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SHAKA PONK @ La Cigale (12/11/18)

Après son énorme tournée des festivals d’été, Shaka Ponk, plus habitué aux grands espèces, s’offre neuf dates (toutes sold out) à La Cigale !

C’est avec douceur que la soirée commence et la jeune Belge ALICE ON THE ROOF. Dutoit, de son vrai nom, on apprécie le sens de l’auto-dérision. Et nous en devinons un peu. Nous assistons à une première partie sérieuse mais qui ne se prend pas trop au sérieux. C’est salvateur. Son set est aux antipodes de ce que proposent les héros de la soirée, elle le sait et le souligne. Mais elle ne se démonte pas. Avec ses habits de Raiponce et son ami le Yéti en fin de set, elle livre des morceaux d’électro pop sucré, aux propos féministes pour certains. Du moins on devine cela, car malheureusement, le son n’est pas clair. Nous entendons mal sa voix sous mixée. Ce qui est dommage, car elle semble avoir un grain de voix plutôt intéressant. A découvrir dans de meilleures conditions !

 

 

Ennio Morricone prend le relais en fond. On découvre la scène, Alice ayant joué devant un rideau masquant cette dernière. On se dit, c’est bien trop petit pour eux. Et oui SHAKA PONK évolue dans des Zéniths, des festivals, donc sur des terrains de jeu dignes de son énergie (folle). Soyons donc directs, il n’y a aucun doute : Sam, Frah & Co ont retourné La Cigale. Et la scène ne fut pas leur seule aire de jeu.

On passe très vite sur le son approximatif, voir mauvais par moment. Les voix étaient sous mixées par exemple. Concentrons-nous sur le bordel savamment foutu ce soir. De l’intro où nous sommes accueillis par Les Singes De La Sagesse, au final hommage à l’un de leur pote, les moments de répit seront rares. Frah ira jusqu’à dire qu’il est venu ici pour mourir. Et bien c’est loin d’être un mensonge. Il saute partout, se fait porter par la foule, il s’y frottera sur “Palabra Mi Amor” /” Yell” aboutissant à un énorme pogo.

 

 

Un court repos nous est alors accordé lorsque Sam se lance dans la reprise de “Smells Like Teen Spirit”. Disons-le, ce n’est pas la meilleure idée cette cover. L’originale reste un monument. Mais la belle déborde de charisme et de talent. Elle non plus ne donne pas dans l’économie et n’hésite pas à provoquer des montées de température  – “I think I’m cumming”, juste avant “Battle”.

 

 

La part belle sera laissée aux acolytes des deux vocalistes sur le dernier morceau avant rappel. Les uns après les autres ils se lanceront dans une battle (ça ne s’invente pas) réel VS virtuel sur écran LED. C.C vs Zombie Kurt Cobain, Stevee vs Zombies Bowie et Prince, Mandris vs Lemmy. Seul Ion (batterie) jouera les petits bras (on taquine) et ne se mesurera qu’à un gorille. Tout est calé et précis. Les apparences bordéliques sont donc trompeuses.

 

 

Fort est constater que SP a beaucoup travaillé son show. Les éléments de décor sont incroyables : un écran LED caché derrière des ruines mobiles. Sam, Frah ainsi qu’un gorille géant (projeté) les déplaceront durant tout le set. Les projections 3D sont très propres : une armée de cyborg dansant (mimant) Frah (“Gung Ho”/ “War Dance”), le magnifique arbre au tronc composé de trois femmes hurlant quand le feu approche (“Bunker”). Le lightshow est également super calé pour soutenir ce qui se joue sur nous.

 

 

On peut ne pas aimer la musique, déplorer le mauvais son de cette soirée. Mais c’est incontestable, ce sont des bêtes de scène et de travail. Shaka Ponk transpire, donne tout pour son public. La production est pensée et même très précise. Certes, on peut penser par moment que les musiciens en font un peu trop, il n’en reste pas moins que le public en prend plein les tripes et les mirettes. Et c’est bien pour cela qu’il est venu !

Setlist :

The White Pixel Ape Show Intro
Killing Hallelujah
On Fire
Wanna Get Free
Twisted Mind
I’m Picky
Palabra Mi Amor / Yell
Smells Like Teen Spirit
Bunker
Fear Ya
Summer Camp
Gung Ho / War Dance
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Battle
—-
Rusty Fonky
Tostaky (Le Continent)