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VENOM INC. (22/06/17)

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Après avoir littéralement discuté de la pluie et du beau temps et des festivals européens, Tony Dolan, plus connu sous le nom de The Demolition Man nous a parlé de Venom Inc., son nouveau projet et nous en a dit un peu plus sur “Avé”, disponible le 11 aout 2017 via Nuclear Blast. Retour sur un entretien profondément sincère et honnête.

Pour commencer, peux-tu présenter brièvement Venom Inc. ?

Tony Dolan (chant/basse) : Je vais d’abord me présenter, je suis The Demolition Man et je fais le chant et la basse dans Venom Inc. Nous avons un guitariste et j’aime appeler Jeff “Mantas” Dunn mon frère, nous avons un batteur Anthony Bray mieux connu sous le nom d’Abaddon, et nous sommes Venom Inc.

Pourquoi avez-vous choisi de rebaptiser votre projet Venom Inc. ? Est-ce la continuation de Venom ?

Tony : Oui plus ou moins. En fait, toute cette histoire de reformation était un accident, nous n’avions pas du tout prévu de faire ça. Maintenant on a un album qui va sortir et nous avons des dates de prévues un peu partout dans le monde. En fait, j’avais un concert de prévu lors d’un festival dans le nord de l’Europe et j’ai invité Jeff pour quelques chansons. Quelques semaines plus tard, un promoteur d’Allemagne (qui est aussi organisateur d’un festival appelé Keep It True) m’a appelé, m’a dit qu’il avait assisté au show et qu’il avait beaucoup apprécié. Il m’a dit qu’il avait aperçu Anthony dans le public et m’a alors demandé pourquoi je ne l’avais pas invité sur scène pour jouer des morceaux de Venom. Alors il m’a parlé du festival qu’il organisait et m’a demandé s’il me proposait de jouer avec les gars, est ce qu’on interpréterait des morceaux de Venom. J’ai répondu que je ne savais pas pourquoi nous devrions faire ça. Il a ajouté qu’il avait 2000 fans old school et qu’ils adoreraient nous entendre jouer. “Cela fait combien de temps que vous n’avez pas joué ensemble ?”, m’a t’il demandé. “Quelques années. Mon dieu peut être 1991, 1992”. Il fut surpris et a répondu “Ce serait un bon deal je pense”. J’ai dit que je ne pensais pas que ça se passerait, alors il a rétorqué “Si tout le monde pense que ça peut se faire, s’il te plait, tu peux le faire, juste pour les fans”.

Donc voilà, c’était l’idée derrière ça. Mantra a dit non, Anthony a répondu oui. Alors j’ai recontacté l’Allemand, et je lui ai dit que le groupe pouvait jouer quatre-cinq anciennes chansons pour l’audience pour s’amuser, et ce serait tout. Rien de plus. Et c’est ce que nous avons fait. A la suite de ça, les gens sont devenus dingues. Ils ont mis des vidéos sur YouTube. Le lendemain mon téléphone était fou, les gens me demandaient de jouer plus de concerts, de venir en Asie, Amérique, Amérique Latine et en Europe. Beaucoup de managers nous ont appelé pour demander de nous représenter et j’étais genre “mais merde nous ne sommes même pas un vrai groupe”. Donc j’ai essayé de le dire à tout le monde “Nous ne sommes pas un groupe, nous avons juste fait cela une fois, pour les fans”. Puis je me suis dit “bien, peut-être que nous pourrions faire plus de concerts”. J’en ai donc parle à mon guitariste, je lui ai dit “regarde ce qui est en train de se passer, on nous propose de faire plus de shows, peut-être une tournée. Qu’en penses tu ?”. Il a exposé le fait que nous n’avions pas d’album de fait, que nous n’avions pas vraiment de management. Il m’a dit que ce serait sympa de le faire pour le fun et pour les fans. Donc on a fait ces quelques concerts, puis nous sommes tous retournés à nos affaires personnelles. Mais ça ne s’est pas passé comme prévu. Les gens ont continué à insister pour plus de concerts, et on continuait d’accepter parce que “pourquoi pas ?”. L’intérêt de faire de la musique c’est de la jouer en live, non ?

