Reports

MCC (MAGNA CARTA CARTEL) @ Les Etoiles (05/10/18)

C’est dans la petite salle parisienne des Etoiles que Magna Carta Cartel a décidé de présenter, pour la toute première fois en France, sa bande son idéale pour rêver. RockUrLife a assisté pour vous à cette (malheureusement trop courte) démonstration orchestrée par un certain Martin Persner (alias Omega, ex-Nameless Ghoul de Ghost).

Lorsque nous pénétrons dans la salle, une petite cinquantaine de personnes est présente pour applaudir DEMON HEAD, groupe danois officiant dans un style à la croisée du stoner et du rock psyché à la The Doors. Dégainant une artillerie old school tant dans leur look que dans leur musique, ces derniers jouent cependant un poil trop fort pour apprécier à sa juste valeur leur compositions. Alors oui, le rock, pour certains, c’est faire exploser les amplis mais cela enlève trop souvent la subtilité des titres travaillés en studio pour un rendu live plus “crasseux” dirons-nous. Qu’à cela ne tienne, le show de trente minutes ne souffre d’aucun temps mort et se verra acclamé par une foule un peu plus nombreuse à l’issue de celui-ci.

 

 

L’attente se fait longue et le bar est pris d’assaut pendant un entracte de près d’une heure. Au premier rang, plusieurs fans du combo arborent des T-shirts à l’effigie de Ghost et le constat est d’ailleurs étrange : seule une poignée d’aficionados a fait le déplacement alors qu’en terme de popularité, celle d’Omega au sein de la formation masquée fut la plus marquante. C’est donc dans une ambiance cosy et en petit comité que nous allons assister de manière privilégiée au tout premier concert français de MCC.

Le joli backdrop lumineux représentant le soleil laisse alors apparaître nos hôtes avec une demi heure de retard sur l’horaire annoncé. Pas de mise en scène, ni d’artifices, l’arrivée sur scène se fait le plus naturellement possible sur une intro planante à la Jean Michel Jarre sous des lights violettes du plus bel effet. MCC annonce d’emblée la couleur, le but avoué des musiciens étant de composer la bande originale idéale pour s’évader et lâcher prise. “This Time” nous convie à adhérer au concept mais le son est un peu trop puissant et “gâche” quelque peu la magie de l’instant, fort heureusement rattrapé tout le long du set.

 

 

Car si pendant la petite heure de jeu dont nous gratifiera le quartette, les amplis ne baisseront jamais d’intensité, la balance se fera naturellement grâce au savoir faire des orfèvres de la musique magique. Magique est le mot juste pour définir l’essence des morceaux qui nous seront distribués. Usant d’effets qui pourraient être rébarbatifs chez d’autres groupes, la bande de Persner maîtrise à fond son sujet et nous gratifie de soli fantastiques de guitares usant et n’abusant jamais de la reverb ou la delay (ndlr : pédales d’effets permettant de jouer sur le temps et créer des échos, popularisé entre autres par David Gilmour des Pink Floyd).

 

 

Le chant, quant à lui, est plutôt discret et parfois même assez brouillon mais le leader l’assume totalement et cela n’altère en rien la beauté de pépites telles que “Sway”, parfait single à la dimension live absolument magnifique ou “The Sun And The Rain”, nouveau single du combo qui traite pourtant de sujets graves comme la dépression. A noter sur ce morceau un superbe solo qui n’est pas sans rappeler celui du “He Is” de Ghost.

 

 

Durant une heure, MCC nous aura fait voyager au travers de son rock magique mais un goût de trop peu s’est emparé de la salle, heureusement rattrapé par une jolie proximité avec le public.

Setlist :

This Time
Sunsettlers
Turn
Dollhouse Decoration
The Sun And The Rain
Sway
Attending Midnight Screen
Valiant Visions Dawn
The Demon King
—-
Sleepy Eye June