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SCORPIONS @ AccorHotels Arena (26/06/18)

Les légendaires Scorpions étaient à Paris ce mardi dans le cadre de leur “Crazy World Tour” initié il y a déjà un an. RockUrLife a assisté pour vous à cette piqûre de rappel made in Germany !

Si au début de cette tournée, le groupe mondialement connu qu’est Megadeth était chargé d’ouvrir les hostilités, il n’en est rien ici et c’est une jolie découverte qui nous est proposée. Répondant au nom de SLYDIGS, ce charmant quatuor anglais à mi chemin entre les Rolling Stones, Oasis et The Hives a tout pour plaire. Il faut dire que son britrock est taillé pour la scène et les morceaux de l’unique EP “Never To Be Tamed” paru en 2012 sont vraiment mis en valeur par un son vraiment parfait, ce qui est assez rare de nos jours pour une première partie. On retiendra notamment “The Bitter End” et “The Love That Keeps On Giving” aux couleurs très Stones et cette belle énergie communicative laissant un public conquis attendre patiemment les héros du jour.

 

 

L’entracte commence à se faire long quand le “Hells Bells” d’AC/DC retentit et laisse apparaître une vidéo façon film d’action nous projetant dans une poursuite en hélico entre les buildings d’une grande ville. Rythmée au refrain de “Crazy World”, il est toutefois frustrant de ne pas entendre ce dernier en entier au profit d’un “Going Out With A Bang” déjà utilisé lors de la tournée précédente. L’entrée en matière de SCORPIONS est d’ailleurs étonnamment brouillonne et le son beaucoup trop fort. Klaus Meine peine à se faire entendre en plus d’être sur-mixé et l’audience, pour un début de concert, n’est pas plus chaude que ça.

Dans la salle, on peut distinguer trois générations de fans avec pour chacune une attente différente et tous le même enthousiasme. Cependant, si les tubes distribués en pagaille font le bonheur des uns, le manque d’originalité de la setlist en lassera vite d’autres qui auraient volontiers troqué la plupart des morceaux déjà entendus contre des raretés, ceci étant possible vu la large discographie des Allemands.

 

 

Il est toutefois agréable d’entendre les riffs en béton armé de “Rock You Like A Hurricane” et “The Zoo” résonner encore en 2018 et donner le sourire à tous les coups mais est-ce suffisant ? La magie opère t-elle encore ? Pour l’auditeur vierge de toute expérience live avec Klaus et sa bande, la réponse est oui. Il semblerait impensable de ne pas proposer ses meilleurs titres au catalogue et c’est avec bonheur que tous reprennent à tue tête les indémodables hits que sont “Wind Of Change”, “Send Me An Angel” (proposée ici dans une version acoustique magnifiée par de splendides lights) ou LA balade planétaire “Still Loving You”, transformant la salle en boum géante sous les jolis effets d’une grosse boule à facette.

 

 

Pour le fan chevronné, l’affaire se complique malgré tout car le set proposé est sensiblement proche de la tournée (d’adieu) précédente à quelques détails prêt. A l’annonce d’un “Crazy World Tour”, on aurait pu penser que quelques titres plus pêchus de cet album auraient trouvé leur place auprès d’un “Tease Me Please Me” délivré avec peu de panache. Du panache, c’est clairement ce dont il manquera ce soir. Les solis sont exécutés sans aucune prise de risque (même raccourcis par moment) et Klaus mettra vraiment longtemps avant de rentrer dans le concert. Les morceaux s’enchaînent certes avec plaisir mais l’impression d’assister à un pilotage automatique décevra quelque peu les fidèles. Non pas que la prestation des comparses soit mauvaise, loin de là, mais un sentiment de déjà vu persiste, et de fatigue surtout.

 

 

Une étincelle toutefois vient éclairer, voire illuminer la scène en la personne de Mikkey Dee. Le cogneur de Motörhead, tout sourire dehors, s’amuse comme un petit fou tout le long du set. Celui ci gratifie même la salle d’un (long) solo de batterie suspendu dans les airs après que le groupe ait rendu hommage comme il se doit au regretté Lemmy Kilmister en interprétant un “Overkill” bien balancé.

 

 

La fin du show est proche et c’est l’occasion pour Rudolf Schenker de se saisir de sa légendaire guitare fumante sur “Blackout” et “Big City Nights”, deux énormes classiques ayant largement contribué au succès du quintette (mais encore une fois, malheureusement usés jusqu’à la moelle au détriment d’autres énormes hits)

 

 

Ce concert n’était clairement pas le meilleur proposé par la troupe malgré un bien joli best of présenté. Quiconque n’avait jamais vu Scorpions y trouvera forcément son compte mais pour les autres ce fut, hélas, une déception.

Setlist :

Going Out With A Bang
Make It Real
Is There Anybody There?
The Zoo
Coast To Coast
Top Of The Bill / Steamrock Fever / Speedy’s Coming / Catch Your Train
We Built This House
Delicate Dance
Follow Your Heart / Eye Of The Storm / Send Me An Angel
Wind Of Change
Tease Me Please Me
Overkill
Blackout
Big City Nights
—-
Still Loving You
Rock You Like A Hurricane