Et donc l’année dernière, j’ai parlé à Jon Zazula, le responsable de Megaforce Records – c’était aussi le premier mec à amener Venom aux US en 1980-  donc c’est comme un ami pour moi, et quand j’ai un problème que je n’arrive pas à résoudre, je me tourne toujours vers lui. Donc je lui ai demandé des conseils. Après cette année, tout ça a pris beaucoup d’envergure pour moi. Donc je lui ai demandé s’il pouvait manager et il m’a répondu non, il était fatigué. Puis on a joué aux Etats-Unis en mars, et nous avons fini à Orlando en Floride là où il vit. J’ai fini par le convaincre d’être notre manager. Il m’a demandé si on faisait un album, j’ai répondu que non, nous ne voulons que jouer des concerts. Puis il m’a rappelé plus tard en me disant qu’il fallait qu’on fasse des démos et qu’il fallait contacter des labels.

Donc notre choix s’est directement arrêté sur Nuclear Blast parce que j’ai toujours trouvé qu’ils pensaient comme moi, j’aime les musiques sur ce label, j’aime tout ce qu’ils font. Il a envoyé nos démos à Nuclear qui nous a répondu, quelques jours plus tard, qu’ils adoraient et qu’il fallait faire un album. Donc c’est finalement ce que nous avons fait ! Puis ça s’est fait très vite. On a fait l’album en six semaines, nous l’avons envoyé à Nuclear qui l’a tout de suite aimé. Puis nous avons planifié une tournée, sélectionné notre premier single, tourné le clip de “Dein Fleisch”. Et voilà. Mais nous sommes toujours comme choqués de l’envergure que ça a pris, nous n’avions vraiment pas prévu tout ça. Et tout ça c’est grâce aux fans ! Cet album c’est vraiment pour remercier les fans. Et pas seulement les fans, mais aussi tous les photographes qui ont pris des clichés de nous, tous les organisateurs de festivals, tous nos conducteurs, tous les journalistes. Tout ceux qui ont fait parti de cette grande aventure. Ces dernières années, nous nous sommes sentis honorés par tout cela. Donc cet album est pour tout le monde. Nous ne sommes pas Metallica, nous ne nous attendons pas à vendre des milliards d’albums. Donc c’est un grand merci de nous avoir aidé à faire tout cela. Je suis très excité d’offrir ce cadeau à tous ceux qui le méritent. J’espère que vous allez l’apprécier. Si ce n’est pas le cas, si vous trouvez que c’est de la merde, je vous le ferais rembourser, et je vous donnerais quelque chose de meilleur. (rires)

On a beaucoup apprécié l’album.

Tony : Vraiment ? C’est un très bon début ! Alors je n’ai pas besoin de te le rembourser ? (rires)

Peut-on espérer une date sur Paris prochainement ?

Tony : Nous avons fait quelques shows, dont un en France, vers Lyon, il y a quelques jours de cela. Ensuite, nous allons aux États-Unis faire quelques concerts. Puis nous reviendrons en Europe pour une tournée en tête d’affiche. Évidemment il y aura une date à Paris. Mais nous annoncerons tout cela prochainement.  Je suis très impatient de jouer les nouvelles chansons en concert. Je pense même être plus impatient de retourner sur scène que de sortir cet album. Toutes les chansons prennent un autre sens sur scène. Il y a plus d’énergie, plus d’émotions. Nous sommes en total accord avec le public. C’est une sensation très agréable. En fait, toute l’énergie nous vient de l’audience. Je me sens tellement honoré d’avoir un si bon public, qui nous donne autant d’énergie. J’espère que nous le leur rendons bien. C’est incroyable de pouvoir partager cela. J’ai donc très hâte de pouvoir y interpréter nos nouvelles musiques. Ce sera incroyable, ce sera dément.

Peux-tu nous confier un secret ou alors nous révéler quelque chose que nous n’aurions jamais deviner à propos de cet album ?

Tony : Quelque chose que vous n’auriez jamais deviné à propos de cet album ? C’est intéressant ! Il y a plusieurs secrets dans cet album. Mais je ne peux pas les révéler. Si je le dis, ce ne sera plus un secret. Mais je vais quand même t’en dire un. Laisse-moi réfléchir à un bon secret. (réfléchit) Il y a comme un double sens dans le premier single. Oh non, je peux t’en donner un autre, ni un bon ni un mauvais. Cela se trouve à la fin de l’album. C’est un très bon secret entre Jeff et moi. Nous ne l’avons même pas dit à Abaddon. C’est assez drôle en même temps. C’est vraiment à la fin de l’album. Est-ce que j’ai besoin d’en dire plus ou c’est assez pour toi ?

