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MaMA 2018 : on y était !

Chaque année, l’événement est LE rituel incontournable de tout professionnel ou amateur de musique tous styles confondus qui se respecte. Du 17 au 19 octobre se sont tenus plus de cent-vingt concerts animant tout le quartier de Pigalle/Montmartre ! Pour cette 9ème édition, si le rock n’est toujours pas monnaie commune, force est de constater que 2018 est plutôt un bon crû pour le genre. Retour sur les artistes qui nous ont marqué durant ces trois jours !

SUN (FGO Barbara) – S’il y avait qu’un seul groupe à retenir du premier jour de ce MaMA 2018, ce serait forcément ce duo franco allemand, constitué de Karoline Rose (chant/guitare) et Vincent Kreyder (batterie). Les deux musiciens, ayant fait leurs armes ensemble pour la première fois à Rock En Seine 2017; jouent ce qu’ils appellent de la “brutal pop”, sorte d’hybride entre du Britney Spears et du Slayer, ou du ABBA et du Morbid Angel. Le résultat : des compositions dotées de la violence du metal extrême sur un songwriting pop, soit des voix alternant entre chant clair et growl sur une grosse batterie. Etant difficile à décrire cet ovni musical, il faut juste vivre cette expérience pour le croire. Et ce n’est pas rien si Dan Lévy himself (The Do, Jeanne Added) a choisi de mettre Sun sous son aile en s’occupant de la production. Vivement un premier EP voir un album !

 

 

 – THE BLIND SUNS (Backstage By The Mill) – Sans aucun doute LE coup de coeur du festival et dire que ce trio dream pop est originaire d’Angers. Pourtant, cette formation classique (chant/guitare/basse/batterie) possède une forte identité américaine : aucun accent français, un look coloré et une frontwoman aux faux airs d’Alison Mosshart (The Kills). Dee, Ray et Jay offrent une performance tantôt agitée, tantôt mélodique. A noter la belle complicité entre les musiciens, particulièrement entre la chanteuse et le bassiste qui fait plaisir à voir. On dirait même qu’il s’agit un couple se partageant le micro ! Avec à son actif deux EP et deux albums dont le dernier “Offshore” paru en avril, The Blind Suns, qui ne tourne que peu en France, fonctionne, au contraire, bien à l’étranger. En témoignent de nombreuses tournées en Europe, en Asie et aux Etats-Unis où le groupe s’est fait remarqué lors du SXSW Austin en 2016 et en 2017. A la fois hypnotique et accessible, difficile de ne pas tomber sous le charme du trio. Prochaine escale parisienne le 21 novembre au Supersonic !

 

 

WELLBIRD (La Boule Noire) – Assurément le plateau le plus rock de cette 9ème édition, La Boule Noire accueille en cette seconde journée la soirée Link Prod. C’est le quatuor de Marseille qui a l’honneur d’ouvrir les festivités avec son rock, mi français mi anglais. A noter que les compositions, mélodiques à souhait, sont partagés par trois voix. Musicalement, le registre de Wellbird lorgne du côté d’Arctic Monkeys mais aussi de Muse pour les longues intermèdes musicales.

 

 

LÜT (La Boule Noire) – Suite à une intro hip hop, le sextette norvégien punk rock débarque sur la petite scène de La Boule Noire en poussant un cri de guerre. Punk oblige, les morceaux, mêlant chant clair et chant hurlé, s’enchaînent à vitesse grand V, le set est brut et sauvage. Punk is not dead! Si la scène est bien trop étroite pour que les musiciens bougent, le chanteur, dont le timbre de voix est proche de celui de Brian Johnson en plus aigu, ira faire un tour dans la fosse jusqu’à son autre extrémité tout en continuant de chanter. C’est sur cette performance totalement barré qu’aura lieu les premiers et seuls pogos et headbang de ce MaMA. Le frontman ira jusqu’à slammer dans la fosse malgré un public disparate. Ambiance rock n’roll et bonne enfant, on valide !

 

 

HANGMAN’S CHAIR (La Boule Noire) – Toujours peu de monde mais qu’importe, le quatuor français stoner rock présente son nouvel album “Banlieue Triste” à La Boule Noire, rempli de connaisseurs et ça fait du bien ! Cheveux longs, tatouages, perfecto, tous les codes du look metal sont de réunis ce soir. Niveau son, le groupe propose une musique assez sombre aux lourdes et longues parties instrumentales sur un chant clair. Le tout sur une ambiance aussi oppressante que pessimiste. Ce fut le moment spleen du festival ! 

 

 

 

HORSKH (La Boule Noire) – Accompagné de musiciens additionnels sur scène, Bass et Briou, originaires de Besançon, distillent un électro metal à la Perturbator et autre Carpenter Brut avec un son davantage indus et violent. Le lightshow, constitué de rouge, vert, blanc et de toute sorte d’effets stroboscopiques ne révèle que les silhouettes des deux membres situés devant un clavier de chaque côté de la scène et au centre la batterie derrière le chanteur à la voix normale et robotisée. Mai n’est pas Franck Hueso qui le veut. Efficace bien que déjà-vu !

 

 

THE G (La Boule Noire) – Trois mois après avoir ouvert la dernière journée du Download Festival France 2017, les frangins corses Luigi (chant/guitare) et Fiu (batterie) font leur retour dans la capitale pour une prestation assez identique dans la quasi obscurité.

 

 

EAGLE-EYE CHERRY (La Machine Du Moulin Rouge) – Session nostalgie pour clôturer ce MaMA 2018 avec le concert d’Eagle-Eye Cherry, qui n’était pas revenu à Paris depuis quatorze ans ! Si à la base le Suédois fait son comeback dans la capitale pour présenter en live son nouvel album “Streets Of You”, paru le 26 octobre, ce sont évidemment ses tubes qui sont attendus par le public de millenials. Retour dans les années 90 donc avec “Falling In Love Again” et bien évidemment le tant attendu “Save Tonight” qui n’a pas pris une ride contrairement au chanteur !

 

Avec sa 9ème édition, le MaMA confirme son statut d’événement international majeur dans le domaine des rencontres professionnelles et sa place de choix parmi les festivals défricheurs de talents. Près de 5925 professionnels ont répondu présents du 17 au 19 octobre (contre 5630, soit +6% comparé à 2017), tout comme le nombre de festivaliers toujours grandissant d’année en année (5522 pass délivrés, soit +17% comparé à 2017).

Rendez-vous pour la 10ème édition les 16, 17 et 18 octobre 2019 !

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife