de ce qu’est l’émotion.

Quand nous verrons-vous en tête d’affiche de votre premier concert en France ?

Mike : La prochaine fois que nous reviendrons, bientôt, nous l’espérons. On aurait l’occasion de commencer dans des petites salles. Nous aimerions le faire.

Pour terminer : notre média s’appelle “RockUrLife”. Qu’est-ce qui rock vos lifes ?

Mike : Qu’est-ce qui rock ma life ? C’est Paris ! C’est génial, il pleut, mais c’est beau ici. Nous ne voyons pas ça tous les jours alors toute cette tournée rock ma life.

Dave : Je pense à quand nous étions jeunes et que nous avons commencé à jouer de la musique. Donc, juste être et venir ici, faire ce que nous aimons rocker nos lifes.
 

Site web : redsunrisingmusic.com