On va se contenter de cela, merci beaucoup.

Tony : C’est la dernière chose que tu entends dans l’album. Si quelqu’un le devine, et qu’il te le dit, fais-le moi savoir et je lui donnerais le premier poster, le premier T-shirt et un flexi disque. Mais seulement s’il devine. On va en faire un jeu. Si certaines personnes essayent de le deviner, je te dirais le secret, ainsi tu pourras choisir le gagnant.

 

 

Votre premier clip, “Dein Fleisch”, est très intéressant. C’est un gars totalement classique qui découvre un nouveau monde étrange et bizarre. Est-ce que c’est ce qu’il nous arrive lorsqu’on écoute Venom inc. ?

Tony : (rires). Probablement. Nous allons vous faire entrer dans un monde étrange et bizarre à notre tour. C’est une bonne interprétation. Il y a deux aspects différents dans cet album. Le premier étant les fans, la musique, les concerts. Nos concerts sont bourrés d’énergie et sont très intensifs, c’est comme si les fans nous donnaient de la vie. Je symbolise nos shows comme une célébration de la musique. La musique est tellement inspirante. Cela va de AC/DC à Jimi Hendrix en passant par Elvis Presley. Et nous prenons tellement de plaisir à interpréter nos musiques. Ce que j’aime chez Venom, c’est qu’on prend toujours autant de plaisir sur scène. Nous continuons à aimer ce que l’on fait et à nous amuser.

Mais ce titre aborde également le côté sombre que nous avons tous au fond de nous. Dans le clip, il y a ce gars dont tout lui réussit, plutôt mignon. Il a le monde à ses pieds, il a une très belle femme, une très belle famille, une belle maison, un chien, un chat, tout va bien. Puis quand la nuit tombe, quand tout le monde va se coucher, il a ce côté sombre qui ressort. L’idée c’est qu’une nuit, il est invité à cette soirée satanique. C’est l’idée reflétée dans le clip. Et au lieu de choisir une seule chose, il décide d’avoir tout. Et c’est ce qu’il obtient, tout. Et à la fin, sa femme apparaît, telle une maîtresse satanique qui extrait le sang de son cœur. Et le truc, c’est qu’il retrouve sa femme, sa jolie femme, dans ce monde secret et un peu sordide aussi. En fait, on juge parfois trop vite selon l’apparence. C’est comme si tu vois un mec dans la rue habillé tout en noir, couvert de tatouages, avec des piercing, tu l’imagines fumant des joins, écoutant peut-être du metal. Tu peux vite le catégoriser de mauvaise personne, peut-être même satanique, faisant des choses horribles. Et puis à côté, il y a ton voisin, un homme vieux, qui ne parle pas tellement, mais qui sourit de temps en temps, qui parfois va sortir les poubelles pour toi, parfois il t’ouvrira la porte. Et là, si soudain, une nuit, tu entends la police débarquer dans le quartier à quatre heure du matin, car ils ont trouvé un corps dans un appartement, tu soupçonneras plus le mec qui écoute tu black metal que ce mec dont tu ne connais pas grand chose, qui ne parle pas beaucoup. Là, on se rend compte que c’est le vieux monsieur. Tout le quartier va en parler, tout le quartier sera surpris, car tout le quartier pensait que c’était le black metalleux.

Mais en fait, on a tous un côté sombre en nous. Dans le milieu du rock, on sait tous se reconnaître. Ça se voit sur le T-shirt, ça se voit sur notre peau. On ne se cache pas, en réalité, nous sommes les personnes les plus honnêtes. Bien sûr, nous avons des émotions, comme tout le monde. Mais nous ne cachons pas qui nous sommes. Quand on est à l’école ou alors dans le quartier, des gens persécutent d’autres personnes car ils sont différents. On parlait des festivals plus tôt, quand on est au Hellfest, on se rend compte qu’on est dans quelque chose de beaucoup plus grand que le quartier, la rue, le bâtiment ou alors cette école fermée d’esprit. On suit ce mouvement, qui est connecté par la musique, on est complice, on est tous ensemble. Peu importe le pays, nous sommes tous connectés par la musique. Et si on devait se méfier de personnes, il faudrait se méfier des gens discrets, ceux qui ne parlent pas beaucoup, de ceux cachent qui ils sont réellement. Car nous ne savons rien d’eux. Et c’est ce dont parle le clip. Quel est ton côté sombre ? Quelle est ta perversion ?

