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RINGO STARR AND HIS ALL STARR BAND @ Olympia (06/06/18)

Si l’Olympia accueille son lot de noms prestigieux, la tête d’affiche de ce soir figure certainement parmi les plus iconiques. C’est bel et bien l’ex-Beatles Ringo Starr et son “All Starr Band” que la salle parisienne reçoit, devant un parterre de deux mille fans que ni le temps capricieux, ni les prix élevés n’ont fait rebrousser chemin. Récit d’un concert notable, manquant néanmoins de ressort.

La valeureuse tâche d’ouvrir la soirée revient à GAËLLE BUSWEL, auteure-compositrice-interprète originaire de Paris. Inconnue pour la majeure partie de l’audience, l’artiste parviendra pourtant à satisfaire cette dernière de sa voix profonde, rythmant un ensemble folk chaleureux. Accompagnée par ses deux musiciens à la guitare et aux percussions, la forte expérience live de la bande se fait ressentir par la maitrise et l’aisance affichées sur scène pendant une vingtaine de minutes, combinant ballades au coin du feu à titres entrainants, dont une reprise de “Help” des Beatles semblant prendre un nouveau sens ce soir. Joli moment !

 

 

Après une brève entracte, l’auditorium regagne assidument ses sièges, bientôt plongés dans l’obscurité d’une salle prête à acclamer l’une des figures les plus légendaires de la musique. La scène, habillée d’un fond fleuri coloré et d’étoiles lumineuses renvoyant à l’univers Peace & Love de l’ex-Beatles, se voit investie par la troupe de musiciens. Casting de luxe pour ce RINGO STARR AND HIS ALL STARR BAND, composé en effet de pointures du milieu : c’est donc Steve Lukather (Toto) et Colin Hay (Men At Work) que l’on retrouve aux guitares, Gregg Rolie (Santana) aux claviers, Graham Gouldman (10cc) à la basse, Warren Ham au saxophone ou encore Gregg Bissonette  à la batterie, précédant l’arrivée de la star de la soirée. D’un pas décidé et gai, Ringo Starr et sa bonne humeur communicative prennent possession de l’Olympia, tremblant sous un tonnerre d’applaudissements.

En effet, la riche composition du groupe gratifiera l’auditoire d’une prestation de grande qualité. Classe et aisance émanant d’une scène sur laquelle sept musiciens, en symbiose totale avec leurs instruments, offrent le meilleur condensé de leurs carrières. De fait, si “Match Box” de Carl Perkins sonne le glas de la soirée, une multitude d’autres covers viendra rythmer la setlist d’une vingtaine de chansons, à l’instar du “Rosanna” de Toto, “Down Under” de Men at Work, ou encore “Black Magic Woman” de Santana. De quoi ravir les amateurs du genre… mais aussi décevoir ceux qui s’attendaient à voir Ringo au centre des projecteurs.

 

 

Car c’est bel et bien le All Starr Band dans son ensemble qui sera mis en valeur, chaque membre ayant son quart d’heure de lumière alors que l’ex-Beatles retrouvera sa place originelle derrière les fûts de batterie, d’ailleurs quelque peu éclipsée par la fougue et l’aura du deuxième batteur Greg Bissonnette captivant tous les regards. C’est donc lors des rares reprises des Beatles (“Don’t Pass Me By”, “Yellow Submarine”, ou encore “I Wanna Be Your Man”) ou de ses propres titres (“It Don’t Come Easy”, “Anthem”, “Photograph”) que Ringo Starr, micro en main, brille le plus, même si la prestation demeure plus terne qu’espéré.

 

 

Si musicalité et technicité sont au rendez-vous, la complicité s’invite aussi rapidement sur scène. Pour cause, ni l’important nombre de musiciens ni le caractère presque cérémonieux de l’événement ne feront perdre au All Starr Band son esprit quasi-fraternel, le septuor ne ratant pas une occasion de se taquiner mutuellement. Sympathie et autodérision caractérisent également Ringo Starr qui, de son côté, n’hésitera pas à blaguer généreusement avec le public, notamment sur ses talents de parolier reniés au sein des Beatles. L’atmosphère conviviale amènera d’ailleurs Joan Baez à faire son apparition sur scène pour la dernière chanson “With A Little Help From My Friends”, la musicienne américaine ayant laissé vacante le temps d’une soirée la salle de l’Olympia qu’elle occupe pendant dix dates à guichets fermés.

 

 

C’est sur le refrain optimiste de “Give Peace A Chance” que la bande salue chaleureusement l’assemblée de la salle mythique avant de s’éclipser en coulisses, laissant derrière elle un auditorium enchanté et révérencieux.

 

 

Si le caractère emblématique de la soirée aura attiré les foules, la performance sera surtout portée par le talent des musiciens du All Starr Band avant Ringo Starr lui-même. La prestation de l’ex-Beatles ne manque pas de cœur, mais manque cependant de mordant. Le seul nom de Ringo Starr suffira néanmoins à ravir le public, qui repartira de la salle intimiste de l’Olympia avec le sentiment d’emporter un bout d’histoire avec lui. Une occasion en or (les tarifs le confirment) dont l’auditoire se souviendra !

Setlist :

Matchbox
It Don’t Come Easy
Dreadlock Holiday
Evil Ways
Rosanna
Down Under
Boys
Don’t Pass Me By
Yellow Submarine
I’m Not In Love
Black Magic Woman/Gypsy Queen
You’re Sixteen
Anthem
Who Can It Be Now?
The Things We Do For Love
Oye Como Va
I Wanna Be Your Man
Hold The Line
Photograph
Act Naturally
With A Little Help From My Friends