Avez-vous des projets pour le groupe ? Savez-vous déjà si vous allez sortir un nouvel album ?

Tony : Pour l’instant, nous nous concentrons sur la tournée des festivals. Ensuite nous allons sortir une lyric vidéo pour “Ave Satanas”. Puis, nous allons continuer notre tournée. En commençant par l’Amérique du Nord. Ce sera la meilleure chose, ce sera génial ! Enfin, nous allons continuer de faire le tour du monde jusqu’à la période de Noël. À cette période là, nous allons faire un petit break. Puis, nous nous allons faire d’autres concerts en Europe, ensuite en Asie. Nous espérons faire une tournée en Australie et en Nouvelle-Zélande. Ce sera la fin de la première partie de notre tournée. J’espère que nous allons trouver un moment pour travailler sur un EP. J’ai vraiment envie de continuer de sortir des albums en version physique. C’est vraiment l’aspect que j’aimais dans les années 80. Il y avait toujours le côté physique de la musique, c’était avant tous les streams et les albums digitaux. Avec la technologie, c’est cool, avec iTunes, Spotify, nous pouvons avoir la musique directement sur notre téléphone. Mais les gens aiment avoir le côté physique de la musique. Je veux donner cela aux fans. Je veux leur donner le plus possible que je puisse faire. En plus, j’ai constamment envie d’écrire de la musique. Et quand j’écris de la musique, c’est pour l’enregistrer, pour la donner aux fans, et pour la jouer en live. Plus on fait, mieux c’est pour les fans.

Tu préfères être en tournée ou en studio ?

Tony : En tournée ! Je veux dire, j’aime être en studio. J’adore tout le côté créatif. C’est excitant de créer constamment de la musique. J’adore avoir des nouvelles idées, j’adore les partager avec mes compagnons. Mais, il se produit quelque chose de génial lorsque on est en tournée. J’adore les gens, j’adore parler aux gens, j’adore voir de nouveaux lieux, j’adore sentir de nouvelles odeurs. Et le tout, en étant avec des amis. Je me sens chanceux d’être dans cette situation où l’on se soutient les uns les autres. On se sent tous bien ensemble, on se connaît tous très bien. Cela fait tellement longtemps ! Quand quelqu’un est un peu énervé ou qu’il veut être seul, ou le sent directement, il n’a pas besoin de le dire. Mais la plupart du temps, on regarde des films, on rigole et surtout, on parle aux fans. C’est vraiment spécial d’être en tournée. C’est fatiguant mais ce n’est pas si exténuant que ça. On t’aide avec ton équipement, on te nourrit, parfois tu peux prendre une douche. Et puis, tu as des gens incroyables avec lesquels parler. Des gens qui te soutiennent. C’est une expérience très positive. Quand tu pars avec l’idée de faire un bon concert, de donner une énergie positive à l’audience, que tu cherches à discuter avec les fans avant ou après le concert, ils le sentent. Ils sentent que tu fais cela pour eux, ça les rend heureux, et toi tu peux chérir ces moments pour toujours. Dans le bus on a un frigo, on a de la nourriture, une douche, des toilettes, une télé. On a tout pour être heureux. Quand tu voyages de pays en pays pour faire des concerts, c’est un bonheur de rencontrer ceux qui ont fait que tu es là. Pourquoi ne pas rester plus longtemps après le concert pour rencontrer les fans ? Rencontrer les fans est une sensation incroyable. Chaque artiste devrait se sentir chanceux. Et puis, tu te dois de montrer du respect envers tes fans et envers l’industrie de la musique. Mais en soit, la plus grosse difficulté de notre job, c’est de tout le temps voyager et d’arriver à faire le concert suivant.

Que penses-tu de la nouvelle scène metal ? Est-ce qu’il y a des groupes que tu aimes particulièrement ?

Tony : Je suis dans le milieu depuis 1969 et je suis toujours là. En étant toujours sur la route, j’en ai vu des groupes. Des groupes qui ne sont pas forcément sur le devant de la scène, mais qui sont là. Partout où tu vas, du Nord au Sud, il y a des groupes géniaux. Que ce soit des groupes de metal old school connus ou que ce soit des groupes underground qui font des salles de cinquante personnes. Parfois je rencontre des gens, qui me disent “j’aurais bien aimé avoir vécu pendant cette période là, il y avait tellement de bons groupes”, et j’aime leur répondre “c’est cool de discuter de musique et d’histoire musicale avec toi, mais si tu avais vécu à cette période que tu admires tant, tu n’aurais pas connu les groupes de maintenant”. Je veux dire, en étant un fan de metal actuel, il y a un plus grand panel de groupes. Tu as tous les vieux mecs qui sont encore en train de faire ça, tu peux voir les nouveaux groupes tout comme tu peux voir Metallica ou Black Sabbath, et qui le font toujours aussi bien. Ne regarde pas en arrière, tu fais partie de l’Histoire à ton tour. Le monde est comme une grande boucle. On revient toujours au point de départ. C’est incroyable tous les groupes que nous avons aujourd’hui. Par exemple au Hellfest, combien de groupes il y a par jour ? Que tu aimes un style ou alors un autre, tu es forcément comblé par la programmation, par cette diversité que nous apporte le metal. Et dans chaque groupe, tu peux retrouver la même source d’inspiration, ces même groupes inspirants. Et je pense que nous devrions être moins fermés d’esprit. Quand tu aimes un groupe, tu aimes un groupe. Peu importe le genre. Le genre n’est qu’une façon de définir la musique. Mais nous faisons tous parties de la même catégorie. C’est dommage de se cantonner seulement à un sous genre, alors qu’on pourrait explorer d’autres genres. Par exemple si je n’aime pas le grindcore, et qu’il y a un groupe de grindcore qui joue devant moi, je devrais prêter attention à la musique. Ce n’est pas parce que je n’aime pas ce genre, que je vais obligatoirement détester ce groupe, je pourrais passer à côté d’une très bonne découverte. Par exemple, lorsque j’avais seize ans, je n’étais intéressé que par les groupes de punk. Si ce n’était pas un groupe de punk, c’était de la merde.  Puis, j’ai commencé à m’intéresser à la musique metal dans sa globalité. J’ai aimé ce groupe, et ce groupe, et je me suis dit que tout ce qui n’était pas punk, n’était pas forcément mauvais. (rires) Tu n’es pas obligé de tout aimer, mais tu peux en apprécier certains. Ne t’empêche pas d’aimer une musique ou un groupe pour une question de genre.

Pour finir, nous sommes “RockUrLife”. Alors qu’est-ce qui rock ta life ?

Tony : J’adore RockUrLife ! Quand j’ai vu le site, je me suis dit que c’était un très bon titre. Mais bref, qu’est ce qui rock ma life ?  Les gens ! J’adore les gens. Je trouve les gens fascinants. Ils sont chaleureux, intelligents. Ils m’épatent par leur talent. Que ce soit la peinture, l’écriture, la créativité en général. Un jour, lorsque j’étais à l’école, l’enseignant a demandé à tous les élèves ce que nous comptions faire plus tard dans la vie. Les élèves autour de moi répondaient qu’ils voulaient rejoindre la marine, qu’ils voulaient rejoindre l’armée, qu’ils allaient s’installer à Londres, etc. Et puis c’était mon tour, j’ai répondu que je voulais rencontrer tous les gens de la planète avant que je meurs. Le professeur a rigolé et a dit “mais c’est ridicule”, j’ai répondu “pourquoi ridicule ?”. Il m’a expliqué que c’était impossible de rencontrer tous les gens de la planète. J’ai rétorqué que ce serait intéressant de mourir en essayant de le faire. Et quand je regardais dans les manuels des photos de Paris, Tokyo, Rio de Janeiro, Milan, je trouvais fascinant de me dire qu’il y avait des gens, un photographe, et qu’ils n’avaient aucune idée de mon existence, ne savaient pas qui j’étais, ils ne savaient pas où je vivais et qu’ils ne le sauraient jamais. Et je me suis demandé “qu’est-ce qu’il en aurait été si j’avais été ici ?”. J’en aurais su plus sur eux, s’ils ont des frères et sœurs, quels sont leur travaux, où est-ce qu’ils vivent, qu’est ce qu’ils aiment dans la vie. Et grâce à la musique, j’ai le sentiment de pouvoir faire cela, de visiter ces lieux. Je n’ai pas rencontré tous les gens de la planète, mais au moins j’essaye, j’ai rencontré plein de personnes.

Site web : venom-inc.com